Présidentielle au Kenya : le dépouillement continue, « inquiétude » face à la désinformation
À l’heure du dépouillement, la tension monte au Kenya. Des observateurs internationaux ont exprimé jeudi 11 août leur inquiétude face à la propagation de la désinformation au Kenya durant l’attente des résultats de l’élection présidentielle, qui s’annonce comme la plus serrée de l’histoire du pays. Deux jours après que 22,1 millions de Kényans ont été appelés aux urnes, les opérations de comptage et de vérification des votes se poursuivent jeudi. Les résultats officiels sont attendus dans les prochains jours, le 16 août au plus tard. Mais déjà des médias kényans diffusent des décomptes provisoires qui annoncent un duel au coude à coude entre les deux favoris, le vice-président sortant William Ruto et Raila Odinga, figure historique de l’opposition qui a reçu le soutien du président sortant Uhuru Kenyatta. … Cette année, l’IEBC fait face à une forte pression, après l’annulation par la Cour suprême de la dernière présidentielle en 2017. Un nouveau scrutin avait été ordonné, prolongeant une période électorale marquée par des dizaines de morts dans des répressions policières. L’ensemble des observateurs, locaux ou étrangers, ont souligné que les opérations de vote s’étaient globalement déroulées sans accroc et de manière pacifique mardi. France24 avec AFP
L’Allemagne suspend ses opérations militaires au Mali
L’Allemagne a décidé de suspendre « jusqu’à nouvel ordre » la majeure partie de ses opérations militaires au Mali dans le cadre de la mission de l’Onu, la Minusma. La décision a été prise ce vendredi (12.08.2022) après un nouveau refus de survol par les autorités maliennes, selon le ministère fédéral de la Défense. « Le gouvernement malien a encore une fois refusé d’autoriser un vol prévu aujourd’hui » qui devait assurer une rotation de personnel, a expliqué un porte-parole du ministère. En conséquence, « nous suspendons jusqu’à nouvel ordre nos opérations de reconnaissance et les vols de transport par hélicoptère », explique le porte-parole du ministère allemand de la Défense, car « il n’est plus possible de soutenir la Minusma sur le plan opérationnel », ajoute-t-il. … La décision allemande intervient alors que le Mali, qui a poussé la France vers la sortie et ardemment relancé la coopération avec Moscou, fait depuis quelques semaines face à une résurgence d’attaques attribuées au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe). DW
Café, cash et alcool : au cœur du système Wagner, de Douala à Bangui
Présent en Centrafrique depuis quatre ans, le groupe de mercenaires russe s’est peu à peu implanté dans nombre de secteurs économiques locaux et régionaux, au point d’avoir développé des ramifications au Cameroun. Plongée, en exclusivité, dans une organisation qui ne demande qu’à s’étendre. … Depuis 2018, les mercenaires de Wagner sont implantés dans le secteur minier, notamment dans l’or et le diamant, en particulier à travers la société Lobaye Invest, qui dispose de permis d’exploitation dans plusieurs régions du pays. À partir de cette « maison mère », contrôlée financièrement par une nébuleuse d’entreprises rattachées à l’oligarque Evgueni Prigojine, ils se sont progressivement introduits dans d’autres pans de l’économie locale. Cette année, Wagner a ainsi investi le domaine forestier centrafricain via la société Bois Rouge. Selon nos informations, le groupe travaille également à développer des filiales dans d’autres secteurs. Jeune Afrique
Blinken appelle Kigali et Kinshasa à « cesser » de soutenir des groupes armés en RDC
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé jeudi les gouvernements congolais et rwandais à cesser de soutenir les groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), lors d’une visite au Rwanda. « Il existe des rapports crédibles sur un soutien aux groupes armés par toutes les parties, y compris les FDLR par les forces congolaises et le M23 par les forces rwandaises », a déclaré Antony Blinken à l’issue de discussions avec le président rwandais Paul Kagame à Kigali. Les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) sont des rebelles hutu rwandais. Et le M23 est un groupe principalement composé de Tutsis congolais. « Notre position est claire: le soutien à tout groupe armé doit cesser. Il ne s’agit pas d’un groupe contre un autre. Le principe de base est qu’il ne devrait pas y avoir de soutien venant des gouvernements et des forces armées aux groupes armés comme le M23 et les FDLR », a ajouté le chef de la diplomatie américaine. Le Point avec AFP
RDC : les promesses économiques d’Antony Blinken
Outre les tensions avec Kigali et la présidentielle de 2023, le secrétaire d’État américain a discuté partenariats économiques stratégiques, appui au commerce et investissements avec les autorités congolaises. … Au cours des 20 dernières années, les États-Unis ont alloué 1,7 milliard de dollars d’aides à la RDC pour contribuer au développement de son système sanitaire. En ce qui concerne les domaines de la transparence lors des scrutins électoraux, de l’éducation civique et citoyenne, les États-Unis ont engagé plus de 23,75 millions de dollars. En juillet dernier, l‘Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a annoncé qu’elle financera l’observation des prochaines élections à hauteur de 2 millions de dollars, puis en août, cette même agence a fourni 10 millions de dollars supplémentaires pour contribuer à l’organisation d’élections pacifiques et transparentes en 2023. En collaboration avec le Congrès, l’administration Biden prévoit également d’investir 37 millions de dollars dans l’accès aux engrais, à la sécurité sociale et aux programmes de nutrition, notamment pour les enfants de moins de cinq ans. En parallèle, le département d’État a engagé 6 millions de dollars supplémentaires pour aider la RDC à améliorer son système de justice pénale pour lutter contre la corruption et le trafic de ressources minérales et d’espèces sauvages. Jeune Afrique
RDC: Inquiétude après l’attaque des ADF dans la ville de Butembo jusqu’ici épargnée
Trois personnes, dont deux policiers, ont été tuées et plus de 800 détenus se sont évadés dans la nuit de mardi à mercredi pendant l’attaque de la prison centrale de Kakwangura dans la ville de Butembo, dans le Nord-Kivu. Selon l’armée, cette attaque est l’œuvre des ADF en complicité avec des miliciens Maï-Maï locaux. L’opération a permis la libération d’un combattant ADF ainsi que de douze femmes identifiées comme ayant des liens avec ces combattants. RFI
Somaliland : au moins 5 morts dans des manifestations de l’opposition
Le président du Somaliland affirme que cinq personnes ont été tuées lors de manifestations de l’opposition craignant un report des élections, quelques heures après que la police a confirmé avoir tiré sur des manifestants et les a accusés de ne pas avoir suivi les instructions des officiers. Dans des commentaires faits tard jeudi, le président Muse Bihi Abdi a déclaré que les cinq personnes ont été tuées dans la capitale, Hargeisa, et dans les villes de Burao et Erigavo au Somaliland, la région du nord qui s’est séparée de la Somalie il y a trois décennies et qui cherche à être reconnue comme un pays indépendant. Il a ajouté que près de 100 autres personnes ont été blessées, pour la plupart des membres des forces de sécurité. Le président a rendu les groupes d’opposition responsables des troubles et a déclaré que les manifestations non autorisées ne seraient pas tolérées. Le gouvernement du Somaliland avait autorisé les manifestations dans six régions, mais dans des zones limitées, ce à quoi les partis d’opposition se sont opposés. AfricaNews avec AFP
Dialogue national au Tchad: les conditions ne sont pas encore réunies, estiment les opposants
Au Tchad, dans son allocution à l’occasion de la fête de l’indépendance, le président du conseil militaire, Mahamat Idriss Déby, a promis de prendre « un acte qui consacrera officiellement la souveraineté du dialogue national ». Une déclaration qui n’a pas convaincu : certains exigent des actes et des décisions concrètes pour accepter de participer au dialogue national inclusif et souverain (Dnis). Cette question de souveraineté était une exigence de longue date d’une partie de l’opposition qui refuse, pour le moment, de participer à ce dialogue qui débute le samedi 20 août. Acter officiellement la souveraineté du dialogue, interdire toute candidature à là présidentielle pour les membres de la transition, lister les membres de l’opposition invités aux négociations, arrêter les thèmes du dialogue national : pour Succès Masra, président du parti les Transformateurs, ces exigences sont essentielles pour accepter de participer au Dnis : « Si on fait ça, nous sommes prêts à être dans la salle le 20 août. Voilà ce que nous mettons sur la table comme un message de dernière chance pour tout le monde. Je crois que mon jeune frère a neuf jours pour corriger le tir. » RFI
Guinée: la dissolution du FNDC très critiquée sur la scène politique
En Guinée, les protestations continuent après l’annonce de la dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), décidée par le gouvernement de transition, pour qui le collectif menace la stabilité du pays. La coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile a été le fer de lance des manifestations contre la junte au pouvoir, et l’annonce de sa dissolution suscite de nombreuses critiques sur la scène politique. Joachim Millimono Baba, membre du conseil politique de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), juge que cette suspension constitue un retour à la case départ, à l’ère de l’ancien président Alpha Condé. … Le FNDC, qui appelle à manifester mercredi prochain, dénonce une « intimidation et un harcèlement » de la part du CNRD, la junte putschiste au pouvoir depuis 11 mois. RFI
Législatives au Sénégal : le camp présidentiel garde la majorité absolue grâce à une alliance
Le camp présidentiel au Sénégal est arrivé légèrement en tête à l’issue des législatives du 31 juillet, selon les résultats définitifs, mais gardera la majorité absolue à l’Assemblée nationale grâce à une nouvelle alliance. La coalition du président Macky Sall compte 82 députés, en baisse par rapport à ses 125 députés élus en 2017, sur les 165 que compte l’Assemblée, a indiqué jeudi soir le Conseil constitutionnel, qui a confirmé les chiffres provisoires annoncés le 4 août par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV). Mais elle obtient une majorité absolue de 83 députés, contre 82 au total pour l’opposition, avec le ralliement d’un député de l’opposition, Pape Diop, ancien président de l’Assemblée nationale et du Sénat. … L’opposition avait annoncé viser une victoire aux législatives pour imposer une cohabitation au président Sall et le pousser à renoncer au projet qui lui est prêté de se représenter à la présidentielle de 2024. Le président Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, maintient le flou sur ses intentions. Il a promis qu’il nommerait un Premier ministre – poste qu’il avait supprimé en 2019 puis rétabli en décembre 2021 – issu de la formation victorieuse des élections. France24 avec AFP
Pourquoi les manifestations en Sierra Leone ont dégénéré
Des routes coupées, des barrages dressés et des pneus brûlés. À Freetown, les manifestations se sont rapidement transformées en affrontement entre jeunes et la police. Deux policiers ont été lynchés, des postes de police ont été détruits, des bâtiments publics saccagés et des bus incendiés. À l’origine de cette explosion de colère, un appel à un rassemblement pacifique initié par un groupe de femmes commerçantes pour protester contre la vie chère. Le rassemblement a été interdit par la police. Parallèlement, des appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux pour demander la démission du président Julius Maada Bio. Pour Ibrahim Tommy, de la société civile, il y a certes une inquiétude face à la situation économique, mais qui n’explique pas les débordements d’hier. « Les gens ont de nombreux griefs. Ils sont en colère, ils sont préoccupés par la situation économique, par leurs conditions de vie. Les prix des produits de première nécessité ont fortement augmenté ces dernières années, avec le Covid et plus récemment la guerre en Ukraine. Mais cela ne peut pas expliquer ce à quoi on a assisté hier. C’est incompréhensible. » RFI
Au Cameroun, l’armée accusée d’exactions contre les civils dans le Nord-Ouest
Civils tués, arrestations arbitraires, extorsions ou encore pillages et incendies de biens… C’est la longue liste que dresse le rapport de Human Rights Watch. Il documente de nombreuses exactions commises, selon l’ONG, par l’armée et par les forces de sécurité du Cameroun dans le Nord-Ouest anglophone du pays entre le 24 avril et le 11 juin derniers. D’après le rapport, ces exactions sont menées dans le cadre des opérations contre les groupes séparatistes armés qui opèrent dans la région. Pour Ilaria Allegeozzi, chercheuse spécialiste du Cameroun pour Human Rights Watch, les forces de sécurité devraient protéger les populations des menaces posées par les groupes armés. Mais au lieu de cela, dit-elle, « ils ont commis de graves violations à l’encontre des civils, obligeant beaucoup d’entre eux à fuir leur domicile ». Pour la chercheuse, les populations de la région sont prises entre le marteau et l’enclume : « ce sont les civils qui payent les plus grandes conséquences de ces violences », ajoute-t-elle. RFI
Mégabarrage sur le Nil : l’Éthiopie démarre une deuxième turbine, malgré les réticences de l’Égypte et du Soudan
Le Premier ministre éthiopien a démarré jeudi une deuxième turbine, sur les 13 prévues, du mégabarrage construit par l’Ethiopie sur le Nil Bleu, dont le troisième remplissage se poursuit en dépit des protestations du Soudan et de l’Egypte en aval. … Tributaires du Nil pour leur approvisionnement en eau, Soudan et Égypte ont plusieurs fois demandé à l’Éthiopie de cesser ses opérations de remplissage du Gerd, affirmant que ce mégabarrage, présenté comme le plus gros d’Afrique, d’une puissance annoncée de plus de 5000 mégawatts (MW) à terme et d’une capacité de retenue de 74 milliards de m3, va nuire à leur approvisionnement en eau. Jeudi, Abiy Ahmed a poussé le bouton démarrant la deuxième turbine du barrage, selon les images retransmises en direct du Gerd, située dans le nord-ouest du pays. Comme la première, démarrée en février, lançant alors la production d’électricité du barrage, cette deuxième turbine a une capacité de 375 MW, selon l’agence de presse nationale éthiopienne (ENA). AFP
L’ex-président burkinabè Roch Kaboré quitte le pays pour « raison médicale »
L’ancien président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a été autorisé à quitter son pays pour « raison médicale », sa première sortie à l’étranger depuis qu’il a été renversé par des militaires en janvier, a appris l’AFP jeudi auprès de son entourage et de source gouvernementale. … La date de son départ n’a pas été précisée, mais des médias locaux affirment que M. Kaboré devrait quitter Ouagadougou jeudi à destination de « Dubai, via Abidjan ». Accusé de ne pas avoir su endiguer la violence jihadiste qui mine le Burkina Faso depuis 2015, l’ancien président Kaboré, 65 ans, a été renversé le 24 janvier par une junte militaire conduite par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, aujourd’hui président de transition. D’abord placé en résidence surveillée dans une villa de Ouaga 2000, un quartier huppé de Ouagadougou, M. Kaboré avait été autorisé à regagner début avril son domicile privé dans la capitale burkinabè. AFP