L’armée éthiopienne a tué au moins 83 civils et déplacé des milliers de personnes en bombardant des zones densément peuplées dans les premières semaines du conflit pour déloger les autorités dissidentes de la région du Tigré, a assuré jeudi Human Rights Watch (HRW). Les attaques à l’artillerie lourde des troupes fédérales « ont touché des maisons, des hôpitaux, des écoles et des marchés », selon un rapport de l’ONG qui se concentre sur la situation de trois villes: la capitale régionale Mekele, Shire et Humera. « Au début de la guerre, les forces fédérales éthiopiennes ont effectué des tirs d’artillerie à l’aveugle dans les zones urbaines du Tigré, apparemment voués à faire des victimes et causer des destructions parmi les civils », affirme Laetitia Bader, directrice de HRW pour la région de la Corne de l’Afrique. L’Ethiopie « devrait rapidement autoriser la présence d’observateurs des Nations unies au Tigré pour documenter le comportement des acteurs de ce conflit qui a dévasté la vie de millions de personnes », ajoute-t-elle. VOA/AFP
Les décès dus au Covid-19 ont augmenté de 40 % en un mois sur le continent africain, s’alarme jeudi l’Organisation mondiale de la santé, qui estime que l’Afrique devrait atteindre « 100 000 décès dans les prochains jours ». « Plus de 22 300 décès ont été signalés en Afrique au cours des 28 derniers jours, contre près de 16 000 décès au cours des 28 jours précédents », a souligné le bureau Afrique de l’OMS, dont le siège est à Brazzaville (Congo). Cette situation survient alors que le continent « se bat contre de nouvelles variantes plus contagieuses et se prépare pour sa plus grande campagne de vaccination jamais organisée », écrit l’agence onusienne à l’issue d’une conférence de presse virtuelle. Les premiers cas de coronavirus en Afrique ont été diagnostiqués le 14 février 2020. Depuis, plus de 3 700 000 cas ont été enregistrés, avec plus de 3 200 000 guérisons associées et 96 000 décès signalés, selon les derniers chiffres publiés jeudi par le bureau Afrique de l’OMS. France24 avec AFP
Le drapeau national du Mali flotte sur le gouvernorat de la ville de Kidal pour la première fois depuis neuf ans. Un symbole fort. La photo du président de transition, Bah N’Daw, y trône également désormais. Incontestablement, les ex-rebelles, qui sont quand même toujours maîtres de la ville, ont fait un geste. Il y en aura d’autres si tout le monde joue sa partition, affirment-ils. « C’est un sentiment de fierté, d’humilité, de patriotisme que de voir les couleurs nationales hissées et flotter à Kidal », a estimé le nouveau gouverneur de Kidal, le colonel Fodé Malick Sissoko. Au cours de la rencontre, les partenaires n’ont pas tari d’éloges sur les autorités maliennes de transition. « Il y a, avec elles, un esprit nouveau », a déclaré le représentant de la Minusma au Mali. Pour Mahamat Saleh Annadif, si le drapeau national flotte de nouveau à Kidal, le mérite en revient surtout aux nouvelles autorités maliennes de transition qui ont donné des véritables gages de confiance aux ex-combattants. RFI
Le gouvernement de transition malien est sur tous les fronts. Cinq mois après sa nomination, le Premier ministre malien Moctar Ouane a rencontré mercredi 10 février, au Centre international de conférences de Bamako, l’ensemble de la classe politique malienne pour échanger principalement sur les réformes politiques et institutionnelles attendues de la transition politique en cours dans le pays. « Ma conviction est que la classe politique a un rôle de premier plan à jouer dans la promotion de notre jeune démocratie et une place centrale dans les réformes politiques et institutionnelles que nous attendons tous avec impatience », a reconnu le chef du gouvernement malien. Il faut souligner que cette rencontre intervient dans un contexte de défiance entre une partie de la classe politique et les autorités de la transition. L’emprise qu’exercent les militaires sur la transition ainsi que l’ampleur de la tâche consistant à organiser de front des élections, réformer la Constitution tout en faisant face à la propagation djihadiste ainsi qu’aux multiples maux du pays qui suscitent encore des interrogations sur la réalisation de cette promesse dans les temps. Le Point
La Coalition pour le Sahel a été créée à l’issue du sommet de Pau du 13 janvier 2020. Nouveau cadre politique, stratégique et opérationnel dans la coopération entre la France, les pays du G5 Sahel et d’autres partenaires, elle a quatre piliers : la lutte contre le terrorisme, le renforcement des capacités militaires des États de la région, l’appui au retour de l’État et des administrations sur le territoire et l’aide au développement. Une année après, quelle est la situation ? Journal du Mali
Quelque 4 000 éleveurs peuls ont fui cette semaine le sud du Nigeria vers le nord après la multiplication d’attaques contre leur communauté, ont annoncé, jeudi 11 février, les autorités locales. Ces dernières semaines, plusieurs campements d’éleveurs peuls ont été attaqués dans les régions du sud-ouest, dominées par l’ethnie yoruba, et du sud-est, majoritairement igbo. Les éleveurs sont accusés d’être responsables de la montée des enlèvements et d’attaques meurtrières. Ces dernières années, la baisse des précipitations et les sécheresses dans le nord ont progressivement poussé les éleveurs peuls à s’aventurer plus au sud. Et à s’y installer, souvent de manière durable. Avec la croissance démographique vertigineuse qui a accompagné le XXe siècle au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, la terre est devenue l’objet d’une compétition féroce. Peu à peu, les conflits à propos du saccage des récoltes, de la pollution de l’eau ou du vol de bétail se sont généralisés. Le Monde avec AFP
L’ouverture d’un axe routier essentiel par les rebelles de la CPC donne de l’espoir à la population de Bangui en attente d’aide humanitaire. La population de Bangui espère que l’ouverture annoncée de l’axe routier Boulaï-Bangui par la CPC viendra soulager la situation dans la capitale centrafricaine. Selon le lieutenant-colonel Abdelaziz Fall, l’approvisionnement est en cours : « La force de la Minusca a fourni des escortes de sécurité et a permis la sécurisation du premier convoi d’aide humanitaire sur le corridor Beloko-Bangui la semaine passée. Les casques bleus continuent à assurer la sécurité de la population civile et l’appui à la restauration de l’autorité de l’Etat.” Au Bureau d’affrètement routier centrafricain (BARC), l’activité est néanmoins au point mort. Sany Yalo, président du conseil d’administration du BARC, déplore les pertes économiques liées à la fermeture de cet axe routier important… DW
Une délégation des membres du Conseil de sécurité de l’ONU a échangé jeudi 11 février avec les représentantes de différentes structures féminines sur des progrès et défis à relever quant à la problématique de paix et sécurité au Nord-Kivu. Cette séjourne depuis le même jeudi à Goma au Nord-Kivu. Elle est conduite par le directeur politique des Affaires étrangères Belge. La délégation affirme que sa mission vise à faire l’analyse de la situation en RDC et de la coopération avec la MONUSCO. Au cours des échanges, les femmes ont présenté la situation au quotidien des femmes du Nord Kivu. Elles ont tenu à démontrer qu’elles ne sont pas seulement des victimes de l’insécurité mais qu’elles demeurent plus que jamais comme des actrices de changement. Elles attendent l’engagement sincère de la communauté internationale sur la question de la paix en province, a affirmé Me Nelly Lumbulumbu qui a parlé au nom des structures féminines. Radio Okapi
Calme absolu, mer cristalline, badauds déambulant sur la corniche… Il ne faut pas se fier à la quiétude qui règne à Monastir en ce début de mois de février. La ville côtière, réputée pour son opulence et son dynamisme du temps du président Habib Bourguiba qui en était originaire, a connu à la mi-janvier une violente poussée de fièvre. Alors que la Tunisie célébrait dans un confinement strict le dixième anniversaire de sa révolution, des jeunes des quartiers populaires sont sortis à la nuit tombée pour en découdre avec les forces de l’ordre. Ces heurts ont touché toute la Tunisie, de la capitale aux régions défavorisées de l’intérieur, révélant le ras-le-bol des plus défavorisés face à la crise économique et politique que traverse le pays. Le Monde
C’est une petite victoire pour Aminata Sogodogo. Sous le regard de sa fille, cette femme d’une cinquantaine d’années ferme enfin les yeux et esquisse un léger sourire. Atteinte de la lèpre depuis l’enfance, Mme Sogodogo a vu son corps se dégrader tout au long de sa vie : « Quand elle est arrivée ici, ses paupières étaient constamment ouvertes, elle ne pouvait plus marcher et ses doigts restaient pliés », se souvient Madeleine Ackah, la kinésithérapeute de l’unité médico-chirurgicale de Divo, dans le sud de la Côte d’Ivoire. Comme cette patiente, de nombreux malades de la lèpre sont dépistés trop tard et arrivent en très mauvaise santé dans les centres de prise en charge. « Les structures sanitaires et les zones de dépistage ne couvrent que 20 % du territoire », déplore Christian Johnson, conseiller médical au sein de la Fondation Raoul Follereau, qui finance l’unité de Divo avec la Fondation Anesvad. Le Monde
La France vient de créer à Abidjan un centre qui doit former en cinq ans plus de 10 000 enseignants de quinze pays d’Afrique subsaharienne francophone, où plus de la moitié des élèves débutent le secondaire sans savoir ni lire ni écrire. Les autorités ivoiriennes ont inauguré la semaine dernière ce Centre de développement professionnel (CDP), saluant « une véritable aubaine ». « Compte tenu de la très grande proximité de nos systèmes scolaires, il nous a semblé important de créer ce CDP », explique Jean-Christophe Deberre, ancien directeur de la Mission laïque française, à l’initiative de ce projet. Il s’agit selon lui d’une « brique de plus dans la coopération entre la France et les pays d’Afrique francophone ». Le CDP doit former le personnel de l’enseignement public français en Côte d’Ivoire et dans la sous-région, ainsi que ceux de l’enseignement privé. Le lycée international Jean-Mermoz à Abidjan, le plus grand établissement français du pays, abrite ses locaux. Le Monde avec AFP