Revue de presse du 13 août 2024

Guerre au Soudan: Khartoum émet des réserves sur les pourparlers de paix organisés par Washington
L’armée soudanaise, en guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) a exprimé sa différence avec les États-Unis concernant les pourparlers de paix prévus mercredi 14 août 2024 à Genève. Cette position intervient suite à l’échec des discussions préalables souhaitées par l’armée et qui ont eu lieu ces derniers jours à Djeddah en Arabie Saoudite…Khartoum insiste pour que l’armée soudanaise soit désignée par Washington comme le pouvoir légal face aux FSR et pour que les décisions issues de Djeddah soient appliquées, à savoir : le départ des FSR des villes et l’arrêt de leur expansion dans le pays, entre autres. Le gouvernement soudanais a fait savoir également qu’il rejetait « tout nouvel observateur ou participant ». Les États-Unis ont insisté sur la participation des Émirats arabes unis en tant qu’observateur à ces pourparlers, alors même que l’armée accuse régulièrement Abou Dhabi de soutenir les FSR. Pour leur part, les États-Unis ont indiqué lundi vouloir lancer cette semaine en Suisse les discussions sur le Soudan même en l’absence de représentants du gouvernement soudanais, qui émet de sérieuses réserves sur l’approche américaine concernant ces pourparlers. RFI

Au Burkina Faso, au moins une centaine de soldats tués dans une nouvelle embuscade
Un convoi de véhicules militaires qui ravitaillait Diapaga, dans l’est du pays, a été attaqué le 8 août. Si le gouvernement n’a pas communiqué à ce sujet, les pertes dépasseraient la centaine de morts…Deux bataillons d’intervention rapide (les BIR 1 et 5), de retour d’une mission afin de ravitailler en vivres Diapaga et d’autres localités de la région sous blocus des groupes jihadistes, sont tombés dans cette embuscade. Le chemin que ceux-ci ont emprunté était pourtant officiellement à l’abandon et considéré comme extrêmement dangereux, en particulier depuis le 6 novembre 2019. Ce jour-là, des hommes armés non identifiés y avaient attaqué un convoi de cinq cars, escorté par des militaires et transportant des travailleurs de la mine d’or de Boungou ; 38 personnes avaient alors perdu la vie et 60 autres avaient été blessées. En empruntant ce trajet, les bataillons prenaient un raccourci pour revenir à Fada N’Gourma, plus grande ville de la région. En juin, l’armée burkinabè avait également perdu de nombreux hommes lors de l’attaque d’un détachement à Mansila. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM), avait affirmé avoir tué au moins une centaine de soldats dans cette localité du nord-est du Burkina Faso. Si les chiffres de ces deux attaques devaient être confirmés, cela représenterait les pires offensives jamais subies par l’armée burkinabè depuis le début de la guerre contre les groupes jihadistes, plus meurtrières encore que celle d’Inata, qui avait coûté la vie à 53 gendarmes le 14 novembre 2021. Jeune Afrique

Au Sénégal, une « journée sans presse » très suivie pour alerter sur les difficultés des médias
La grande majorité des médias sénégalais ont suivi, mardi 13 août, le mot d’ordre de la « journée sans presse » pour alerter sur les mesures fiscales et économiques des nouvelles autorités qui leur font craindre pour leur survie. La quasi-totalité des journaux n’est pas parue mardi. Les radios privées RFM et iRadio, deux des principales du pays, ont diffusé de la musique à l’heure du journal de la matinée, a constaté l’AFP. Des télévisions privées comme TFM, ITV et 7TV reprennent les visuels et les slogans des éditeurs de presse pour marquer leur solidarité : trois poings brandis enserrant un crayon, couplé du slogan « Journée sans presse »…Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS, patronat), qui regroupe des éditeurs privés et publics, a déclaré que la liberté d’informer « est menacée au Sénégal », dans un éditorial commun publié lundi par la presse locale. Il met en cause les autorités au pouvoir depuis avril, notamment pour le « blocage des comptes bancaires » des entreprises de presse pour non-paiement d’impôt, la « saisie de [leur] matériel de production, la rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires, le gel des paiements » dus aux médias. « L’objectif visé n’est autre que le contrôle de l’information et la domestication des acteurs des médias », estime-t-il…Au Sénégal, le secteur des médias est confronté depuis longtemps à des difficultés économiques, les acteurs dénonçant des conditions de travail précaires. Le Monde avec AFP

A Bamako, le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, plaide pour le rapprochement avec le Mali
Le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a été reçu, lundi 12 août, par le chef de la junte malienne et a plaidé pour le rapprochement entre Dakar et Bamako dans des propos rapportés par l’ORTM, la télévision nationale malienne. Le Mali a récemment tourné le dos à l’organisation ouest-africaine de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao)…Cette « visite d’amitié et de travail » fait suite au voyage de M. Sonko au Rwanda, où il a assisté dimanche à l’investiture de Paul Kagame à un quatrième mandat…Le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, investi en avril, avait déjà rendu une visite officielle aux autorités de Bamako fin mai. Il avait dit vouloir faire revenir au sein de la Cedeao le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui avaient quitté l’institution régionale en janvier, l’accusant d’être inféodée à l’ancienne puissance coloniale française et de ne pas les avoir assez soutenus dans leur lutte contre le djihadisme. Les trois pays ont créé en septembre 2023 leur propre organisation, l’Alliance des Etats du Sahel, et ont tenu leur premier sommet début juillet à Niamey. Le Monde avec AFP

En Tanzanie, libération des leaders du principal parti d’opposition
Les leaders du principal parti d’opposition en Tanzanie, Freeman Mbowe et Tundu Lissu, arrêtés avant un rassemblement interdit par la police dans la ville de Mbeya (sud-ouest), ont été libérés sous caution, a annoncé, mardi 13 août, le porte-parole du parti Chadema. Ces deux figures emblématiques de l’opposition avaient été appréhendées dimanche et lundi, dans le cadre d’une vague d’arrestations rappelant le règne autoritaire du président John Magufuli (2015-2021), qui a suscité l’inquiétude d’organisations de défense des droits humains et de partis politiques dans le pays d’Afrique de l’Est. Un total de 520 personnes, sympathisants, adhérents et dirigeants de Chadema, ont été arrêtées à travers le pays, selon la police…La police avait interdit le rassemblement prévu lundi par Chadema à Mbeya dans le cadre de la Journée internationale de la jeunesse, invoquant un risque de violences et disant vouloir éviter une contestation comme celle qui a secoué le Kenya voisin dans le cadre d’un mouvement né au sein de la « génération Z »…Depuis son accession au pouvoir, la dirigeante est revenue sur plusieurs mesures de son autoritaire prédécesseur, rouvrant notamment des médias interdits et levant l’interdiction des meetings de l’opposition. Elle a également promis de restaurer « la compétition électorale », alors que le pays doit tenir des élections locales en décembre, puis présidentielle et législatives en 2025. Le Monde avec AFP

Prisonniers politiques au Togo: «Nous ne devons pas les oublier !»
Une coalition de partis politiques d’opposition et d’organisations de la société civile togolais a lancé lundi 12 août à Lomé une campagne pour réclamer la libération des « détenus politiques ». Le front, baptisé « Touche pas à ma Constitution », a annoncé lancer une campagne de sensibilisation notamment via du porte-à-porte et des distributions de tracts en faveur de la libération des prisonniers politiques du pays qui « croupissent dans des conditions inhumaines », selon une déclaration écrite de la coalition. « Cette campagne répond à un principe très simple, on ne laisse pas un combattant blessé sur le champ de bataille et c’est ce que nous faisons. Nous revenons chercher nos blessés qui sont aujourd’hui en prison, » explique Nathaniel Olympio, le porte-parole du mouvement, lors d’une conférence de presse à Lomé. RFI

À l’ONU, l’Afrique exige une meilleure représentation au Conseil de sécurité lors d’un débat historique
Pour la première fois en près de 80 ans, un premier débat a eu lieu lundi 12 août au Conseil de sécurité de l’ONU sur le renforcement de la représentation africaine. Un débat estimé « essentiel » par onze pays, dont la Sierra Leone qui préside le Conseil en août. Les représentants présents ont expliqué que l’Afrique demande une représentation équitable dans tous les organes décideurs de l’ONU et en particulier au Conseil de sécurité. La seule façon, selon eux, de s’assurer que les décisions bénéficieront vraiment au continent africain. La planète compte 1,3 milliard d’Africains et 28% des membres de l’ONU sont des pays africains. Et avant les guerres en Ukraine ou à Gaza, l’agenda du Conseil de sécurité était occupé à 90% de questions africaines. Pourtant, l’Afrique ne dispose que de deux sièges flottants sur les quinze membres du Conseil – et surtout, alors qu’elle joue un rôle important dans le maintien de la paix et la résolution des conflits, elle est largement sous-représentée. Une « injustice » pour le président de la Sierra Leone, le Dr Julius Bio : « Notre demande de deux sièges permanents avec tous les droits et prérogatives des membres actuels et de deux sièges supplémentaires de membres non permanents. C’est une question de justice commune qui doit être abordée. Il est temps de passer à l’étape suivante. » RFI

Est de la RDC: João Lourenço et Félix Tshisekedi satisfaits quant aux avancées du cessez-le-feu
Le chef de l’État angolais et médiateur de l’Union africaine pour le processus de paix en RDC, João Lourenço, est arrivé ce lundi 12 août à Kinshasa, où il a eu un entretien en tête-à-tête avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi. Au cœur des discussions : l’évolution de la situation dans l’est de la République démocratique du Congo et l’évaluation du cessez-le-feu signé entre Kinshasa et Kigali. Les deux présidents ont exprimé leur satisfaction quant aux avancées réalisées…La médiation angolaise est aujourd’hui considérée comme l’un des dispositifs-clef pour parvenir à une désescalade entre Kinshasa et Kigali. À l’issue de leur tête-à-tête, le président congolais a réitéré son engagement à participer à toutes les étapes du processus de Luanda. Les deux chefs d’État ont reconnu que les défis restent immenses, comme en témoignent les récentes avancées du M23…La médiation angolaise s’est félicitée des progrès déjà réalisés, notamment la restauration de la confiance entre les différentes parties en conflit. Les discussions vont se poursuivre particulièrement avec des experts congolais, angolais et rwandais pour faire avancer davantage ce processus. RFI

La frontière entre la Zambie et la RDC rouvre après plusieurs jours de fermetures
Réouverture ce mardi matin à 6h de la frontière zambienne à Kasumbalesa, fermée depuis samedi 10 août 2024. Ce poste frontalier est le deuxième plus important en RDC après Kinshasa. La décision de sa réouverture a été prise lundi soir à Lubumbashi à l’issue de la réunion entre le ministre congolais du Commerce extérieur et son homologue zambien de l’Industrie. Dès 6 heures du matin, la frontière entre la RDC et la Zambie sera de nouveau ouverte, a assuré le ministre zambien du Commerce et de l’Industrie, Chipoka Mulenga. Toutefois, il a insisté sur le respect par les deux parties des accords commerciaux qui les lient…La Zambie avait fermé trois postes-frontière avec la RDC en protestation contre la décision portant sur l’interdiction d’importation des bières et des boissons gazeuses étrangères prise au mois de juillet dernier…Et les deux pays ont convenu de mettre en place une commission mixte de vérification sur l’origine des marchandises avant la traversée de la frontière. RFI

Le bilan de l’effondrement d’une décharge en Ouganda monte à 25 morts
Au moins 25 personnes ont été tuées dans l’effondrement samedi d’une vaste décharge dans la capitale ougandaise Kampala, selon un nouveau bilan fourni mardi à l’AFP par la ministre en charge des secours, qui a affirmé ne pas s’attendre à trouver des survivants. Selon les médias locaux, des maisons, des personnes et des animaux d’élevage ont été engloutis sous des montagnes de déchets à la suite de cet éboulement, provoqué samedi aux premières heures de la journée par de fortes pluies. Lundi soir, « nous avions récupéré 25 corps et aucun survivant », a déclaré la ministre en charge des secours, de la préparation aux catastrophes et aux réfugiés, Lillian Aber. « Nous ne nous attendons pas à d’autres survivants (…) les opérations de récupération se poursuivent mais ont été entravées par de fortes pluies », a-t-elle ajouté, sans préciser combien de personnes étaient encore portées disparues. Mme Aber a également annoncé la création d’une zone tampon de 200 mètres autour de la décharge créée en 1996, qui accueille la quasi-totalité des déchets collectés à Kampala. AFP

Cheick Cissé, médaillé aux JO 2024: «Tout ce que je fais, c’est pour inspirer la jeunesse»
En 2016, il était rentré de Rio avec la médaille d’or autour du cou. Cette fois-ci, le taekwondoïste ivoirien Cheick Cissé ramène le bronze des Jeux de Paris. Une médaille de la confirmation encore plus importante que la première pour l’athlète de 30 ans. Le natif de Bouaké, champion du monde en titre et numéro 1 mondial, a remporté la seule médaille de l’Afrique de l’Ouest francophone samedi 10 août au Grand Palais. Lui, qui a appris le taekwondo à Koumassi, l’une des communes d’Abidjan, rentre mercredi soir à Abidjan pour fêter sa médaille avec les Ivoiriens. Même si le poids lourd boîte après de multiples blessures durant la compétition parisienne, son envie de rentrer en Côte d’Ivoire était plus forte…Il y a eu un boom des inscriptions au taekwondo en 2016 après votre belle victoire et la médaille de Ruth Gbagbi. Aujourd’hui, on a 64 000 licenciés en Côte d’Ivoire pour le Taekwondo. Peut-être que cela va inciter encore plus la jeunesse à s’inscrire au taekwondo ? Pas peut-être : c’est sûr ! Parce qu’il y a de nombreux parents qui m’appellent. Pendant mon combat, il y avait une compétition qui s’est déroulée au centre ivoiro-coréen Alassane Ouattara. À chaque fois que je combattais, j’étais sur l’aire de combat, le combat était diffusé en direct et j’ai vu après ma victoire comment les jeunes étaient très heureux. Je pense que ça va beaucoup inciter les parents, et pas seulement pour du taekwondo. Il y a plusieurs arts, il y a le judo, il y a l’athlétisme et ça fait plaisir. Le taekwondo était considéré comme un sport mineur, mais aujourd’hui, avec du travail, j’ai pu démontrer le contraire. Il est possible de faire de grandes choses. Il faut juste avoir de grands rêves, travailler et aussi persévérer. Voilà un peu le message que j’aimerais passer à la jeunesse. RFI