Revue de presse du 11 septembre 2023

Séisme d’Al Haouz : 2.497 morts et 2.476 blessés (nouveau bilan)
Le séisme qui a frappé, vendredi soir plusieurs provinces et préfectures au Maroc, a fait 2.497 morts et 2.476 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de l’Intérieur, arrêté à 10h00 lundi. Le tremblement de terre a fait 1.452 morts dans la province d’Al Haouz, 764 morts dans la province de Taroudant, 202 morts dans la province de Chichaoua et 18 à la préfecture de Marrakech, a précisé le ministère dans un communiqué. Aucun nouveau décès n’a été enregistré dans les provinces et préfectures de Ouarzazate, Azilal, Agadir Ida Outanane, Grand Casablanca, Youssoufia et Tinghir, ajoute la même source. Les autorités poursuivent leurs efforts afin de secourir, évacuer et prendre en charge les blessés, et mobilisent l’ensemble des moyens nécessaires afin de répondre aux répercussions de cette douloureuse tragédie. APA

Au Gabon, la junte évoque un délai de 2 ans avant la tenue d’élections libres
Lors d’un entretien à l’AFP, le Premier ministre de transition au Gabon, Raymond Ndong Sima, a estimé qu’un délai de deux ans de transition avant des élections libres est un « objectif raisonnable ». Le 30 août, l’armée a renversé Ali Bongo Ondimba, juste après sa réelection. Le Gabon a entamé sa transition vers des élections libres promises par les militaires, selon le Premier ministre de transition. Un délai de deux ans est un « objectif raisonnable », a estimé dimanche 10 septembre auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Raymond Ndong Sima. Le 30 août, l’armée a renversé le président Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans, quelques instants après qu’il a été proclamé réélu au terme d’une élection jugée frauduleuse par les militaires et l’opposition. Le général Brice Oligui Nguema, proclamé président de la transition, a promis aussitôt de rendre le pouvoir aux civils par des élections au terme d’une période dont il n’a pas annoncé la durée. France24

Au Gabon, le chantier des droits humains
Les organisations de défense des droits humains ont émis le souhait d’établir une commission vérité, réconciliation et réparation destinée à examiner les violations des droits humains commises par les régimes précédents. … Le 4 septembre, le nouveau président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) promet d’amnistier les prisonniers d’opinion. Cinq jours après son réveil en sursaut, dans la nuit du 30 août, Jean-Rémy Yama sort libre. Incarcéré depuis février, il était jusqu’alors le plus célèbre des prisonniers d’opinion gabonais. On ne peut pas dire que les geôles du pays en étaient remplies, mais au cours du temps, des dizaines de militants ou de responsables politiques sont passés par là pour des périodes plus ou moins longues. « La liberté d’expression, d’association et de regroupement était systématiquement bafouée ; l’espace civique et politique était verrouillé ; la justice gangrenée par la corruption », énumère Jeanne Clarisse Dilaba, coordinatrice nationale de la coalition du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale. … « Légalement, le délit d’opinion n’existe pas au Gabon, rappelle Jean-Rémy Yama, qui a toujours nié ces accusations. Les juges utilisent un article parmi les centaines du code pénal pour mettre les gens au frais, l’objectif n’est évidemment pas la démonstration de la vérité mais de faire taire un leader d’opinion. » Le leader syndical est convaincu que la perspective de la présidentielle du 26 août 2023 a motivé son interpellation. « Ils ne savaient pas pour combien de temps je partais, ni ce que j’allais faire, ils ont paniqué », avance-t-il. « A chaque élection, ils cherchaient à me faire taire », s’amuse-t-il. Le Monde

Qu’est-ce que la « légion étrangère » qui pousse le général Oligui à faire des réformes au Gabon ?
Derrière les reformes de la nationalité et du foncier annoncées par le président de la transition gabonaise, se cache un combat contre une « légion étrangère » qui sévit dans le pays. … Ces personnes binationales ou de nationalités étrangères qui occupent des hauts postes de responsabilité dans les entreprises publiques y compris à la présidence, et dont les origines gabonaises sont souvent contestées par des Gabonais. … Les cas de hauts fonctionnaires d’autres nationalités exerçant au Gabon sont légion et souvent source de contestation. Cette « légion étrangère » viendrait du Bénin, du Togo, du Liban, de la France et du Cameroun voisin, estiment les observateurs dans la capitale gabonaise. Certains font partie des personnalités interpellées à Libreville le 30 août, jour même du coup d’Etat, en possession de plusieurs milliards de Francs CFA dans leurs domiciles. BBC

Mali: situation tendue dans le nord entre les groupes armés et le gouvernement
Au Mali, le climat se détériore entre les principaux groupes armés du nord signataires en 2015 d’un accord de paix avec le gouvernement. Samedi, les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ont affirmé avoir abattu, dans le nord, un avion de l’armée nationale qui aurait attaqué une de leurs positions, et ce dimanche, ils annoncent se préparer à se défendre militairement contre la junte au pouvoir à Bamako. Sur le terrain dans le nord du Mali, plusieurs sources confirment : tout comme l’armée malienne, les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad ont considérablement renforcé leurs positions. Un diplomate africain en poste à Bamako s’inquiète et s’interroge : « Ça devient tendu, les ex-rebelles de la CMA ont sorti un arsenal de guerre et on peut se demander d’où ça vient. » Dans un communiqué, la CMA affirme qu’à l’aide de sa DCA (défense contre avion), elle a abattu ce week-end dans le nord, un avion de l’armée malienne, qui aurait attaqué une de ses positions. Le gouvernement malien n’a pour le moment ni confirmé, ni infirmé l’information. RFI

Le Mali peut-il lutter seul contre le terrorisme ?
Le Mali peut-il seul faire face à l’insécurité qui sévit dans une partie du pays ? Si la question se pose, c’est parce qu’après deux ans au pouvoir, les militaires semblent avoir du mal à contenir la menace djihadiste, comme en témoignent les récentes attaques. « La crise malienne dure depuis plus d’une décennie. Et maintenant, dans les circonstances politiques actuelles, la crise s’intensifie à nouveau après une accalmie d’environ huit ans, et cette accalmie était principalement due au fait que les forces internationales faisaient une certaine différence en maintenant les djihadistes à distance jusqu’à un certain point. Les attaques qui ont eu lieu se sont déroulées dans le nord du Mali, où se sont concentrées une grande partie des forces françaises et des soldats de l’ONU”, explique Shaantanu Shankar, analyste pour l’Afrique à Economist Intelligence Unit. Il y a quelques jours, 64 personnes dont 49 civils et 15 soldats ont été tuées dans deux attaques « terroristes » ayant visé un bateau de transport de passagers et une base de l’armée dans le nord du pays. AfricaNews

L’Armée soudanaise nie son implication dans une attaque ayant fait 46 morts
L’Armée soudanais dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, a démenti toute implication dans des frappes aériennes à Khartoum ayant fait ce dimanche 10 septembre, au moins 46 morts et des dizaines blessées. Depuis le 15 avril, la guerre pour le pouvoir au Soudan entre l’Armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a fait au moins 7.500 morts et près de cinq millions de déplacés et de réfugiés, selon une ONG. Au moins 46 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dimanche dans des frappes aériennes à Khartoum, l’un des raids les plus meurtriers sur la capitale du Soudan, ravagé par la guerre depuis près de cinq mois. «Ce matin, la milice terroriste de Burhane a mené des frappes aériennes contre des civils dans le sud de Khartoum», a indiqué un communiqué des FSR sur X. L’Armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, la seule à posséder des avions de combat dans ce conflit, a démenti toute implication dans ces raids, après des accusations en ce sens de ses rivaux. Sahel-Intelligence

RDC : 18 personnes tuées par des miliciens en Ituri
Dix-huit personnes, dont une majorité de femmes et des enfants, ont été tuées jeudi par des hommes armés en Ituri, province troublée du nord-est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris vendredi de sources locales. Cette attaque, dont les auteurs ne sont pas clairement identifiés, a eu lieu dans le village de Balingina, dans la chefferie (entité administrative) de Walese Vonkutu, dans le territoire d’Irumu, ont précisé ces sources. « Nous revenons de Balingina, où 18 corps de civils innocents ont été enterrés », a indiqué à l’AFP le colonel Siro Simba, administrateur du territoire d’Irumu, précisant qu’un des auteurs présumés de cette nouvelle tuerie avait été arrêté. Une source humanitaire a confirmé l’inhumation dans une fosse commune de 18 victimes, dont 11 femmes, quatre enfants et trois hommes. D’autres informations non confirmées font état d’une autre attaque vendredi dans un autre secteur de la même province, qui aurait fait sept morts. VOA/AFP

Nord-Kivu : plus de 700 cas de décès enregistrés parmi les déplacés de Nyiragongo depuis juin 2022
Le comité des déplacés du site de Kanyaruchinya dans le territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu déclare avoir enregistré plus de sept cents cas de décès parmi les déplacés depuis leur arrivée en juin 2022. Ces cas sont enregistrés dans différents sites éparpillés dans le territoire de Nyiragongo et dans la périphérie de la ville de Goma. Ces décès sont liés beaucoup plus au choléra et à la rougeole notamment. Le président du site de Kanyaruchinya, Théo Musekura, qui alerte sur ces décès, plaide pour une prise en charge correcte des déplacés en attendant leur retour. « Depuis notre arrivée le 26 juin 2022, nous avons enregistré 770 morts. Ils sont décédés de la rougeole, du choléra, de la malaria à cause de mauvaises conditions dans des écoles et des accidents de circulation. Notre plus grand souhait est qu’on chasse l’ennemi afin de nous permettre de rentrer chez nous. Parce qu’ici, nous souffrons et mourons beaucoup », a expliqué Théo Musekura. Le site de Kanyaruchinya compte, à lui seul, plus 55 000 ménages des déplacés venus des territoires de Rutshuru, Masisi et du Nord de Nyiragongo. Radko Okapi

Un correspondant du média indépendant Jeune Afrique interpellé en RDC
Stanis Bujakera Tshiamala, correspondant de Jeune Afrique à Kinshasa, et directeur de publication adjoint du média congolais actualite.cd, a été interpellé ce vendredi 8 septembre alors qu’il se trouvait à l’aéroport de N’Djili, en partance pour Lubumbashi pour un séjour professionnel, rapporte le média indépendant africain. Il a été placé en détention et demeure en cellule, dénonce samedi la Société des journalistes de ce média via les réseaux sociaux. La société des Journalistes de Jeune Afrique demande dans un tweet la libération immédiate de son correspondant. Jeune Afrique dit n’avoir aucune information sur les motifs de cette interpellation et est dans l’attente « d’éclaircissements de la part des services compétents ». Elle ajoute « oser croire en l’attachement des autorités congolaises au libre exercice du métier de journaliste » en RDC. Selon les premières informations, il a été conduit par l’inspection générale de la police. Le média « condamne fermement la pression indue exercée sur les professionnels des médias et demande sa libération immédiate ». L’organisation Human Rights Watch a, elle aussi, condamné « cette énième atteinte à la liberté de la presse en RDC » et demandé à ce que Stanis Bujakera Tshiamala soit libéré immédiatement. « Le journalisme n’est pas un crime », insiste-t-elle. RTBF

Sénégal: Macky Sall désigne le PM Amadou Ba candidat du camp présidentiel à l’élection de 2024
Le président sénégalais Macky Sall a désigné samedi son Premier ministre Amadou Ba comme candidat de son camp à la présidentielle de février 2024, ont annoncé la présidence et la coalition gouvernementale. Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, avait annoncé en juillet, après avoir entretenu l’incertitude pendant des mois, qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, qui soulevait des objections constitutionnelles. Son camp lui avait alors donné carte blanche pour choisir un candidat. Un porte-parole de la présidence a confirmé à l’AFP le choix d’Amadou Ba, 62 ans. Chef du gouvernement depuis septembre 2022, il était considéré comme l’un des favoris parmi la dizaine de candidats déclarés à la succession de Macky Sall dans le camp présidentiel. VOA/AFP

Burkina : levée de la suspension de radio Oméga
Le gouvernement de transition a dit être attaché à la liberté d’opinion et de presse. La suspension de la radio privée Oméga a été levée, dimanche soir, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo. Il y’a un mois, le gouvernement avait pris cette mesure pour, a-t-il dit, « l’intérêt supérieur de la Nation », après que la radio ait accordé et diffusé un « entretien émaillé de propos injurieux à l’encontre des nouvelles autorités nigériennes ». Le ministre Ouédraogo a expliqué la mesure de clémence par le fait que l’Observatoire burkinabé des médias (OBM) ait plaidé en faveur de radio Oméga, à sa demande, indiquant que « l’équipe de la radio a tiré les leçons de cette sanction ». … Toutefois, Radio Oméga a démenti avoir demandé la médiation de l’OBM. Plutôt, elle a affirmé avoir rejeté la proposition de médiation de l’Observatoire, parce qu’elle avait déjà saisi la justice pour faire annuler la suspension. « La position de notre groupe reste inchangée depuis le début de cette affaire à savoir que la rédaction de Oméga a fait son travail en toute indépendance et dans le respect de l’éthique et de la déontologie qui guident le métier des professionnels des médias », a fait savoir la direction générale de la radio. APA

Cameroun: RSF alerte sur les conditions de travail des journalistes dans les régions anglophones
Reporters sans Frontières fait état de menaces qui se traduisent parfois en actes. Le communiqué intervient alors que trois professionnels des médias ont été tués dans le pays, depuis le début de l’année 2023. Le dernier d’entre eux, Anye Nde Nsoh, a été assassiné, il y a quatre mois, à Bamenda, dans le nord-ouest du pays. Il n’avait que 26 ans. « Nous avons documenté, au-delà de l’assassinat de ce journaliste, des enlèvements. Il y a eu également des arrestations et des détentions arbitraires. Cela révèle aussi à quel point les journalistes et les reporters dans ces régions travaillent dans une totale insécurité puisqu’ils sont pris entre le marteau des groupes armés séparatistes et l’enclume des forces armées camerounaises. Et ils doivent sans cesse être sur leur garde, et même souvent – nous en avons parlé avec certains d’entre eux – même lorsqu’ils s’efforcent d’être équilibrés et objectifs, ils sont souvent accusés par les forces de l’ordre et les forces de sécurité d’être ceux qui envoient des informations aux groupes armés séparatistes. Et de leur côté également, les groupes séparatistes harcèlent les journalistes d’où l’importance, pour les autorités au niveau central, de mettre en place des mesures efficaces de protection des journalistes afin d’éviter que ces régions anglophones ne deviennent des zones de non-information », alerte l’ONG dans son communiqué. RFI

Le navire-ambulance Ocean Viking sauve 68 migrants en Méditerranée
« L’Ocean Viking a secouru 68 personnes naufragées d’une embarcation en bois à double pont qui avait quitté Zouara en Libye la nuit dernière », a indiqué l’ONG dans un communiqué. « Plusieurs d’entre elles souffrent du mal de mer et sont actuellement soignées par l’équipe médicale de SOS Méditerranée et de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) à bord de l’Ocean Viking », a-t-elle ajouté. Sur des photos publiées par l’ONG sur X (ex-Twitter), on voit plusieurs dizaines de migrants portant des gilets de sauvetage orange entassés dans un bateau de fortune. Les autorités italiennes ont assigné à l’ONG le port d’Ancône pour y débarquer les rescapés, un port lointain qui ne satisfait pas l’ONG. « Le port est à 1.560 km (soit 4 jours de navigation) de la zone d’opération, alors qu’il y a des besoins cruciaux de capacités de recherche et de sauvetage en Méditerranée. Les départs sont nombreux et le risque de perte de vies est élevé », a-t-elle regretté. VOA/AFP