L’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et une dizaine de hautes personnalités – un de ses gendres, deux anciens premiers ministres et plusieurs anciens ministres et hommes d’affaires – ont été inculpés, jeudi 11 mars, à Nouakchott pour corruption et placés sous contrôle judiciaire, rapporte une source judiciaire. Le juge d’instruction a ainsi suivi les réquisitions du procureur Ahmedou Ould Abdallahi. L’un des avocats de l’ancien président, Me Mohameden Ould Icheddou, a confirmé l’information. Son client « a refusé de répondre aux questions du juge, s’en tenant à l’immunité que lui confère la Constitution en son article 93 », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse (AFP). … La justice est saisie depuis août 2020 du rapport d’une commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur des faits présumés de corruption et de détournement de fonds publics pendant les années de pouvoir de M. Ould Abdel Aziz. La commission s’est penchée sur plusieurs aspects : gestion des revenus pétroliers, vente de domaines de l’Etat, liquidation d’une société publique assurant l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires ou activités d’une société chinoise de pêche. Le Monde avec AFP
« La situation actuelle au Burundi est trop complexe et incertaine, pour pouvoir parler d’une véritable amélioration », ont alerté jeudi des enquêteurs de l’ONU. Pour la Commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi, l’évolution en matière de droits humains dans ce pays depuis les élections de 2020 reste « confuse et empreinte d’incertitudes ». « Des premiers gestes symboliques et ponctuels ont bien eu lieu, mais ces derniers, tout comme les déclarations d’intention du Président Ndayishimiye, ne sauraient suffire à améliorer durablement la situation », a expliqué Doudou Diène, le Président de la Commission. Les enquêteurs onusiens attendent que ces annonces soient suivies par des actions concrètes qui fassent résolument progresser la situation en matière des droits de l’homme ». Car si depuis son arrivée au pouvoir, le Président Ndayishimiye s’est engagé à faire cesser les violations des droits de l’homme et à lutter contre l’impunité, « les abus ont continué à être commises, notamment à la suite des nombreux incidents sécuritaires qui ont eu lieu depuis l’été 2020 ». ONU Info
Nouvelles disparitions inquiétantes au Nigeria. Environ 30 personnes étaient portées disparues après l’attaque, jeudi soir, d’une école dans le nord du pays par des hommes armés, ont affirmé vendredi 12 mars les autorités locales dans un communiqué. Des hommes munis d’armes à feu ont envahi jeudi vers 23 h 30 locale (22 h 30 GMT) un établissement scolaire à Afaka, en périphérie de Mando, ville située dans l’Etat de Kaduna. Au moment de l’attaque, environ 200 personnes, des élèves – âgés de 17 ans et plus – et leurs professeurs, ont été enlevées, selon les autorités locales. Mais rapidement alertées, des troupes de l’armée nigériane à proximité sont intervenues et se sont confrontées aux bandits, selon un communiqué du ministère des Affaires internes de l’État de Kaduna. … Il s’agit de la quatrième attaque d’école en moins de trois mois dans le nord-ouest et le centre du Nigeria, où des groupes criminels, appelés « bandits » par les autorités, attaquent des villages, volent du bétail et pratiquent des enlèvements contre rançon depuis une dizaine d’années. France24 avec AFP
Des pirates ont enlevé 15 membres d’équipage d’un navire-citerne du nom de Davide B, dans le Golfe de Guinée, a déclaré dans un communiqué la compagnie maritime néerlandaise Poli Shipmanagement. « Six autres marins sont sains et saufs et se trouvent toujours à bord du navire, actuellement assisté par le personnel de sécurité qui est arrivé sur les lieux. Davide B a été attaqué alors qu’il naviguait à quelque 210 milles nautiques au sud de Cotonou, au Bénin », a-t-elle ajouté, précisant que l’incident avait eu lieu ce jeudi vers 15 heures. Ce n’est pas le premier kidnapping au large du Golfe de Guinée. « La première priorité est désormais d’établir le contact avec l’équipage disparu afin d’assurer sa libération », a déclaré Poli Shipmanagement, se disant « très préoccupée par l’attaque contre son navire et les marins. » Selon la compagnie néerlandaise, le Davide B, navire-citerne construit en 2016 et battant pavillon maltais, effectuait un « voyage commercial » entre Riga en Lettonie et Lagos au Nigeria. Belga
Le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, réélu en novembre 2020, s’est engagé à faire de « la réconciliation nationale » la priorité de son second mandat. Une tâche immense dans un pays où les violences djihadistes ont déjà fait plus de 1 600 morts et un million de déplacés depuis 2015. Crimes de sang, conflits entre communautés, montée en puissance des milices d’autodéfense, dialogue avec les groupes armés… Les dossiers à traiter sont nombreux. Pour les porter, le chef de l’Etat a nommé Zéphirin Diabré ministre chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Pour cet ancien chef de file de l’opposition, arrivé troisième à l’élection présidentielle, il est indispensable d’engager le dialogue avec « les Burkinabés qui se sont laissés endoctriner et ont pris les armes, parfois par frustration, découragement ou sentiment d’injustice ». Le Monde
Il vient d’échapper à un attentat. Son convoi officiel a en effet été visé par une attaque par balle fin février près de Tripoli. Fathi Bachagha, puissant ministre du Gouvernement d’union nationale (GNA), en est sorti indemne. Issu de la ville de Misrata, tout à la fois ville clé, point nodal et théâtre de la révolution libyenne, Fathi Bachagha avait été désigné en 2018 ministre de l’Intérieur. D’autres ambitions pointent désormais chez cet homme de 58 ans dont on dit qu’il est l’homme fort de l’Ouest libyen, et qui semble avoir gardé de sa formation de pilote de l’armée de l’air une attitude impavide et courtoise. Lors du dialogue interlibyen en février sous les auspices de l’ONU en Suisse, c’est pourtant Abdel Hamid Dbeibah qui a été désigné par 75 responsables libyens pour organiser la transition dans le pays en vue d’élections « nationales » devant se tenir le 24 décembre prochain. Outre le Premier ministre par intérim, un Conseil présidentiel transitoire de trois membres a été désigné afin d’assurer la transition dans l’attente d’élections annoncées. Le Point
En Ouganda, des centaines de personnes sont toujours portées disparues après avoir été arrêtées à la suite de descentes à leur domicile ou après des rassemblements de campagne électorale. Patience Atuhaire, de la BBC, s’est entretenue avec certaines des personnes concernées. C’est aux premières heures du matin que plus d’une douzaine de personnes – armées, en uniforme et masquées – ont débarqué dans le village de Kisamula, à 150 km au sud-ouest de la capitale, Kampala. Après avoir conduit de maison en maison, ils ont pris 18 jeunes hommes, dont la plupart seraient des partisans de l’opposition. Deux mois après le raid, qui s’est produit à l’approche des élections générales âprement disputées de janvier, aucune des personnes arrêtées n’est revenue. … L’ONG Legal Aid Service Providers Network a documenté 511 cas « d’arrestations arbitraires et de détentions illégales » à travers le pays entre octobre 2020 et janvier de cette année. BBC
Alexandre Ibacka Dzabana, coordonnateur de la Plateforme congolaise des ONG des droits humains et de la démocratie, membre du mouvement M22 et de la coalition Tournons la page, a été interpelé jeudi matin. Il est soupçonné de tentative de déstabilisation de l’Etat et des institutions, et ce à dix jours de la prochaine élection présidentielle. Alexandre Ibacka Dzabana, 77 ans, est sorti tôt de chez lui, jeudi matin. Il était attendu. Au moins trois personnes en civil l’embarquent contre son gré dans leur voiture. Il s’agit en fait d’une « interpellation », explique à RFI Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement. « Il y a des éléments matériels qui relèvent du secret des services de renseignement qui ont justifié son interpellation et son actuelle audition par les services spécialisés. Il y a une intelligence avec les officiers congolais basés à l’étranger qui aurait pour objectif la déstabilisation du processus actuel puisque, comme vous le savez, nous sommes en situation électorale et les institutions de la République. » RFI
La justice et les forces de l’ordre sont à la recherche de Kalev Mutond, l’ex-chef de l’Agence nationale de renseignements (ANR) visé par une dizaine de plaintes d’anciens détenus. Kalev Mutond n’était pas chez lui jeudi 11 mars lorsque la police a perquisitionné sa résidence dans la commune de Ngaliema. L’ex-homme fort sous la présidence de Joseph Kabila n’avait pas honoré les deux premières convocations qui lui avaient été lancées par le parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe. … L’ex-super flic sous sanctions des États-Unis soupçonnait ce magistrat de vouloir régler des comptes sur fond d’une inimitié personnelle et l’accusait d’acharnement. C’est le même magistrat qui a délivré le mandat d’amener, accompagné d’un autre mandat de perquisition, mercredi. RFI
Cette semaine, le tribunal militaire de Kananga a débuté les audiences dans le procès de l’ancien chef milicien Laurent Nsumbu Katende. Entre 2016 et 2017, le Kasaï a enregistré une augmentation significative des cas de violence dans cette partie centrale de la RDC. Selon l’ONG Trial international, ces violences ont entraîné la mort de plus de 3.000 personnes et plus de 80 fosses communes liées à ces massacres ont déjà été découvertes. Des milliers de cas de tortures et de viols ont également été signalés. Nous avons parlé à Daniel Perissi, responsable du programme Grands lacs de Trial international, qui fait partie des structures appuyant cette action judiciaire inédite. DW
Au Mali, après de multiples reports, le procès d’Amadou Aya Sanogo et de ses co-accusés a repris hier jeudi à Bamako. L’auteur du coup d’État de 2012 et ses co-prévenus sont accusés de l’assassinat de 21 « bérets rouges », un corps de l’armée resté fidèle au président déchu Amadou Toumani Touré. Les juges ont annoncé la mise en délibéré du procès, dont le verdict est attendu pour le 15 mars prochain. La salle d’audience numéro 1 de la cour d’appel de Bamako était bondée. A l’extérieur des dizaines d’anonymes qui n’avaient pas pu trouver de places attendaient la fin des débats. RFI
Les récentes manifestations ont fait 10 morts, de source gouvernementale, 11 selon les protestataires. La Croix-Rouge a pour sa part avancé un bilan partiel d’au moins 590 blessés. Dans ce contexte, de nombreux jeunes se portent volontaires pour donner leur sang. Le Centre national de transfusion sanguine, à Dakar, ne désemplit pas. C’est la première fois que Ndèye Fatou Mbow, 21 ans, vient donner son sang. « Ça pique un peu, mais ça va. C’est un acte citoyen, parce que ça contribue à sauver des personnes qui sont dans le besoin. » Ismaïla, 20 ans, a lui-même participé aux manifestations la semaine dernière. « J’ai vu des blessés, ça m’a vraiment marqué. Ça fait partie des raisons pour lesquelles je suis venu. » Devant le centre, une longue file d’attente. Ces étudiants ont répondu à un appel lancé sur les réseaux sociaux. « Puisque ces jours-ci on n’a pas cours, on est venus pour les blessés, dans le camp des manifestants, de même que pour les forces de l’ordre. C’est une contribution pacifique, on peut dire. » RFI
La chambre d’appel de la Cour pénale internationale rendra son arrêt le 31 mars prochain à 15h, heure de La Haye. Accusés de crimes contre l’humanité commis lors des violences post-électorales de 2010 et 2011, l’ex-chef d’État et son éphémère ministre ont été acquittés en janvier 2019. Mais la procureure avait fait appel de cet acquittement. Réponse donc le 31 mars. … Parmi les scénarios possibles, les juges pourraient décider de confirmer les deux acquittements. L’affaire serait alors définitivement close, près de dix ans après l’ouverture du dossier. Les conditions imposées à leur libération seraient immédiatement levées. Laurent Gbagbo, qui vit en Belgique, et Charles Blé Goudé qui réside à La Haye, pourraient retourner en Côte d’Ivoire, tous deux innocentés. RFI
La Somalie pourrait faire face à un risque important d’insécurité alimentaire en raison de prévisions de sécheresse très alarmante qui risquent de pousser plus de 2,7 millions dans une situation critique, a averti vendredi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). L’Agence onusienne estime que 2,7 millions de Somaliens – dont 840 000 enfants de moins de 5 ans – seront confrontés à une insécurité alimentaire de niveau critique ou pire entre avril et juin. « Cela représente une augmentation de plus de 65 % par rapport aux niveaux actuels », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Jens Laerke, porte-parole d’OCHA. Sur le terrain, des dizaines de milliers de personnes ont été déjà contraintes de quitter leur foyer depuis novembre en raison d’une pénurie d’eau extrême. « Et les prévisions indiquent désormais que la saison des pluies actuelle – de mars à juin – ne donnera que des précipitations inférieures à la moyenne »,a ajouté M. Laerke. ONU Info
Goodwill Zwelithini, roi vénéré du peuple zoulou mais aussi figure controversée en Afrique du Sud, est mort vendredi à l’âge de 72 ans, a annoncé son bureau, après plusieurs semaines d’hospitalisation pour des complications liées initialement au diabète. « C’est avec le plus grand chagrin que je dois informer la nation du décès de sa majesté le roi, déclare son bureau dans un communiqué. Tragiquement, alors qu’il restait hospitalisé, la santé de sa majesté a empiré et il est décédé aux petites heures du matin. » Ce roi sans pouvoir dans l’Afrique du Sud d’aujourd’hui avait pourtant une influence sur des millions de personnes de cette ethnie, la plus importante du pays, jouant un rôle essentiellement spirituel et cérémonial. Pendant ses vingt ans de règne, il a souvent suscité des scandales, en relançant par exemple un festival des jeunes filles vierges ou pour avoir qualifié les immigrés africains de « fourmis » et de « poux », attisant des attaques xénophobes dans le pays. Le Monde avec AFP
Après Ouagadougou, le land artiste Saype réalise une fresque géante, sur la plage de Ouidah, au Bénin. Une œuvre hautement symbolique dans cette ville qui a été la plaque tournante du commerce triangulaire. L’œuvre s’appelle « Beyond walls ». TV5Monde