Trois humanitaires enlevés dans le nord du Cameroun
Trois humanitaires de l’ONG Première Urgence Internationale (PUI) ont été enlevés mercredi à Yémé, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, a-t-on appris jeudi auprès de l’organisation…Les trois employés kidnappés sont de nationalité camerounaise et basés à Maroua, dans l’une des trois antennes de l’ONG dans le pays…Les équipes de l’organisation effectuent régulièrement des déplacements sans escorte de sécurité, conformément « aux valeurs du mouvement humanitaire dans son ensemble, notamment de neutralité et d’indépendance », a-t-elle ajouté. L’organisation est implantée depuis 2008 au Cameroun et a pour mission de répondre aux besoins sanitaires, alimentaires et éducatifs des populations affectées par les attaques armées…En février 2022, cinq employés de l’ONG Médecins sans frontières avaient été enlevés avant d’être libérés un mois plus tard au Nigeria voisin. AFP
Centrafrique : 17 Morts dont des Militaires lors d’une confrontation entre les FACA et la CPC
Un affrontement meurtrier s’est déroulé lundi dans le nord de la République centrafricaine (RCA) entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et des individus armés affiliés à la coalition des patriotes pour le changement (CPC), faisant au moins 17 victimes, dont quatre militaires, un civil et douze assaillants. La confrontation violente a eu lieu à Kabo, une ville située dans la préfecture de l’Ouham-Fafa. Les hommes armés, assimilés aux rebelles de la CPC, ont pris pour cible la base des militaires centrafricains ainsi que leurs alliés présents dans la localité. Selon des sources locales, l’attaque a provoqué la mort de 17 personnes et a laissé une dizaine de civils blessés, selon les déclarations de Chantal Merveille Tomane, députée de Kabo, relayées par les médias. Actuellement, la situation semble s’être apaisée, avec les forces gouvernementales qui ont repris le contrôle de la ville en lançant des opérations de ratissage. La députée a souligné que la stabilité a été rétablie, mais le bilan des pertes humaines et des blessés met en lumière la violence de l’affrontement qui a secoué Kabo. Les Forces armées centrafricaines continuent de faire face à des défis complexes dans leur mission de maintien de l’ordre et de sécurité dans le contexte tendu de la RCA. Sahel Intelligence
Le Burundi accuse le Rwanda de soutenir des rebelles et ferme sa frontière avec son voisin
Après avoir accusé le Rwanda de soutenir un groupe rebelle qui a mené des attaques sur son sol, le Burundi a annoncé jeudi la fermeture de la frontière avec son voisin. Selon le Burundi, le groupe RED-Tabara (Résistance pour un État de Droit au Burundi) a lancé une attaque le 22 décembre 2023 près de la frontière avec la République démocratique du Congo tuant 20 personnes, dont des femmes et des enfants. Le président burundais Évariste Ndayishimiye avait accusé le 30 décembre le Rwanda de soutenir les rebelles, des accusations démenties par Kigali. RED-Tabara, principal groupe armé combattant le régime dirigé par Évariste Ndayishimiye a une base dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la RDC, et est aujourd’hui le plus actif des groupes rebelles du Burundi, avec une force estimée entre 500 et 800 combattants…Les relations entre le Burundi et le Rwanda ont souvent été tumultueuses. Une légère amélioration a été notée après l’arrivée au pouvoir d’Évariste Ndayishimiye en 2020, mais depuis, les liens se sont à nouveau distendus quand le Burundi a envoyé des troupes pour aider à lutter contre les rebelles du M23, soutenus par Kigali, dans l’est de la RDC. Le Burundi avait déjà fermé sa frontière avec son voisin rwandais en 2015, les deux pays s’accusant mutuellement de soutenir des mouvements rebelles. La frontière avait été rouverte en 2022. Le groupe RED-Tabara est accusé de mener des opérations meurtrières au Burundi depuis 2015, mais n’était plus actif depuis septembre 2021, quand une série d’attaques, notamment contre l’aéroport de la capitale Bujumbura, avaient été perpétrées. TV5 avec AFP
Quinze personnes condamnées en RDC pour « financement du terrorisme »
Quinze personnes accusées de « financement du terrorisme » ont été condamnées à des peines allant de cinq à dix ans de prison par un tribunal militaire à Kinshasa, après un coup de filet mené en mai dernier dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris jeudi auprès de leur défense. Le 1er mai, une vingtaine de personnes avaient été arrêtées à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, lors d’une opération contre des acteurs ou complices présumés du commerce illégal d’or, dans une région en proie aux violences de groupes armés. Des militaires avaient alors fait une descente dans plusieurs comptoirs d’achat de la ville, saisissant or, dollars, coffres forts et ordinateurs. Les personnes arrêtées avaient été transférées à Kinshasa, à plus de 2.000 km à l’ouest. « Après la libération de deux d’entre elles, dont une femme indienne, 24 prévenus au total, dont cinq en fuite, ont été jugés par le tribunal militaire de Kinshasa-Gombe », a déclaré à l’AFP Me Pascal Amani, porte-parole du collectif des avocats de la défense. « Les audiences de ce procès, ouvert le 25 juillet, se sont tenues à la prison militaire de Ndolo où étaient détenus 18 des prévenus », a-t-il expliqué. Un 19e prévenu a comparu libre, a ajouté l’avocat. Tous étaient poursuivis pour « financement du terrorisme ». Au procès, a relaté Me Amani, le procureur militaire a estimé qu’il n’était pas normal que ces personnes détiennent « des masses d’argent non tracé » issu de la vente d’or et de « pierres précieuses » en dehors des circuits officiels. La défense a « réfuté ces accusations, nos clients ne travaillaient pas pour financer le terrorisme », a déclaré Me Amani. Mercredi, le tribunal a rendu son jugement: « neuf personnes ont été acquittées, les cinq en fuite condamnées à 10 ans de prison », tandis que les dix autres prévenus ont été condamnés à des peines allant « de 5 à 8 ans de prison », a déclaré Me Amani, qui a l’intention d’aller en appel. AFP
La Chine soutient « l’intégrité territoriale » somalienne
La Chine a appelé jeudi au respect de « l’intégrité territoriale » de la Somalie, après un regain de tensions suscité par un accord maritime signé entre l’Ethiopie et la région séparatiste du Somaliland. Avec ce « protocole d’accord » signé le 1er janvier, la région du Somaliland – ancienne protectorat britannique qui a proclamé son indépendance de la Somalie en 1991, mais n’est pas reconnue par la communauté internationale – entend octroyer à l’Ethiopie l’accès à 20 kilomètres de ses côtes pour une durée de 50 ans, via un accord de « leasing » (location)…Le gouvernement somalien, qui n’a que peu d’autorité sur le Somaliland, a promis de s’opposer par tous les moyens légaux à ce qu’il considère comme une « agression » et une « violation flagrante de sa souveraineté ». « Le Somaliland fait partie de la Somalie. La Chine soutient le gouvernement fédéral de Somalie dans la sauvegarde de l’unité nationale, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale », selon un message publié sur X de l’ambassade de Chine en Somalie, citant Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. La Chine a également espéré que les tensions seront gérées par les pays de la région à travers « le dialogue diplomatique ». AFP
Afrique: le ministre chinois des Affaires étrangères entame sa traditionnelle tournée de Nouvel an
C’est la tradition depuis 34 ans, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, commencera la nouvelle année par une tournée en Afrique, à partir de demain samedi et jusqu’au 18 janvier. Quatre pays sont au menu : l’Egypte, la Tunisie, le Togo et la Côte d’Ivoire, avant de se rendre au Brésil et en Jamaïque. Une tournée africaine alors que la Chine a décidé de renforcer ses relations avec les pays du Sud…Wang Yi ne déroge pas ici à une tradition instituée en 1991 : le premier déplacement de l’année du ministre chinois des Affaires étrangères commence invariablement par l’Afrique, avec en ligne de mire la préparation du Forum de coopération économique sino-africaine (FOCAC)….Aucun détail n’a été donné sur l’agenda du chef de la diplomatie chinoise. La deuxième économie du monde, qui se considère toujours comme un pays en développement, a renforcé ses liens avec ce qui est qualifié ici de « Sud global ». RFI
En 2024, l’Afrique, épicentre des crises humanitaires mondiales
Près de 130 millions de personnes sont considérées en situation d’urgence humanitaire sur 300 millions au niveau mondial. Les crises les plus massives s’y concentrent dans trois pays : Ethiopie, Soudan et République démocratique du Congo (RDC), où la population en situation de précarité du fait des guerres et des catastrophes naturelles varient entre 20 millions et 26 millions selon les Etats. L’origine de ces crises renvoie le plus souvent à un cocktail de causes. Les conflits, à l’image de celui qui a éclaté au Soudan en avril 2023 entre les Forces armées soudanaises, dirigées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », restent le moteur le plus immédiat, jetant sur les routes des millions de civils fuyant les combats. L’ONG américaine International Rescue Committee (IRC) note cependant dans son analyse des pays à surveiller en 2024 que les conflits armés et la vulnérabilité au changement climatique sont des facteurs de plus en plus convergents dans l’apparition des crises…Sur les 20 pays où l’ONG redoute une dégradation de la situation humanitaire en 2024, quatorze sont dans cette situation, parmi eux onze sont africains : Mali, Niger, Burkina Faso, Mozambique, Nigeria, République centrafricaine, RDC, Soudan, Soudan du Sud, Ethiopie, Somalie. Le Monde
Washington dément son implication dans une société militaire en discussion avec la Centrafrique
Les Etats-Unis ont nié, jeudi 11 janvier, être impliqués dans les activités de la société militaire américaine Bancroft en République centrafricaine (RCA), au moment où Bangui, liée depuis 2018 au groupe de mercenaires russe Wagner, tente de diversifier ses partenariats stratégiques. Répondant à une question de l’AFP, le service de communication de Bancroft avait reconnu fin décembre 2023 des contacts avec le régime du président Faustin Archange Touadéra, mais le groupe s’était dissocié des autorités américaines. Selon les informations du Monde, Washington avait proposé à Bangui fin 2022 un accord de sécurité en échange d’une prise de distance avec Wagner. Ni Washington, ni Bangui n’ont confirmé. Washington n’a pas donné de « feu vert » à Bancroft, a déclaré, jeudi, le porte-parole du département d’Etat américain, Vedant Patel…Après le départ en 2016 d’un important contingent français venu aider le pays trois ans plus tôt à faire cesser les violences intercommunautaires, des centaines de mercenaires du groupe Wagner sont arrivées en 2018 en Centrafrique, officiellement pour entraîner l’armée, selon Moscou…Les entreprises de sécurité privée américaine disposent souvent de liens avec l’Etat américain. Le département d’Etat est ainsi l’un des principaux soutiens financiers de Bancroft et le groupe est composé en partie d’anciens soldats américains. Leurs relations sont cependant non officielles et les entreprises ne travaillent pas sous l’égide de l’Etat américain. Siégeant à Washington, Bancroft a été créée pour l’élimination de mines antipersonnelles avant d’élargir ses activités à la sécurité privée, formant notamment de longue date des troupes en Somalie. Le Monde avec AFP
Le président sénégalais Macky Sall en visite d’État en Mauritanie
Le président sénégalais est arrivé jeudi 11 janvier à Nouakchott après avoir répondu à l’invitation de son homologue mauritanien et repart ce vendredi. Une rencontre attendue à quelque mois des prochaines élections présidentielles dans leurs pays respectifs. L’occasion aussi d’échanger autour de projets communs. Parmi les principaux sujets abordés, selon les observateurs nationaux contactés, le démarrage imminent du plus grand projet d’extraction offshore de gaz de la région ouest africaine, dit GTA. Un gisement partagé entre les deux pays. Si la réalisation du projet a pris du retard, selon la dernière déclaration du gouvernement mauritanien ce mercredi, la production de gaz devrait débuter avant la fin du premier trimestre 2024. Parmi les autres sujets à l’ordre du jour : la signature récente du nouveau protocole d’accord de pêche entre les deux pays qui prévoit l’accès de pêcheurs sénégalais dans les eaux mauritaniennes. Ou encore les enjeux sécuritaires dans la région. Le président sénégalais a ensuite poursuivi sa visite à la rencontre de sa communauté venue en nombre l’accueillir dans l’ancien palais des congrès de la capitale mauritanienne. RFI
Le Cap-Vert, 3e pays d’Afrique à éradiquer le paludisme
Le Cap-Vert, archipel dans l’Atlantique, est devenu le troisième pays d’Afrique où le paludisme est officiellement considéré comme éradiqué alors que la maladie continue à tuer des centaines de milliers de personnes sur le continent chaque année, a indiqué l’Organisation mondiale de la Santé. Le Cap-Vert, Etat insulaire d’environ 500.000 habitants, est, après l’Île Maurice en 1973 et l’Algérie en 2019, le troisième pays africain auquel l’OMS reconnaît d’avoir entièrement éliminé le paludisme. L’OMS parle dans un communiqué de « succès significatif en matière de santé globale ». Plus de 40 Etats ont obtenu la même certification, décernée quand un pays fournit la preuve que la chaîne de transmission domestique par les moustiques est interrompue à l’échelle nationale pendant au moins trois années consécutives…Depuis le dernier pic à la fin des années 1980, le paludisme ne subsistait plus que dans deux îles, Santiago et Boa Vista, dit l’OMS. L’élimination du paludisme est devenu un objectif de santé nationale au Cap-Vert en 2007 et a donné lieu à un plan stratégique entre 2009 et 2013, dit-elle. L’OMS invoque des diagnostics plus généralisés, des traitements plus précoces et la gratuité des soins dispensés aux étrangers. Le Cap-Vert a maintenu la vigilance malgré la pandémie de Covid-19, salue-t-elle. AFP
Au Tchad, la connexion internet reste perturbée
Depuis l’éclatement de la guerre au Soudan, la fibre optique venant de ce pays voisin est coupée. Le Tchad est depuis lors ravitaillé en internet par l’unique fibre optique venant du Cameroun. C’est pourquoi, à chaque fois que la ligne internet du Cameroun vers le Tchad est perturbée ou coupée, les compagnies de téléphonie mobile Airtel et Moow Africa, les deux plus grands fournisseurs d’accès à internet au Tchad, sont également déconnectés ou ont du mal à satisfaire leurs clients. Convoqués ce jeudi matin par le ministre de la Télécommunication au sujet de cette nouvelle coupure, les directeurs des deux compagnies de téléphonies, ont affirmé être eux aussi, victimes de cette coupure, en tant que prestataires…Pour certains experts, cette dépendance technique en termes d’accès à internet affaiblit le Tchad. D’autres redoutent même qu’en cas de tensions politiques entre les deux pays, les autorités du Cameroun pourraient par exemple décider de couper Internet au Tchad et ainsi déconnecter le pays du reste du monde. DW
Elections en Afrique du Sud: alliance entre Zuma et un paria de l’ANC
L’ex-président sud-africain Jacob Zuma, qui a porté un coup dur à l’ANC en annonçant le mois dernier qu’il ferait campagne pour un autre mouvement récemment créé, va sceller une alliance avec un ancien haut responsable du parti historique au pouvoir, limogé pour corruption. Le « potentiel Front uni Magashule-Zuma » visera, en vue des élections générales prévues entre mai et août, à « s’éloigner de la politique traditionnelle », a déclaré vendredi dans un communiqué le Congrès africain pour la transformation (ACT), fondé par l’ancien secrétaire général de l’ANC, Ace Magashule, promettant « une nouvelle ère de collaboration et de changement ». M. Magashule, 63 ans, a été exclu du Congrès national africain en juin 2023. Écarté après des accusations de corruption, il avait annoncé en août la création de son propre parti…Jacob Zuma, 81 ans, encore poursuivi dans plusieurs affaires de corruption, n’a pas quitté l’ANC dont il a longtemps été un pilier. Mais il a déclaré peiner « à le reconnaître aujourd’hui sous sa direction actuelle » et appelé à voter pour un petit parti radical baptisé Umkhonto We Sizwe (MK). Selon les observateurs et plusieurs sondages, l’ANC pourrait perdre sa majorité parlementaire pour la première fois de son histoire et être contraint à former un gouvernement de coalition. AFP