Le président camerounais Paul Biya a annoncé mardi la convocation fin septembre d’un « grand dialogue national » sur le conflit meurtrier entre des groupes séparatistes de la minorité anglophone et les forces de sécurité dans l’ouest, au moment où son régime fait juger pour « insurrection » des leaders de l’opposition. … Ce dialogue sera présidé par le Premier ministre Joseph Dion Nguté et rassemblera les différentes composantes sociales, y compris des représentants des forces de défense et de sécurité, ainsi que ceux des groupes armés, a assuré M. Biya. … Dans son discours, M. Biya a réitéré son offre de « pardon » aux séparatistes armés qui « déposent volontairement les armes », mais promis à ceux qui s’y refuseraient de subir « toute la rigueur de la loi » et de « faire face aux forces de sécurité et de défense ». … Le discours de Biya a été prononcé alors que son pays est aussi confronté à une autre crise politique. Son challenger à la présidentielle d’octobre 2018, Maurice Kamto, a été arrêté en janvier et est écroué depuis lors. Lui et environ 90 de ses alliés et partisans sont poursuivis devant le tribunal militaire de Yaoundé pour « insurrection » et outrage au chef de l’Etat notamment. AFP
Plusieurs soldats nigérians ont été tués dans une embuscade tendue par des jihadistes au passage d’un convoi militaire dans le nord-est du pays, ont indiqué mercredi des sources sécuritaires. Lundi 10 septembre, des combattants du Groupe de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), issu d’une scission de Boko Haram, ont ouvert le feu sur un convoi qui se rendait vers la ville de Gudumbali, dans l’état de Borno, a-t-on ajouté de sources sécuritaires. Iswap a revendiqué la responsabilité de cette attaque, affirmant que ses combattants avaient tué et blessé des dizaines de militaires. « Nous avons perdu plusieurs soldats, véhicules et armes durant l’attaque des terroristes », a dit une source sécuritaire ayant réclamé l’anonymat. Une autre source sécuritaire a précisé que le nombre de victimes était « énorme ». Jeune Afrique
Les autorités américaines et nigérianes ont annoncé mardi avoir intensifié leurs opérations conjointes contre des réseaux de cybercriminalité nigérians, avec près de 300 arrestations au cours des quatre derniers mois. Une vaste opération destinée à contrer les « fraudes aux virements » a permis d’interpeller 281 personnes, 167 au Nigeria, 74 aux Etats-Unis, 18 en Turquie, 15 au Ghana et les autres en France, Italie, Grande-Bretagne, Japon, Kenya et Malaisie, selon un communiqué du ministère américain de la Justice. Ce type de fraude vise souvent les employés d’entreprises ayant les moyens d’engager des transferts bancaires et consiste à se faire passer pour un partenaire commercial ou un supérieur hiérarchique et à leur demander de virer des sommes sur un compte à l’étranger. Les organisations qui s’y adonnent réalisent souvent d’autres fraudes sur internet, notamment du hameçonnage ou de l’arnaque aux sentiments, a souligné le ministère américain, en rappelant que ces pratiques nées au Nigeria se sont propagées au monde entier. AFP
Environ 25 migrants africains meurent chaque semaine (environ 1.300 chaque année) sur le continent africain avant même d’embarquer pour de périlleux voyages maritimes vers l’Europe ou la péninsule arabique. Selon les dernières données publiées par le Projet sur les migrants disparus (MMP) de l’OIM, 573 migrants sont morts, à ce jour, cette année, sur le continent africain. « Ces statistiques ne reflètent pas entièrement la véritable ampleur de la tragédie, car ces chiffres ne représentent que les décès rapportés », a précisé le porte-parole de l’OIM, Joel Millman, lors d’un point de presse mardi à Genève. Sur les plus de 7.400 décès de migrants africains enregistrés ces cinq dernières années, près de 60% (4.400) ont été signalés en Afrique du Nord. « Cependant, les décès dans cette région ne sont pas bien connus et le nombre réel de vies perdues lors de la migration reste inconnu », a ajouté M. Millman. ONU Info
Le Rwanda a signé mardi un accord avec l’Union africaine (UA) et le Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) en vue d’accueillir temporairement des réfugiés et demandeurs d’asile africains bloqués en Libye, un accord que l’UA espère répliquer avec d’autres nations du continent. « Nous recevrons un nombre initial de 500 (personnes) dans quelques semaines », a déclaré Hope Tumukunde Gasatura, représentante permanente du Rwanda à l’UA, lors d’une conférence de presse à Addis Abeba, aux côtés de représentants de l’organisation panafricaine et du HCR. Ce premier groupe est « composé principalement de personnes originaires de la Corne de l’Afrique », ont précisé l’UA et l’ONU dans un communiqué. Elles seront accueillies dans un centre de transit au Rwanda avant d’être relocalisées dans d’autres pays ou, si elles le veulent, retourner dans leur propre pays. AFP
La vague de violences xénophobes que connaît l’Afrique du Sud a entraîné des réactions en cascade des pays africains, le Nigeria en tête. Jusqu’où pourrait aller cette riposte diplomatique ? L’analyste Liesl Louw-Vaudran revient pour Jeune Afrique sur les implications de ces incidents sur l’image de la nation arc-en-ciel. Craignant pour leur vie, ils sont plusieurs centaines à se préparer à quitter le pays. Plus de 600 Nigérians se seraient déclarés candidats au départ et 320 d’entre eux seront rapatriés ce mercredi par la compagnie aérienne privée nigérianne Air Peace. Après une brève accalmie, les violences xénophobes ont repris cette semaine en Afrique du Sud. Depuis les premières attaques, visant principalement des habitants et des commerçants africains – estimés à près de 2 millions dans le pays -, elles auraient déjà fait une dizaine de morts et de nombreux blessés. Ces incidents ont suscité une vague d’outrages sur le continent, et principalement au Nigeria, où des actions de représailles contre les intérêts sud-africains ont même été observées. Jeune Afrique
Le Sénégal est ainsi préoccupé par le non-respect des règles minimum qui encadrent les situations de conflits, par les discours de haine, le racisme et la discrimination raciale, la xénophobie, le non-respect des droits de migrants et de réfugiés ainsi que les changements climatiques et leurs impacts sur les populations, particulièrement en Afrique. « Toutes ces problématiques remettent en cause la dignité humaine, renforcent la polarisation dans nos sociétés et menacent de disloquer les consensus dynamiques historiquement et patiemment obtenus par la communauté internationale », a regretté M. Ba. Le Ministre des affaires étrangères du Sénégal a également plaidé pour le multilatéralisme et l’universalité des droits de l’homme. « Les droits de l’homme ont besoin de cadre commun comme le Conseil des droits de l’homme où les Etats peuvent faire des compromis et trouver un dénominateur commun nécessaire au respect de la dignité humaine partout dans le monde », a ajouté M. Ba. ONU Info
Principaux accusés dans le procès du putsch manqué de 2015, ils ont été condamnés l’un à vingt ans de prison, l’autre à dix. L’épilogue d’une affaire qui a tenu le Burkina en haleine pendant un an et demi. Ni l’un ni l’autre n’ont dû être surpris à l’énoncé de la sentence. Peut-être même ont-ils été soulagés à l’idée d’échapper à la peine de prison à vie qu’avait requise le parquet. Quatre ans après que des soldats de l’ancien Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont fait irruption en salle du Conseil des ministres et arrêté les responsables de la transition (le 16 septembre 2015), marquant le début de ce qui restera dans les mémoires comme le coup d’État « le plus bête du monde », le tribunal militaire de Ouagadougou a enfin rendu son verdict: vingt ans de prison ferme pour Gilbert Diendéré et dix pour Djibrill Bassolé. Jeune Afrique
Plusieurs manifestations ont eu lieu lundi contre l’insécurité et les assassinats, dans le centre du Mali, confronté aux violences intercommunautaires et aux attaques jihadistes. Les manifestants de Bandiagara, localité qui accueille des déplacés chassés de leurs villages par les violences dans le pays dogon, entre Mopti (centre) et la frontière avec le Burkina Faso, réclament notamment de pouvoir « rentrer cultiver » leurs champs, selon une banderole déployée en tête de cortège. « Nous avons enregistré depuis la dernière visite du Premier ministre (Boubou Cissé, en août) une cinquantaine de cas d’assassinats », a déclaré à la presse le chef du Collectif des associations des jeunes du pays dogon (CAJPD), Adama Diongo, l’un des organisateurs de la marche. Des manifestants portaient également des pancartes où l’on pouvait lire « Vive DANA », du nom du groupe armé dogon Dan Nan Ambassagou, officiellement dissous après le massacre d’Ogossagou le 23 mars (quelque 160 Peuls tués par des chasseurs dogons présumés), sans pour autant avoir cessé ses activités. Sahel Intelligence
Une nouvelle loi, met fin aux activités des groupes de jeunes armés souvent utilisés pour semer le chaos dans le pays. Cette nouvelle loi entrée en vigueur, interdit l’existence des groupes d’autodéfense et les milices des partis politiques. Tout contrevenant sera passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 15 ans. Les personnes qui facilitent ou encouragent ces pratiques ou celles qui dissimulent un malfaiteur pour lui éviter une arrestation légale sont également passibles de peine. En début d’année, des hommes armés masqués ont ouvert le feu lors d’une élection partielle à Accra, blessant de nombreuses personnes. Le principal parti d’opposition, le NDC, a accusé le NPP au pouvoir d’avoir déployé les milices de son parti pour intimider les électeurs, bien que le gouvernement ait nié cette allégation. BBC
Ces mesures sont présentées comme étant destinées à lutter contre la contrebande mais aussi pour protéger la production locale et permettre une meilleure maîtrise de la balance commerciale. Elles ne seraient donc pas une obstruction à l’intégration économique en cours, d’ailleurs très avancée en Afrique de l’ouest avant même la mise en place en cours de la Zone de libre-échange économique continentale. C’est ce qu’explique Maina Boukar Karte, secrétaire général de l’Association des constitutionnalistes du Niger. « Les textes au niveau régional et au niveau africain posent un principe, celui de la libre circulation des personnes et des marchandises. Mais exceptionnellement, si la libre circulation des personnes et des marchandises se fait aussi selon certaines manœuvres, notamment avec des spéculations ou bien des réexportations, cela met à mal certaines statistiques nationales comme la balance commerciale, ou bien les différentes impositions. Je pense alors qu’un Etat peut prendre des mesures pour empêcher cela. » DW
La démolition des barraques sur la plage de Xwlacodji, décidée par le préfet, rentre dans le projet de « déguerpissements », ainsi que sont surnommées ces opérations de démolition préalables au développement urbain, voulues par le président béninois Patrice Talon. … La Fédération des habitants de zones de taudis/bidonvilles, un mouvement de pauvres urbains luttant pour la dignité et le développement en Afrique de l’Ouest, a réagi vivement et condamné le manque de solutions de relogement et de notifications préalables de la part des autorités. « Les gens sont livrés à eux-mêmes sur la plage », se désole Moïse Awonlonsou, représentant de la Fédération au Bénin. « Ce n’est pas la meilleure manière de développer un quartier », assure-t-il, regrettant que les populations n’aient pas été associées à la recherche de solutions. Depuis son élection en avril 2016, le président Talon veut transformer le développement urbain et l’aménagement de l’habitat un peu partout au Benin, mais la question du relogement a été souvent négligée. AFP