Revue de Presse du 12 septembre 2019

Soudan: la paix globale, priorité affichée du nouveau gouvernement
Depuis son intronisation dimanche dernier, le nouveau gouvernement soudanais a fait des gestes vers les mouvements armés et multiplie les déclarations à destination des régions détruites par la guerre. Il envoie des signaux forts exprimant sa volonté d’instaurer une paix définitive juste et globale. Abdallah Hamdok, le Premier ministre soudanais, a dépêché un envoyé spécial à Juba, au Soudan du Sud, pour mener des discussions avec les chefs des mouvements armés non signataires de l’accord politique. Émissaire qui a été précédé à Juba, en début de semaine, par cinq membres du Conseil souverain qui ont tenu des réunions avec des chefs des mouvements armés soudanais. Ce mercredi, le conseiller sécuritaire du président sud-soudanais a annoncé qu’un accord de principe avait été trouvé entre Khartoum et les trois mouvements armés récemment regroupés dans le front révolutionnaire. L’accord prévoit, un cessez-le-feu global, la libération des prisonniers et des détenus de guerre, l’ouverture des passages humanitaires et l’aide aux personnes atteintes par la guerre. RFI

Soudan du Sud: Kiir et Machar prêts
Le président sud-soudanais Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar ont réaffirmé mercredi leur engagement à respecter la date-butoir fixée à mi-novembre pour la formation d’un gouvernement transitoire d’union nationale, lors d’une rencontre à Juba. M. Machar, qui vit en exil à Khartoum, est arrivé lundi à Juba pour sa première visite en un an dans la capitale, pour tenter de s’accorder avec M. Kiir sur la manière de faire avancer le processus de paix. « Les parties ont convenu d’établir le gouvernement (d’union nationale) dans les temps », soit le 12 novembre, a déclaré à la presse le ministre de l’Information, Michael Makuei. MM. Kiir et Machar, dont l’inimitié est à l’origine de la guerre civile dans laquelle le pays a sombré en décembre 2013, ont également accepté de se revoir prochainement. « Les discussions entre nous se passent bien. Et nous parviendrons bientôt à un accord », a déclaré le président Kiir, en échangeant une poignée de main avec son rival. AFP

Nigeria : la justice valide in fine l’élection du président Buhari
Plus de six mois après les élections générales, la justice nigériane a validé mercredi l’élection à la présidence de Muhammadu Buhari pour un second mandat, un résultat que contestait l’opposition. « La pétition (demandant l’annulation des résultats de la présidentielle) a été entièrement rejetée », a déclaré le juge Mohammed Garba à Abuja, ajoutant que les plaignants n’avaient pas réuni assez de preuves pour étayer leurs accusations de défaillances du système électronique. Muhammadu Buhari, le candidat du Congrès de tous les Progressistes (APC) a été déclaré vainqueur de la présidentielle de février, avec 56% des voix contre 41% pour son principal opposant, Atiku Abubakar, du Parti Populaire Démocratique (PDP). AFP

Près de 200 Nigérians rapatriés d’Afrique du Sud ont atterri à Lagos
Près de 200 migrants Nigérians ont été rapatriés d’Afrique du Sud qu’ils ont quittée après une vague de violences xénophobes meurtrières contre les migrants, à l’origine de tensions entre les deux grandes puissances du continent. Un vol commercial, avec à son bord 189 Nigérians dont certains chantaient leur hymne national en brandissant des photos de boutiques incendiées, a atterri mercredi soir à l’aéroport de la capitale commerciale Lagos. « J’ai fui pour sauver ma vie, sinon ils m’auraient tué », a déclaré à son arrivée Samson Aliyu, vendeur de vêtements qui était installé en Afrique du Sud depuis deux ans. « Ils ont brûlé ma boutique, tout. » … Le consulat nigérian à Johannesburg a déclaré à l’AFP que 600 personnes environ, sur « plus de 100.000 Nigérians » vivant actuellement en Afrique du Sud, s’étaient manifestées et devaient être rapatriées à partir de mercredi. « On en attendait 317 mais selon les informations ils étaient 189 à bord’, a dit mercredi la ministre de la Diaspora Abike Dabiri-Erewa. AFP

Présidentielle en Côte d’Ivoire : vers un retour de la limite d’âge ?
La réintroduction dans la Constitution d’une limite d’âge pour briguer la présidence, évoquée par Alassane Ouattara, pourrait empêcher la propre candidature du chef de l’État, comme celle d’Henri Konan Bédié et de Laurent Gbagbo. L’hypothèse de réintroduire dans la Constitution une limite d’âge pour briguer la magistrature suprême est évoquée par Alassane Ouattara depuis plus d’un an. Si elle était entérinée, cette décision devrait être approuvée par les deux tiers de l’Assemblée nationale et du Sénat réunis en Congrès, au moins six mois avant la présidentielle d’octobre 2020. Selon l’âge limite imposé, 75 ou 80 ans, cela aurait pour conséquence d’empêcher la propre candidature du chef de l’État (77 ans), comme celle d’Henri Konan Bédié (85 ans) et de Laurent Gbagbo (75 ans en mai prochain). Jeune Afrique

Deux projets de loi pour accélérer les élections en Algérie
Le ministre algérien de la Justice a présenté mercredi au Parlement deux projets de loi visant à accélérer l’organisation de la prochaine présidentielle. Le premier projet prévoit la création d’une autorité indépendante en charge des élections et le second porte sur la réforme du processus électoral. L’actuel code électoral est décrié par l’opposition qui estime qu’il donne de larges prérogatives à l’administration durant les élections. La nouvelle structure électorale, aura pour mission d’organiser, surveiller le processus électoral et superviser toutes ses étapes, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à l’annonce des résultats préliminaires sans que le gouvernement ne s’y implique. Les textes soumis au parlement prévoient aussi le transfert de toutes les prérogatives des autorités publiques en matière électorale à l’autorité indépendante en charge des élections. Dans ces projets, seule la justice conserve son rôle dans la validation des résultats du scrutin. BBC

En Algérie, la presse en ligne subit des blocages à repetition
« Ce matin, notre site était accessible via Djezzy [l’un des trois opérateurs mobiles présents sur le marché algérien, avec Ooredoo et Mobilis] », indique Hamid Guemache, téléphone portable à la main. « Mais si je cherche sur mon ordinateur via l’ADSL, ça ne marche plus ! », récrimine-t-il, en essayant à nouveau, depuis la salle de conférence de son journal, situé au cœur d’Alger. Le 12 juin, le cofondateur du site d’informations en ligne tsa-algerie.com (Tout sur l’Algérie, TSA) a reçu vers 17 heures un appel de son frère et binôme dans l’entreprise, Lounès, lui indiquant une chute des visites sur leur média. « Le trafic était bon, car [l’ancien premier ministre Ahmed] Ouyahia venait d’être mis en prison, sourit Hamid. Nous étions à 7 000 visiteurs en instantané et nous sommes tombés à 3 000. » « Notre ingénieur a tout de suite compris que ça n’était pas accidentel », précise Lounès, qui partage un bureau avec son frère au milieu des salles d’une rédaction qui compte une dizaine de journalistes. Le Monde

Egypte: prison à vie pour des figures des Frères musulmans accusées d’espionnage
Un tribunal égyptien a condamné mercredi à la prison à vie onze responsables du mouvement des Frères musulmans, reconnus coupables d’espionnage pour le groupe islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah libanais, selon une source judiciaire. Parmi ces onze personnes condamnées à la prison à vie –qui équivaut en Egypte à 25 ans de détention– figurent le guide suprême de la confrérie Mohamed Badie et son adjoint Khairat al-Chater. Cinq autres membres des Frères musulmans ont été condamnés à des peines allant de sept à 10 ans de prison. Six ont été acquittés, a indiqué la source judiciaire. Tous étaient accusés d’avoir « commis des crimes en collaboration avec des organisations étrangères », a-t-elle ajouté en citant le Hamas et le Hezbollah. Ils ont été accusés de « financement du terrorisme ». AFP

Centrafrique : Le bilan des affrontements de Birao monte à une vingtaine de morts
Les combats qui ont opposé deux groupes armés dans l’extrême nord-est de la Centrafrique début septembre, ont causé la mort d’une « vingtaine » de personnes dont un civil, a annoncé mercredi le porte-parole de la mission de l’Onu en Centrafrique (Minusca). Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra avait parlé le 5 septembre d' »une dizaine de morts ». Du 1er au 3 septembre, des éléments du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ) avaient affronté les miliciens du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) dans la ville de Birao, à 60km de la frontière entre la Centrafrique et le Soudan. Au terme de trois jours de combats, 13.000 déplacés ont fui leur domicile, selon la Minusca. AFP

Centrafrique : comment François Bozizé prépare son retour à Bangui
Bientôt la fin de l’exil forcé? Avec 2020 en point de mire, l’ex-chef de l’État, fort de son assise électorale, est déterminé à faire lever les sanctions de l’ONU à son encontre. Trois sonneries puis une voix grave, un brin traînante, reconnaissable. François Bozizé est méfiant. Il sait chacun de ses mots écouté, scruté, analysé. Alors il pèse ces derniers soigneusement. Lorsque Jeune Afrique le contacte à Kampala – en le prenant il est vrai un peu au dépourvu -, l’ancien chef de l’État centrafricain choisit de ne pas s’exprimer. « Ce n’est pas le moment », s’excuse-t-il. Malgré notre insistance, il se tiendra à son silence, sans s’agacer, s’amusant même de nos relances. En exil depuis sa chute, en 2013, François Bozizé n’a pas abandonné l’espoir de rentrer en Centrafrique, ce pays qu’il a dirigé pendant dix ans, quasiment jour pour jour. Jeune Afrique

Youssouf Toloba : « Dan Na Ambassagou sera dissoute le jour où la paix règnera de nouveau »
C’est sur les hauteurs d’une falaise surplombant un village entre Sévaré et Bandiagara que nous reçoit Youssouf Toloba. Chef d’état-major de la milice Dan Na Ambassagou (Sous la protection de Dieu), qu’il a créée en 2016 pour la défense du pays dogon, il a accepté pour la première fois d’accueillir un média dans son fief. Habillé de sa traditionnelle tenue de chasseur, rangers de militaire aux pieds, Toloba scrute l’horizon depuis sa position. Entouré de près d’une centaine de ses hommes, cloche autour du pouce, dont un simple tintement suffit à mettre au pas ces derniers et à installer un silence de cathédrale. Muni d’un bâton, celui du guide de toute une communauté qui ne jure désormais que par lui. Le matin de notre entretien (le 9 septembre), une manifestation géante en soutien à son mouvement a mobilisé presque toute la ville de Bandiagara, où les entrées et sorties ainsi que les tous les commerces avaient été fermés pour l’occasion. Les manifestants réclamaient la cessation des attaques contre le mouvement, « seul habilité à les défendre », après que l’armée ait procédé à des bombardements. Journal du Mali

Crise des routes au Mali: accord trouvé à Tombouctou, Gao s’impatiente
Une délégation ministérielle est attendue à Gao aujourd’hui pour s’entretenir avec la population au sujet de l’état des routes et de l’insécurité. Depuis plusieurs jours, un mouvement de protestation parti de Kayes dans le sud du pays, s’est étendu à trois localités du Nord : Tombouctou, Gao et Ménaka. Les populations de ces villes demandent que les axes routiers en mauvais état soient rénovés. Elles demandent aussi plus de sécurité. Hier, un accord a été trouvé à Tombouctou avec le gouvernement. Quant aux habitants de Gao, ils attendent des propositions similaires car sans route, les villes du nord du Mali restent très enclaves. Le Mali s’étend sur plus d’1,2 million de km². Les deux tiers du pays sont désertiques et occupés par seulement 10% de la population. Pour ces habitants, les axes routiers représentent donc leur unique connexion avec le reste du pays. RFI

Des pesticides causent la mort de plusieurs personnes au Burkina Faso
Au moins 18 morts suite à une intoxication alimentaire dans deux régions différentes du pays. Une quinzaine d’autres personnes est toujours en observation dans les centres de santé. Selon les premières enquêtes, ces cas de décès seraient dûs à la consommation d’aliments contaminés par des pesticides. Treize personnes sont décédées le 1er septembre dans la localité de Didyr dans la région du centre-ouest. Le 9 septembre, cinq cas de décès sont signalés sur la quinzaine de personnes concernées à Nayamtenga dans la province du Kouritenga. Selon la professeure Léonie Claudine Lougué, ministre de la Santé, les premières enquêtes révèlent que tous ces décès sont liés à une intoxication alimentaire due aux pesticides. « À Didyr, explique-t-elle, les investigations ont été faites sur les prélèvements de produits biologiques comme le sang, les urines. On a trouvé un taux anormalement élevé de pesticides. Dans les aliments consommés également, il y avait un taux anormalement élevé de pesticides. Il y a plusieurs familles de pesticides. » RFI