Reckya Madougou : l’emprisonnement du leader de l’opposition nuit à la démocratie béninoise – avocat
La condamnation à 20 ans de prison de Reckya Madougou, leader de l’opposition béninoise, s’inscrit dans le cadre des efforts visant à étouffer la démocratie, a déclaré son avocat à la BBC. Mme Madougou a été reconnue coupable de financement du terrorisme par un tribunal spécial aux premières heures de la matinée de samedi. Elle est la deuxième figure de l’opposition à être emprisonnée en l’espace d’une semaine. Le Bénin, autrefois loué comme une démocratie multipartite, a pris un tournant plus autocratique sous la présidence de Patrice Talon, selon les groupes de défense des droits. … Elle a été déclarée coupable à l’issue d’un procès qui a duré moins d’une journée et au cours duquel aucune preuve n’a été présentée, selon son équipe juridique. « C’est un jour sombre pour la démocratie dans le pays », a déclaré Renaud Agbodjo, l’avocat de Madougou, à la BBC après le verdict de samedi. « [Sa] condamnation symbolise l’asphyxie de la démocratie au Bénin ». BBC
Les réactions s’enchaînent après la condamnation de l’opposante Reckya Madougou à 20 ans de prison. Il y a de la sidération chez les Béninois et de l’indignation au sein de l’opposition, toutes tendances confondues. Le parti Les Démocrates de l’opposante a évoqué cette condamnation au cours d’un conseil national extraordinaire, tenu samedi 11 décembre. Une réunion pour désapprouver et dénoncer une justice qui serait aux ordres et écraserait les adversaires du pouvoir. … La déclaration finale du conseil national a dénoncé une justice expéditive. Pour Basile Ahossi, vice-président du parti, cela ressemble à une chasse aux Démocrates. Et pour illustrer son propos, il dresse cet historique : « Notre candidate a été recalée. Puis, en mars, elle a été kidnappée et jetée en prison. Nous nous attendions à ce que les élections passées, le pouvoir chercherait à apaiser la tension. Mais 20 ans de prison, c’est une vie qu’on est en train de détruire. » RFI
Le 60e sommet des dirigeants des États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est déroulé dimanche 12 décembre à Abuja, au Nigeria. Ces derniers ont exprimé leur « forte préoccupation » quant aux processus de transition en Guinée et au Mali. Ils ont déploré l’absence d’indicateurs clairs d’un éventuel retour à l’ordre constitutionnel. Et maintenu la menace de sanctions supplémentaires dès le 1er janvier sans engagement des autorités maliennes en ce sens. « Les chefs d’État, après de longs échanges, ont décidé de maintenir la date du 27 février 2022 pour l’organisation des élections au Mali. Ils ont décidé de l’entrée en vigueur de sanctions additionnelles en janvier 2022 » si les autorités n’honorent pas leur engagement initial de tenir à cette date des élections censées ramener les civils au pouvoir, a dit devant la presse le président de la commission de la Cedeao, Jean-Claude Kassi Brou. L’institution ouest-africaine a donné aux autorités maliennes jusqu’au 31 décembre pour présenter un plan pour la tenue des élections à la date prévue. Le médiateur de la Cedeao dans la crise, Goodluck Jonathan, se rendra dans les prochains jours au Mali pour des discussions avec les autorités. … La Cedeao met également en garde la junte malienne, tout particulièrement, contre le recours à une société de sécurité privée. Une allusion claire au Groupe Wagner, qui emploie des mercenaires, notamment en Centrafrique et en Syrie. Le Point
L’ancien responsable onusien chargé de l’interdiction des essais nucléaires Lassina Zerbo a été nommé, vendredi 10 décembre dans la soirée, Premier ministre du Burkina Faso, après que le président Roch Marc Christian Kaboré a appelé la population au « rassemblement » face aux attaques jihadistes qui endeuillent le pays. Lassina Zerbo, 58 ans, nommé par décret présidentiel, succède à Christophe Joseph Dabiré, ayant démissionné mercredi soir, emporté par la colère croissante de la population contre l’exécutif, accusé d’être incapable d’enrayer les attaques terroristes. Le nouveau Premier ministre était à la tête de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) de 2013 à août 2021. Peu connu du grand public, ce docteur en géophysique a remporté plusieurs prix dont celui de la « diplomatie scientifique », décerné en 2018 par l’association américaine pour l’avancée de la science. Un nouveau gouvernement sera formé dans les prochains jours. Sa tâche sera immense tant le Burkina est confronté à une grave crise sécuritaire depuis plusieurs années. France24 avec AFP
La tension reste importante au Soudan, où la police a tiré des grenades lacrymogènes, lundi 13 décembre, pour disperser des centaines de manifestants, rassemblés aux abords du palais présidentiel, à Khartoum, pour réclamer un pouvoir civil. De nombreux Soudanais opposés à un pouvoir militaire manifestent régulièrement pour dénoncer le coup d’Etat mené le 25 octobre par le chef de l’armée, le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, et pour exiger la remise du pouvoir aux civils. « Le peuple est plus fort » ou « Civil est le choix du peuple », scandaient lundi les manifestants qui brandissaient des drapeaux nationaux. Selon des témoins, des personnes défilaient aussi dans les Etats de Kassala et de Gedaref, dans l’est. Une résidente de la ville de Gedaref, Amal Hussein, a fait état de quelque 600 manifestants, brandissant le drapeau soudanais et appelant à un pouvoir civil. Depuis le putsch du 25 octobre, 44 manifestants ont été tués et des centaines blessés, notamment par balle, selon un syndicat de médecins prodémocratie. Ce jour-là, le général Bourhane avait fait arrêter la plupart des civils qui dirigeaient le pays avec lui. Le 21 novembre, il a signé un accord avec le premier ministre civil Abdallah Hamdok, qui a alors pu sortir de sa résidence surveillée et retrouver son poste. Le Monde avec AFP
La même année, le MICA center y a recensé 375 actes illicites en mer : soit des actes de piraterie perpétrés dans les eaux internationales soit des actes de brigandage commis dans les eaux sous souveraineté étatique (mer territoriale, zone économique exclusive). Prises de navire, enlèvements d’équipage contre rançon, vols de cargaison : les actes de piraterie sont souvent commis par des groupes nigérians, de mieux en mieux organisés. Cette « professionnalisation » de la piraterie va de pair avec un éloignement des côtes, selon l’ONG norvégienne Rhipto, qui note que les attaques se multiplient dans les eaux internationales. En conséquence, les assureurs ont élargi, en avril 2021, la zone considérée comme exposée aux risques de guerre et de terrorisme, contraignant ainsi les armateurs à verser des primes plus élevées pour transiter par le golfe de Guinée. Mécontents, ces derniers réclament une intervention internationale pour lutter contre la piraterie, sur le modèle de l’opération Atalante, active dans le golfe d’Aden. Cette mission militaire et diplomatique initiée par la France et mise en œuvre par l’Union européenne fin 2008 a permis de faire disparaître la piraterie en une dizaine d’années. Le Monde
Des dizaines de migrants et réfugiés, dont des enfants ou des femmes enceintes, continuent d’être expulsés à travers le désert du Sahara, le long de la zone frontalière entre la Libye et le Soudan, en l’absence de procédures régulières, a dénoncé vendredi le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH). Les services de la Haut-Commissaire, Michelle Bachelet, s’inquiètent de cette « série d’expulsions forcées de demandeurs d’asile et d’autres migrants en Libye, dont deux grands groupes de Soudanais au cours du mois dernier, et un autre groupe de 24 Érythréens qui risquent apparemment de subir un traitement similaire ». Le dernier épisode de ces reconduites a eu lieu lundi 6 décembre quand une vingtaine de demandeurs d’asile soudanais ont été renvoyés. ONU Info
Le 28 novembre 2020, l’armée du premier ministre Abiy Ahmed s’emparait de Makalé, capitale de la région rebelle du Tigré, à 500 kilomètres d’Addis Abeba. Un an plus tard, fin novembre 2021, les insurgés avaient reconquis leur fief de Makalé et avancé sur plusieurs centaines de kilomètres en direction de la capitale éthiopienne. Depuis, l’armée éthiopienne est parvenue à repousser la ligne de front, mais comment expliquer qu’après une campagne éclaire et victorieuse, elle ait tant reculé ? Si cette zone du conflit est inaccessible pour les journalistes indépendants, les images et vidéos de propagande sont nombreuses dans les deux camps. « Le Monde » a collecté et analysé ces images, ainsi que celles d’amateurs publiées sur Internet. Elles montrent comment, à l’été 2021, les insurgés tigréens sont parvenus à reprendre l’avantage grâce à des techniques de combat particulières, mais aussi comment l’armée éthiopienne a dû faire face à un nouvel ennemi. Le Monde
Dans l’ombre d’un bar de Goma, un client scrute les entrées et les sorties. Il a grandi à Beni, la seconde ville de la province du Nord-Kivu, et reste jusqu’à aujourd’hui marqué par l’occupation ougandaise à la fin des années 90 : « Ce n’est pas la première fois que l’armée ougandaise arrive à Beni. Je suis arrivé à Beni quand j’avais 10 ans. Ils tuaient, ils volaient… Ça ne s’oublie jamais. » À quelques rues, Stewart Muhindo, militant du mouvement citoyen La Lucha, est lui aussi ressortissant du grand Nord. Il était de ceux qui réclamaient depuis 2020 qu’un appui militaire extérieur soit apporté aux forces congolaises. « C’est quand même assez difficile à comprendre que les mêmes populations qui ont été victimes des affres de l’armée ougandaise soient obligées de la recevoir comme sauveuse, s’indigne le militant. Il y a le désarroi d’être tué chaque fois, mais il y a aussi cette crainte que les faits que nous avons vécus reviennent. » Aujourd’hui, plus de 1 500 soldats ougandais ont traversé la frontière. Mais les informations arrivent au compte-goutte jusqu’à Goma, déplore Louise Nyota, la vice-présidente de la société civile du Nord-Kivu : « Il n’y a pas beaucoup d’informations. Quand nous faisons la réunion de sécurité, souvent nous, la société civile, ne sommes pas impliqués. Ici, maintenant, nous attendons les résultats… » RFI
Deux mois après la fin de la Commission d’enquête indépendante et la création d’un poste de rapporteur spécial de l’ONU sur les questions des droits de l’homme au Burundi, le gouvernement vient de fermer définitivement la porte à tout travail de terrain dans le pays, alors même que celui-ci n’a pas encore été nommé. Une décision qui pourrait prolonger les sanctions économiques décidées par l’Union européenne. La question des droits de l’homme est au cœur du dialogue politique entre le Burundi, qui traverse une grave crise économique, et son principal bailleur de fond, l’Union européenne, qui lui a imposé des sanctions budgétaires depuis la crise de 2015, qui ont été prolongées jusqu’à fin février-début mars de l’année prochaine. RFI
Les faits se sont déroulées dans la soirée du mercredi 8 décembre. Selon deux ONG, un convoi du BIR a été visé par un engin explosif improvisé sur la route de Mbengwi. Une attaque revendiquée par les Forces de défense d’Ambazonie pendant laquelle plusieurs membres du BIR, dont un officier supérieur, ont été tués selon les chercheurs du Centre pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique et de la Base de données sur les atrocités de la crise anglophone au Cameroun. En représailles à l’attaque, certains membres du BIR et d’autres unités des forces de sécurité se seraient livrés à plusieurs exécutions extrajudiciaires de civils, notamment de deux jeunes garçons. Toujours selon le rapport, les membres du BIR auraient brûlé plusieurs maisons et des marchés le long de la route de Mbengwi et au rond-point de l’hôpital. Des témoins affirment que les militaires auraient pris de l’essence. Ils auraient alors brûlé et pillé des maisons. RFI
Une enquête de deux ans menée par la BBC sur Black Axe – une fraternité d’étudiants nigérians qui s’est transformée en un redoutable groupe mafieux – met au jour de nouvelles preuves de l’infiltration de la politique et d’une opération d’escroquerie et de meurtre à l’échelle mondiale. Dans les moments de calme, après avoir terminé sa conférence de la journée, le Dr John Stone a des souvenirs. Ce n’est pas le sang ou le son des coups de feu qui le hante. C’est la supplication. La façon dont les gens implorent la pitié quand ils meurent. En train de le supplier. De supplier Dieu. « C’est si douloureux », dit-il en secouant la tête avec un frisson. « Les familles des morts vous maudiront. Une malédiction pèsera sur votre vie, » confesse-t-il. Le Dr Stone enseigne les sciences politiques à l’université de Benin, dans le sud-est du Nigéria. Mais pendant des décennies, il a été un membre important de Black Axe, un gang de type mafieux nigérian lié au trafic d’êtres humains, à la fraude sur Internet et au meurtre. Localement, les Black Axe sont qualifiés de « secte », en référence à leurs rituels d’initiation secrets et à l’intense loyauté de leurs membres. Ils sont également tristement célèbres pour leur extrême violence. BBC
Le président sud-africain positif au Covid-19, dans un pays balayé par une nouvelle vague pandémique
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a été testé positif au Covid-19, dimanche 12 décembre, et a entamé un traitement, souffrant de symptômes légers de la maladie. L’Afrique du Sud continue de lutter contre une nouvelle vague pandémique, liée à la transmission du variant Omicron. Le chef d’État, 69 ans, entièrement vacciné, a commencé à se sentir « mal » après avoir quitté, en milieu de journée, la cérémonie officielle au Cap en hommage à l’ancien président Frederik de Klerk, mort le mois dernier, a déclaré la présidence dans un communiqué tard dans la soirée. … Le nouvelle forme de Covid-19 a été détectée le mois dernier en Afrique du Sud. Omicron est désormais à l’origine de la grande majorité des contaminations dans le pays d’Afrique australe, qui connaît une hausse exponentielle des cas depuis son apparition. Parmi les échantillons séquencés en novembre, « jusqu’à 70 % des cas étaient dus au nouveau variant », a déclaré, le 10 décembre, le ministre de la Santé Joe Phaahla. Les hospitalisations restent toutefois assez faibles. L’Afrique du Sud est officiellement le pays africain le plus touché par la pandémie. Le pays compte plus de 3,1 millions de cas dont plus de 90 000 morts. France24 avec AFP
Réunie dimanche 12 décembre à Abuja (Nigeria), la conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) a évoqué plusieurs sujets dont celui de la création d’une monnaie unique dénommée « Eco ». Et a un formulé un (énième) appel pour la mise en œuvre des mesures allant dans ce sens. « Les chefs d’État et de gouvernement prennent note de l’état de la convergence macroéconomique enregistrée au sein de la Cédéao au cours du premier semestre 2021. Ils exhortent les États membres à prendre les mesures idoines afin de se conformer aux dispositions du Pacte de convergence et de stabilité macroéconomiques entre les États membres de la Cédéao à partir de 2022 », lit-on dans le communiqué ayant sanctionné la rencontre. Ainsi, l’organisation demande à ses Etats membres de mettre en œuvre des « politiques et mesures favorisant le respect des critères de convergence macroéconomique », de préparer et de transmettre les « programmes pluriannuels de convergence macroéconomique à la commission ». Par ailleurs, indique le communiqué, la conférence prend note du rapport financier relatif au Fonds spécial pour les activités de la feuille de route révisée de la monnaie unique et a instruit le président de la commission, Jean-Claude Kassi Brou, à « renforcer la collaboration avec les banques centrales de la communauté, afin d’assurer un financement adéquat de la mise en œuvre diligente des activités de la feuille de route, dans la perspective du lancement de l’Eco en 2027 ». Financial Afrik