Législatives à l’île Maurice : le chef de l’opposition revendique la victoire
Navin Ramgoolam, chef du Parti travailliste âgé de 77 ans et ancien premier ministre, a déclaré à ses partisans que l’Alliance du changement, qu’il menait pour les législatives, avait remporté une victoire écrasante à l’issue du scrutin qui s’est tenu dimanche…Les résultats définitifs n’ont pas encore été publiés par les autorités de ce pays, considéré comme une des démocraties les plus stables et les plus riches d’Afrique, mais M. Jugnauth a déjà reconnu lundi sa défaite…Le programme de l’Alliance du changement comprend notamment la création d’un fonds de soutien aux familles en difficulté, la gratuité des transports publics, la hausse des retraites, la baisse du prix des carburants, ainsi que des efforts pour lutter contre la corruption et stimuler l’économie verte. Il appelle également à des réformes constitutionnelles et électorales, en particulier la modification du mode d’élection du président et du président du Parlement. Le Monde avec AFP
Au Mozambique, l’opposition appelle à trois nouvelles journées de manifestations
Le principal opposant mozambicain et ex-animateur de télévision, Venancio Mondlane, a appelé lundi 11 novembre ses partisans à trois nouvelles journées de manifestations à partir de mercredi et à « se défendre » après la victoire proclamée du parti au pouvoir…Au moins 30 personnes sont mortes dans des violences post-électorales depuis le 19 octobre et l’assassinat de deux figures de l’opposition dans une embuscade en pleine rue à Maputo, selon un décompte de l’ONG Human Rights Watch effectué avant la marche de jeudi qui a fait de nouvelles victimes…Cette fois, M. Mondlane, 50 ans, demande à ses militants de défiler dans les capitales provinciales, aux frontières et dans les ports. Dans son viseur, le couloir de Maputo, reliant le port de la capitale au voisin sud-africain, silencieux depuis le début de la crise, si ce n’est pour appeler au « calme et à la retenue » mercredi 6 novembre. Le Monde avec AFP
Soudan: une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies en visite
Pour la première fois depuis le début de la guerre au Soudan il y a plus d’un an et demi, le groupe d’experts du Conseil de sécurité des Nations unies s’est déplacé à Port-Soudan. Une visite de trois jours qui « vise à examiner la situation sur le terrain » explique l’agence de presse officielle Souna…Le groupe d’experts a commencé son travail en rencontrant les membres de la Coordination nationale soudanaise chargée de suivre l’application de la décision 1591 de l’Onu. Cette coordination dépend de la haute Commission de suivi de l’application de cette décision dirigée par le général Ibrahim Jaber…Vendredi dernier, le 8 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé, l’ajout à la liste des sanctions propres à la résolution 1591, de deux responsables militaires des Forces de soutien rapide. Il s’agit de deux chefs de division au Darfour : Abdel Rahman Juma Barkalla et Osman Mohamad Hamid Mohamed. Leurs avoirs sont désormais gelés et ils sont interdits de voyager. RFI
Le Tchad accuse le Soudan de vouloir le « déstabiliser »
Le Tchad accuse le Soudan de financer et d’armer des groupes rebelles dans le but de « déstabiliser » le pays, dans un communiqué officiel publié vendredi à N’Djamena…La présence à El Facher (sud-ouest du Soudan) d’une rébellion zaghawa dirigée par Ousman Dillo, le frère cadet de l’opposant tchadien Yaya Dillo Djérou tué par l’armée tchadienne au printemps, est le principal sujet d’inquiétude de N’Djamena…Un de ces officiers, le général Mahamat Nour Abdelkerim, a changé de camp et a été reçu avec d’autres chefs rebelles ces derniers mois par les autorités soudanaises, selon Ahmat Yacoub, le président du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme. « Le Tchad et le Soudan sont désormais en conflit en s’accusant mutuellement de déstabilisation », estime le chercheur. AFP
Côte d’Ivoire : la communauté libanaise, cible de la désinformation des activistes pro-juntes sahéliennes
La communauté libanaise de Côte d’Ivoire sous le coup d’une campagne de harcèlement en ligne : depuis le début du mois de novembre, des détracteurs numériques accusent sur les réseaux sociaux cette diaspora, d’environ 100 000 ressortissants, la plupart chiites, de vivre en autarcie, d’être corrompue et raciste. Selon une étude publiée le 6 novembre par Afriques connectées, une agence basée à Abidjan, spécialisée dans le conseil et l’analyse numérique sur le continent, cette campagne est orchestrée par des comptes et profils soutenant les juntes au pouvoir au Burkina Faso, au Mali ainsi qu’au Niger, rassemblées au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), qui entretiennent des relations conflictuelles avec Abidjan et Paris…En remontant à la genèse de cette campagne, l’étude attribue les premiers posts à l’activiste Ibrahima Maïga, un influenceur pro-junte suivi par plus de 970 000 internautes sur son compte Facebook. Le Monde
En Côte d’Ivoire, entrevue entre Gbagbo et l’ambassadeur de France, une première depuis 2010
L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a rencontré, dans l’après-midi du dimanche 10 novembre, à Abidjan, l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Jean-Christophe Belliard, a-t-on appris de source diplomatique française. Un échange inédit entre un officiel français et l’ancien chef de l’État depuis décembre 2010…Laurent Gbagbo, au pouvoir entre 2000 et 2011, a entretenu pendant son mandat des relations souvent tendues avec Paris, qu’il a longtemps accusé d’avoir précipité sa chute…Dimanche, de nombreux sujets ont été abordés : les enjeux économiques et politiques de la Côte d’Ivoire, les enjeux régionaux au-delà de la question du Sahel, ou encore la perception de la France dans la région. Jeune Afrique
A Sotchi, Vladimir Poutine promet un « soutien total » aux pays africains « dans différents domaines »
Le président russe, Vladimir Poutine, a promis un « soutien total » de Moscou aux pays africains, dimanche 10 novembre, à l’occasion d’une conférence ministérielle Russie-Afrique à Sotchi (Sud-Ouest)…Cette conférence, organisée avec de hauts responsables de pays africains samedi et dimanche sur les rives de la mer Noire, fait suite à deux sommets Russie-Afrique qui ont eu lieu en 2019, à Sotchi, et en 2023, à Saint-Pétersbourg…Depuis plusieurs années, la Russie, qui fut un acteur incontournable en Afrique à l’époque soviétique, pousse ses pions dans les pays africains, où sa rhétorique contre « le néocolonialisme » et pour « un ordre mondial plus juste » trouve un écho auprès d’une grande partie des responsables du continent. Le Monde avec AFP
Le Burkina « peut cheminer » avec la Russie, estime la diplomatie burkinabè
Le chef de la diplomatie du Burkina Faso a fait l’éloge samedi de la coopération de son pays avec la Russie, un partenaire « avec lequel on peut cheminer » et qui selon lui « convient mieux » à son peuple…Depuis l’arrivée au pouvoir au Burkina Faso du capitaine Ibrahim Traoré, à l’issue d’un coup d’Etat en septembre 2022, Ouagadougou a tourné le dos à la France, ancienne puissance coloniale et partenaire historique, pour se rapprocher notamment de Moscou…Outre la Russie, le Burkina s’est rapproché de ses deux voisins, le Mali et le Niger, confrontés eux aussi aux attaques jihadistes et également gouvernés par des régimes militaires arrivés au pouvoir par des putschs. AFP
Burkina Faso : le régime militaire envisage de rétablir la peine de mort
Le régime militaire au pouvoir dans le pays veut rétablir dans son code pénal la peine de mort qui avait été abolie en 2018, a affirmé samedi 9 novembre à l’AFP une source gouvernementale, confirmant des propos tenus la veille par le ministre de la Justice…Le ministre de la Justice a également évoqué de futures modifications du code pénal « pour aller dans le sens de la vision et des instructions données par le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré », au pouvoir depuis un coup d’État perpétré fin septembre 2022. Selon Amnesty international, la dernière exécution recensée au Burkina Faso remonte à 1988. La peine de mort avait été abolie sous le régime civil de Roch Marc Christian Kaboré, trente ans plus tard. France 24 avec AFP
Mali: le PDG de la société minière australienne Resolute arrêté et placé en garde à vue à Bamako
Le PDG et deux cadres de la compagnie aurifère australienne Resolute, propriétaire de la mine d’or de Syama, dans le sud-ouest du Mali, ont été arrêtés alors qu’ils se trouvaient à Bamako pour discuter de litiges en cours avec les autorités, a confirmé l’entreprise, dimanche 10 novembre…Reste que si aucun consensus n’est trouvé entre les deux parties, les trois hauts responsables de Resolute risquent d’être inculpés, d’autant plus que la junte au pouvoir reste pour le moment inflexible. Resolute détient actuellement 80 % des parts de la société propriétaire de la mine d’or de Syama. Les 20 % restants sont entre les mains de l’État malien. RFI
Un universitaire malien critique du pouvoir maintenu en prison
La justice malienne a à nouveau maintenu en détention lundi Étienne Fakaba Sissoko, un universitaire auteur d’un livre critiquant la junte au pouvoir, après avoir renvoyé son procès en appel, ont rapporté des correspondants de l’AFP. Étienne Fakaba Sissoko, l’une des rares voix critiques du pouvoir à encore tenter de se faire entendre de l’intérieur du pays, est détenu depuis fin mars et a été condamné en mai à deux ans de prison, dont un ferme. Son procès en appel devait s’ouvrir lundi, et il était présent avec son avocat. Mais la cour d’appel a renvoyé le dossier au 2 décembre pour vice de procédure, et a maintenu M. Sissoko en prison…M. Sissoko est mis en cause pour la publication en 2023 d’un livre sur la communication de la junte, caractérisée par des « contenus aux caractères douteux » et des méthodes « basées sur la propagande, l’agitation, la manipulation et même le mensonge », selon une fiche de lecture publiée sur le site de l’éditeur, l’Harmattan. M. Sissoko, ancien conseiller du président Ibrahim Boubacar Keïta (2013-2020), renversé par les militaires, et ancien analyste de l’ex-mission de l’ONU au Mali (Minusma) depuis poussée vers la sortie, avait déjà été écroué plusieurs mois en 2022 pour d’autres motifs. AFP
Législatives au Sénégal: le Premier ministre appelle à venger ses militants agressés
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a appelé à la vengeance après des violences menées selon lui contre ses supporteurs par des opposants lors de la campagne en cours pour les élections parlementaires prévues dimanche. M. Sonko, tête de liste du parti Pastef aux législatives et chef de gouvernement depuis avril, a fait état dans la nuit de lundi à mardi sur son compte Facebook d’attaques subies par son camp à Dakar, Saint-Louis (nord) ou encore Koungueul (centre). Il les impute à des sympathisants du maire de Dakar Barthélémy Dias, qui dirige une coalition concurrente…La coalition de M. Dias, Samm Sa Kaddu, a dénoncé dans un message publié sur les réseaux sociaux un « appel au meurtre assumé par l’actuel Premier ministre sénégalais ». Elle dit avoir été elle-même visée par de « multiples attaques ». « Ousmane Sonko, dévoré par la peur de la défaite, tente désespérément de museler la démocratie en tentant d’instaurer un climat de terreur. La coalition Samm Sa Kaddu tient Ousmane Sonko pour responsable de tout ce qui pourrait arriver à ses membres, ses militants, ses sympathisants et ses électeurs », dit-elle. AFP
En quête de reconnaissance internationale, le Somaliland organise sa présidentielle
Région sécessionniste de la Somalie non reconnue par la communauté internationale, le Somaliland élit mercredi son président, dans un contexte de vives tensions dans la Corne de l’Afrique après que son gouvernement a signé un accord controversé avec l’Éthiopie. Territoire de 175.000 km2 à la pointe nord-ouest de la Somalie, le Somaliland a déclaré unilatéralement son indépendance en 1991. Cette république autoproclamée bat monnaie, a sa propre armée, délivre ses propres passeports, mais n’est reconnue par aucun État de la planète. Cette quête existentielle de reconnaissance rythme depuis 33 ans la vie de la région, qui a sur cette période connu une relative stabilité alors que la Somalie a été ravagée par des décennies de guerre civile et d’insurrection islamiste. Les trois candidats à la présidentielle du 13 novembre – le président sortant Muse Bihi, le chef du principal parti d’opposition (Waddani) Abdirahman Mohamed Abdullahi dit « Irro » et le leader du parti UCID Faysal Ali Warabe – promettent tous au 1,22 million d’électeurs inscrits de mener leur « pays » à la reconnaissance internationale. AFP
Au Soudan du Sud, les inondations affectent 1,4 million de personnes
Les inondations au Soudan du Sud concernent 1,4 million de personnes et en ont déplacé plus de 379 000, a alerté, vendredi 8 novembre, le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), signalant en outre une recrudescence du paludisme. Selon les organisations humanitaires, le Soudan du Sud fait face aux pires inondations qu’il a connues depuis des dizaines d’années, en particulier dans le nord du pays. Dans un communiqué transmis tard vendredi, l’Ocha souligne que les graves inondations concernent désormais les habitants de 43 comtés et la région administrative d’Abyei, une zone que revendiquent le Soudan et le Soudan du Sud…L’Ocha a aussi mis en garde contre une recrudescence du paludisme dans plusieurs régions touchées par les intempéries. Cette recrudescence de la maladie, aussi appelée malaria, submerge « le système de santé et exacerbe la situation et l’impact dans les zones touchées par les inondations », a-t-il dit. France 24 avec AFP
« Plus rien ne pousse » au Malawi : manger, un combat quotidien dû au dérèglement climatique
Au Malawi, les effets conjugués des cyclones et des épisodes de sécheresse, amplifiés par le dérèglement climatique, ont plongé le pays dans l’insécurité alimentaire. Si des tentatives d’adaptation commencent à émerger dans ce pays dépendant de son agriculture, elles peinent à se généraliser…En mars 2023, le Malawi a été frappé par Freddy, le cyclone le plus long jamais enregistré. Six mois de pluies se sont abattues en seulement six jours, provoquant inondations et coulées de boue. Quelque 1 200 personnes sont mortes et 700 000 ont été déplacées. Deux millions d’agriculteurs ont perdu leurs récoltes et vu leurs champs ravagés. Près de 1,4 million de têtes de bétail ont péri, les champs autour de Kamuga ont été noyés. Et l’eau est toujours là. En novembre 2023, quelques mois à peine après le passage de Freddy, El Niño est arrivé. Le phénomène climatique a plongé le pays, où plus de 16 millions de personnes dépendent de l’agriculture pluviale, dans une sécheresse historique. Plus de 4,4 millions de personnes étaient alors déjà confrontées à une crise alimentaire. France 24