Tchad: le parti au pouvoir satisfait des résultats provisoires des législatives, l’opposition proteste
Les élections législatives au Tchad ont rendu leur verdict, samedi 11 janvier dans la soirée. Les résultats, encore provisoires, donnent environ deux tiers des sièges au Mouvement patriotique du salut (MPS), au pouvoir depuis plus de 30 ans et principal soutien du président Mahamat Idriss Déby, qui devrait donc avoir la majorité absolue dans la nouvelle assemblée. Une satisfaction pour la direction du parti, une mascarade pour le parti arrivé deuxième, le Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil). Le RNDT-Le Réveil, parti présidé par Albert Pahimi Padacké, est officiellement arrivé deuxième avec 12 députés, selon les résultats provisoires des élections législatives donnés par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE). Des résultats « arbitraires et forfaitaires » selon l’ancien Premier ministre du Tchad, qui revendique plus de 50 élus et dénonce une « régression démocratique » orchestrée par l’ANGE, accusant aussi au passage le MPS d’avoir « chiffonnés » les résultats du scrutin…Le grand absent de ces élections, le parti les Transformateurs de Succès Masra, qui avaient boycotté le scrutin, refuse de commenter en détail les résultats. Il estime que le score fleuve du MPS et de ses alliés était « déjà préfabriqué dans les ordinateurs », raison pour laquelle il n’a pas souhaité participer à ce qu’il qualifie de « rituel électoraliste sans démocratie réelle ». RFI
Une Autrichienne enlevée au Niger, annonce le ministère des affaires étrangères
Une Autrichienne a été kidnappée dans le nord du Niger, dans la ville d’Agadez, a annoncé dimanche 12 janvier à l’Agence France-Presse (AFP) le ministère des affaires étrangères autrichien…Le média local Aïr Info a rapporté que des hommes armés avaient enlevé samedi soir Eva Gretzmacher, 73 ans, qui vit à Agadez depuis vingt-huit ans. Selon les informations recueillies par ce média, les ravisseurs se sont présentés à son domicile et ont forcé son gardien à ouvrir la porte sous la menace d’une arme. Ils sont ensuite entrés dans la maison et ont forcé Mme Gretzmacher à monter dans un véhicule Toyota. Ils n’ont pas pris d’effets personnels, selon le média local. D’après Aïr Info et le quotidien autrichien Kurier, Eva Gretzmacher, qui est née à Vienne, a créé en 2010 un centre à Agadez menant des projets dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’autonomie des femmes, de l’écologie, de la culture et des arts. En 2021, elle avait déjà fait l’objet de menaces d’enlèvement, selon Aïr Info. Le Monde avec AFP
Au Soudan, l’armée reprend une importante capitale provinciale aux paramilitaires
L’armée soudanaise a repris samedi 11 janvier, avec des groupes alliés, Wad Madani, une importante capitale provinciale dans le centre du pays, qui était aux mains des paramilitaires depuis plus d’un an. Ce développement survient alors qu’agences de l’ONU et ONG s’alarment régulièrement de la situation humanitaire au Soudan, où la guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) fait rage depuis avril 2023. Le bureau du ministre de l’information soudanais, Khalid Al-Aiser, a déclaré dans l’après-midi que l’armée et des groupes armés alliés avaient « libéré » la ville, capitale de l’Etat d’Al-Jazira, située à environ 200 kilomètres au sud de Khartoum, la capitale…En soirée, les FSR ont reconnu avoir « perdu » la ville…L’armée a la main sur le nord et l’est du pays, ainsi que sur certaines parties de Khartoum. Le Monde avec AFP
RDC : De violents combats signalés ce lundi à Masisi
De violents combats ont été signalés dans la matinée de ce lundi 13 janvier dans le village Mufunzi, près de Ngungu, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Selon des sources locales, l’armée congolaise qui contrôle la cité de Ngungu depuis quelques jours, tente de déloger les rebelles M23 qui se trouvent aux alentours de cette cité. Selon ces sources, c’est autour de 8 heures locales que des tirs d’artillerie de l’armée congolaise ont été signalés en direction du village Mufunzi, près de Ngungu. Des sources sécuritaires dans la zone rapportent que les Forces armées de la RDC (FARDC) et les Wazalendo poursuivent leur offensive pour déloger les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda et qui, selon ces sources, tenteraient de s’organiser pour attaquer à nouveau le centre de Ngungu. Par ailleurs, un calme précaire est observé ce lundi autour de Kibumba, territoire de Nyiragongo et autour de Sake à Masisi, après de violents combats dans la soirée de dimanche 12 janvier, entre l’armée congolaise et le M23 sur l’axe Kibumba, affirment certaines sources qui indiquent également que les FARDC ont repoussé l’attaque du M23 à Nditi, dans le Parc des Virunga, jusqu’à avancer vers Kibumba. Cependant des témoins rapportent dans la soirée de dimanche, les rebelles ont largué 5 obus, ciblant les camps des déplacés dans le groupement de Kibati, sans faire de victimes. Radio Okapi
L’Ethiopie et la Somalie décident de rétablir leurs relations diplomatiques
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le président somalien Hassan Sheikh Mohamoud « sont tombés d’accord pour rétablir et renforcer leurs relations bilatérales à travers des relations diplomatiques pleines et entières dans leurs capitales respectives », annonce un communiqué conjoint des deux gouvernements transmis à l’AFP. Les relations s’étaient vivement tendues en janvier dernier entre ces deux pays après la signature par l’Ethiopie, pays enclavé, d’un accord pour un accès à la mer avec le Somaliland, région séparatiste de la Somalie, pour louer 20 km de côtes et avoir ainsi un accès à la mer…Début décembre, le Premier ministre éthiopien et le président somalien avaient finalement trouvé un accord pour mettre fin à cette crise, sous les auspices du président turc Recep Tayyip Erdogan…Les discussions de samedi ont aussi porté sur les « menaces graves et évolutives » posées par les groupes extrémistes dans cette région – notamment les insurgés islamistes radicaux shebab…qui combattent depuis plus de quinze ans le gouvernement fédéral de Somalie. AFP
Au Gabon, le Parlement commence l’examen du projet de loi sur le code électoral
Après avoir chassé Ali Bongo Ondimba du pouvoir fin août 2023, les militaires avaient promis le retour à un régime civil…Les 168 députés et sénateurs réunis ont dix jours pour examiner les 383 articles du nouveau code électoral rédigé par une commission nationale désignée début décembre par le président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema. S’ils n’ont pas tous été rendus publics, certains ont été partagées dans le compte rendu du conseil des ministres, en fin de semaine dernière. Ils concernent notamment l’ « accès équitable des candidats aux médias publics », « l’adoption d’un fichier et d’une liste électoraux biométriques » et « des quotas obligatoires dans les listes de candidats des partis politiques : au moins 30% de femmes et 20 % de jeunes »…Le 8 janvier, plusieurs figures de l’opposition ont tenu une conférence de presse pour dénoncer la « dérive actuelle du processus de transition ». Parmi elles, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nzé, l’ancien vice-président de la République Pierre-Claver Maganga Moussavou et Albert Ondo Ossa, qui fut candidat pour l’opposition à la présidentielle de 2023. Jeune Afrique
En Côte d’Ivoire, les rêves de retour de l’ancien chef de la rébellion Guillaume Soro
A dix mois du scrutin, prévu en octobre 2025, Guillaume Soro, 52 ans, a officialisé sa candidature à l’occasion de ses vœux de fin d’année, le 31 décembre. L’ancien chef de la rébellion qui a abouti en 2011 à l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, avec lequel il est désormais brouillé, se trouve pourtant en mauvaise posture. Accusé d’avoir fomenté avec ses partisans une « insurrection civile et militaire » en 2019, il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité en 2021 pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » et est toujours visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice ivoirienne…[E]n exil, l’ancien premier ministre et président de l’Assemblée nationale a dû se contenter d’un discours en visioconférence, au cours d’un direct de près de deux heures sur sa page Facebook. Il n’y a pas dévoilé l’endroit où il se trouvait, même si des rumeurs le situent au Niger, à Niamey. Car si Guillaume Soro préfère garder le mystère sur ses déplacements, il affiche publiquement sa proximité, idéologique et parfois géographique, avec les dirigeants de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ouvertement hostiles à Alassane Ouattara…Sa propre inéligibilité n’est pas le seul obstacle que devra surmonter Guillaume Soro. Il lui faudra aussi réorganiser ses troupes alors que le parti GPS a été juridiquement dissous en 2021, et doit désormais subsister sous forme de simple mouvement citoyen. Le Monde
Ouganda: reprise du procès de l’opposant historique Kizza Besigye devant la cour martiale de Kampala
Le procès devant la cour martiale de Kampala de Kizza Besigye, un opposant historique au président ougandais Yoweri Museweni, doit reprendre ce lundi 13 janvier. Enlevé au Kenya en novembre dernier avant d’être renvoyé dans son pays selon ses proches, celui-ci est poursuivi pour « détention illégale d’armes à feu » dans le but de déstabiliser la sécurité nationale. Près de deux mois après l’ouverture du procès de Kizza Besigye devant une cour martiale de la capitale ougandaise pour « détention illégale d’armes à feu » dans le but de déstabiliser la sécurité nationale, le 20 novembre, une nouvelle audience est prévue ce lundi 13 janvier. Mais à quelques heures de sa tenue, une question est sur toutes les lèvres : celle-ci pourra-t-elle, cette fois, se dérouler dans des conditions normales ? La précédente, mardi 7 janvier, s’était, en effet, terminée dans la confusion, avec l’arrestation d’un avocat de l’opposant historique au président ougandais Yoweri Museweni. L’événement avait donné lieu à une séquence incroyable : sur des images vidéos, on peut voir Eron Kiiza être violemment malmené par des soldats en pleine audience, avant d’être envoyé en prison pour neuf mois sans inculpation formelle. Son tort ? Avoir commis une « faute professionnelle », selon la cour martiale. Avant cela, « des militaires » avaient, selon un autre avocat de l’accusé, tenté d’empêcher les représentants de Kizza Besigye d’entrer dans le tribunal. En réaction, une manifestation a eu lieu, jeudi 9 janvier, pour réclamer la libération d’Eron Kiiza au cours de laquelle sept activistes ont été brièvement interpellés avant d’être remis en liberté. RFI
Guinée: les autorités délivrent à nouveau les agréments aux associations et ONG
En Guinée, les autorités ont annoncé, vendredi 10 janvier, la reprise de la délivrance des agréments aux associations et aux organisations non gouvernementales (ONG). Leur délivrance avait été suspendue début septembre 2024. Les autorités guinéennes mettaient alors en avant des « actions de troubles à l’ordre public menées sur le terrain par plusieurs ONG et mouvements associatifs ». Le document du ministère de l’Administration du territoire précise que la suspension est levée, avec effet immédiat. Joint par RFI, M’bany Sidibé, président de l’Union pour la défense des consommateurs de Guinée, estime que c’est une très bonne nouvelle…« Aujourd’hui, le fait que le gouvernement soit revenu à de meilleurs sentiments, cela ne peut que nous encourager à demander à l’État de vraiment aider les mouvements associatifs et les ONG car, imaginez, il y a plusieurs ONG qui ont été pénalisées, d’autres ont essayé de créer des associations mais n’ayant pas reçu l’agrément, elles ne pouvaient pas évoluer sur le terrain ni exécuter des projets ou des programmes. Et il y a aussi le cas d’autres ONG dont l’agrément était sur le point d’expirer et qu’il fallait renouveler. « Maintenant que le communiqué est passé, nous demandons à tous les Guinéens de vraiment se régulariser et d’avoir des agréments », appelle M’bany Sidibé, président de l’Union pour la défense des consommateurs de Guinée. RFI
Législatives aux Comores: le premier tour boycotté par l’opposition, des incidents signalés
Près de 340 000 électeurs comoriens étaient appelés aux urnes dimanche 12 janvier pour le premier tour des élections législatives. Il s’agit de renouveler le Parlement de l’archipel qui compte 33 sièges. L’Assemblée est contrôlée quasi exclusivement par la Convention pour le renouveau des Comores, le parti au pouvoir. Il y a cinq ans, l’opposition avait boycotté le scrutin. Cette année encore, la plupart des opposants ont décidé de ne pas participer aux élections…Alors que le pouvoir a qualifié le scrutin de globalement positif, d’autres incidents ont aussi été signalés. L’opposition dénonce déjà plusieurs irrégularités, notamment des soupçons d’abus dans l’utilisation de procurations et des cas de bourrage d’urnes à Bacha. Dans ce quartier au sud de Moroni, un candidat a même été arrêté alors qu’il essayait d’empêcher une tentative de triche, selon sa version des faits. Il a été relâché peu de temps après…Les premiers résultats seront publiés d’ici au vendredi 17 janvier au plus tard, avant le second tour prévu le 16 février. RFI