Revue de presse du 12 octobre 2022

Mali : le projet de constitution remis à Assimi Goïta
Le président de la transition au Mali, a reçu mardi le projet de la nouvelle constitution du pays. C’est finalement 4 mois après sa mise en place, au lieu de deux, que la commission chargée de l’élaboration de document s’est acquittée de sa tâche. Le texte sera soumis au Conseil des ministres avant son passage au parlement de transition. « L’adoption d’une nouvelle Constitution sera une étape cruciale dans le processus de reconstruction de l’État. La Commission de rédaction de la nouvelle Constitution formule le vœu ardent que le projet soit partagé et accepté. », a déclaré Fousseyni Samaké, président de la Commission de rédaction de la Constitution. Le grand oral du document sera sans nul doute, le référendum constitutionnel prévu en principe en mars 2023. Pour le président de la transition militaire, l’adoption de ce texte marquera un nouveau départ pour le Mali. « La remise du projet de la nouvelle Constitution n’est qu’une étape du processus, car bientôt seul le peuple souverain sera appelé à un référendum pour se prononcer sur le document. En adoptant la nouvelle Constitution, c’est l’acte juridique fondateur de Malikura que le peuple aura souverainement posé. », a déclaré le colonel Assimi Goïta, président de la transition au Mali. AfricaNews

Mali: les policiers réagissent à l’annonce de leur militarisation
La police deviendra bientôt partie intégrante de l’armée. Un changement de statut annoncé il y a tout juste une semaine, mercredi dernier, à l’issue du conseil de ministres. Objectif : « déployer la police nationale dans les zones reconquises par l’armée. » Pourtant, ce changement majeur n’a jusqu’ici fait l’objet d’aucune précision de la part des autorités maliennes de transition, ni d’aucune réaction officielle de la part des syndicats de policiers. RFI a recueilli, sous couvert d’anonymat, des témoignages de policiers. Aucun des nombreux syndicats de policiers -il en existe douze- contactés par RFI n’a encore de position officielle. Partout, les « réflexions » sont « toujours en cours ». C’est donc peu dire que l’annonce ne suscite pas un enthousiasme immédiat. Et la critique d’une telle mesure, qui concerne directement les forces de défense et de sécurité maliennes, est évidemment délicate dans le contexte actuel. … « À partir de ce moment, la police n’aura plus le droit de grève ni aucun des droits syndicaux. Elle va perdre les avantages de son statut civil actuel. » RFI

Plus de 180 morts depuis juin dans un conflit intercommunautaire en RDC
Le conflit qui oppose depuis juin deux communautés de l’ouest de la République démocratique du Congo a fait « plus de 180 morts », selon le gouvernement, et plusieurs dizaines de milliers de déplacés selon l’ONU. « Il y a eu malheureusement, d’après le bilan qui nous a été partagé par la gouverneure de (la province de) Mai-Ndombe, plus de 180 morts » à la suite du conflit entre Teke et Yaka, a déclaré lundi soir lors d’un briefing de presse Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de RDC. La situation « est sous contrôle » des services de sécurité et de défense, qui mènent « des opérations de ratissage », a-t-il ajouté. Une précédente communication du gouvernement avait fait état de 18 personnes tuées début août dans des affrontements entre des membres des communautés Teke, qui se considèrent comme originaires et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo sur une distance d’environ 200 kilomètres, et Yaka, venus s’installer après eux. VOA/AFP

RDC: au Nord-Kivu, les forces armées «continuent à tenir le front et à fixer l’ennemi»
Près d’un an et demi après sa mise en place, les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu vivent toujours sous état de siège, une décision des autorités pour répondre à la menace des groupes armés qui sévissent dans cette région du pays. Une décision qui n’a pas empêché la ville de Bunagana, frontalière avec l’Ouganda, d’être prise en juin dernier par les rebelles du M23. En réponse à cette menace, une force est-africaine est en train d’être déployée dans la zone. Où en est-on de son déploiement ? Quelle est actuellement la situation sécuritaire et militaire dans le Nord-Kivu ? Rencontre à Goma avec le porte-parole du gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, le général Sylvain Ekenge. RFI

Géopolitique : pourquoi la Russie applaudit le coup d’Etat au Burkina Faso
Le dernier coup d’État au Burkina Faso a vu des jeunes gens brandir des drapeaux russes dans les rues de la capitale, Ouagadougou, ce qui a dû faire chaud au cœur au Kremlin. Bien qu’assez peu nombreux, ces jeunes ont suscité des spéculations quant à une éventuelle implication de la Russie dans les événements qui ont vu le capitaine Ibrahim Traoré prendre le pouvoir dans un pays en proie à une violence djihadiste croissante. Evgeny Prigozhin, un oligarque proche du président russe Vladimir Poutine et fondateur du Groupe Wagner – une organisation mercenaire de l’ombre active dans plusieurs pays africains – a félicité le jeune chef de la junte, le décrivant comme « un fils vraiment digne et courageux de sa patrie ». … Sergei Markov, ancien conseiller du Kremlin, a été plus direct dans ses observations : « Notre peuple a aidé le nouveau dirigeant [du Burkina Faso]. « Un autre pays africain va passer de la coopération avec la France à une alliance avec la Russie ». … « Une fois que les Russes entrent sur ces théâtres, ils ne peuvent pas les en faire sortir. La même chose s’est produite en République centrafricaine (RCA). » Le groupe Wagner est actif en RCA depuis 2018 et ses agents ont été accusés de violations des droits de l’homme, notamment de massacres, de torture, de disparitions forcées et de viols. BBC

L’opposition tchadienne à la recherche de soutiens en Europe
Le premier ministre tchadien, Albert Pahimi Padacké, a démissionné ce mardi (11.10), au lendemain de l’annonce par le général Mahamat Idriss Déby Into de la nomination prochaine d’un gouvernement. Ce dernier a été investi lundi (10.10) président d’une transition prolongée de deux ans à l’issue d’un dialogue national qui s’est déroulé en l’absence d’une partie de l’opposition politique, des groupes armés rebelles et de la société civile. Le 20 avril 2021, quand son père Idriss Déby Itno était tué au front, le général Mahamat Déby, 37 ans, avait été proclamé Président à la tête d’une junte de 15 généraux. Il avait promis des « élections libres et démocratiques » après une « transition » de 18 mois, renouvelable une fois. Conformément aux dispositions de la Charte de l’Union africaine (UA) sur les changements inconstitutionnels de gouvernements, Mahamat Idriss Déby s’etait engagé devant la communauté internationale à être inéligible après la transition. C’est fortes de ces engagements que l’UA, l’Union européenne et la France, un allié-clé, avaient alors adoubé le nouvel homme fort de N’Djamena. DW

Libye : un rapport de l’ONU détaille des abus systématiques de migrants dans le cadre de programmes de « retour assisté »
Les violations des droits de l’homme et les abus généralisés et systématiques dont sont victimes les migrants en Libye sont aggravés par l’absence de voies d’accès à la protection à l’intérieur et à l’extérieur du pays, selon un rapport des Nations Unies sur les droits de l’homme publié ce mardi. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), cela signifie que les migrants sont souvent contraints d’accepter l’« aide au retour » vers leur pays d’origine dans des conditions qui peuvent ne pas être conformes aux lois et normes internationales relatives aux droits de l’homme. « Les migrants sont fréquemment contraints d’accepter un retour assisté pour échapper à des conditions de détention abusives, à des menaces de torture, à des mauvais traitements, à des violences sexuelles, à des disparitions forcées, à des extorsions et à d’autres violations et abus des droits de l’homme », indique le rapport. Collectivement, ces conditions ont créé un environnement coercitif qui est souvent incompatible avec le libre choix. ONU Info

Togo: la société civile lance une nouvelle coalition
Un paysage politique resserré, plus d’activités ou de rassemblement depuis la crise au Covid-19 et les attaques de groupes armés dans le nord, il est difficile pour toutes les organisations de manifester. C’est dans ce contexte que la nouvelle coalition « Lidaw » a été lancée ce mardi 11 octobre. En langue locale kabyè, parlée dans le nord du Togo, « Lidaw » signifie « espoir ». La nouvelle coalition s’est présentée au public avec 10 préoccupations parmi lesquelles l’assainissement et la redistribution équitable des ressources. « La coalition sera exclusivement composée d’organisations de la société civile et de personnes physiques qui n’ont pas de connotation politique », explique son chef de file, Thomas Koumou, qui précise néanmoins que le mouvement interviendra, entre autres, sur des « sujets politiques ». « Aujourd’hui, tous les projets qui sont dans les canaux de la Banque mondiale, notamment de l’IDA, eh bien, on doit associer des organisations de la société civile à l’exécution et à l’implémentation de ces projets. » RFI

Après les législatives, tractations pour un gouvernement de coalition au Lesotho
Vainqueur surprise des élections législatives au Lesotho, le millionnaire Sam Matekane, 64 ans, qui a fait fortune dans les mines de diamants, va former un gouvernement de coalition, a-t-il annoncé mardi lors d’une conférence de presse. Déjouant tous les pronostics, son mouvement Révolution pour la prospérité (RFP), créé tout juste six mois avant le scrutin de la semaine dernière, a remporté 56 sièges sur 120, manquant seulement quelques sièges pour obtenir la majorité absolue, avait annoncé la commission électorale la veille. La monarchie constitutionnelle, totalement enclavée dans le territoire de l’Afrique du Sud, est dirigée depuis 2012 par des gouvernements de coalition, rendus instables par de fréquents changements de bord et scissions au sein des partis. Mardi, Sam Matekane a annoncé qu’il formerait sa coalition avec l’Alliance des Démocrates (AD) et le Mouvement pour le changement économique (MEC), qui ont obtenu respectivement six et cinq sièges. VOA/AFP

Au Maroc, l’ONU juge « arbitraire » la détention du journaliste Soulaimane Raissouni
La détention du journaliste marocain Soulaimane Raissouni est « arbitraire » et il doit être libéré « immédiatement », a jugé un groupe de travail de l’ONU dans un avis consulté mardi 11 octobre par l’AFP. Emprisonné depuis mai 2020, M. Raissouni a été condamné en appel en février 2022 à cinq ans de prison ferme pour « agression sexuelle » contre un jeune militant LGBT+, des faits qu’il conteste. Cet ancien rédacteur en chef du journal arabophone Akhbar Al Yaoum affirme avoir été poursuivi « à cause de ses opinions ». Ses soutiens ont dénoncé un « procès politique ». A la suite de l’examen de son cas, le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a conclu que « les violations du droit à un procès équitable sont d’une gravité telle qu’elles rendent la détention de M. Raissouni arbitraire ». Le Monde

Le Maroc veut devenir le premier pays africain à fabriquer des drones
Depuis environ deux ans, le Maroc multiplie l’importation de drones dans un contexte de tension avec l’Algérie et le Sahara occidental qu’il considère comme partie intégrante de son territoire. Il a acheté des drones à plusieurs pays comme la Chine, la Turquie, la France et Israël, constituant une vraie flotte, probablement la plus développée en Afrique du Nord. Mais l’ambition du Royaume chérifien ne se limite plus uniquement à l’achat. En effet, avec l’aide d’Israël, Rabat cherche à produire des drones sur son territoire. Selon l’accord militaire signé en juillet dernier entre les deux pays, Israël s’est engagé à transmettre la technologie de fabrication de cette arme de guerre à Rabat. Avec l’assistance de Tel Aviv, ces drones seront fabriqués à moindre coût sur deux bases militaires marocaines. Cela intégrera bientôt le Maroc dans le club des pays fabricant de drones. Il sera aussi le seul pays africain à en produire. RFI