L’armée malienne mène actuellement une offensive « de grande envergure » dans le centre du pays dans laquelle plusieurs jihadistes ont été tués, a indiqué lundi le gouvernement. Cette opération fait suite aux récentes attaques meurtrières qui ont causé la mort d’une centaine de soldats maliens en l’espace d’un mois. Le communiqué publié lundi 11 novembre annonce que l’opération menée avec le soutien de l’armée de l’air malienne fait suite à deux attaques meurtrières récentes des jihadistes dans lesquelles une centaine de soldats maliens ont trouvé la mort en un mois. Il s’agissait des plus lourdes pertes par l’armée malienne depuis des années. Face à ces revers, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait ordonné l’élaboration d’un « nouveau concept opérationnel qui donne une part importante à l’offensive ». L’actuelle offensive coïncide avec Bourgou 4, opération menée par la force antijihadiste française Barkhane aux côtés des armées locales dans la région dite des trois frontières, Mali-Niger-Burkina Faso. Jeune Afrique avec AFP
Face à la pression jihadiste grandissante, les Forces armées maliennes (FAMa), qui subissent de nombreuses attaques, changent de tactique : elles quittent les postes les plus éloignés et les plus exposés pour se regrouper sur des places plus fortes. La décision de l’armée malienne a déjà été appliquée à trois de ses positions isolées situées près de la frontière du Niger et du Burkina Faso. Il n’y a plus de camp de l’armée dans les localités d’Anderamboukane, Indelimane et de Labbézanga. Sur les réseaux sociaux, on a même vu des images d’enfants s’amusant sur les lieux désormais sans soldats. Même si officiellement, il n’est pas question d’abandonner les populations, certains Maliens se posent la même question : « L’armée partie, qui nous protège désormais contre les terroristes et les criminels ? » Au ministère malien de la Défense, on assure que les populations seront toujours protégées. Des unités mobiles seront très actives sur le terrain, a confié un responsable à RFI. Mais si les troupes maliennes changent de stratégie, il est clair que la posture dans laquelle elles étaient sur le terrain posait problème. RFI
Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé lundi les militaires en Guinée-Bissau à rester à l’écart de la crise politique dans le pays, réclamant à nouveau la tenue de la présidentielle le 24 novembre. Une délégation de six chefs d’État de la Cedeao portera le même message au président Vaz, le 16 novembre, à Bissau. « Les membres du Conseil de sécurité saluent l’absence d’interférence des forces de sécurité et de défense de la Guinée-Bissau et les exhortent à maintenir cette attitude lors du processus politique et électoral et au-delà », souligne une déclaration approuvée à l’unanimité au terme d’une réunion organisée lundi 11 novembre au Conseil de sécurité de l’ONU. Celle-ci intervient alors que le président bissau-guinéen José Mario Vaz, cible depuis fin octobre de vives critiques de la communauté internationale à cause de la crise politique que traverse son pays, s’est entretenu samedi, avec le vice-chef d’état-major, le général Mamadu Ture Kuruma, sans que rien ne filtre de la conversation. Jeune Afrique avec AFP
Le président guinéen Alpha Condé a validé la date du 16 février pour la tenue des législatives, dans un pays en proie à une agitation meurtrière contre l’intention prêtée au chef de l’Etat de briguer un troisième mandat en 2020. « Les citoyennes et citoyens guinéens en âge de voter et dûment inscrits sur la liste électorale de l’année en cours sont convoqués aux urnes pour les élections législatives du 16 février 2020 », dit un décret présidentiel lu lundi soir à la télévision. Cette date avait été avancée samedi par le président de la commission électorale. Elle restait cependant suspendue à l’homologation du président Condé. Même après son approbation, le calendrier ne peut être tenu pour acquis compte tenu des incertitudes politiques du moment. La date du 28 décembre avait été proposée précédemment. Mais l’opposition et ses représentants au sein de la commission électorale avaient dénoncé un projet irréaliste et servant, selon elle, le projet attribué au président Condé de briguer sa propre succession et de faire réviser pour cela la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. AFP
Le président Paul Biya a convoqué dimanche 10 novembre le corps électoral, en vue des prochaines élections locales fixées au 9 février 2020. Plus d’un an après la présidentielle, ces scrutins s’annoncent déterminants. Pas de nouveau report. Par un texte lu ce dimanche sur les antennes de la radio nationale camerounaise, Paul Biya a mis fin au suspense en convoquant le corps électoral pour les prochaines élections législatives et municipales. « Le corps électoral est convoqué le dimanche 9 février 2020 à l’effet de procéder à l’élection des députés et des conseillers municipaux », précise un communiqué de la présidence. … Le doute persiste néanmoins quant à la tenue effective du scrutin dans les régions anglophones. Alors que la situation sécuritaire demeure tendue, plusieurs acteurs de l’opposition avaient appelé à l’implémentation des mesures adoptées à l’issue du grand dialogue national pour mettre fin à la crise, avant toute nouvelle élection. Jeune Afrique
Cinq civils ont été tués dans la nuit de lundi à mardi par de présumés rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) au treizième jour d' »opérations d’envergure » annoncées par l’armée contre leurs fiefs dans l’est de République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources locales. « Les ADF ont fait incursion dans le village de Mayimoya. Ils ont tué, à la machette, cinq personnes dont une femme. Nous regrettons et condamnons ces tueries », a déclaré à l’AFP Donat Kibwana, administrateur du territoire de Beni (Nord-Kivu, est). « La situation n’est pas bonne ce matin. La population a peur. Elle est en train de quitter le village, malgré les assurances de notre armée », a-t-il ajouté. « Les ADF sont en débandade sur le front. Ce petit groupe s’était infiltré dans le village de Mayimoya, tuant ces cinq civils pour créer la panique. Mais aussitôt alertés, nous les avons mis hors d’état de nuire », a indiqué le major Mak Hazukay, porte-parole de l’armée dans le Nord-Kivu. Une vingtaine de civils ont été tués dans des attaques attribuées aux ADF depuis l’annonce du lancement des opérations militaires le 30 octobre. AFP
L’armée congolaise a affirmé dimanche avoir tué un nouveau chef de guerre de la milice hutue rwandaise FDLR créée dans l’est de la République démocratique du Congo après le génocide des Tutsi en 1994, avec dans ses rangs des responsables des massacres. L’armée a tué samedi dans la province du Nord-Kivu, près de l’Ouganda, « Musabimana Juvenal connu sous le sobriquet du général Jean-Michel Africa », indique-t-elle dans un communiqué reçu par l’AFP à Goma. « C’est après un affrontement intense (…) que ce dernier et quatre de ses gardes du corps ont pu être neutralisés », ajoute le communiqué signé par un porte-parole militaire dans la région, le major Guillaume Ndjike Kaiko. « Les opérations se poursuivent dans le territoire du Rutshuru pour éradiquer les groupes armés locaux et étrangers », ajoute-t-il. Mi-septembre, l’armée congolaise avait annoncé avoir tué le chef suprême du FDLR, Sylvestre Mudacumura, visé depuis juillet 2012 par un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI). AFP
Des tensions ont éclaté le 10 novembre au sein de la coalition au pouvoir en RDC, qui réunit les forces de l’actuel chef de l’État Félix Tshisekedi et de son prédécesseur Joseph Kabila. Le responsable du parti de Félix Tshisekedi et de sa coalition Cap pour le changement (Cach), Jean-Marc Kabund, a annoncé l’arrêt de « toutes discussions » avec le Front commun pour le Congo (FCC) pro-Kabila. Vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund accuse des individus d’avoir brûlé une affiche de Félix Tshisekedi à Kolwezi (sud-est), sur la base d’une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. Dans son tweet, il juge « inacceptable » que l’affiche ait été brûlée au nez et à la barbe « des responsables de l’ANR (les renseignements) et de la police ». Jeune Afrique avec AFP
En Centrafrique, depuis le mois de septembre, la situation est tendue à Birao. Des violences ont opposé notamment les populations karas (identifiées au mouvement armé MLCJ) aux roungas (identifiées comme proches du FPRC). Le quartier rounga a été particulièrement touché par les destructions et il y a de nombreux déplacés. De nouveaux déplacés roungas arrivent encore sur le site de l’aérodrome à une quinzaine de kilomètres du centre-ville de Birao. Certains ont quitté le site de déplacés de la Minusca, d’autres leur habitation. C’est le cas de Hissen qui est en train de se construire un abri : « Des hommes sont venus me menacer, c’est pour ça que j’ai quitté Birao. Des Karas et des MLCJ sont venus chez moi me menacer pour dire qu’ils ne veulent pas de mon ethnie ici. Ils ne veulent que les Karas. » En ville, beaucoup de l’ethnie kara revendiquent la propriété de la terre, mais on estime qu’environ 10% de la population de Birao pourrait être rounga. C’est le cas de cet homme : « Moi je suis né à Birao, je suis un enfant de Birao. Mon père a même participé à la construction de l’aéroport. » RFI
Le président nigérien Issoufou Mahamadou est allé remonter le moral des troupes et soutenir les populations locales de cette région secouée par les assauts répétés de la secte islamiste. Depuis la toute première attaque de la secte Boko Haram à Diffa en février 2015, c’est la deuxième fois que le président Issoufou Mahamadou se rend dans la région. Face aux dures épreuves qu’elles ont subies, les populations ont réclamé une visite symbolique de compassion du chef de l’Etat. Bien que tardive pour beaucoup, celle effectuée en quelques heures dans cette matinée du samedi 9 novembre n’a pas été boudée. « Nous sommes vraiment très heureux de l’arrivée du président de la République à Diffa parce que, depuis un moment, la population vit dans une psychose à cause de l’insécurité à laquelle est venu s’ajouter le problème des inondations. Depuis un moment, les gens attendent l’arrivée du président et il n’est pas venu, mais aujourd’hui, il est là vraiment, et nous sommes très heureux de son arrivée », a confié un habitant venu à l’accueil. AFP
Les pays du Maghreb peuvent diversifier leurs économies, accélérer leur transformation structurelle et générer des emplois, en saisissant les opportunités offertes par la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECA), a indiqué, lundi à Rabat, le ministre mauritanien du Commerce et du tourisme, Sid’Ahmed Mahmoud. M. Mahmoud a, à cet égard, affirmé que l’Afrique du Nord jouit d’une position géostratégique clé qui lui impose de jouer le rôle de passerelle au sein des chaînes de valeurs industrielles mondiales. L’Union du Maghreb Arabe (UMA) est plus que jamais appelée à mener les différentes phases de négociations nécessaires pour valoriser et catalyser les opportunités qui s’offrent aujourd’hui à l’Afrique du Nord, a relevé le ministre, notant que parmi les secteurs porteurs d’opportunités de synergies au Maghreb figurent l’agriculture, l’automobile, le textile, le matériel électrique, l’aéronautique, l’électrique, les services du marketing et de la vente, du transport et de la distribution. Sahel Intelligence
La Cour internationale de justice (CIJ) doit ordonner à l’Union du Myanmar (ex-Birmanie) « de mettre un terme à ses atrocités et à son génocide contre son propre peuple rohingya », a déclaré à La Haye le ministre de la justice gambien, Abubacarr Tambadou, lundi 11 novembre. Banjul accuse Naypyidaw de multiples violations de la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide et demande à cette cour des Nations unies, chargée de régler les différends entre Etats, de prendre des mesures d’« extrême urgence ». La Gambie, soutenue par les 57 Etats membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), dénonce « des actes de génocide visant collectivement » la minorité musulmane rohingya, dont des meurtres, des viols et « d’autres formes de violence sexuelle et de cruauté perverse contre les femmes et les filles rohingya ». La plainte, déposée lundi, se base sur plusieurs missions d’enquête, dont l’une amorcée par l’ONU, qui avait permis la collecte de 600 témoignages, d’images satellites et de vidéos. Le Monde
Alors que le dirigeant rwandais Paul Kagame atterrissait au Qatar le 28 octobre pour assister à un événement consacré aux nouvelles technologies, son homologue kenyan Uhuru Kenyatta se rendait, le lendemain, au « Davos du désert », en Arabie saoudite. L’occasion pour ces deux pays arabes rivaux de raffermir leurs relations diplomatiques et économiques en Afrique de l’Est, une région stratégique. Entre Doha et Riyad, la concurrence diplomatique se joue aussi en Afrique de l’Est. À l’occasion de la troisième édition du Future Investment Initiative (FII), surnommé le « Davos du désert », le président kényan Uhuru Kenyatta s’est rendu en Arabie saoudite où il s’est notamment entretenu avec le roi Salman Ibn Abdelaziz Al saoud. Si l’on pouvait compter sur la présence d’autres chefs d’État africains comme le Nigérian Muhammadu Buhari et le Nigérien Mahamadou Issoufou, les ambitions saoudiennes s’expriment avec plus d’acuité à l’Est du continent. Jeune Afrique
C’est un épisode méconnu de l’histoire africaine. Il y a 30 ans, la dernière colonie d’Afrique enclenchait son processus d’indépendance suite à un accord conclu entre l’Afrique du Sud, l’Angola et Cuba. Sous contrôle allemand puis sud-africain, la Namibie organisait ses premières véritables élections du 7 au 11 novembre 1989 afin d’élire une Assemblée constituante. Ces cinq jours de scrutins, une étape décisive vers l’indépendance du pays, resteront à jamais gravés dans son histoire. En 1989, c’est une marée humaine qui s’était rendue aux urnes. La participation avait atteint des records : 97% des 700 000 électeurs s’étaient déplacés. Cette élection, qui s’était déroulée sans incidents notables, avait marqué la fin d’une époque dans ce pays dirigé pendant 75 ans par l’Afrique du Sud. Pretoria avait en effet gardé le contrôle malgré la décision des Nations unies de lui retirer, en 1966, le mandat qui lui avait été confié 46 ans plus tôt par l’ancêtre de l’ONU, la Société des nations (SDN). RFI