Les djihadistes de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont multiplié les attaques dans le nord-est du Nigeria contre les forces de sécurité ces derniers jours, au lendemain d’un terrible massacre qui a fait trente morts parmi les civils, forçant le chef de l’Etat à venir « témoigner son respect » aux autorités locales. Lundi 10 février, des combattants du groupe d’Iswap, branche de Boko Haram affiliée à l’Etat islamique, sont arrivés à bord de véhicules et ont attaqué un poste militaire dans le village de Tungushe, près de la capitale de l’Etat du Borno, Maiduguri, « tuant un soldat et blessant un autre », a révélé un officier militaire à l’AFP. Deux insurgés ont également été tués, a-t-il souligné. Selon Ibrahim Liman, l’un des chefs de milices civiles qui combattent aux côtés de l’armée nigériane, les insurgés se sont ensuite rendus dans la ville voisine de Gajiganna, où ils ont mené une deuxième attaque, tuant un autre soldat et emportant avec eux un véhicule militaire. Dans le même temps, à Rann, une importante localité isolée à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun, des insurgés sont arrivés à moto et dans quatre véhicules équipés de mitrailleuses et ont attaqué les positions militaires de défense de la ville. Le Monde avec AFP
Après un silence de plus de dix mois, le Conseil de sécurité de l’ONU a enfin approuvé, mercredi 12 février, une résolution appelant à la cessation des combats alors que le conflit n’a cessé de se durcir aux portes de Tripoli. Le texte, rédigé par le Royaume-Uni et approuvé par 14 voix sur 15 – la Russie s’abstenant – réclame qu’« un cessez-le-feu durable » succède dans ce pays à la trêve fragile observée depuis le 12 janvier. Il a fait l’objet d’âpres discussions pendant plus de trois semaines, illustrant des divisions internationales persistantes, malgré l’unité de façade affichée lors d’un sommet à Berlin le 19 janvier qui avait appelé à la fin des ingérences étrangères dans la crise libyenne. La Tripolitaine (ouest) est le théâtre depuis dix mois de combats entre le « gouvernement d’accord national » (GAN) de Faïez Sarraj, reconnu formellement par la communauté internationale, et les forces du maréchal dissident Khalifa Haftar, l’homme fort de la Cyrénénaïque (est) lancé à la conquête de la capitale. Depuis le déclenchement en avril 2019 de cette « bataille de Tripoli », le Conseil de sécurité des Nations unies avait échoué à adopter la moindre résolution appelant à une désescalade en Libye. La résolution votée mercredi « affirme la nécessité d’un cessez-le-feu durable en Libye, à la première occasion et sans préconditions ». Le Monde avec AFP
Le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement soudanais a clarifié mercredi 12 février la position du gouvernement de Khartoum sur la comparution d’Omar el-Béchir devant la Cour pénale Internationale. Mardi, un haut-représentant soudanais avait annoncé que l’ancien président soudanais Omar el-Béchir pourra, à l’avenir, être transféré à la Cour pénale internationale. Une décision qui a créé la surprise, car le Conseil souverain s’y était jusqu’à présent opposé. « Cette décision a le soutien total du Haut Conseil pour la paix qui comprend tous les membres du Conseil souverain, a précisé le ministre soudanais de l’Information Faisal Mohammed Saleh. Cela inclut donc les militaires de ce Conseil souverain. Deux d’entre eux participent déjà à ces négociations de paix à Juba. Nous sommes tombés d’accord sur le principe d’une comparution devant la CPI de ceux qui sont visés par un mandat d’arrêt. Ils sont quatre. L’un d’entre eux est Omar el-Béchir. Il y a Ahmed Haroun, Abdelrahim Mohammad Hussein et Ali Kosheib. Nous discuterons des détails plus tard. Nous en discuterons avec les représentants de la CPI et avec les mouvements du Darfour lors des négociations en cours à Juba. » RFI
Des organisations de défense des droits humains ont appelé mercredi les autorités soudanaises à remettre immédiatement Omar el-Béchir à la Cour pénale internationale (CPI), après que Khartoum eut annoncé la veille sa volonté de livrer le président déchu, recherché depuis plus d’une décennie. Mardi, des hauts responsables soudanais ont indiqué que les nouvelles autorités du pays s’étaient entendues avec des groupes rebelles du Darfour pour remettre M. Béchir à la CPI, où il est recherché depuis 2009 pour « génocide », « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » dans le cadre du conflit au Darfour (ouest). M. Béchir, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1989 et chassé par la rue l’an dernier, récuse l’ensemble des chefs d’accusations. « Les autorités soudanaises devraient traduire ces mots en actes et transférer immédiatement Béchir et d’autres individus recherchés par la CPI à la Haye », a déclaré Julie Verhaar, secrétaire générale par intérim d’Amnesty International. Selon elle, « une décision de le remettre à la cour serait une étape bienvenue vers la justice pour les victimes et leurs familles ». AFP
Le groupe État islamique a revendiqué mardi 11 février une attaque terroriste qui a eu lieu dimanche 9 février contre une base militaire algérienne, à Bordj Badji Mokhtar, dans le sud du pays, à la frontière avec le Mali. Un kamikaze dans un véhicule a déclenché ses explosifs alors qu’il tentait d’entrer dans la base de Bordj Badji Mokhtar, tuant un soldat, selon les autorités algériennes. Cela faisait des années que l’Algérie n’avait pas connu d’attentat. Le sud du pays était depuis plusieurs années une zone où l’influence d’Aqmi se faisait sentir, mais depuis près de six mois, une nouvelle cellule terroriste s’est implantée. Une cellule de l’organisation État islamique, en provenance de la Libye. Selon plusieurs sources de la région, l’attentat contre la base de Bordj serait en représailles d’une opération anti-terroriste menée il y a plusieurs mois par l’armée algérienne contre le groupe État islamique vers le village de Taoundart, à la frontière avec le Mali. Aboubacar ould Abidine, l’un des chefs de l’EI dans la région y aurait été tué. RFI
La police marocaine a annoncé mercredi la saisie, la veille, de quelque 7,5 tonnes de résine de cannabis près de Guelmim, dans le sud du Maroc, et l’arrestation de huit personnes soupçonnées de « trafic international de drogue ». La drogue était stockée dans des entrepôts situés dans cette région semi-aride et à bord d’un véhicule tout-terrain, a précisé dans un communiqué la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), faisant état de huit arrestations. L’opération a aussi permis la saisie de « quatre véhicules, une moto, deux fusils de chasse, 108 cartouches et une somme d’argent soupçonnée de provenir de ces actes criminels », selon la même source. Une enquête a été ouverte pour déterminer les « liens éventuels avec des réseaux internationaux de drogue », conclut la police. Les saisies de cannabis sont fréquentes au Maroc, l’un des principaux producteurs mondiaux et exportateurs de résine de cannabis, selon l’Office de l’ONU contre la drogue et le crime (ONUDC). AFP
La mission de l’ONU dans le pays a déclaré mercredi que quarante combattants du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF) avaient été arrêtés après un massacre de civils. « Le 9 février 2020, aux environs de 22 h 30 (20 h 30 GMT), une action conjointe (Casques bleus – armée congolaise) lancée contre les ADF a permis aux FARDC d’appréhender 40 combattants des ADF près de Makeke et de les emmener à la base des FARDC à Mangina » dans la province du Nord-Kivu, a déclaré le lieutenant-colonel Claude Raoul Djehoungo, porte-parole militaire de la Monusco. Cette action a eu lieu en réaction au meurtre d’au moins sept civils à Makeke dans la même soirée, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse. Les forces armées congolaises (FARDC) mènent des opérations « d’envergure » depuis fin novembre dans la région de Beni. « Acculés à l’est de Beni, les ADF se sont dispersés dans la forêt pour se retrouver dans la zone au nord-ouest de Beni où de nombreuses exactions, en guise de représailles, ont été perpétrées contre les civils », a expliqué le lieutenant-colonel Djehoungo. Jeune Afrique avec AFP
#BringBackOurGirls. Le hashtag qui avait inondé les réseaux sociaux après l’enlèvement des lycéennes de Chibok au Nigeria fait son retour sur la Toile, posté par des Ethiopiens de plus en plus inquiets. Depuis le 4 décembre 2019, douze étudiants de l’université de Dembi Dollo, dans l’ouest du pays, originaires de la région Amhara, ont disparu, kidnappés. Une jeune femme, qui dit s’être échappée, a raconté à la presse locale qu’une dizaine d’hommes armés de bâtons les avaient emmenés dans la forêt après que son groupe eut fui le campus miné par des affrontements entre Amhara et Oromo. Cet épisode, qui a conduit à une intervention du chef de gouvernement devant le Parlement le 3 février, n’est qu’un chapitre de plus dans la flambée de violence qui secoue le monde universitaire éthiopien depuis novembre 2019. Comme si ce microcosme vivait par procuration les conflits latents dans ce pays morcelé où plus de soixante-dix langues sont parlées et où Amhara (26,9 %) et Oromo (34,5 %) constituent deux communautés hétérogènes. Samedi 1er février, une trentaine d’étudiants de l’université d’Ambo, réunis dans un hôtel de la ville dans la région d’Oromia, échangent afin d’identifier les raisons des heurts, la manière de les appréhender. Le Monde
Depuis plusieurs mois, Djibouti ne cachait pas son ambition de briguer un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Mais, fin août 2019, à 37 voix contre 13, c’est le Kenya qui a été choisi par l’Union africaine (UA) alors même que, le 14 novembre 2017, une réunion des pays de l’Afrique de l’Est avait officiellement lancé la candidature de Djibouti. Plaidant « le principe de rotation », les autorités djiboutiennes rappellent que le Kenya a déjà été deux fois membre du Conseil de sécurité (1973-1974, 1997-1998), contre une fois seulement pour Djibouti (1993-1994) en pleine guerre civile contre le Front pour la restauration de l’unité à Djibouti (FRUD). Ces six derniers mois, les deux rivaux se sont affrontés sur les champs diplomatiques et médiatiques, mais cette rivalité n’est pas nouvelle. La lutte contre la piraterie ou la gestion de la crise somalienne avaient déjà cristallisé les tensions entre les deux pays de la Corne de l’Afrique. Ce qui est nouveau, c’est la stratégie de Djibouti, qui cherche à faire valoir sa situation de « petit Etat » et les avantages qui en découlent en matière diplomatique. Le pays parvient d’ailleurs à rallier à sa cause nombre d’autres petits Etats à travers le soutien de fédérations comme l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ou l’Organisation de la coopération islamique. Le Monde
L’Union européenne a qualifié d' »étonnante » l’ampleur du truquage des votes lors des élections d’octobre dernier au Mozambique. Dans leur rapport final, publié mercredi, les observateurs de l’UE ont donné une évaluation très peu reluisante aux élections, affirmant avoir constaté des fraudes à presque toutes les étapes du processus. L’élection, destinée à consolider un accord de paix dans ce pays d’Afrique australe, a été remportée par le parti au pouvoir, le Frelimo. L’UE a particulièrement critiqué les irrégularités commises dans les bastions de l’opposition, qui, selon elle, ont profité au Frelimo et à ses candidats. La compétence et la crédibilité de la commission électorale mozambicaine ont non seulement été fortement indexé mais aussi mises en doute par l’UE. Mais aussi accablant que soit ce rapport final, il semble peu probable qu’il fasse une différence immédiate dans le paysage politique mozambicain. Les missions d’observation africaines et les chefs d’État ont déjà donné leur « bénédiction » aux résultats des élections et aux vainqueurs. Une contestation juridique réussie – comme on l’a vu récemment au Malawi voisin – est considérée comme peu probable. BBC
Un dialogue politique entre l’UE et les autorités centrafricaines, prévu par l’accord de Cotonou du 23 juin 2000, s’est tenu mercredi 12 février à Bangui. Les thématiques attendues ont été abordées : la mise en œuvre de l’accord de paix, les élections, la sécurité, la bonne gouvernance, la justice. Mais une autre thématique plus inattendue a aussi été aussi discutée, celle des « fake news ». Les réseaux sociaux tout comme une partie de la presse locale fourmille de rumeurs et fausses informations. Et ceci pose régulièrement des problèmes de manipulation de l’opinion publique mais est aussi source de nombreuses tensions. « Cette tendance est portée par beaucoup de vos collègues soutenus parfois par des hommes politiques, soutenus parfois par des personnes individuelles qui y ont intérêt, estime Ange-Maxime Kazagui, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Et je pense qu’il est de l’intérêt de nous tous d’arrêter cela, de stopper cela. Ce qui est sûr c’est que ce n’est pas un phénomène centrafricain typiquement, mais cela peut faire plus de mal en Centrafrique qu’ailleurs du fait de notre fragilité, du fait de notre histoire récente. » RFI
Christophe Bigot a achevé mercredi soir une visite de trois jours en Mauritanie. Un séjour consacré aux préparatifs du prochain sommet du G5 Sahel à Nouakchott. La capitale mauritanienne va également accueillir la première Assemblée générale de l’Alliance pour le Sahel. Une rencontre qui sera consacrée aux questions de développement. Dans une conférence de presse donnée avant son départ de Nouakchott, Christophe Bigot a annoncé la remise prochaine des équipements militaires à la force conjointe du G5 Sahel pour lui permettre de renforcer l’action de ses unités de lutte contre le terrorisme. L’envoyé spécial de la France pour le Sahel a dit avoir évoqué, avec le président mauritanien et son ministre de la Défense, la situation sécuritaire qui se dégrade avec la récurrence des attaques terroristes et les déplacements de centaines de milliers de personnes. Une situation qui affecte particulièrement les pays des trois frontières ; Niger, Mali, Burkina Faso, d’où la nécessité de renforcer la lutte contre les terroristes. Des équipements militaires sont annoncés pour le mois d’avril pour la force conjointe. RFI
L’homme semble avoir gagné la sympathie des populations du Centre-Nord depuis que sa structure, le Mouvement de résistance populaire (MRP), a été lancée à Kongoussi pour venir à bout des attaques terroristes dans cette région du Burkina Faso. Aly Nana, coordonnateur de ce mouvement, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a accepté d’échanger avec nous, sur l’épineuse question des volontaires pour la défense de la patrie. Les moyens, ils en ont besoin, dit-il. Il regrette que la loi votée sur le recrutement des volontaires, soit toujours en attente. « Le Pays » : La résistance populaire est entrée dans sa phase opérationnelle, de façon précise ; quel est le travail exact de vos hommes sur le terrain ? Aly Nana : … Pour répondre à votre question, depuis octobre, nos structures sont en alerte sur le terrain. Et nous couvrons 30 provinces sur les 45 que compte le Burkina Faso. Dans chaque province, nous avons des coordinateurs du Mouvement de résistance populaire qui sont chargés de mettre nos structures en place dans les différents villages et départements. Ces structures, nous les appelons les comités de surveillance et de défense du territoire et ces hommes sont sur le terrain. … Le Pays
Pour la première fois, le président Ibrahim Boubacar Keita a annoncé l’ouverture d’un dialogue avec les deux principaux chefs djihadistes : Amadou Koufa et Iyad Ag Ghaly. … Âgé de 62 ans, cette ancienne figure de la rébellion touareg malienne a prêté allégeance au chef d’AQMI, Al-Qaïda au Maghreb islamique, Abdelmalek Droukdel, qui est à l’origine de nombreux attentats terroristes. Il a été pendant plus d’une dizaine d’années conseiller à la présidence du Mali, ensuite consul à Djeddah en Arabie Saoudite avant d’être expulsé par Riyad en raison de ses liens avec Al-Qaïda. A son retour au Mali, il dérive vers l’islamisme radical, puis le djihadisme et fonde son propre groupe armé Ansar Dine, les « défenseurs de la religion » en arabe, hostile aux autorités maliennes. Le 1er mars 2017, Ansar Dine fusionne avec plusieurs autres groupes djihadistes et devient le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans placé sous la direction de lyad Ag Ghaly qui affirme combattre pour l’instauration de la charia au Mali. DW
Au Mali, certains journalistes doivent se battre au quotidien pour leur droit d’informer leurs concitoyens. C’est le cas de Radio Kledu, notre média partenaire sur place. Elle fait partie des chaînes les plus écoutées dans ce pays où la radio est le principal média. Et les reporters de Radio Kledu font le maximum pour que l’information aide à apaiser le Mali. « Edition spéciale : la grève des enseignants… » Pour le deuxième flash info de la journée, Oumou Dembélé, journaliste à Radio Kledu, à Bamako, donne la voix aux syndicats et au personnel gréviste. Dans la salle de rédaction, chacun écoute les versions des deux parties enregistrées par leur collègue. Car à Kledu, la parole est à tout le monde, et tout le monde s’exprime. André Traoré, en charge du desk Bambara, explique qu’à partir de 16h20, l’émission « Allo Kledu » ouvre son antenne aux auditeurs : « Tout le monde s’exprime, tu dis y dis ce que tu penses. Les gens y dénoncent des choses, les gens y apprécient les choses. Chacun selon son envie. » DW