Revue de presse du 12 août 2024

La Chine intensifie la formation des partis politiques en Afrique
Le principe de non-ingérence dans les autres pays est un argument omniprésent du gouvernement chinois. Cela inclut les questions de gouvernance pour lesquelles la Chine affirme depuis longtemps qu’elle n’exporte pas son modèle et qu’elle n’encourage pas les pays étrangers à imiter ses pratiques. Pourtant, cette situation est en train de changer rapidement dans les engagements de la Chine en Afrique. Le Parti communiste chinois (PCC) a intensifié la formation des responsables africains du parti et du gouvernement dans le cadre du « nouveau modèle de relations entre partis » proposé par le secrétaire général du PCC, Xi Jinping, en particulier dans les pays du Sud. L’école de leadership Mwalimu Julius Nyerere témoigne de ce regain d’intérêt. Lancée en 2022, l’école Nyerere forme des membres du parti au pouvoir issus de la coalition des anciens mouvements de libération d’Afrique australe (FLMSA) – Afrique du Sud, Angola, Mozambique, Namibie, Tanzanie et Zimbabwe. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Soudan : début du dialogue pour la paix à Genève
C’est un rendez-vous qui donne un nouvel espoir à ceux qui souhaitent voir la fin de la guerre au Soudan. Ce 14 août 2024, des discussions doivent débuter à Genève pour voir dans quel mesure il est possible d’obtenir un cessez-le-feu. L’année dernière, des efforts de médiation des Etats-Unis avaient déjà eu lieu à Djeddah, en Arabie saoudite. Mais ils n’avaient pas abouti. Des discussions menées par l’ONU à Genève n’avaient pas non plus abouti. L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Soudan, l’algérien, Ramtane Lamamra, a toutefois qualifié les négociations de « premier pas encourageant » dans un processus complexe. Les Etats-Unis espèrent également une percée. Selon un haut fonctionnaire américain, certains éléments ont changé. Premièrement, l’horreur de la guerre a pris une ampleur insupportable. Deuxièmement, les partenaires des Etats-Unis en Afrique et dans la région du Golfe sont unanimes dans toute la région pour dire que la situation est inacceptable et que personne n’a rien à gagner de la déstabilisation en cours. Les parties au conflit ont ainsi émis des signaux positifs modérés. Le chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Daglo – connu sous le nom de Hemeti – avait déclaré sur X que son groupe était prêt à mener les discussions de manière constructive. Le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhan a finalement fait savoir qu’il enverrait lui aussi une délégation à Genève. DW

Soudan : le chef de l’ONU « profondément alarmé » par la situation à El Fasher
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exprimé sa profonde inquiétude face à l’évolution de la situation à El Fasher, dans le nord du Darfour, au Soudan, où de violents combats ont été signalés dans cette région frappée par la famine, a déclaré son porte-parole adjoint dans la nuit du dimanche au lundi. Les affrontements entre les forces armées soudanaises, les paramilitaires des forces de soutien rapide et les éléments des mouvements de lutte armée à El Fasher ont laissé les civils entre les feux croisés d’un conflit qui a été déclenché en avril 2023. « Ces affrontements ont des conséquences dévastatrices pour la population civile », a déclaré dans un communiqué, Farhan Haq. « Les combats vont également exacerber les besoins humanitaires à El Fasher et dans ses environs, alors que la famine a été confirmée dans le camp de Zamzam, au sud d’El Fasher, et qu’il est probable qu’elle sévisse dans d’autres sites de déplacement de la ville ». ONU Info

En Libye, des mouvements de troupes du maréchal Haftar ravivent le spectre de la guerre civile
Des soldats du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye, font route en direction de zones du Sud-Ouest contrôlées par le gouvernement rival installé à Tripoli et reconnu par l’ONU, ce qui ravive le spectre de la guerre civile quatre ans après un cessez-le-feu. « L’adjoint du chef d’état-major (…) a donné des instructions aux unités de l’armée d’être en état d’alerte et d’être prêtes à repousser toute éventuelle attaque » dans le Sud-Ouest, a annoncé une source de l’état-major des forces du « gouvernement d’union nationale » (GUN) à la chaîne Libya Al-Ahrar. La chaîne privée avait rapporté dès mercredi 7 août que des forces pro-Haftar « se dirigeaient vers le Sud-Ouest » libyen, sans donner d’autres précisions. Minée par les violences fratricides et les divisions depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi, la Libye est gouvernée par deux exécutifs rivaux : l’un à Tripoli, dans l’Ouest, dirigé par Abdel Hamid Dbeibah ; l’autre dans l’Est, incarné par le Parlement et affilié au maréchal Haftar, dont le fief se trouve à Benghazi. Khalifa Haftar, avec le soutien militaire d’alliés étrangers (Russie, Egypte et Emirats arabes unis), avait lancé une offensive brutale, d’avril 2019 à juin 2020, pour s’emparer de Tripoli. Le Monde avec AFP

Tunisie : trois candidatures retenues, dont celle du président Saïed, pour une élection présidentielle sans grand suspense
Ils sont trois sur la ligne de départ pour l’élection présidentielle tunisienne du 6 octobre. La Haute autorité indépendante des élections (ISIE) a annoncé, samedi 10 août, avoir accepté les dossiers de candidatures du président sortant, Kaïs Saïed, de Zouhair Maghzaoui, 59 ans, un ancien député défenseur du panarabisme, et d’Ayachi Zammel, lui aussi ancien député et chef d’un petit parti peu connu. Pour les quatorze autres prétendants éliminés − qui peuvent encore déposer des recours −, le président de l’ISIE, Farouk Bouasker, a assuré qu’ils n’avaient « pas recueilli suffisamment de parrainages ». Selon les experts, le chemin vers l’élection présidentielle a été semé d’embûches pour les rivaux de M. Saïed, 66 ans, qui brigue un deuxième mandat. Les candidats devaient recueillir le parrainage de dix parlementaires, 40 élus locaux ou 10 000 électeurs à raison de 500 au moins par circonscription, un chiffre énorme selon plusieurs experts. Le Monde avec AFP

En Tanzanie, des dirigeants de l’opposition arrêtés avant une manifestation prévue
L’un des principaux dirigeants de l’opposition en Tanzanie, Tundu Lissu, et deux figures de son parti Chadema, ont été arrêtés par la police avant une manifestation prévue lundi 12 août, a annoncé un responsable de Chadema. Tundu Lissu, John Mnyika, le secrétaire général du parti, et Joseph Mbilinyi, un chanteur populaire et ancien candidat à la députation, ont été appréhendés dans la ville de Mbeya, dans le sud-ouest du pays, où Chadema devait organiser un rassemblement à l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, a indiqué à l’AFP John Mrema, directeur de la communication du parti d’opposition. Il a précisé qu’environ 500 jeunes sympathisants avaient également été interpellés par la police alors qu’ils se rendaient au rassemblement, avant d’être reconduits chez eux. … Tundu Lissu, figure de l’opposition dans le pays d’Afrique de l’Est, est rentré en Tanzanie en janvier 2023, après plus de cinq ans d’exil. Il avait pris cette décision quelques jours après l’annonce de la levée l’interdiction des meetings politiques d’opposition par la présidente Samia Suluhu Hassan. Le Monde avec AFP

Est de la RDC : au moins 18 morts et 14 disparus après les attaques des rebelles AFD
Le bilan de deux attaques attribuées aux rebelles des Forces démocratiques alliées (AFD), affiliés au groupe djihadiste Etat islamique … a grimpé à au moins dix-huit morts et quatorze disparus, a-t-on appris, dimanche 11 août, de sources locales. Les attaques ont eu lieu samedi sur le territoire de Beni, dans la province troublée du Nord-Kivu. « Le bilan des attaques de l’AFD d’hier samedi dans la localité de Mamove est revu à la hausse, de dix à dix-huit personnes tuées », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Kinos Katuo, un leader de la société civile locale. Il a ajouté que quatre maisons et deux motos ont été incendiées. Un fonctionnaire local, Charles Endukado, a déclaré : « Nous sommes au-delà de dix-huit personnes » tuées, mais « personne ne peut aller en profondeur pour récupérer les corps qui gisent encore sur le sol, c’est compliqué ». Le Monde avec AFP

Inquiétudes et mobilisation face aux rebelles congolais
L’avancée des rebelles se poursuit de jour en jour dans la province du Grand Nord de la République démocratique du Congo. Les soldats de la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) ont pris le contrôle de plusieurs localités, telle que Kanyabayonga, ou Kaseghe. Le groupe armé a également étendu son emprise sur les villages de Nyamilima et Ishasha dans le territoire de Rutshuru, plus au sud. Des avancées que les habitants constatent avec amertume. « L’AFC et ses complices et tous les traîtres de la République ne sont pas les bienvenus dans la région de Beni-Butembo », glisse l’un deux au micro de la DW. D’autres appellent les autorités à réagir. En attendant les habitants tentent de s’organiser. Des jeunes se constituent volontaires pour suppléer l’armée et repousser les groupes rebelles. Au stade de football de Kangaembi, dans le quartier Kalinda, certains sont venus suivre une formation militaire accélérée ces jours-ci. DW

«End Bad Governance»: au Nigeria, dernier jour de manifestation mais rendez-vous est pris pour octobre
Les couvre-feux décrétés dans le Nord, mais aussi la police – en alerte rouge sur tout le territoire — ont dissuadé de nombreux manifestants de sortir dans les rues. C’est à Lagos que la marche a été le plus suivie samedi. Sans leader et sans une coordination nationale, le mouvement contre la mauvaise gouvernance au Nigeria, qui a lancé ces marches le 1er août dernier, a remporté néanmoins son bras de fer contre le président Bola Ahmed Tinubu, qui propose un dialogue social. Des centaines de milliers de Nigérians ont poursuivi leurs marches. Et ce mouvement pourrait reprendre dès 1er octobre prochain, Des organisations mais aussi des voix de la société civile devraient s’impliquer pour structurer une protestation à durée indéterminée. Cette perspective pourrait rendre fébrile le gouvernement. Car la participation de la jeunesse du Nord du Nigeria a pris de court les autorités fédérales et locales. RFI

Gambie: arrestation d’un ex-général membre présumé d’un escadron de la mort sous Yahya Jammeh
Selon un communiqué de l’armée gambienne, Bora Colley s’est rendu vendredi soir, peu après minuit, à la police militaire du camp de Yundum, qui se trouve près de la capitale Banjul. Il a alors été arrêté par les autorités. L’ex-général est depuis détenu et « coopère avec la police militaire dans les enquêtes » qui concernent son ancienne unité présumée. Les « Junglers » composaient une unité paramilitaire et étaient chargés « d’exécuter des ordres d’assassinats illégaux » afin « d’intimider la population gambienne et de réprimer l’opposition ». Un corps militaire créé au début des années 2000 par le pouvoir gambien et destinée surtout à protéger le président Yahya Jammeh. Depuis 2022, des dizaines de « junglers » doivent comparaitre devant les juridictions gambiennes et internationales pour leur rôle supposé dans des crimes commandités par Yaya Jammeh. L’ex-dictateur gambien est lui-même accusé de meurtre, tortures, viols, détentions arbitraires, entre autres, rappelle notre correspondant à Dakar, Birahim Touré. RFI

Niger: des inondations font au moins 94 morts et plus de 135 000 sinistrés
Sur l’ensemble du pays, le nombre des sinistrés comptabilisés à la suite de ces inondations et communiqué par le gouvernement est de 135 156 personnes, soit l’équivalent de 17 162 ménages. Les régions les plus touchées sont celles de Maradi, Zinder et Diffa. Dans ces régions, les précipitations ont aussi été la cause de plusieurs effondrements de maisons et de destruction de près de 3 000 hectares de terres agricoles, au point que les autorités redoutent un risque de crise humanitaire. Le bilan humain est particulièrement lourd : 94 morts, selon le gouvernement et des milliers de personnes sans abri. Depuis le 1ᵉʳ juillet et par vagues successives, les autorités nigériennes ont distribué des denrées alimentaires aux sinistrés, notamment des céréales, a annoncé Aissa Laouan Wandarama, ministre en charge de l’Action humanitaire et de la Gestion des catastrophes. Mais selon les prévisions, les pluies devraient s’intensifier tout au long de ce mois d’août, des précipitations qui pourraient aggraver la situation, d’où l’appel à la « vigilance, à la solidarité et à la responsabilité collective » lancé par les autorités. RFI

Inondations : les sinistrés se comptent par milliers au Mali
Selon les chiffres officiels, 33 cas d’inondations, plus de 22.000 sinistrés et 8 décès ont été enregistrés au Mali depuis le début de l’hivernage 2024. Dans le quartier Lafiabougou, les habitants sont régulièrement victimes des inondations durant cette période de l’année. « Nous habitons tout près d’un cours d’eau et nous sommes ensevelis sous les eaux a chaque fois qu’il n’est pas curé. Le curage est une tâche indispensable. Les eaux de pluie nous ont surpris dans notre sommeil. Notre maison a été débordée d’eau. Nous nous sommes donc sauvés abandonnant nos vivres et autres meubles sur place. Nous interpellons nos autorités afin qu’elles tentent de remédier à ce problème », explique Siata, une habitante. D’après l’OCHA, le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, la ville de Bla dans le sud du pays, 404 ménages ont été touchés et plus de 6000 personnes dont 63% de femmes et d’enfants de moins de 5 ans ont été victimes des pluies diluviennes de fin juillet dans la localite. La quantité d’eau observée durant cette période a même atteint 105 millimètres. DW

Au Mali, la junte donne 72 heures à l’ambassadrice de Suède pour partir
Le gouvernement suédois avait annoncé préalablement la fermeture de son ambassade à Bamako d’ici la fin de l’année 2024, et annoncé l’ouverture d’une nouvelle ambassade à Dakar, au Sénégal, en 2025. La stratégie actuelle de coopération au développement de la Suède avec le Mali est financée à hauteur de 190 millions de dollars pour la période 2021-2025, selon la diplomatie suédoise. Interrogé par l’AFP, un diplomate suédois à Bamako a réagi sous couvert d’anonymat : « Oui, nous avons reçu la notification. Stockholm maintient ses propos. Nous rappelons qu’avant la décision, le processus de fermeture de notre ambassade était en cours et devait s’achever fin décembre 2024. » DW

JO 2024: l’Afrique décroche 39 médailles et marque l’histoire
Des 39 médailles raflées par des pays africains, 24 viennent de l’athlétisme. La palme revient sans surprise au Kenya, très attendu dans le domaine. Les Kényans ont décroché 11 médailles en tout durant ces JO : toutes viennent de l’athlétisme. A été également remarquée la capacité pour l’athlétisme kényan à se renouveler, se trouvant toujours de nouveaux talents, rapporte notre journaliste au service des sports et envoyé spécial, Frédéric Suteau. La reine du demi-fond, Beatrice Chebet, a remporté le 5 000m et le 10 000m. Faith Kipyeong sur 1 500m, elle, remporte sa deuxième couronne en trois titres olympiques d’affilée. Le 800m également, avec Emmanuel Wanyonyi, qui n’a que 21 ans. Il perpétue la tradition des Kényans qui ont remporté toutes les finales olympiques du 800m depuis 2012. Emmanuel Wanyonyi dans les pas d’un David Rudisha. RFI