Le président de la Coordination des mouvements de l’Azawad a été assassiné ce mardi 13 avril par des individus non identifiés. Sidi Brahim Ould Sidati est mort à l’hôpital Golden Life de Bamako ce 13 avril. Il y avait été transporté en urgence après que des individus non identifiés lui avaient tiré dessus, ont confirmé plusieurs sources à Jeune Afrique. Le président de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, l’un des groupes signataires de l’accord de paix d’Alger) se trouvait devant sa résidence, où il réparait son générateur électrique, lorsqu’il a subi des tirs entre 6 et 7 heures du matin. Selon Attaye Ag Mohamed, qui est chargé des questions juridiques au sein de la CMA, les deux assaillants se trouvaient à bord d’une voiture quand ils l’ont pris pour cible. Des enquêteurs sont déjà à pied d’œuvre sur les lieux. Cet assassinat intervient quelques semaines après la reprise, mi-février, des réunions du comité de suivi de l’accord à Kidal. Jeune Afrique
En Somalie, la chambre basse du Parlement a voté ce lundi 12 avril la prolongation de deux ans du mandat du président sortant, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit « Farmajo ». Ce vote entend débloquer la crise politique dans laquelle le pays est entré le 8 février dernier, lorsque le mandat du président avait expiré et que l’élection présidentielle n’avait pas pu se tenir. Depuis, les négociations avec l’opposition qui ne reconnaissait plus sa légitimité, n’avaient rien donné. … Ce vote contredit également le vœu des partenaires internationaux de la Somalie qui ont continuellement appelé au dialogue, mais aussi prévenu qu’ils n’accepteraient pas de prolongation du mandat présidentiel. Plusieurs figures de l’opposition ont dénoncé un « coup de force ». La chambre haute du Parlement a même déclaré la résolution de la chambre basse « inconstitutionnelle » puisqu’elle ne bénéfice pas aussi de son aval. Le président Farmajo a quant à lui salué « le retour de la voie démocratique » et promis de mettre tout en œuvre pour organiser une élection au plus vite. RFI
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a nommé lundi 12 avril un gouvernement entièrement à sa main, qui tourne la page de l’encombrante coalition avec son prédécesseur Joseph Kabila. Un tout petit moins pléthorique, un peu plus féminin, plus jeune : présenté après des semaines de tractations et de marchandages, le nouvel exécutif de « l’union sacrée de la nation » compte 56 membres dont 14 femmes, d’après l’ordonnance présidentielle lue à la télévision d’Etat (RTNC) par le porte-parole du président, Kasongo Mwema. L’équipe sortante alignait 66 membres. « Représentativité féminine : 27 %. Moyenne d’âge : 47 ans. Nouvelles figures : 80 %. Les priorités : sécurité, santé, enseignement, justice, agriculture, pêche et élevage, économie, processus électoral, infrastructure, numérique », a résumé sur Twitter le nouveau premier ministre nommé le 15 février, Jean-Michel Sama Lukonde. Le Monde avec AFP
Ce mardi, le tribunal militaire a décidé de la mise en accusation de l’ex-président Blaise Compaoré pour attentat à la sureté de l’État, complicité d’assassinat et recel de cadavres dans le dossier de l’assassinat de l’ancien chef de l’État Thomas Sankara. Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Blaise Compaoré, est lui aussi poursuivi. Au total, 14 personnes doivent comparaître devant le tribunal dans ce dossier. Poursuivi pour attentat à la sureté de l’État, complicité d’assassinat et recel de cadavres, l’ex-président devra se présenter devant le tribunal pour un procès. Selon la décision judiciaire, il existe suffisamment de charges contre l’ancien dirigeant pour les faits de recel de cadavres et le tribunal maintient le mandat d’arrêt international contre lui. RFI
Rapprocher les camps qui se sont opposés pendant la crise postélectorale était l’une des « priorités » de l’exécutif. Mais dix ans après l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, le processus patine. Parce qu’il est le premier engagé contre le camp des vainqueurs, le procès d’Amadé Ouérémi pourrait ouvrir une brèche. Si beaucoup l’espèrent, d’autres soulignent que plusieurs militaires impliqués dans les violences ont bénéficié d’une ordonnance d’amnistie signée par le président en 2018. « Ouérémi n’est pas le seul responsable, il obéissait à d’autres chefs. Ce procès va-t-il réellement mettre en lumière les vrais coupables ? », interroge Willy Neth, président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho). Malgré ces doutes, le moment semble propice à un apaisement des mémoires. Bien que décrié, un ministère de la réconciliation nationale a été créé en décembre 2020, avec à sa tête Kouadio Konan Bertin, seul opposant à avoir concouru contre Alassane Ouattara lors de la présidentielle d’octobre. Les élections législatives de mars se sont déroulées dans le calme, toutes les branches partisanes sont désormais représentées à l’Assemblée nationale et le dialogue politique pourrait reprendre avec le retour au pays de Laurent Gbagbo, définitivement acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) le 31 mars. Le Monde
« Dialogue » ou « assisses nationales », peu importe la terminologie, ce que propose l’opposition béninoise, c’est bien une rencontre entre les acteurs de la classe politique pour mettre un terme à la crise qui secoue le pays. Pour l’opposant en exil et ancien ministre des Finances, Komi Koutché » il n’y a pas eu de scrutin. Il y a l’agenda privé du président Patrice Talon qui est en cours. » Il demande au peuple » de poursuivre les actions de résistance mais en restant strictement dans le cadre d’une résistance pacifique à mains nues. » Selon l’opposant le Bénin a toujours été un pays de dialogue « c’est qu’entre fils et filles du Bénin, nous puissions nous asseoir pour nous parler et redéfinir les fondements de notre vivre-ensemble », précise Komi Koutché. Autre opposant qui insiste sur la tenue d’assises nationales pour sortir le Bénin de la crise, c’est Valentin Djènontin, ancien ministre lui aussi en exil. Il demande la libération immédiate des manifestants arrêtés ces derniers jours, au nombre desquels : son propre fils. Il dénonce la tenue du scrutin de dimanche. « Ce qui se passe actuellement au Bénin est simplement une honte. …” DW
L’armée tchadienne a procédé ce lundi matin à des frappes aériennes visant une colonne de rebelles dans la localité de Zouarké dans le massif du Tibesti au nord du pays à 1 000 km de Ndjamena. Une source militaire a confirmé ces frappes à RFI indiquant que « l’ennemi a été « traité » ». Selon un témoin, deux MiG-21 ont frappé la localité de Zouarké lundi matin pour stopper la progression de rebelles. L’armée assure qu’elle a envoyé des renforts dans le Tibesti et que « toutes les dispositions ont été prises pour neutraliser ces terroristes ». Cette intervention suit de quelques heures le communiqué de l’état-major reconnaissant l’incursion de la rébellion tchadienne dans le nord du pays. Zouarké comme Wour ont été désertés par les militaires et les douaniers cédant leurs positions aux rebelles et « laissant beaucoup de matériels derrière eux » selon une source de la rébellion. RFI
L’envoyé de l’ONU pour les Grands Lacs d’Afrique a appelé, lundi, à mettre fin aux violences perpétrées par les groupes armés et celles commises dans le cadre de processus électoraux qui touchent les pays de la région. Devant le Conseil de sécurité, Huang Xia, l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour les Grands Lacs, s’est dit particulièrement préoccupé par le niveau de violence qui continue d’affecter la sécurité des individus, en particulier celles des femmes et jeunes, et d’entraver le plein épanouissement des communautés. « La violence que continue de perpétrer les groupes armés est consternante. Nous devons y mettre fin, non seulement à travers les mesures fortes en cours, mais également par le recours à la justice », a déclaré M. Xia. Devant le Conseil, il a salué les divers verdicts exemplaires pris ces derniers mois contre les chefs de groupes armés tant par les tribunaux nationaux en République démocratique du Congo (RDC) que par la Cour pénale internationale (CPI). ONU Info
Au moins sept personnes ont été tuées et 22 blessées, à Goma et ses environs, dans les violences en marge des manifestations contre l’insécurité dans la province du Nord-Kivu. Ces violences ont connu un pic dimanche et se sont poursuivies ce lundi 12 avril dans la périphérie de Goma. Les violences ont commencé, dimanche 11 avril, quand deux taxi-moto ont été tués par des manifestants du quartier Buhene, dans le village Rukoko. Les motards étaient accusés d’avoir violé la consigne d’arrêt de trafic pour cause de manifestation contre l’insécurité dans la région. La situation a dégénéré et s’est muée en conflit quasi-communautaire. L’incident s’est produit dans un contexte de conflit latent entre deux communautés qui cohabitent à Buhene. La police a tenté de s’interposer en vain. Plusieurs personnes ont été tuées par balles et d’autres par des gourdins, machettes et autres armes blanches. Plus d’une vingtaine de blessés ont également été enregistrés. Le bilan matériel est également considérable. Une dizaine de maisons ont été brûlées et des commerces détruits. RFI
Le gouvernement provincial du Sud- Kivu Theo Nguabidje Kasi plaide pour un renforcement de la MONUSCO pour accompagner les FARDC dans le rétablissement de la Paix. Devant la presse, le gouverneur de province a fait savoir son vœu, lundi 12 avril, à l’occasion de ses deux ans à la tête du Sud-Kivu. Theo Nguabidje Kasi a salué la collaboration avec la mission onusienne en RDC dans la recherche de la paix et dans la construction des infrastructures. « La MONUSCO c’est un grand partenaire stratégique pour la RDC et je tiens à saluer le travail que réalise aujourd’hui le bureau de la MONUSCO/Bukavu. La bonne collaboration de travail et d’entente entre moi et le chef de bureau MONUSCO, Karna Soro, je pense que nous allons continuer de travailler ensemble pour la recherche de la paix », a affirmé Théo Nguabidje. Radio Okapi
Des représentants de l’Etat sénégalais et de la rébellion indépendantiste de Casamance (sud) se sont rencontrés la semaine dernière au Cap-Vert, a indiqué lundi 12 avril dans un communiqué le Centre Henry-Dunant pour le dialogue humanitaire, dont le siège est à Genève. La rencontre entre une délégation du gouvernement et une délégation du comité provisoire des ailes politiques et combattantes unifiées du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) s’est déroulée dans la capitale cap-verdienne, Praia, les 8 et 9 avril, a précisé cet organisme spécialisé dans la médiation de conflits armés. Il s’agit des premiers pourparlers rendus publics entre le Sénégal et la rébellion indépendantiste depuis ceux tenus à Rome en octobre 2017. Le communiqué ne précise pas quelles branches du MFDC, divisé en factions politiques et militaires rivales, ont participé à ces discussions, ni si celle dirigée par Salif Sadio, le chef le plus radical de la rébellion, était représentée. Le Monde avec AFP
« Boko Haram était dans ma maison! », raconte la petite Aisha, trois ans, en fronçant les sourcils. Elle est assise sur une natte aux côtés de sa mère, dans un camp insalubre de Maiduguri, la grande ville du nord-est du Nigeria. La petite fille s’est immobilisée de peur lorsqu’elle a vu les jihadistes arriver dans son village près de Dikwa en mars, mais sa mère l’a attrapée et a réussi à s’enfuir. Ce n’était pas la première fois que Hadiza, cette mère de famille de 25 ans, devait fuir sa maison pour rejoindre la capitale de l’Etat du Borno, foyer de la rébellion jihadiste depuis plus de 10 ans. Il y a plusieurs années déjà, elle était venue grossir les flots de déplacés, estimés à plus de 2 millions de personnes dans la région du lac Tchad, et plus d’un million dans la seule ville de Maiduguri. Mais les autorités lui avaient garanti qu’elle pouvait rentrer à Dikwa, reprendre ses cultures de haricots secs et de légumes. La première fois, c’était Boko Haram qui les avait forcées à partir. Cette année, le 2 mars, ce sont des combattants du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) qui ont attaqué la ville-garnison. Mais pour la petite Aisha et sa mère, c’est la même chose. Les deux groupes tuent, kidnappent et violent. AFP
L’Ouganda, la Tanzanie et les compagnies pétrolières française Total et chinoise CNOOC ont signé ce dimanche plusieurs accords, qui ouvrent la voie à la construction de l’oléoduc qui transportera le brut ougandais vers un port tanzanien. Un méga projet controversé. … Avec ses 1 443 km de long, ce sera le plus long oléoduc de pétrole brut chauffé au monde. Il acheminera l’or noir extrait du lac Albert en Ouganda au port tanzanien de Tanga avant son exportation, notamment vers des sites du groupe Total ou vers la Chine. La construction de ce pipeline sera assurée par le géant français des hydrocarbures et le groupe chinois CNOOC. Coût estimé de l’opération : 3,5 milliards de dollars. Un investissement qui se justifie par l’importance des réserves repérées en 2006. Au total, 6,5 milliards de barils de brut reposent sous les eaux du lac Albert, dont environ 21% sont récupérables dans l’état actuel des découvertes. Ce qui équivaut pour l’Ouganda à une exploitation de 25 à 30 ans, avec un pic de production de 230 000 barils par jour. RFI
La route qui mène à Elmina, sur la côte ghanéenne, ressemble à un paysage de carte postale : la mer, les cocotiers et, en arrière-plan, la silhouette pâle et massive du fort Saint-Georges-de-la-Mine, une visite incontournable pour les touristes. Mais ce décor idyllique cache une menace sourde : année après année, l’océan grignote le littoral. Déjà, les plages de sable blanc disparaissent sous des digues de rochers destinées à empêcher les vagues de venir lécher la route. « Les gens du coin se souviennent d’un temps où il fallait marcher pour atteindre la mer », maugrée Donatus Angnuureng, chercheur à l’Université de Cape Coast (une ville voisine d’Elmina) et membre du Centre africain d’excellence pour la résilience côtière : « Aujourd’hui, il suffit d’un coup de volant et on se retrouve dans l’eau. Et pourtant, regardez tous ces sites en construction ! » Sur une plage réduite à la portion congrue se dressent les squelettes en bois de futurs complexes touristiques, à quelques mètres du bord de l’eau. Un investissement éphémère, prévient le géographe : l’océan aura vite raison des fragiles édifices. Le Monde
Les deux couronnes ont disparu en pleine querelle de succession à la tête du royaume du Warri. Une affaire qui vient troubler la tranquillité de la ville éponyme, centre névralgique de l’industrie pétrolière du Nigeria. C’est un véritable choc. En pleine bataille pour la succession de l’olu (roi) du Warri, les deux couronnes royales vieilles d’au moins quatre siècles se sont évaporées dans la nature. L’une d’elles avait été portée pour la première fois par l’Ogiame Atuwatse, qui régna de 1625 à 1643. Selon des sources locales, il s’agirait d’un cadeau offert par le roi du Portugal au jeune Atuwatse (surnomé Dom Domingos par les Portugais) en 1611, au moment où ce dernier allait rentrer à Warri après un séjour éducatif dans le royaume ibérique. Depuis lors, quatorze souverains ont porté cette couronne devenue symbole de royauté chez le peuple itsekiri. Jeune Afrique
« On a un président qui nous parle d’huile, de viande et de semoule », se désole Hafid. Dans sa ferme de l’est de l’Algérie, ce petit éleveur commente les déclarations faites par Abdelmadjid Tebboune lors d’un entretien diffusé le 4 avril par la télévision publique. Alors que le mois de ramadan doit débuter mardi 13 avril, le chef de l’Etat a assuré que les produits alimentaires seraient disponibles. Il a aussi mis en garde les spéculateurs, accusés ces dernières semaines d’avoir provoqué l’envolée des prix de certains produits de base, dont l’huile. Des propos qui n’ont pas vraiment rassuré : le pays connaît depuis plusieurs mois une situation socio-économique difficile et c’est avec appréhension que les Algériens entament ce mois de jeûne, synonyme de réunions familiales quotidiennes. Le Monde
Depuis plus d’un siècle, les historiens s’accordaient sur le scénario d’une « expansion bantoue » qui, partie de l’Ouest de l’Afrique il y a plusieurs millénaires, aurait gagné toute la moitié sud du continent. Une toute nouvelle étude internationale remet en question cette version des faits. C’est une histoire relativement connue, ou du moins que les amateurs d’histoire africaine croyaient connaître. À partir de 3000 avant Jésus-Christ et au long d’une période s’étirant sur plusieurs millénaires, le continent a vécu ce que les spécialistes ont appelé « l’expansion bantoue », un vaste mouvement migratoire prenant naissance aux confins du Cameroun et du Nigeria actuels et s’étirant ensuite vers l’est et le sud, jusqu’à s’étendre à la moitié du continent…. Jeune Afrique