Sept millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce jeudi 12 août lors d’un scrutin marqué par des violences préélectorales et le déploiement sans précédent de l’armée. « Je suis un peu effrayée et excitée en même temps », raconte à RFI Beatrice Chola, avocate à Lusaka. … De retour dans la région minière pour accomplir son devoir électoral, elle fait part de son incompréhension face à l’arrivée de soldats de l’armée dans ce fief électoral, un endroit clé du scrutin. « À Kitwe, on a déployé 87 hommes en uniforme. Je ne comprends pas pourquoi. Cette ville est trop petite pour justifier un tel déploiement. » … Mais le déploiement de l’armée n’est pas non plus de nature à rassurer la population. « Les soldats devraient rester dans les casernes, c’est à la police de gérer le maintien de l’ordre », estime Mundia Hakoola, directeur exécutif de l’ONG Continental Leadership Research Institute (Institut continental de recherche sur le leadership). À condition toutefois « de demeurer dans le cadre de la loi, et de refuser que ses ordres soient dictés par les hommes politiques », déclare-t-il à RFI. Arrivé au pouvoir depuis 2015, suite au décès de son prédécesseur Michael Sata, le président Edgar Lungu est accusé par la société civile d’avoir manipulé les institutions pour s’accrocher au pouvoir. Il a multiplié les actes de répression contre la dissidence, infligeant notamment quatre mois de prison à son opposant actuel, Hakainde Hichilema, qui avait contesté sa victoire à la présidentielle de 2016. Le scrutin de jeudi s’annonce serré entre Lungu et Hichilema, surnommé « HH », ce qui fait craindre de nouvelles violences. RFI
L’Algérie est en deuil. Au moins 69 personnes ont perdu la vie dans les incendies qui ravagent depuis lundi soir le nord de l’Algérie, notamment en Kabylie. Au moins 28 soldats et 37 civils ont péri dans ces incendies qui ont débuté lundi soir en Kabylie, notamment dans la région de Tizi Ouzou, selon des bilans officiels. En fin de journée, mercredi 11 août, l’agence officielle APS a fait état de quatre autres morts, sans dire s’il s’agissait de civils ou de militaires. Des appels ont été lancés sur les réseaux sociaux pour retrouver des personnes disparues : vingt étaient toujours recherchées mercredi, selon le site d’information francophone Tout sur l’Algérie (TSA). Paris va envoyer deux Canadair et un avion de commandement en Kabylie, dans le nord de l’Algérie, pour aider à lutter contre les incendies, a annoncé le président Emmanuel Macron mercredi. … Chaque année, le nord de l’Algérie est touché par des feux de forêt. En 2020, près de 44 000 hectares de taillis sont partis en fumée. Les autorités avaient annoncé avoir arrêté plusieurs auteurs d’incendies criminels. Ce phénomène s’amplifie alors que les incendies se multiplient à travers le globe. Ils sont associés à divers phénomènes anticipés par les scientifiques en raison du réchauffement de la planète. L’augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroits est une combinaison idéale pour le développement des feux. France24 avec AFP
Un calme cotonneux règne aux services des urgences de la clinique Saint-Augustin, à Tunis. Une femme somnole sur un siège en attendant sa consultation. Il n’y a pas foule à la réception. La scène offre un curieux contraste avec les images d’hôpitaux publics dépassés par l’explosion des cas de Covid-19 qui ont circulé en Tunisie ces trois dernières semaines. Mais la clinique n’est pas vide pour autant. Pour assister les établissements publics contraints de repousser certaines opérations afin de prendre en charge les malades, la direction de Saint-Augustin a offert aux patients dans le besoin deux jours de consultations et d’opérations chirurgicales gratuites, les 2 et 3 août. « C’était une façon de participer et peut-être aussi d’encourager le reste du secteur privé à prendre des initiatives », explique le docteur Chafik Smida. Depuis le début de la pandémie, beaucoup de Tunisiens ont reproché aux établissements privés de santé d’avoir laissé le système hospitalier public affronter seul les vagues de contaminations au coronavirus. « Nous n’avons clairement pas été à la hauteur », reconnaît Chafik Smida, qui estime toutefois que les responsabilités sont partagées avec le ministère de la santé. A la date du 12 août, 21 220 décès du Covid ont été enregistrés en Tunisie, pour un taux de positivité de 23 %. Le Monde
l s’agit des informations sur Wagner, un groupe de mercenaires russes ultra secret dont les opérations s’étendent au monde entier, des combats de première ligne en Syrie à la surveillance de mines de diamants en République centrafricaine. La BBC a eu un accès exclusif à une tablette électronique laissée sur un champ de bataille en Libye par un combattant de Wagner, ce qui donne un aperçu sans précédent de la façon dont ces agents travaillent. Et un autre indice qui nous a été donné à Tripoli – une « liste d’achats » d’équipements militaires de pointe – suggère que Wagner était probablement soutenu au plus haut niveau, malgré les démentis constants du gouvernement russe quant à ses liens présumé avec l’organisation. Début février, tard dans la nuit je reçois un appel à Londres. Un de mes contacts en Libye m’annonce une nouvelle extraordinaire : une tablette Samsung a été retrouvée sur un champ de bataille dans l’ouest de la Libye. Une zone dans laquelle des mercenaires russes s’étaient battus en soutien au général dissident Khalifa Haftar, contre le gouvernement d’entente nationale (GNA) soutenu par l’ONU, et on pense que la tablette a été abandonnée lorsque les combattants ont battu en retraite au printemps 2020. Des informations indiquent depuis longtemps que Wagner opérait en Libye. Des images de surveillance, filmées par des combattants du GNA en avril 2020 et partagées avec la BBC, montraient déjà ces éléments de Wagner. Mais on disposait de peu d’informations directes. BBC
En Ethiopie, neuf mois après la reprise du conflit au Tigré, un rapprochement est annoncé entre plusieurs forces dissidentes : l’armée de libération Oromo (OLA) actif dans l’Ouest du pays; et le TPLF qui combat le gouvernement fédéral dans la province du Tigré plus au Nord. « Il y a une sorte d’accord », affirme un des porte-paroles du TPLF. « Il est tout à fait naturel que nous travaillions avec des personnes qui ont un intérêt dans l’avenir de l’État éthiopien » poursuit-il. L’OLA de son côté déclare que cet accord est à un stade encore peu avancé et fondé sur « la compréhension mutuelle » que le régime d’Abyiy Ahmed « doit être renversé ». A ce stade, précise-t-il, « des renseignements » sont échangés entre les deux forces et qu’elles coordonnent leur stratégie. Difficile aujourd’hui d’évaluer l’impact sur le terrain d’une telle alliance. Il y a deux jours l’OLA déclarait avoir repris un axe stratégique alors que le TPLF, ces dernières semaines, a poursuivi son offensive. Il y a deux jours, le Premier ministre appelait « tous les Éthiopiens aptes et majeurs » à rejoindre les forces de défense nationales, ceci moins de deux mois après avoir déclaré un cessez-le-feu unilatéral. L’OLA et le TPLF ont été classé par le Parlement au mois de mai comme groupes terroristes. RFI
Quinze civils ont été tués lundi au Niger lors d’une attaque dans la zone de Banibangou, près du Mali, où 33 personnes ont été assassinées fin juillet par des jihadistes présumés. Lundi « aux environs de 14 h, des individus armés non encore identifiés ont mené une attaque » contre un village du département de Banibangou, ciblant « des populations travaillant dans un champ » et qui « s’est soldée par la mort de 15 personnes et deux autres blessées », a indiqué, mercredi 11 août, le ministère nigérien de l’Intérieur dans un communiqué. Le département de Banibangou se trouve dans la région de Tillabéri, zone dite des « trois frontières » entre Niger, Burkina Faso et Mali, théâtre depuis des années d’actions sanglantes de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique. Le 25 juillet, 14 civils avaient été tués dans le village de Wiyé, et trois jours plus tard, le 28 juillet, 19 personnes avaient été massacrées dans le village de Dèye Koukou, dans le même département de Banibangou, selon les autorités. Les assaillants étaient venus à moto et certaines victimes avaient été froidement abattues alors qu’elles travaillaient dans leurs champs, d’après des témoins. Comme après ces deux attaques, le ministère nigérien de l’Intérieur a assuré, mercredi, que des « dispositions sécuritaires et sanitaires » étaient renforcées dans la zone et qu’une enquête avait été ouverte pour retrouver les auteurs de ces tueries. France24 avec AFP
« Le correspondant de Liberté à Tamanrasset, Rabah Karèche, a été condamné à une année de prison dont huit mois ferme et quatre mois avec sursis (…). Il passera encore quatre autres mois en prison », a annoncé, jeudi 12 août, le quotidien algérien Liberté sur son site. Le journaliste, incarcéré depuis la mi-avril, était poursuivi notamment pour « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public ». Il lui était également reproché la « création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société » et d’avoir porté « atteinte à la sûreté et l’unité nationale ». Le 5 août, le parquet avait requis une peine de trois ans de prison ferme et une forte amende contre lui. Rabah Karèche avait été inculpé et écroué le 19 avril, après avoir publié le compte rendu d’un mouvement de protestation des Touaregs, minorité berbère locale. Professionnel expérimenté et respecté, établi de longue date à Tamanrasset, il avait rapporté que les habitants historiques de cette région dénonçaient « l’expropriation de leurs terres » lors d’un nouveau découpage territorial. Les populations touaregs de l’extrême sud de l’Algérie dénoncent régulièrement leur marginalisation économique et sociale au sein d’un Etat très centralisé. Le Monde avec AFP
Le président de Madagascar a annoncé dans la soirée du mercredi 11 août la suspension de tous les ministres du gouvernement malgache, dans l’attente d’un prochain remaniement. Andry Rajoelina, qui renouvelle implicitement sa confiance à son Premier ministre, Christian Ntsay, a annoncé conjointement avec lui que « les fonctions de tous les ministres membres du gouvernement prennent fin » mercredi. Ils ne sont plus chargés que de l’expédition des affaires courantes jusqu’à la nomination de leurs successeurs, ajoute le communiqué sans préciser quand cette annonce pourrait intervenir. Cette suspension intervient dans un contexte d’inflation préoccupante mais aussi d’une affaire présumée de coup d’État déjoué, dans laquelle une vingtaine de personnes, dont deux Français et plusieurs hauts responsables de l’armée malgache, ont été arrêtés. En tout, 21 personnes ont été présentées à une juge d’instruction la semaine dernière, à Antananarivo, dont onze ont été incarcérées dans la foulée, notamment les deux Français. France24 avec AFP
Le mouvement citoyen congolais Lucha a demandé jeudi la levée de l’état de siège en vigueur depuis trois mois dans deux provinces de l’est de la RDC, qui selon lui provoque une intensification de la violence et des atteintes aux droits de l’homme. Cette mesure d’exception, par laquelle l’administration civile a été remplacée par l’armée, a été instaurée début mai par le gouvernement dans le Nord-Kivu et en Ituri pour tenter de mettre fin aux exactions des groupes armés qui terrorisent la population depuis plus de 25 ans. Trois mois après, « la violence venant des groupes armés et des éléments de l’armée s’est intensifiée, les droits des citoyens sont de plus en plus piétinés et l’administration locale est complètement à l’arrêt », a estimé la Lucha (Lutte pour le changement) dans une déclaration à la presse à Goma. Selon l’organisation, 533 personnes ont été tuées en trois mois dans les deux provinces, « soit une moyenne de six civils tués par jour ». AFP
Après une troisième vague de pandémie de Covid-19 plus virulente, Kinshasa, la capitale République démocratique du Congo (RDC) respire : les contaminations sont en baisse, mais les autorités maintiennent les restrictions sanitaires qui ont plongé plusieurs ménages dans la difficulté financière depuis plusieurs mois. Devant la presse, mercredi 11 août à Kinshasa, les autorités de l’équipe de riposte ont dressé un état reluisant de la situation : des centaines de cas par jour durant les mois précédents, la courbe épidémique est descendante. Il y a peine deux mois, les hôpitaux étaient saturés, les morgues bondées. La situation « s’est améliorée », assure l’équipe de riposte dont le médecin Justus Nsio Mbeta est le chargé des opérations. « La tendance au niveau des hôpitaux est vraiment à la baisse, surtout à Kinshasa où la plupart des centres de traitements de Covid-19 sont vides et il y en a très peu qui ont trois à quatre cas qui sont hospitalisés et rarement nous avons trois à quatre cas sévères qui sont pris en charge ». RFI
Partis en tournée pour une série de concerts dans la région de Tombouctou le 29 juillet, le rappeur malien Amadou Kébé dit Dr Keb et son équipe sont introuvables, selon leurs proches. Ils devaient rentrer à Bamako le 02 août dernier mais jusqu’aujourd’hui, ils ne donnent pas signe de vie. 15 jours d’attente interminables pour la famille, les amis et les fans de Dr Kébé et de deux autres membres de son groupe, Ousmane Coulibaly, alias Dr Bacozy, et Alfousseiny Touré, dit Dr Alouss. Ces jeunes rappeurs s’étaient rendus dans la région de Tombouctou le mercredi 28 juillet par un vol de la MINUSMA pour une série de concert pour la paix et la réconciliation à Rharous, Goundam et Niafounké. Depuis deux semaines, aucune nouvelle d’eux. La dernière communication avec la Team Dr comme on les appelle dans leur pays a eu lieu le jeudi 29 juillet au moment du départ du groupe pour Rharous. … Sont-ils tombés en panne où ont-ils été enlevés, aucune piste n’est privilégiée pour l’instant. Mais, les groupes armées sont très actifs dans cette zone du pays qui est quasi- hors du contrôle de l’Etat central. Les proches de Dr Keb et ses compagnons invitent à la prudence et lancent un appel à toute personne susceptible d’apporter des informations. BBC
Un jeune militant de la paix camerounais, qui a tourné le dos à la violence qui sévissait dans sa ville natale pour devenir un jeune militant de la société civile, a expliqué aux Nations unies comment il aide d’autres jeunes à rejeter les conflits et à jouer un rôle plus important dans la construction de la paix dans le pays. Christian Achaleke s’est adressé aux Nations Unies avant la Journée internationale de la jeunesse, qui est célébrée chaque année le 12 août. « Ma décision de devenir un militant de la paix a été influencée par mon expérience personnelle. J’ai grandi dans une communauté en proie à la violence : c’était un mode de vie. À un moment donné, je me suis rendu compte que la violence ne nous mène nulle part. J’ai perdu des amis et des connaissances, et d’autres ont été jetés en prison. J’ai commencé à faire du bénévolat en 2007, ce qui m’a donné une nouvelle perspective axée sur la paix et la contribution à l’amélioration des communautés. Ce fut une expérience inspirante qui a changé ma vie. En tant que jeune engagé dans la consolidation de la paix et la lutte contre l’extrémisme violent, je me retrouve à parler à mes pairs. Lorsque je vais dans les prisons pour parler à d’autres jeunes, je peux leur montrer qu’il existe de meilleures façons de relever les défis auxquels ils sont confrontés que la violence et de trouver des solutions aux causes des conflits. ONU Info