Sonia Dahmani condamnée à 8 mois de prison pour avoir critiqué le président tunisien
L’avocate et chroniqueuse tunisienne Sonia Dahmani a été condamnée en appel à huit mois de prison ferme pour des propos jugés critiques à l’encontre du président Kais Saied, ont annoncé mercredi ses avocats qui ont dénoncé « un harcèlement judiciaire ». Connue pour son franc parler, Mme Dahmani avait été arrêtée, en direct devant des télévisions, le 11 mai, par des policiers masqués qui avaient fait irruption au siège de l’Ordre des avocats à Tunis où elle s’était réfugiée. Mme Dahmani, condamnée à un an en première instance, a vu sa peine réduite à 8 mois mais ses avocats « n’ont même pas pu plaider » pour sa remise en liberté, a déclaré à l’AFP l’avocat français Pierre-François Feltesse. L’audience avait été suspendue mardi et le nouveau jugement a été prononcé tard dans la soirée. Me Feltesse a annoncé une saisine prochaine du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire…Elu démocratiquement en 2019, M. Saied est accusé de dérive autoritaire depuis un coup de force en juillet 2021. AFP
Mali: inquiétudes sur le nouveau statut des magistrats
Au Mali, une ordonnance inscrite au Journal officiel du 30 août et diffusée lundi 9 septembre au soir instaure un nouveau statut pour les magistrats maliens. Le texte a été adopté en Conseil des ministres, il doit encore être ratifié par le Conseil national de transition. Le nouveau statut ne prévoit pas de changements majeurs pour les droits et obligations des magistrats, mais encadre davantage leur liberté d’expression. Ce qui soulève certaines inquiétudes dans un contexte de Transition où l’indépendance de la Justice est largement mise à l’épreuve…Depuis le début de la période de transition, il y a quatre ans, de très nombreuses procédures judiciaires ont été lancées contre des personnes ayant critiqué la gestion des autorités en place ou réclamé la tenue d’élections. Généralement pour « opposition à l’autorité légitime » ou « atteinte au crédit de l’État. » RFI
Présidentielle en Algérie : deux candidats déposent des recours
Deux candidats à la présidentielle samedi en Algérie, l’islamiste Abdelaali Hassani et le socialiste Youcef Aouchiche, ont déposé mardi des recours auprès de la Cour constitutionnelle contestant les résultats provisoires annoncés par l’Autorité électorale Anie. Les trois candidats, dont le président sortant Abdelmadjid Tebboune proclamé vainqueur avec un score record (près de 95%) dimanche, ont rejeté les données de l’Anie sur le taux de participation et leurs propres résultats. L’affluence était le principal enjeu d’un scrutin pour lequel M. Tebboune était grand favori et dont la victoire n’a pas été remise en cause par ses concurrents…La Cour constitutionnelle a trois jours pour statuer sur les recours qu’elle doit recevoir sous 48H après l’annonce des résultats provisoires, qu’elle peut « reformuler » sur la base des procès-verbaux des commissions électorales. La Cour dispose d’un délai de dix jours pour proclamer les résultats définitifs, à partir de la réception des procès-verbaux transmis par l’Anie. Lundi, la Cour constitutionnelle a annoncé n’avoir réceptionné que 52 procès-verbaux des 58 préfectures. AFP
En RDC, un ancien ministre de la Santé libéré après cinq ans de prison
L’ex-ministre de la Santé congolais Oly Ilunga, condamné à cinq ans de prison pour détournement de fonds destinés à la lutte contre le virus Ebola, a été libéré lundi après avoir purgé sa peine, a-t-on appris mardi auprès de son avocat. Il était incarcéré à Makala, la plus grande prison du pays située dans la capitale Kinshasa, où plus de 130 détenus sont morts la semaine dernière lors d’une tentative d’évasion, selon le gouvernement. La justice congolaise a reconnu M. Ilunga coupable d’avoir détourné environ 400.000 dollars lorsqu’il dirigeait la lutte contre la dixième épidémie d’Ebola dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la deuxième la plus grave de l’histoire du pays (plus de 2.200 morts entre août 2018 et juin 2020). À la tête d’un groupe hospitalier à Bruxelles avant de rentrer en RDC et d’être appelé aux fonctions de ministre, M. Ilunga a toujours nié les faits et dénoncé des vices de procédures ainsi qu’une violation de la loi. Il avait démissionné en juillet 2019 après des désaccords avec le président Félix Tshisekedi, notamment sur la conduite de la lutte contre l’épidémie d’Ebola. AFP
Nouvelles arrivées de vaccins contre le Mpox en RDC
Les vaccins contre le mpox arrivent au compte-gouttes en République démocratique du Congo (RDC), foyer de l’épidémie: 50.000 doses données par les États-Unis ont atterri mardi à Kinshasa, après 200.000 doses de l’Union européenne arrivées la semaine dernière dans la capitale congolaise…Dimanche, environ 100.000 doses données par l’Union européenne sont arrivées à l’aéroport de Kinshasa. L’UE, qui avait fait parvenir jeudi dernier les premières donations de vaccins en RDC, a envoyé au total 200.000 doses depuis la semaine dernière. Pays d’Afrique centrale le plus touché au monde par le virus, la RDC, qui détient désormais 265.000 vaccins fabriqués par le laboratoire danois Bavarian Nordic, doit commencer sa campagne de vaccination dès le mois prochain…Près de 22.000 cas de contamination et 716 décès liés au mpox ont été enregistrés en RDC depuis janvier, selon les derniers chiffres de l’Institut de santé publique congolais chargé d’organiser la riposte contre l’épidémie. AFP
Djibouti propose de « cogérer » un port avec l’Ethiopie
Djibouti a proposé de « cogérer » un port sur le golfe d’Aden avec l’Ethiopie, dont les revendications pour un accès à la mer sont sources de vives tensions avec la Somalie, a annoncé son ministre des Affaires étrangères. La signature en janvier par Addis Abeba d’un protocole d’accord sur ce sujet avec la région séparatiste somalienne du Somaliland a déclenché la colère de Mogadiscio, qui a dénoncé un accord « illégal » violant sa souveraineté. Ce protocole d’accord prévoit la location pour 50 ans à l’Ethiopie de 20 km de côtes du Somaliland sur le golfe d’Aden. Les autorités somalilandaises ont affirmé qu’en échange de cet accès à la mer, l’Ethiopie allait devenir le premier pays à les reconnaître officiellement, ce qu’aucun n’a fait depuis que le petit territoire de 4,5 millions d’habitants a unilatéralement proclamé son indépendance de la Somalie en 1991. Djibouti, par où transite actuellement l’essentiel des importations et exportations maritimes éthiopiennes, affirme avoir offert une alternative avec le port de Tadjourah, situé dans le nord-ouest du pays. « Ce que nous avons proposé aux Ethiopiens, ce n’est pas de vendre le port de Tadjourah, il n’a jamais été question de céder ou de concéder ou de vendre le port de Tadjourah », a déclaré lundi lors d’une conférence de presse le ministre des Affaires étrangères, Mahamoud Ali Youssouf. Il a évoqué « l’exemple » de la Compagnie du chemin de fer djibouto-éthiopien (CDE), détenue à parts égales par les deux pays: « C’est une société binationale, c’est ce que nous proposons, on gère ensemble ». « Que gagne l’Ethiopie à pouvoir cogérer avec nous un port dans le nord ? L’Ethiopie réduit le coût de transport de ses produits », a fait valoir Mahamoud Ali Youssouf. AFP
En Libye, Amnesty International dénonce « la répression » des opposants dans l’Est
L’ONG Amnesty International a accusé mardi 10 septembre les forces armées de l’est de la Libye d’avoir intensifié ces derniers mois « la répression contre les opposants politiques », de bénéficier d’une « impunité persistante pour des morts en détention » et de « violations graves des droits humains ». Depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est divisée en deux camps antagonistes : un gouvernement reconnu par l’Organisation des Nations unies dans l’Ouest basé à Tripoli et un exécutif parallèle contrôlant l’Est et une bonne partie du Sud affilié au clan du puissant maréchal Khalifa Haftar. Depuis le début de l’année, « des membres de l’Agence de sûreté intérieure [ISA] » sous contrôle des forces armées du maréchal Haftar ont « arrêté sans mandat des dizaines de personnes, parmi lesquelles des hommes et des femmes de plus de 70 ans », dans la rue ou dans des lieux publics dans l’est et le sud du pays, selon Amnesty International…L’ONG a accusé l’ISA et les forces armées de l’Est d’« intensifier la répression des détracteurs et des opposants politiques », notamment des militants et des responsables, mais aussi « des poètes et des blogueurs ». Le Monde avec AFP
Nigeria: la ville de Maiduguri sous les eaux après la rupture d’un barrage
Au Nigeria, la ville de Maiduguri, à l’extrême nord du pays, a été submergée par les eaux d’un barrage qui a cédé sous des pluies torrentielles. Depuis lundi, des milliers d’habitants fuient la vile qui est sous l’eau et les secours s’organisent mais pour le moment, on ne connait pas le nombre exact de victimes. Cela faisait trente ans que la capitale régionale de Borno n’avait pas connu de telles inondations. Les maisons sont submergées, des voitures sont sous l’eau et les habitants, 800 000 pour la ville de Maiduguri, cherchent à fuir la montée des eaux…Selon un responsable de la prison de Maiduguri, 200 prisonniers ont pu s’échapper suite à l’effondrement d’un mur d’enceinte. Parmi les évadés figurent plusieurs membres de Boko Haram. En fin de soirée, aucun bilan officiel n’était donné pour dénombrer le nombre exact de victimes de ces inondations. RFI
Le Soudan du Sud va mettre en place la justice transitionnelle d’après guerre civile
Au Soudan du Sud, le président doit bientôt signer deux projets de loi qui visent à mettre en place les organes de la justice transitionnelle. Votés la semaine passée par le Parlement, ces projets de loi prévoient la création d’une Commission pour la vérité et la réconciliation et une autorité des indemnisations et réparations. Toutes deux doivent étudier les crimes et abus des droits de l’homme qui ont été perpétrés durant la guerre civile de 2013 à 2018…D’abord, les commissions parlementaires doivent encore régler quelques détails, à commencer par la période sur laquelle les deux organes devront enquêter. D’après Amnesty International, les 10 années de guerre civile au Soudan du Sud ont fait environ 400 000 victimes. L’ONG a recensé de nombreux abus allant du massacre à l’enrôlement d’enfants, en passant par la torture et les violences sexuelles. RFI
Sénégal: le capitaine de la pirogue qui a fait naufrage au large de Mbour arrêté
Au moins 26 personnes ont péri dans le naufrage de leur pirogue au large des côtes sénégalaises, près de Mbour, dans un nouveau drame de l’émigration clandestine à destination de l’Europe survenu le 8 septembre 2024. L’organisateur présumé de ce voyage clandestin vers les Îles Canaries et capitaine de l’embarcation qui transportait au moins 150 passagers a été arrêté le 9 septembre, ont annoncé les autorités locales…Ce naufrage a eu lieu dimanche après-midi au large de la ville de Mbour, à une centaine de kilomètres au sud de Dakar, rappelle notre correspondante à Dakar,Léa-Lisa Westerhoff. Cette pirogue transportait plus de 150 passagers. Si 24 ont pu être sauvés, beaucoup sont encore portés disparus…Cheikh Sall, propriétaire et capitaine de la pirogue, se serait même rendu de lui-même à la police ce 9 septembre, selon le préfet de Mbour, Amadou Diop. Le pêcheur de 52 ans a été interrogé par la division nationale de lutte contre le trafic des migrants à Saly, un département spécialisé de la police…Selon le quotidien L’Observateur, le propriétaire de la pirogue était lui-même à bord au moment du drame, mais a réussi à nager jusqu’à la plage. Aux enquêteurs, il aurait affirmé avoir embarqué 88 passagers moyennant des sommes comprises entre 300 000 et 400 000 francs CFA (de 450 à 600 euros, environ). Le capitaine de pirogue originaire d’un quartier populaire de Mbour aurait déjà organisé d’autres voyages de ce type. Aujourd’hui, un grand nombre des disparus viennent de ce même quartier. RFI
En 60 ans, la BAD s’est imposée comme un outil de développement incontournable pour l’Afrique
Il y a 60 ans, le 10 septembre 1964, 23 pays nouvellement indépendants d’Afrique fondaient la Banque africaine de développement. Aujourd’hui, la BAD compte 81 pays membres, dont 27 États non africains. Encore dirigée pour quelques mois par le Nigérian Akinwumi Adesina, l’institution financière panafricaine est devenue un outil de financement solide et respecté, incontournable pour le développement du continent…L’accord constitutif de la Banque africaine de développement (BAD) est signé le 4 septembre 1963 par les représentants de 23 États africains. Il entre en vigueur le 10 septembre 1964, date de naissance officielle de la BAD, qui s’installe alors à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Sous la présidence du Soudanais Mamoun Beheiry (1967-1970), la BAD accorde ses premiers prêts à la Sierra Leone pour constituer sa National Development Bank et au Kenya pour la construction d’une route. Le ton est donné : la Banque africaine de développement accordera dans un premier temps des prêts pour les grandes infrastructures : routes, ponts, barrages. Mais les difficultés financières surgissent après le double choc pétrolier, il faut trouver de nouvelles ressources. L’idée de faire entrer au capital des États non africains ne fait pas tout de suite l’unanimité, provoquant même la démission du Ghanéen Kwame Donkor Fordwor (1976-1979), mais elle est mise en œuvre en 1982 par son successeur, le Zambien Wila Mung’Omba (1980-1985), ce qui rassure les marchés financiers. La BAD se voit attribuer son premier Double-A par les agences de notation internationales…Depuis 2015, la BAD est présidée et pour encore un an par le Nigérian Akinwumi Adesina…Belle revanche pour celui qui a su clarifier les missions de la BAD autour de cinq priorités (High Five) : Éclairer et fournir de l’énergie à l’Afrique ; nourrir l’Afrique ; intégrer l’Afrique ; industrialiser l’Afrique ; améliorer les conditions de vie des Africains. Tout en imposant la BAD sur la scène des banques multilatérales de développement. RFI