La transition guinéenne est marquée par des tensions croissantes entre le président issu des rangs de l’armée et son Premier ministre civil. L’homme fort du pays, Mamady Doumbouya, vient d’instaurer une institution inédite pouvant sceller la mainmise des militaires sur le pouvoir. La situation en Guinée est quelque peu occultée par les soubresauts de la politique malienne et les tensions entre Bamako et la Cedeao. Pourtant, rapporte Le Journal de l’Afrique, les suites du coup d’État ayant renversé le président Alpha Condé en septembre 2021 sont pour le moins tumultueuses. En effet, rapporte le média en ligne, des tensions seraient apparues entre le président de la transition guinéenne, le militaire Mamady Doumbouya, et son Premier ministre, Mohamed Béavogui. Ce 10 décembre, un décret présidentiel a informé de la création d’un “bureau de suivi des priorités présidentielles” ou BSPP. Nommé directement par Mamady Doumbouya, cet organe inédit aura la main sur le budget du gouvernement et veillera à “l’exécution des programmes prioritaires du président”. Courrier International
Au Cameroun, alors que la province du Sud-Ouest accueillait ce mercredi après-midi 12 janvier ces premiers matchs de la CAN à Limbe, le chef-lieu de province Buea, a connu ce matin une importante fusillade. Il y aurait deux morts civils et plusieurs blessés dont un grave. Selon des habitants de Buea, d’importants échanges de coups de feu ont commencé vers 7h du matin sur la route entre les quartiers de Molyko et de Muea. Ils ont duré environ 1h et ont été entendus dans les quartiers environnants. Cette route est située non loin du stade de Molyko, qui sert de site d’entraînement aux équipes du groupe F de la CAN. Les Aigles du Mali, qui préparaient sur ce terrain leur entrée en matière de l’après-midi contre la Tunisie, ont dû interrompre leur séance. Les autorités n’ont pas communiqué sur cet accrochage, et n’ont pas répondu à nos sollicitations. RFI
Cette décision va ravir plusieurs millions de Nigérians. Le gouvernement de leur pays, le plus peuplé d’Afrique, a annoncé, mercredi 12 janvier, la levée de la suspension y frappant Twitter depuis sept mois. « Le président Muhammadu Buhari a approuvé la levée de la suspension de Twitter au Nigeria à partir de minuit aujourd’hui », a annoncé le directeur de l’Agence nationale de développement des technologies de l’information, Kashifu Inuwa Abdullahi, cité dans un communiqué. Les autorités nigérianes affirment qu’après plusieurs mois de négociations, Twitter a accédé à « toutes les conditions fixées par le gouvernement fédéral », notamment en matière de taxation et de gestion des contenus ne respectant pas les lois du Nigeria. Contacté par l’Agence France-presse (AFP), le réseau social n’avait pas encore confirmé cette annonce ou réagi mercredi soir. Abuja avait annoncé au début de juin 2021 la suspension de Twitter pour « une durée indéterminée » après avoir notamment accusé le réseau social d’avoir une « mission suspecte » contre le gouvernement, et de tolérer sur sa plate-forme les messages du chef d’un groupe séparatiste incitant à la violence dans le sud-est du Nigeria. Le Monde avec AFP
Les combats dans la province du Tigré ne sont pas terminés, contrairement à ce que voudrait faire croire le gouvernement éthiopien. Le premier ministre Abiy Ahmed déclarait vendredi 7 janvier qu’il allait « mettre un terme à cette guerre de manière pacifique en se basant sur les principes d’humilité éthiopienne ». Quelques heures plus tard, à 600 kilomètres au nord de la capitale Addis-Abeba, les drones de son armée fédérale bombardaient un camp de déplacés de Dedebit, dans le centre du Tigré, tuant au moins cinquante-neuf civils. Et une autre frappe, lundi 10 janvier, a coûté la vie à dix-sept personnes dans le sud de la province, près de la ville de Mai Tsebri, selon des sources humanitaires et hospitalières. Cet écart entre le discours et les actes est à l’image de la nouvelle phase dans laquelle est entrée la guerre civile éthiopienne : ambivalente. A partir de la mi-décembre, les rebelles des Forces de défenses tigréennes (TDF) se sont progressivement retirés vers leur région après avoir subi plusieurs revers. Depuis, les deux armées se font face aux frontières du Tigré. Les forces pro-gouvernementales ont établi un cordon autour de la province, Abiy Ahmed ne souhaitant pas poursuivre les insurgés au sein de leur territoire. Peut-être pour éviter une nouvelle guérilla dans les montagnes de la région, ou, comme il l’écrit dans un communiqué paru le 24 décembre, pour éviter « que les communautés locales [tigréennes] attaquent l’armée [éthiopienne] dans son dos ». Le Monde
Les Etats-Unis menacent de recourir à des sanctions contre quiconque viendrait saper le nouveau calendrier électoral somalien annoncé ce week-end. Dimanche soir, et après déjà plusieurs reports, le Premier ministre Mohamed Hussein Roble et les chefs des différents États somaliens ont promis d’achever élections parlementaires au plus tard 25 février, étape indispensable avant la présidentielle. Mais cette promesse est accueillie avec prudence, voire avec scepticisme. La réaction des Nations-Unis témoignait déjà d’une certaine réserve. L’ONU a certes salué l’accord lundi, mais elle a aussitôt exhorté les leaders somaliens à « éviter les provocations susceptibles d’engendrer de nouvelles tensions » et à « rester concentrés sur la mise en place rapide d’un processus électoral crédible ». Les Etats-Unis vont encore plus loin, brandissant la menace de sanctions. RFI
La Communauté de développement d’Afrique australe était d’abord intervenue en juillet 2021 pour aider le Mozambique à combattre l’insurrection jihadiste dans la province du Cabo Delgado, tout au nord du pays. Plusieurs pays de la région fournissent des troupes : l’Afrique du Sud en tête. « Des progrès significatifs ont été réalisés », a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa. En effet, des villes ont été libérées (Mocímboa da Praia, Palma) des axes routiers débloqués et la zone du projet gazier du groupe français Total sécurisée à Afungi. Mais les insurgés se sont disséminés en petites cellules, désordonnées et plus difficiles à appréhender. La menace ne faiblit pas, analyse Jasmine Opperman du réseau de surveillance des conflits ACLED. « Il faut se débarrasser au plus vite d’un discours victorieux. Pour revendiquer la sécurisation d’une zone, il ne faut pas se fier uniquement aux nombres d’attaques, il faut s’assurer du retour d’un certain niveau de stabilité. » Il faut plus de bottes sur le terrain, estime Jasmine Opperman. Les forces combattantes de la SADC sont insuffisantes, elles s’élèvent entre 300 et 400 selon Darren Olivier, directeur de l’African Defence Review. « Les forces en présence sont peu nombreuses et c’est l’un des principaux problèmes. De même, elles sont sévèrement sous équipées avec trop peu d’hélicoptères. Tout cela coûte de l’argent et il semblerait que tant que ce sont les pays impliqués qui financent l’intervention à eux seuls, il n’y ait pas d’espoir d’obtenir de meilleurs équipements et des troupes plus importantes. » RFI
Un des fondateurs des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé islamiste d’origine ougandaise, a été arrêté mardi 11 janvier dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), hors de la zone où les armées des deux pays mènent des opérations, a-t-on appris mercredi de sources militaires. « Benjamin Kisokeranio, officiellement chef des renseignements des ADF jusqu’en 2019 et proche de l’ancien chef ADF Jamil Mukulu, a été arrêté hier [mardi] dans la région d’Uvira, dans le Sud-Kivu », a déclaré à l’AFP un haut responsable militaire congolais qui n’a pas souhaité être cité. « Il était connu par nos services, qui suivaient ses incessants mouvements dans la région », a expliqué cette source, ajoutant qu’au moment de son arrestation, « il détenait un passeport congolais ». Il a été capturé « près de la frontière avec le Burundi et est désormais aux mains des forces de la RDC », a déclaré à l’AFP le colonel Ronald Kakurungu, un porte-parole de l’armée ougandaise. Selon Kampala, Benjamin Kisokeranio était chargé du renseignement, des finances et de la logistique des ADF. Le Monde avec AFP
Il était réputé comme un des officiers prometteurs de l’armée burkinabè. Une de ses têtes « bien faites », diplômé d’un baccalauréat français option philosophie et qui, sur son temps libre, aime écrire des romans. Auteur de plusieurs ouvrages, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana a aussi sa propre maison d’édition et est un habitué de la Foire internationale du livre de Ouagadougou (Filo). Le 10 janvier, l’officier-écrivain a été mis aux arrêts. Comme Jeune Afrique l’a révélé, il est suspecté par les autorités d’avoir préparé une tentative de coup d’État. Huit autres militaires ont également été interpellés dans cette affaire. Selon une source sécuritaire, les investigations se poursuivent et plusieurs autres arrestations sont en cours, tant au sein de l’armée que parmi des civils. Dans un communiqué, le parquet militaire indique qu’il a été saisi, le 8 janvier, « d’une allégation de projet de déstabilisation des institutions que projetait un groupe de militaires » par « dénonciation d’un membre de la bande ». D’après des sources concordantes, c’est sur la base d’informations obtenues par les services de sécurité que le lieutenant-colonel Zoungrana et ses complices présumés ont été arrêtés. Jeune Afrique
Réponse au Covid-19, financement de la relance mais aussi rôle des plus fortunés dans le développement… Pour l’économiste en chef du bureau Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), le continent a déjà pris son destin en main. Rencontré en marge de la Conférence économique africaine, coorganisée du 2 au 4 décembre, au Cap-Vert, par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), Raymond Gilpin est revenu sur les plus urgentes questions économiques du continent. Docteur en économie de l’université de Cambridge, au Royaume-Uni, ce spécialiste des sujets de développement est, depuis octobre 2019, le chef de l’équipe Stratégie, analyse et recherche du Bureau régional du Pnud pour l’Afrique. Ancien de la Banque mondiale, de la BAD et de la Banque centrale de Sierra Leone, il a été le doyen de l’Africa Center for Strategic Studies à Washington DC et directeur économique de l’United States Institute of Peace. Jeune Afrique