Revue de presse du 12 décembre 2023

La junte nigérienne refuse de libérer l’ex-dirigeant Mohamed Bazoum et de faire lever les sanctions
Le chef militaire du Niger a refusé de libérer le président déchu du pays en échange de la levée des sanctions. La Cedeao – Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest – a fait cette offre dimanche après la 64e Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’organe régionale à Abuja, au Nigéria. Elle a demandé à plusieurs reprises la libération de Mohamed Bazoum depuis son assignation à résidence fin juillet. Ses proches affirment n’avoir aucune information à son sujet depuis qu’il a tenté, sans succès, de s’évader de sa détention le 19 octobre…Dimanche, l’alliance s’est une fois de plus jointe à ses partenaires locaux et internationaux pour appeler la junte à libérer M. Bazoum…Plus tard dans la journée, le chef militaire du Niger, le général Abdourahamane Tchiani, a déclaré à la chaîne de télévision publique RTN que M. Bazoum ne serait pas libéré…En réponse au discours du général, la Cedeao a déclaré lundi qu’elle maintiendrait ses sanctions contre le Niger. Cependant, elle a annoncé qu’elle créerait un comité chargé de travailler avec la junte nigérienne à l’établissement d’une feuille de route pour la transition et que, sur la base des résultats de ces négociations, les sanctions seraient progressivement allégées. BBC

Nigéria : Six blessés et 23 enlevés lors d’une attaque à Dei-Dei
Lors d’une attaque armée à Abuja, la capitale du Nigéria, six individus ont été blessés et 23 autres, dont plusieurs femmes, ont été enlevés. Des hommes armés non identifiés ont pris pour cible le quartier Dei-Dei d’Abuja lundi, ouvrant le feu sur les habitants et procédant à l’enlèvement des victimes, comme rapporté par la presse locale. Jusqu’à présent, la police n’a pas encore réagi à cet incident. Il est important de noter que, au Nigeria, l’enlèvement est passible de la peine de mort. Néanmoins, les enlèvements contre rançon demeurent fréquents dans le pays, avec des attaques visant souvent des villages, des écoles et des voyageurs dans le nord, les ravisseurs exigeant d’importantes sommes d’argent. Sahel Intelligence

 

Centrafrique: plusieurs morts et blessés après une attaque sur des bases de mercenaires russes
En Centrafrique, une attaque a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche 10 décembre contre des bases des mercenaires russes de Wagner à Kaga-Bandoro dans le centre-ouest du pays. Au moins trois morts et cinq blessés, c’est le bilan communiqué par les autorités centrafricaines après cette attaque qui aurait mobilisé des drones. Au moins cinq drones sont impliqués dans cette attaque, selon le ministre de l’Administration du territoire centrafricain…Ce que l’on sait, c’est que dans la nuit de samedi à dimanche, vers 2h50 du matin, les habitants de Kaga-Bandoro, dans le centre-ouest du pays, ont entendu quatre détonations venant du camp des mercenaires russes situé au stade municipal, puis deux autres quelques minutes plus tard venant de leur autre camp…L’affaire rappelle le bombardement du camp russe de Bossangoa en novembre 2022. Les autorités avaient dénoncé une attaque qui aurait été menée par un aéronef venu du Tchad. Aucun rapport d’enquête officiel n’a été publié à ce jour. RFI

Les mercenaires de Wagner « torturent » des chauffeurs en RCA
La Ligue centrafricaine des droits de l’Homme dénonce quant à elle les violences des mercenaires du groupe Wagner et un traitement inhumain des chauffeurs centrafricains qui travaillent pour les Russes. C’est ce qu’explique son président, Joseph Bindoumi. Joseph Bindoumi : Nous avons été saisis par les parents des chauffeurs de citerne qui conduisaient le carburant de la société Wagner à Ndassima dans des conditions inhumaines, gardés dans des containers, et qui ont été suffisamment torturés…DW : Vous avez parlé aussi de la précarité du travail de ces employés qui n’ont pas de salaire. Joseph Bindoumi : La ligue centrafricaine des droits de l’Homme a poursuivi ses investigations lorsque nous avons été saisis pour nous rendre compte que ces chauffeurs qui transportent le carburant de la société Wagner de Bangui à Ndassima ne sont pas salariés en tant que tel. Ils font pratiquement un travail qui ressemble à l’esclavage : on vous prend pour conduire un véhicule citerne, vous n’avez pas le droit de vous arrêter, vous n’avez pas le droit de manger. DW

Sénégal: la justice examine à nouveau la radiation de l’opposant Ousmane Sonko des listes électorales
Le 17 novembre dernier, la plus haute instance juridictionnelle du pays avait rejeté la décision de réintégrer Ousmane Sonko sur les listes électorales et a renvoyé l’affaire devant le tribunal de Dakar. Mardi matin, c’est un retour à la case départ pour l’opposant numéro un du pays. Car la Cour de première instance va reprendre l’affaire de A à Z et rejuger le différend qui oppose Ousmane Sonko à l’État du Sénégal sur le fond : elle va décider s’il est juste ou non qu’Ousmane Sonko ait été radié des listes électorales suite à sa condamnation le 1er juin à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse…L’enjeu est de taille: car si Ousmane Sonko devait être radié du fichier électoral il serait inéligible pour la présidentielle de 2024. Or le temps presse : les prétendants à la présidentielle de 2024 ont jusqu’au 26 décembre pour déposer leur dossier devant la Cour constitutionnelle, chargée ensuite de vérifier et valider les candidatures. Dans tous les cas de, c’est une vraie course contre la montre pour le candidat Ousmane Sonko : s’il obtient gain de cause, il aura à peine 14 jours pour constituer son dossier et le déposer devant la Cour constitutionnelle. RFI

Tchad: l’opposant Succès Masra change de cap et appelle à dire «oui» à la nouvelle Constitution
Succès Masra était partisan du « ni oui, ni non » au référendum constitutionnel, mais le président des Transformateurs a finalement opté pour le « oui », après avoir pris le pouls de la population tchadienne, qui selon lui ne veut pas prolonger la transition. « Lorsque nous avons demandé à ces Tchadiennes et Tchadiens s’ils veulent que nous prolongeons encore la transition et resoumettre un nouveau projet, en laissant la possibilité d’avoir une deuxième prolongation de la transition, la réponse est quasi-unanime. C’est non. » La Constitution proposée n’est pas parfaite, reconnaît le président des Transformateurs. Mais elle est, juge-t-il, meilleure que les précédentes…Les Transformateurs, affirme Succès Masra, amenderont cette Constitution s’ils arrivent au pouvoir. Cela tout en répondant, promet-il, aux défis de développement au Tchad. RFI

Cameroun : Maurice Kamto réélu à la tête de l’un des principaux partis d’opposition
Maurice Kamto a été réélu dimanche 10 décembre à Yaoundé président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a indiqué le parti qui est l’un des principaux mouvements d’opposition au Cameroun, pays dirigé sans partage depuis quarante et un ans par Paul Biya. Maurice Kamto, 69 ans, n’affrontait aucune autre liste concurrente et l’emporte logiquement avec plus de 99 % des suffrages, un score qui le désigne comme candidat naturel pour l’élection présidentielle qui aura lieu en 2025…En 2019 et 2020, près de 700 cadres et militants du MRC avaient été arrêtés, pendant et après des « marches incontestablement pacifiques » mais « objets de violentes répressions », avaient accusé des experts mandatés par l’ONU en novembre 2022…Le président du parti lui-même avait été arrêté puis emprisonné, pendant neuf mois sans aucune forme de procès avant d’être libéré et placé en résidence surveillée à domicile deux mois supplémentaires. Le Monde

Elections 2023 : l’Union africaine annonce le déploiement de sa mission d’observation électorale en RDC
L’Union africaine (UA) a annoncé, ce mardi 12 décembre 2023, qu’elle va déployer une mission électorale en RDC…La mission d’observation électorale de l’Union africaine (MOEUA) va travailler en RDC du 13 au 26 décembre lors des élections générales du 20 décembre 2023. Les membres de cette mission ont pour objectifs entre autres de faire une évaluation impartiale et objective de la conduite des élections générales du 20 décembre en RDC, conformément aux normes régionales, continentales et internationales en matière d’élections démocratiques, annonce le communiqué de l’UA…Enfin, les membres de la MOEUA vont formuler des recommandations en vue d’améliorer les processus électoraux futures et réaffirmer la solidarité et le soutien de l’UA à l’égard du peuple congolais. La MOEUA s’entretiendra avec les parties prenantes au processus et observera les derniers jours de la campagne et les opérations du vote. Sur la base de ses conclusions, la mission publiera sa déclaration préliminaire après le jour du scrutin, fait savoir le communiqué de l’UA. Radio Okapi

La France : 5 tonnes de cocaïne interceptées par la Marine dans le Golfe de Guinée
La Marine française a annoncé avoir intercepté plus de cinq tonnes de cocaïne à bord d’une embarcation dans le Golfe de Guinée, selon un communiqué de la préfecture maritime de l’Atlantique publié, mardi. Selon le communiqué, la coopération judiciaire internationale a été rapidement mise en œuvre par le parquet de Brest, permettant la saisine du parquet anti-drogue de Madrid. Les autorités du Cap-Vert ont ensuite procédé à l’interpellation de quatre présumés narcotrafiquants. La nationalité de ces individus n’a pas été divulguée. La saisie de 5 132 kilos de cocaïne, estimée à une valeur marchande de plus de 330 millions d’euros en France, a eu lieu le 6 décembre à bord d’un semi-rigide de type go-fast mesurant environ quinze mètres. Les stupéfiants ont été transbordés sur le Patrouilleur de haute mer (PHM) de la Marine française en vue de leur destruction…Dans le cadre de l’opération « Corymbe », la Marine française maintient de manière quasi permanente un à deux navires, soutenus par un avion de patrouille maritime, dans le Golfe de Guinée. Sahel Intelligence

Journalistes africains, les nouveaux résistants
Au Sahel, au Maghreb, en Afrique centrale, au nom d’impératifs sécuritaires, l’heure est à l’autocensure imposée et au « traitement patriotique de l’information » – traitement défini non pas par les journalistes mais par les pouvoirs en place en fonction de priorités qui n’ont en général rien à voir avec le droit de leurs administrés à l’information. Un peu partout, les lois protectrices et les avancées législatives chèrement acquises des années 1990-2010, qui avaient contribué à structurer le secteur des médias et à protéger l’exercice du métier de journaliste, sont remises en cause. Voire, comme en RDC qui possède pourtant l’un des codes de la presse les moins restrictifs du continent, ignorées en pratique comme s’il ne s’agissait que de simples mesures à usage externe. Des résistants, donc. « Ni griots serviles, ni détracteurs stériles », comme disait Hervé Bourges, mais professionnels et surtout assez courageux pour résister aux pressions, aux menaces, à la prison, à la dangerosité d’enquêter dans les zones de conflit, à la raréfaction de sources souvent terrifiées, aux passages à tabac policiers lors des manifestations, aux perquisitions musclées, aux tentations du chantage et de la démagogie, et à la précarité financière pour continuer à pratiquer ce métier qu’ils aiment. Jeune Afrique