En Algérie, c’est la fin du suspense. Abdelmadjid Tebboune, ancien ministre puis chef de gouvernement du président Abdelaziz Bouteflika âgé de 74 ans, a été élu dès le premier tour d’une élection présidentielle toujours contestée par la rue. Il succède à l’ancien président déchu à la tête de l’État algérien, a annoncé ce vendredi 13 décembre l’Autorité nationale des élections (Anie). M. Tebboune a « recueilli […] 58,15 % des suffrages », a indiqué le président de l’Anie Mohamed Charfi lors d’une cérémonie officielle, au lendemain d’un scrutin marqué par une abstention record et qui s’est déroulé dans un contexte de contestation massive et inédite du régime au pouvoir depuis l’indépendance en 1962. « Je voudrais féliciter le candidat vainqueur », a déclaré M. Charfi. Mais dès hier soir, la direction de campagne du candidat avait revendiqué une nette victoire. L’islamiste Abdelkader Bengrina, 57 ans, dont le parti a soutenu la présidence de M. Bouteflika, arrive en 2e position avec 17,38 % des voix, selon Mohamed Charfi. Le Point
Ils sont toujours là, depuis près de dix mois. Sur les trottoirs de la rue Didouche-Mourad ou l’esplanade de la Grande Poste, au cœur d’Alger, le mardi, le vendredi, et à une cadence accélérée à la veille du scrutin présidentiel du 12 décembre, ils ne relâchent pas la pression. Le jour même de l’élection, ils sont sortis à nouveau malgré le risque d’échauffourées avec la police qui a lourdement investi les artères et carrefours de la capitale. Inlassablement, le Hirak, le mouvement de protestation qui réclame un démantèlement du « système » de pouvoir algérien, a ainsi occupé les rues de la capitale, et de bien d’autres villes à travers le pays, dans un défi inédit par sa masse et sa durée. « Nous ne sommes pas contre les élections, mais nous voulons un scrutin propre, tonne Mohamed A., un fonctionnaire retraité, flottant dans son survêtement de sport. Or cela n’est pas possible avec une bande de bandits et de voleurs. » Le Monde
Le groupe État islamique a revendiqué jeudi l’attaque contre le camp d’Inates, dans l’Ouest du Niger, qui a fait au moins 71 morts et des disparus mardi. « Les soldats du califat ont attaqué la base militaire d’Inates (…) les moudjahidine l’ont contrôlée pendant plusieurs heures », affirme le communiqué de l’EI qui donne un bilan de « 100 tués » côté armée nigérienne. Cette revendication a été rapportée jeudi par l’organisme américain de surveillance des mouvements extrémistes SITE, citant le groupe ISWAP (État islamique en Afrique de l’Ouest). Des centaines d’assaillants ont mené mardi un assaut de plusieurs heures contre le camp militaire d’Inates, dans l’ouest du Niger, près de la frontière malienne, infligeant un revers sans précédent à l’armée nigérienne. L’onde de choc est terrible dans le pays, où un deuil national de trois jours a été décrété. Le président nigérien Mahamadou Issoufou est rentré en catastrophe dans la nuit d’une conférence internationale et a présidé à Niamey jeudi matin une réunion du Conseil national de sécurité dont rien n’a filtré. Jeune Afrique avec AFP
Près de 500 assaillants, montés sur des motos ou embarqués à bord de pick-up, dont certains étaient bourrés d’explosifs, se jettent sur le poste avancé d’Inates, proche de la frontière malienne, dans l’ouest du pays, et rapidemment, l’encerclent. Ils visent d’abord le centre de transmission de la garnison. Pris en étaux, sans moyen de donner l’alerte, les soldats nigériens essuient un feu nourri et des salves d’obus. Rapidement, les stocks de munitions partent en fumée, puis ce sont les réserves de carburant qui s’embrasent. Les assaillants passent ensuite à l’offensive : l’attaque se poursuit à l’intérieur du camp, qui est entièrement saccagé. L’alerte sera finalement donnée plus tard dans la soirée, vers 21h, par des éléments de l’armée nigérienne embarqués à bord de trois véhicules qui avaient réussi à se replier et à rallier le poste militaire d’Ayorou. Des renforts sont dépêchés sur place dans la nuit, et reprennent le contrôle de la base militaire. L’aviation, tout comme les renforts au sol,sont donc arrivés en retard, parce que les soldats ont manqué de moyens de communication, très vite détruits par les assaillants. RFI
Inates, dans la région de Tillabéri, a rompu avec le quotidien paisible qui la caractérisait dans un passé récent. Depuis le mois de juillet, 1.394 personnes ont quitté le chef-lieu de la commune rurale. Des villages aux alentours se sont également vidés de leur population. Ces déplacements ont été provoqués par une série de meurtres de chefs coutumiers. Entre mai 2018 et juillet 2019, sept chefs de villages ont été ainsi assassinés, dont le chef de groupement d’Inates et son remplaçant. D’autres ont pu s’échapper comme Hassane Abdoulaye, chef du village d’Agay Peulh. Pour lui, l’objectif de ces meurtres est de vider les villages : « Je pense qu’ils ne veulent pas de nos villages, ils préfèrent nous voir errer dans la nature. Car à Agay Peulh, nous avons toutes les infrastructures sociales de base, à l’exception d’une case de santé ». L’identité des assassins demeure toujours inconnue et cette série de meurtres non élucidés est à la base de la psychose qui a fait fuir Hama Bahiyo et Ibrahim Iska. DW
Acheter un navire de la marine irlandaise ré-immatriculé comme « yacht de plaisance » au Panama ou recruter 1.000 combattants du Soudan via une compagnie canadienne: en Libye, tous les moyens sont bons pour contourner l’embargo sur les armes de l’ONU. Un rapport de l’ONU publié cette semaine épingle plusieurs sociétés et pays accusés d’avoir violé l’embargo décrété en 2011 en livrant des armes ou des combattants aux deux camps rivaux en Libye. Selon le document de près de 400 pages, l’offensive contre la capitale Tripoli lancée le 4 avril par le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen, a « déclenché de nouveaux transferts de matériel militaire ». Si « des transferts ont été effectués vers la Libye de manière répétée et flagrante, au mépris des mesures de sanction », selon le rapport, d’autres livraisons ont été longuement préparées et minutieusement opacifiées. Les experts de l’ONU détaillent dans leur rapport le processus opaque derrière le transfert d’un patrouilleur de la marine irlandaise aux forces du maréchal Haftar. AFP
Un réfugié sud-soudanais a été tué et douze autres personnes grièvement blessées dans le nord de l’Ouganda, lors d’affrontements entre réfugiés et membres de la communauté locale, a-t-on appris vendredi auprès des autorités locales. « La cause de ces affrontements, c’est qu’un membre de la communauté hôte a été retrouvé mort mercredi et que les résidents ont suspecté la communauté des réfugiés de l’avoir tué », a déclaré à l’AFP Peter Dana, le commissaire du district d’Adjumani, où les affrontements ont eu lieu. Armés d’arcs et de machettes, des membres de la communauté locale ont alors attaqué le camp de Nyumanzi. Un réfugié a été tué lors des affrontements de mercredi et jeudi et douze personnes ont été grièvement blessées, principalement du côté des réfugiés. Le district d’Adjumani est frontalier du Soudan du Sud, et plus de 200.000 Sud-soudanais ayant fui la guerre dans leur pays y sont réfugiés. AFP
À l’ONU, le représentant spécial du secrétaire général pour l’Afrique centrale, François Lounceny Fall, a fait un exposé complet sur la région aux membres du Conseil de sécurité. Il a fait un point sur l’influence de Boko Haram. Il a aussi détaillé dans son rapport les récents développements au Cameroun. Depuis le début des tensions en octobre 2016 dans ses deux régions anglophones, le Cameroun n’a jamais été inscrit à l’agenda du Conseil de sécurité de l’ONU. Pourtant, lorsqu’il est à New York pour donner un exposé au Conseil comme cette semaine, François Fall, le représentant spécial du secrétaire général pour l’Afrique centrale trouve primordial de faire un point sur la situation. Pour lui, c’est une façon diplomatique de faire de la prévention. Expliquer les conclusions du grand dialogue national qui s’est tenu début octobre, ça permet de faire comprendre les avancées. RFI
La cour de justice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a ordonné jeudi 12 décembre à la Sierra Leone de lever « immédiatement » l’interdiction controversée faite aux jeunes filles enceintes d’aller à l’école. La Sierra Leone avait officiellement interdit aux filles enceintes d’aller à l’école en 2015, à la suite de l’épidémie d’Ebola de 2014, alors que quelque 14 000 filles étaient tombées enceintes, selon l’ONU. Pendant l’épidémie, des milliers de filles orphelines, dont les parents étaient décédés d’Ebola, s’étaient tournées vers la prostitution pour survivre, selon Amnesty International. Pour d’autres, la grossesse était le résultat de viols. En 2018, l’ONG Femmes contre la violence et l’exploitation dans la société (Waves) et d’autres groupes de la société civile ont contesté cette interdiction devant la cour de justice de la Cédéao après l’échec de recours à l’échelle nationale. En rendant sa décision jeudi à Abuja, la juge Dupe Atoki a déclaré que cette « politique prohibitive devait être renversée immédiatement », estimant qu’elle était « discriminatoire à l’encontre des adolescentes enceintes ». Le Monde avec AFP
Plusieurs milliers de personnes étaient présentes au meeting commun FPI-PDCI, samedi 14 septembre 2019 à Abidjan. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié et le Front populaire ivoirien (FPI) de l’ancien président Laurent Gbagbo présenteront des candidats à la présidentielle d’octobre 2020, ont-ils assuré lors d’une conférence de presse commune jeudi. « Oui, le FPI aura un candidat en 2020. Les élections auront lieu et [Alassane] Ouattara quittera le pouvoir. Nous nous mobilisons pour ça », a déclaré Assoa Adou, secrétaire général du FPI, sans toutefois évoquer directement la situation de Laurent Gbagbo. L’ancien président est en liberté conditionnelle en Belgique dans l’attente de la décision de la Cour pénale internationale (CPI) sur un éventuel procès en appel. Le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire est une des grandes inconnues de la politique ivoirienne. Acquitté en première instance par la CPI, il doit attendre que la Cour statue sur l’appel du parquet qui a contesté l’acquittement. Jeune Afrique avec AFP
Jusqu’alors plutôt timide en matière d’investissements d’ampleur en Afrique, le Qatar vient de frapper un grand coup au Rwanda. La visite de l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani, lundi 9 et mardi 10 décembre, couronne des mois de discussions pour annoncer l’un des plus gros projets qataris sur le continent. L’émirat gazier s’est engagé à financer pas moins de 60 % du futur aéroport de Bugesera, estimé à 1,3 milliard de dollars (près de 1,2 milliard d’euros). Situé à 40 km de Kigali, il pourra accueillir jusqu’à 7 millions de voyageurs, accompagnant ainsi le rêve du Rwanda de devenir un grand pays de tourisme. Qatar Airways, qui dessert déjà tous les jours Kigali depuis 2012, a également signé un partenariat avec RwandAir. Ce contrat de construction préfigure un partenariat beaucoup plus large, à la croisée de la politique et du business. Le Monde
Depuis quelques années, les pays africains sont de plus en plus nombreux à être en bonne position dans les classements économiques. Grâce à des chiffres de croissance toujours en hausse, nombre d’entre eux – à l’image de la Côte d’Ivoire ou de l’Éthiopie, par exemple – incarnent désormais ce qu’on appelle les « Lions d’Afrique ». Si côté chiffres, ces pays tirent aujourd’hui leur épingle du jeu, qu’en est-il de leur population ? Profite-t-elle des retombées de ce dynamisme économique tant vanté ? Le rapport 2019 sur le développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) nous livre quelques réponses. Son classement des pays du monde, calculé selon l’Indice de développement humain (IDH), prend en compte plusieurs critères, dont le niveau de revenus, l’accès aux soins de santé, le niveau d’éducation et le respect des droits de l’homme. Premier enseignent de cette étude, intitulée « Au-delà̀ des revenus, des moyennes et du temps présent : les inégalités de développement humain au XXIe siècle », la disparition effective de certains maux autrefois endémiques au continent, comme la mortalité infantile ou la faim. Le Point