La question du terrorisme et de l’extrémisme violent en Afrique a été au centre des discussions du Conseil de sécurité des Nations Unies ce mercredi. Dans une intervention devant le Conseil, la cheffe des affaires politiques de l’ONU Rosemary DiCarlo a déclaré que le terrorisme et l’extrémisme violent continuent de croître dans différentes parties du continent, malgré les efforts déployés pour les prévenir et les contrer à tous les niveaux. … Le Conseil s’est déclaré vivement préoccupé par les actes de violence sexuelle et de violence de genre et par le recrutement et l’utilisation d’enfants, dont il sait qu’ils font partie des objectifs stratégiques et de l’idéologie de certains groupes terroristes. Autre source de préoccupation : la menace que font peser les combattants terroristes étrangers qui reviennent, en particulier des zones de conflit, vers leur pays d’origine ou de nationalité, ou se réinstallent dans des pays tiers, notamment en Afrique. Les membres du Conseil ont salué les efforts déployés par les pays africains, l’Union africaine et d’autres organisations régionales dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Ils ont également souligné la nécessité de continuer à fournir un appui renforcé a ces pays ainsi que l’importance d’une approche globale et de la coopération pour lutter contre ces fléaux. ONU Info
Des experts ouest-africains missionnés pour aider la Guinée à sortir de la crise politique recommandent de retirer près de 2,5 millions de noms des listes initialement retenues pour un référendum couplé à des élections législatives, selon un document consulté mercredi 11 mars par l’AFP. Ce nombre représente le tiers des noms figurant dans le fichier qui devait servir à un référendum constitutionnel et des élections parlementaires à l’origine prévus le 1er mars. Le pouvoir a reporté sine die ces consultations au dernier moment, dans un contexte de fortes tensions, de vive contestation de la part de l’opposition et de critiques émanant de la communauté internationale. La Guinée est en proie depuis octobre à des manifestations contre l’intention prêtée au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat fin 2020. Au moins trente et un civils et un gendarme ont été tués depuis. L’organisation du référendum sur une nouvelle Constitution et son couplage avec les élections législatives reportées à plusieurs reprises devaient servir à M. Condé à mener à bien son projet, accuse l’opposition. Cette dernière, dénonçant spécifiquement un fichier électoral truqué et disproportionné par rapport à la population du pays, avait décidé de boycotter les scrutins du 1er mars. Le Monde avec AFP
Après quelques jours d’accalmie à Ndélé, de violents affrontements se sont déroulés dans les rues de la ville tôt mercredi matin 11 mars. Ces affrontements ont fait de nombreuses victimes et les bilans provisoires vont de 13 à 20 morts selon les sources. Des affrontements qui sont intervenus au lendemain d’une visite d’évaluation de la situation menée conjointement entre les Nations unies, l’Union africaine, le gouvernement centrafricain et un représentant du groupe armé du FPRC. Les combats ont débuté vers 5h du matin et ont duré plus de trois heures. Ils « ont été d’une rare violence et ont fait beaucoup de victimes parmi les civils », assure la Croix-Rouge centrafricaine. Un bilan provisoire fait état d’au moins 13 personnes tuées, selon la Minusca. D’autres sources parlent de 20 morts, dont sept combattants, alors que les blessés se comptent par dizaines. Le commissariat de police, la gendarmerie, une partie du marché de Ndélé et de nombreuses maisons ont été incendiés. Enfin, le nombre de déplacés a doublé, passant de 1 500 à 3 000 personnes, toujours selon la Minusca. Les déplacés ont trouvé refuge près de la base militaire de la Mission des Nations unies de Ndélé, où les Casques bleus assurent leur protection. RFI
Au moins 10 personnes ont été tuées par des hommes armés dans un village malien proche du Burkina Faso, Kourkanda, selon des sources sanitaires locales. « Vers le crépuscule, ils sont venus en petits groupes sur des motos, tous armés. Ils ont commencé à faire des tours à moto autour des petits villages. Ce n’est que vers 20 heures, le 9 mars, qu’ils ont commencé à attaquer les villages », a dit à la presse un conseiller du chef du village de Kourkanda, Youssouf Togo. Ils se sont ensuite regroupés et « ont attaqué et incendié notre village », a-t-il ajouté. Kourkanda est situé dans la même région que le village martyr d’Ogossagou, où 31 civils peuls ont été tués le 14 février, un an après le massacre de 160 membres de cette même communauté, en mars 2019. Sahel Intelligence
L’Imam Mahmoud Dicko continue de titiller le régime en place. Dans sa croisade contre la mauvaise gouvernance et l’ensemble des maux qui minent le Mali, le très influent leader religieux, sans pour autant se démarquer de sa posture d’imam, n’en finit plus d’interférer dans le débat politique. Au point que ses réelles intentions restent aujourd’hui sujettes à beaucoup d’interprétations. Si ses ambitions politiques ne souffrent d’aucun doute pour certains, l’Imam de Badalabougou serait dans un rôle citoyen pour d’autres. Quoi qu’il en soit, les actes de ce guide religieux sont scrutés de près et sa démarche ne laisse presque personne indifférent. Mardi 3 mars. Devant le tribunal de grande instance de la Commune V du District de Bamako, une foule acquise à l’Imam Mahmoud Dicko manifeste son mécontentement. Alors que le leader religieux doit répondre à une convocation de la justice, qui lui a été adressée par le Procureur de la République, l’invitant à se présenter à son cabinet pour être entendu sur des propos qu’il avait tenus trois jours plutôt, ses partisans s’y opposent. Journal du Mali
Compte rendu hebdomadaire de l’état-major français, le 5 mars : 10 terroristes « neutralisés » au Niger. Bulletin du 27 février : 24 combattants, liquidés au Mali. Semaine du 20 février : 50 tués près de Mopti, et d’autres non comptabilisés dans le Gourma malien. Compte rendu du 13 février : 40 djihadistes éliminés. Presque autant, 38, dans le bulletin du 23 janvier. Le bilan était même de 70 terroristes « neutralisés », aux confins du Mali et du Niger, dans le compte rendu du 9 janvier, couvrant les opérations au tournant de la nouvelle année. Depuis fin 2019, l’armée française élimine une centaine de combattants par mois parmi ceux qu’elle nomme « les groupes armés terroristes », aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso. A cet égard, le dialogue ouvert officiellement le 10 février par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avec les deux principaux chefs djihadistes liés à Al-Qaida de la région « ne change rien », ont indiqué au Monde trois responsables militaires français. Iyad Ag-Ghali, l’ex-rebelle touareg chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), et Amadou Koufa, chef de la katiba Macina, « restent des cibles », indique un de ces interlocuteurs. Le Monde
L’Afrique compte une centaine de cas de coronavirus répartis dans plusieurs pays, mais bien loin des bilans de la Chine, l’Italie ou encore la France. Pour faire un point sur la situation sur ce continent, jugé vulnérable par l’OMS, France 24 a interrogé Mathias Altmann, épidémiologiste et l’un des coauteurs de l’étude sur la perméabilité des pays africains au Covid-19. Pendant plusieurs semaines, l’Afrique avait été épargnée avant l’apparition inéluctable du nouveau coronavirus sur le continent, en février, en Égypte. Apparue fin décembre à Wuhan, en Chine, l’épidémie s’est rapidement répandue à travers le monde et touché plusieurs pays du continent, qui comptait mercredi 11 mars une centaine de cas pour deux décès, selon un dernier bilan publié par l’AFP. Le gouvernement ivoirien a ainsi enregistré, mercredi, un premier cas de Covid-19 dans le pays, au lendemain du premier cas diagnostiqué en République démocratique du Congo à Kinshasa, troisième plus grande ville d’Afrique. Le même jour, deux premiers cas ont été détectés au Burkina Faso, alors que le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique avec 200 millions d’habitants, n’enregistre pour l’heure que deux cas confirmés de coronavirus. France24
Le ministère ivoirien de la Santé a annoncé qu’un malade porteur du coronavirus a été identifié mardi. Le patient – un Ivoirien qui avait séjourné en Italie – est actuellement pris en charge au CHU de Treichville. Le patient, un Ivoirien de 45 ans qui avait séjourné en Italie, présentait plusieurs des symptômes faisant suspecter une potentielle contamination par les coronavirus : fièvre, toux, et rhume. Il a été pris en charge mardi par le district sanitaire d’Adjamé-Plateau-Attécoubé. Les analyses réalisées ont « permis de confirmer le diagnostic de la maladie à coronavirus (COVID-19) », a fait savoir Aka Aouélé, le ministre ivoirien de la Santé et de l’Hygiène publique, dans un communiqué publié ce mercredi. « Le malade a été rapidement pris en charge au CHU de Treichville, au service de maladies infectieuses et tropicales », précise le ministre, qui ajoute que « son état clinique est stable et rassurant ». Jeune Afrique
La ville d’Oyo, fief du président congolais Denis Sassou-Nguesso, accueille ce jeudi un sommet de haut niveau sur la Libye. Il s’agit de la première réunion du groupe de contact sur la Libye, dont la création avait été confiée au président congolais lors du dernier sommet de l’Union africaine. L’objectif de cette réunion est de jeter les bases du futur forum de réconciliation inter-libyen que l’UA souhaite organiser sur le continent africain. Dix jours après la démission de l’envoyé spécial de l’ONU en Libye Ghassan Salamé, l’UA est en effet plus déterminée que jamais à jouer un rôle plus important dans le retour à la paix en Libye. Quatre pays sont invités : l’Afrique du Sud de Cyril Ramaphosa, l’Égypte de Abdel Fattah al-Sissi, l’Algérie d’Abdelmadjid Tebboune, qui ambitionne d’accueillir le futur dialogue et devrait être représenté par son Premier ministre, et enfin le Tchad d’Idriss Deby. Quatre pays qui auront donc la lourde tâche, aux côtés du Congolais Denis Sassou-Nguesso, de réfléchir à une feuille de route censée aboutir à la tenue d’un forum de réconciliation inter-libyen sur le continent africain. L’ONU et la Commission de l’Union africaine seront également représentées. RFI
Le FBI américain va aider dans l’enquête sur l’attentat manqué contre le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok en début de semaine. Le convoi du PM a été visé lundi matin par une explosion et des tirs d’armes automatiques dans Khartoum. Abdallah Hamdok s’en est sorti indemne. Et l’attentat n’a pas été revendiqué. Mercredi le porte-parole du gouvernement soudanais a confirmé qu’une équipe du FBI était arrivée le matin même pour se joindre aux enquêteurs soudanais. Peu de détails ont filtré de l’enquête. Le gouvernement a simplement confirmé que plusieurs suspects avaient été arrêtés, dont des étrangers, et que l’explosion avait été provoquée par un « engin de fabrication artisanale placé au bord de la route ». Selon le ministre soudanais de l’Information, l’équipe du FBI est composée de trois personnes. Le recours à ces enquêteurs s’explique par « l’expertise et les techniques dont ils disposent dans ce genre d’affaires ». La tentative d’assassinat n’a pas été revendiquée, mais dès le lendemain, plusieurs mesures annoncées par le gouvernement suggèrent que les soupçons se dirigeaient vers des sympathisants de l’ancien régime d’Omar el Béchir. RFI
Une commission parlementaire discutait mercredi de la levée de l’immunité parlementaire de l’opposant togolais Agbéyomé Kodjo, arrivé deuxième à la présidentielle du 22 février, sur demande du procureur général qui souhaite le poursuivre pour « atteinte à la sécurité de l’Etat ». Agbéyomé Kodjo, candidat malheureux face à Faure Gnassingbé, réélu pour un 4e mandat, devait être auditionné mercredi par la Commission, mais il n’a pas pu se rendre au rendez-vous, son domicile étant encerclé par les forces de l’ordre, a-t-il fait savoir à la presse. Il y est représenté par un membre de son parti. Dans un courrier adressé à la présidente de l’Assemblée nationale, le procureur Essolissam Poyodi accuse le député de l’opposition de s’être « auto-proclamé président de la République (…) préalablement à la proclamation des résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ». … « Ils ont volé notre victoire et ils prennent des mesures de couardise pour effrayer les Togolais », a déclaré l’ancien archevêque de Lomé, Mgr Kpodzro, principal soutien de l’opposant. AFP
C’était la corvée qu’elle redoutait le plus. Chaque fois que sa mère lui ordonnait de chercher de l’eau pour arroser les récoltes familiales, là-haut dans les montagnes du sud de l’Angola, Tehandjila Quessale se raidissait imperceptiblement. Quitter l’école. Trois heures de marche. Se glisser dans la file d’attente au point d’eau. Et puis attendre pour remplir son seau, souvent jusqu’à la nuit. Une épreuve. Et pour Tehandjila, 16 ans, le plus dur restait encore à faire. Regagner son hameau des alentours de Lubango, la capitale de la province de Huila. « J’avais peur des attaques de garçons », se souvient l’adolescente. Au moins deux filles qu’elle connaît ont été violées au retour du puits. Comme si la sécheresse qui fissure la terre et la faim qui serre les estomacs ne suffisaient pas, les femmes de la province de Huila vivent aussi dans la peur de l’agression. Ces dernières semaines, les pluies torrentielles qui ont lessivé la campagne des alentours lui ont apporté un peu de répit. Tehandjila peut désormais trouver de l’eau à une source toute proche de la petite maison de pierres qu’elle partage avec sa mère et ses six frères et sœurs. Mais la pluie a aussi détruit la récolte de la famille et fait ressurgir le spectre de la famine. Elle menace aujourd’hui 45 millions de personnes dans toute l’Afrique australe, selon les dernières évaluations de l’ONU. Le Monde avec AFP
Près de 200 femmes de Lubumbashi se sont réunies mercredi 11 mars pour discuter de l’insécurité dans la ville. D’après les chiffres officiels, en moyenne chaque mois depuis le début de l’année, 150 femmes et filles ont subi un viol pendant un cambriolage. La rencontre, organisée par le Front commun pour le Congo local, avait pour intitulée : « Stop à l’insécurité dans le Haut-Katanga ». Si l’insécurité préoccupe toutes les femmes de la province, c’est surtout ces chiffres sur les cas de viol qui choquent. « Pour l’année 2020, de janvier à février, la statistique est de 315 victimes des violences et viol », informe Kabera Mugijinma, représentant du ministère des Droits de la femme et de l’enfance à Lubumbashi. Ces victimes ont pour la plupart subi un viol lors de cambriolages. Pour Francine Muyumba, sénatrice et membre du Front commun pour le Congo, il faudrait que les femmes aient moins peur de dénoncer leurs agresseurs. « Ce sont ces femmes qui ont ces bandits dans leurs maisons, et ces bandits, après avoir volé, tué, violé des petites filles, rentrent dans ces maisons et les femmes ne les dénoncent pas ». RFI
Des kits de test rapide qui, selon les scientifiques, permettront de diagnostiquer le coronavirus en 10 minutes sont en cours de développement dans un laboratoire de Dakar. Ces kits de dépistage rapide du coronavirus devraient être disponibles à partir du mois de juin. Le projet de l’installation DiaTropix, construite sur mesure, est une collaboration entre la société de biotechnologie britannique Mologic et le célèbre Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal. Près de deux millions de kits devraient être produits chaque année et seront distribués directement sur le continent, selon le site web de l’industrie DevEx. Mercredi, l’épidémie de coronavirus a été déclarée « pandémie » par l’Organisation mondiale de la santé. Depuis l’apparition du nouveau coronavirus en décembre, 124.101 cas d’infection ont été recensés dans 113 pays et territoires, causant la mort de 4.566 personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mercredi à 17H00 GMT. BBC