Après une campagne électorale marquée par des violences meurtrières, les 4,9 millions d’électeurs appelés à voter pour le premier tour de la présidentielle étaient peu nombreux à se rendre dans les urnes, ce dimanche. Ce dimanche 11 avril, à 17 heures, la plupart des bureaux de vote ont fermé à Cotonou. « Sur 436 électeurs inscrits, nous ne sommes que 51 à avoir voté », regrette Hortense, 19 ans, qui se dit « un peu déçue de son premier vote pour une présidentielle ». Cette situation observée dans un poste de vote du quartier Gbégamey est loin d’être un cas isolé. À Cotonou, comme dans la plupart des villes du pays, le constat est invariable : démarrage poussif du scrutin, manque de matériel, bureaux de vote déserts, agents électoraux désœuvrés… Pour Alphonse Codjo, spécialiste en management électoral, « les abstentionnistes sont d’abord les déçus de Patrice Talon qui trouvent qu’il s’agit d’une parodie électorale ». Il évoque aussi « tous ceux qui, par peur des violences, sont restés chez eux ». … La plateforme électorale des organisations de la société civile, qui a déployé 1 470 observateurs sur le terrain, n’a pas avancé de chiffre de participation, mais l’a jugée « faible ». Dimanche soir, elle a cependant fait état « de tentatives de pression, d’intimidation, de menaces, de troubles à l’ordre public, de corruption ou de harcèlement des électeurs » dans tous les départements. Jeune Afrique
Des rues désertes, des marchés et boutiques fermés : c’est l’image de la ville de N’Djamena ce dimanche. Après des retards observés à l’ouverture de nombreux bureaux de vote ce matin, tout est rentré dans l’ordre vers dix heures. Mais durant la journée, il n’y a pas eu de longues files d’attente dans les bureaux de vote comme lors de la présidentielle d’avril 2016. Un observateur de l’Union africaine qui a déjà supervisé la présidentielle en 2016 a exprimé hors micro son étonnement face au manque d’engouement des électeurs pour cette élection. Jean-Pierre est un jeune diplômé sans emploi qui n’a pas voté. Assis tranquillement devant sa porte au quartier Moursal dans la commune du 6e arrondissement, il justifie son refus d’aller voter en ces termes : « La raison pour laquelle je n’ai pas voté, c’est par ce que c’est un simulacre d’élection. Déby restera toujours au pouvoir. Pourtant, on l’a vu dans sa gestion depuis 30 ans. Il a dilapidé les ressources de ce pays pour s’acheter des armes et enrichir ses parents. Ce n’est pas à travers cette élection qu’il y aura changement. D’ailleurs, les vrais candidats que les gens devraient choisir se sont retirés de cette élection. » … Même les sièges des partis politiques qui ont appelé au boycott de cette élection ont été surveillés par les forces de l’ordre. Une tentative de manifestation des militants de l’opposition a même été bloquée ce matin. DW
Un cinquième mandat pour Ismaïl Omar Guelleh. L’homme fort de Djibouti a été réélu, vendredi 9 avril, avec 98,58 % des voix selon les chiffres officiels provisoires, à la tête de ce petit pays stratégique de la Corne de l’Afrique. Il le dirige depuis 22 ans et son seul opposant n’avait guère fait de campagne. … Zakaria Ismail Farah n’a tenu que quelques timides rassemblements de campagne, avant d’annuler tous ceux prévus lors des 10 derniers jours de campagne. Il se plaint notamment de ne pas bénéficier d’un service de maintien de l’ordre et a dénoncé « l’inégalité de traitement dont il est victime ». Vendredi en fin de journée, Zakaria Ismail Farah, qui ne répondait plus depuis plusieurs heures aux sollicitations de l’AFP, n’avait été vu dans aucun bureau de vote. « Ça ne sert à rien mon vote, ni les votes de 80 % du peuple djiboutien », a-t-il écrit plus tôt dans un message, sans donner plus d’explications. Dans un second message, il a vivement critiqué l’absence de ses délégués dans les bureaux de vote, semblant suggérer qu’ils avaient été empêchés d’entrer. France24 avec AFP
Au moins six personnes ont été tuées et sept autres blessées après qu’un kamikaze se soit fait exploser samedi à l’entrée d’un salon de thé à Baidoa en Somalie, selon la police pour qui l’opération visait le gouverneur régional. L’attaque s’est déroulée à Baidoa, la capitale de l’Etat régional de Bay située à environ 250 km au nord-ouest de Mogadiscio, dans un salon de thé où se trouvait le gouverneur Ali Wardheere. « Un kamikaze s’est fait détoner à la cafétéria Suweys et a tué six personnes », a déclaré à l’AFP par téléphone un responsable policier local, Mohamud Adan. « Il ciblait le gouverneur Ali Wardheere qui a survécu à l’attaque. Deux de ses gardes du corps figurent parmi les blessés, dont un grièvement, et cinq autres (blessés) sont des civils », a ajouté le policier. AFP
Le calme était revenu dimanche à Damasak, une ville du nord-est du Nigeria, où une attaque djihadiste contre des installations humanitaires a fait au moins quatre morts, a-t-on appris de sources militaire et humanitaires. Des dizaines de combattants présumés du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont lancé samedi soir une attaque sur Damasak, dans l’Etat de Borno, où ils ont incendié des installations humanitaires et le poste de police. L’attaque, la deuxième à viser une des neuf bases humanitaires des Nations unies dans ce pays en un peu plus de deux mois, a fait au moins quatre morts et quatre blessés, selon les mêmes sources. »La situation générale à l’intérieur de Damasak est relativement calme, mais imprévisible », a déclaré à l’AFP un employé d’organisation humanitaire internationale sous le couvert de l’anonymat. Les assaillants, qui ont tenté de prendre d’assaut une base militaire dans la ville ont été contenus grâce à un soutien aérien puis « forcés à se retirer » après trois heures de combats, a affirmé une source militaire. Belga
Trente-quatre migrants sont morts après le chavirage de leur embarcation au large de Djibouti, a annoncé lundi le responsable régional de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). « Les migrants étaient transportés par des passeurs », a écrit sur Twitter Mohammed Abdiker, directeur de l’OIM pour l’Est et la Corne de l’Afrique, en déplorant la « deuxième tragédie de ce genre en un peu plus d’un mois » après la mort de 20 personnes dans ce même détroit de Bab el-Mandeb le 4 mars. « De nombreux enfants » figurent parmi les corps retrouvés, a précisé à l’AFP une source au sein de l’OIM, indiquant que le chavirage « s’est passé vers 4 heures du matin, au nord d’Obock », ville de la côte djiboutienne. « Il s’agit d’un bateau qui a quitté le Yemen avec environ 60 migrants à bord, selon les survivants », a ajouté cette source. « Le bateau aurait été pourchassé par les garde-côtes et il y avait aussi, apparemment, de grosses vagues, le temps était mauvais », a-t-elle expliqué, soulignant que les survivants étaient « pris en charge par l’OIM et les autorités » djiboutiennes. Belga
Les autorités de la province ne cachent pas leur inquiétude, surtout que la coalition qui est à la manœuvre comprend les principaux groupes armés de la zone. Des attaques coordonnées sur plusieurs localités du territoire. Les FARDC sont parvenus à en reprendre certaines et préparaient une grande offensive. Si vous posez la question, c’est incompréhensible toutes ces attaques coordonnées avec ces hommes bien armés, explique une autorité du Nord-Kivu. La coalition à laquelle font face les militaires congolais est composé de plusieurs groupes autrefois rivaux : des membres des APCLS, des Nyatura, et notamment de la nouvelle plateforme du CMC, très proches des rebelles hutus rwandais, FDLR, auxquels s’ajouteraient aujourd’hui, selon ses informations, des combattants du NDC-Renové du chef de guerre Guidon pourtant longtemps considéré comme un allié de l’armée congolaise et un ennemi de la coalition Nyatura-APCLS. Depuis l’an dernier, deux factions de ce groupe s’opposent, l’une d’elles est fidèle au chef de guerre Guidon. RFI
Ayant mis fin début décembre à l’alliance avec le camp de son prédécesseur Joseph Kabila, le président Tshisekedi a réussi à placer ses partisans à la tête de toutes les institutions politiques du pays. Le chef de l’État a nommé le 15 février un nouveau Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, après avoir contraint à la démission Sylvestre Ilunga Ilunkamba, un proche de M. Kabila. Depuis, la nomination de la nouvelle équipe gouvernementale se fait attendre. Et le pays se retrouve dans une situation inédite, avec deux Premiers ministres de facto. AFP
Une nouvelle attaque terroriste serait imminente dans le nord du Mozambique. Cet avertissement émane d’une note de la société de conseil Pangea-Risk. Selon l’agence de presse LUSA, des analystes de cette société ont prévenu leurs clients d’une potentielle attaque dans quelques semaines contre la ville de Quitunda, près du site du projet Afungi. Pangea-Risk s’inquiète également d’autres attaques à Palma, alors que les insurgés cherchent à reprendre le contrôle du territoire au nord de Mocimbao da Praia.mLe gouvernement mozambicain a pour son part réaffirmé que l’attaque dans le nord est « une attaque contre l’ensemble du pays. » Le président Filipe Nyusi est contre une implication directe de la communauté internationale et souhaite que seuls des Mozambicains combattent les groupes armés. Lors d’un sommet extraordinaire de la SADC, il a toutefois préconisé le renforcement de la coopération en matière de surveillance transfrontalière. Africa News
À deux mois des élections législatives et municipales en Éthiopie, les tensions ne faiblissent pas. Au mois de mars, des affrontements entre Amhara et Oromo, les deux principaux groupes ethniques du pays, ont fait plus de 300 morts, selon les chiffres d’un responsable fédéral. Ces violences ont touché deux zones de la région Amhara North Shewa et le nord du pays. C’est l’agression d’un imam devant une mosquée dans la zone spéciale d’Oromo qui aurait déclenché ces affrontements inter communautaires, d’après un responsable local, Endale Haile, le médiateur en chef de l’Éthiopie. RFI
Deux ans après la chute d’Omar al-Bachir, un sentiment d’inachevé gagne la capitale du rail, où les effets de la crise économique rongent le quotidien des habitants. La salle d’audience est plongée dans l’ombre et les ventilateurs sont coupés faute d’électricité. Mais ce mercredi 31 mars, le tribunal d’Atbara, à 300 km au nord de Khartoum, fait salle comble pour l’ouverture d’une série de procès impliquant des membres du National Intelligence and Security Service (NISS), les services de renseignement et de sécurité du régime d’Omar al-Bachir, renversé le 11 avril 2019 par l’armée soudanaise sous la pression de la rue. La séance s’ouvre sur le cas d’Issam Ali Hussein. Le 21 décembre 2018, cet ouvrier de 27 ans était tué en pleine rue d’une balle dans la tête, tandis qu’une foule de protestataires déferlait à travers Atbara. Au total, seize hommes de main et officiers du régime militaro-islamiste sont accusés du meurtre de cinq manifestants tombés lors des premiers jours de la révolte dans cette petite ville des bords du Nil. Le Monde
Le procès du bombardement du camp militaire français de Bouaké en Côte d’Ivoire, en 2004, qui avait fait dix morts (neuf soldats français et un civil américain), entre dans sa troisième et dernière semaine ce lundi devant la Cour d’assises de Paris. Seront entendus comme témoins les responsables politiques français de l’époque : le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et trois ministres. C’est une affaire sur laquelle planent encore des zones d’ombre. En particulier sur un épisode survenu au Togo, dix jours après l’attaque. Un groupe d’hommes est arrêté, parmi lesquels, soupçonnent les Togolais, se trouvent les pilotes. À raison pour au moins l’un d’entre eux. Alertés, ni le ministère de l’Intérieur de Dominique de Villepin, ni la Défense de Michèle Alliot-Marie, ni les Affaires étrangères de Michel Barnier ne donnent suite, et les suspects sont libérés. RFI
La récente annonce par les indépendantistes sahraouis d’une frappe de drone attribuée au Maroc contre un de leurs chefs marquerait, si elle était confirmée, un tournant dans l’interminable conflit du Sahara occidental, avancent des experts. Si l’usage d’un drone « est difficile à démontrer », l’ampleur de l’opération menée mercredi 7 avril est « une première depuis le cessez-le-feu » signé en 1991 sous l’égide des Nations unies, estime le politologue marocain Mohamed Chiker, spécialiste des Forces armées marocaines (FAR), joint par l’AFP. En l’absence de communication officielle, les circonstances de cette attaque, sa localisation et ses modalités restent toutefois confuses. Seule certitude : Addah Al-Bendir, le chef de la gendarmerie du Front Polisario (indépendantiste), a été tué mercredi lors d’une opération des FAR survenue après une incursion sahraouie, selon des sources concordantes. France24 avec AFP
L’insécurité alimentaire atteint un nouveau pic, a relevé le Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) du Sahel. C’est un constat une nouvelle fois inquiétant pour la région. Lors d’une réunion virtuelle qui s’est terminée vendredi 9 avril, le RPCA fait le point sur la situation de sécurité alimentaire dans la région du Sahel et se penche sur les prévisions pour la période « soudure » de l’été. 19,6 millions de personnes actuellement au Sahel et en Afrique de l’Ouest ne mangent pas à leur faim, selon les experts de la région, qui prévoient une aggravation de cette crise alimentaire entre deux récoltes dans les prochains mois. Les analystes du Réseau de prévention des crises alimentaires s’attendent à ce que 27 millions de personnes se retrouvent en besoin d’assistance immédiate, soit plus de 9 % de la population des 14 pays concernés et la pandémie de Covid-19 a aggravé la situation. RFI