Revue de Presse du 11 octobre 2019

En Tunisie, une présidentielle casse-tête
Kaïs Saïed, professeur de droit ultraconservateur, devra affronter Nabil Karoui, le magnat des médias arrêté le 23 août et maintenu en détention jusqu’au 9 octobre. Entre ces deux candidats, comment faire son choix ce 13 octobre ? … C’est qui Kaïs Saïed, c’est qui Nabil Karoui ? Personne ne saurait répondre avec exactitude à ces deux questions, mais interrogez n’importe qui et il vous donnera l’air d’en savoir plus que quiconque. Il vous dira que Nabil Karoui est un mafieux, que Kaïs Saïed est un anarchiste et que tous les deux sont dangereux pour la démocratie et l’État. Il vous dira que le Tunisien est idiot d’avoir porté ces deux-là au second tour de la présidentielle. Courrier International

Le prix Nobel de la paix est attribué à Abiy Ahmed, Premier ministre éthiopien
Le Nobel de la paix 2019 revient à Abiy Ahmed, Premier ministre éthiopien «pour ses efforts en faveur de la paix et de la coopération internationale, et en particulier pour son initiative décisive visant à résoudre le conflit frontalier avec l’Erythrée voisin». Ce prix Nobel vise également à «reconnaître tous les acteurs œuvrant pour la paix et la réconciliation en Éthiopie et dans les régions de l’Afrique de l’Est et du Nord-Est». La présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss Andersen souligne que «s’il reste beaucoup de travail, le lauréat de la paix, Abiy Ahmed, a lancé d’importantes réformes qui donnent à de nombreux citoyens l’espoir d’une vie meilleure et d’un avenir meilleur». Abiy Ahmed a par ses actions «cherché à promouvoir la réconciliation, la solidarité et la justice sociale». Libération

Cameroun: Trois enseignants enlevés à Bamenda par des groupes armés
Les informations en provenance de Bamenda, la capitale régionale du nord-ouest Cameroun et dévastée par la crise anglophone depuis plus de trois ans ne sont pas toujours bonnes. Une fois de plus, hier mardi 08 octobre, trois enseignants ont été enlevés par des hommes armés. Informations confirmées par les autorités locales. Selon les populations locales et plusieurs autorités de la ville de Bamenda, les trois enseignants enlevés appartiennent à l’école primaire catholique Saint-Joseph de Bamenda. L’enlèvement de ces enseignants intervient à moins d’une semaine de la fin du grand dialogue national , dialogue initié par le chef de l’Etat camerounais et supposé décanter la situation dans les régions anglophones du Cameroun. Les recherches étaient toujours en cours jeudi soir pour les retrouver. Camer.be

Macron appelle Biya à mettre en œuvre la réconciliation
Le président français Emmanuel Macron a encouragé jeudi son homologue camerounais Paul Biya à mettre réellement en œuvre le dialogue politique après la libération du principal opposant Maurice Kamto qu’il a saluée. Les deux chefs d’État ont eu une rare opportunité de s’entretenir en tête-à-tête à l’occasion de la réunion du Fonds pour la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose à Lyon (centre-est de la France). M. Macron a qualifié de « signal fort », selon l’Élysée, la remise en liberté samedi de M. Kamto et d’une centaine de membres de son parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), qui avaient été arrêtés fin janvier à la suite de manifestations pacifiques organisées pour protester contre les résultats de la présidentielle. VOA

La radio « Roots FM » fermée au Libéria
« Roots FM » est considérée comme une radio très critique à l’égard des actions du président George Weah depuis son arrivée au pouvoir. Cette radio qui anime une émission via Internet, très critique à l’égard du président George Weah a été fermée par la police anti-émeute. Un responsable de la radio « Roots Fm » a indiqué aux médias, que c’est juste après une émission sur les dépenses du président libérien que leur organe a été fermé. L’émission « The Costa Show » est largement suivie dans la capitale Monrovia. Selon la Liberia Telecommunications Authority (LTA), l’organe de régulation des médias, la station de radio opérait sans licence. BBC

Afrique du Sud: l’ex-président Zuma va être jugé pour la première fois pour corruption
L’ancien président sud-africain Jacob Zuma, contraint de démissionner en 2018 à la suite de scandales, sera jugé pour la première fois pour corruption, après le refus vendredi de la justice sud-africaine d’abandonner les poursuites le visant dans une vieille affaire d’armement impliquant le groupe français Thales. Jacob Zuma, au pouvoir de 2009 à 2018, est soupçonné d’avoir touché 4 millions de rands (240.000 euros au cours actuel) de pots-de-vin du groupe de défense Thales à la faveur d’un contrat d’armement de près de 4 milliards d’euros conclu en 1999. Au début de cette année, l’ancien président avait demandé l’abandon des poursuites pour corruption, blanchiment d’argent et racket dans ce dossier, s’estimant victime d’une « chasse aux sorcières ». Vendredi, la justice lui a donné tort. … La Haute Cour de Pietermaritzburg a donné raison au parquet qui avait avancé que les arguments de Jacob Zuma étaient « scandaleux » et « problématiques ». Slate

Washington sanctionne les frères Gupta, proches de l’ex-président sud-africain Zuma
Les Etats-Unis ont annoncé, jeudi 10 octobre, avoir placé sur la liste noire des sanctions trois membres d’une puissante et sulfureuse fratrie d’hommes d’affaires, les Gupta, au cœur de plusieurs scandales de corruption en Afrique du Sud qui ont provoqué la chute en 2018 du président sud-africain Jacob Zuma. Les frères Ajay, Atul et Rajesh Gupta sont accusés d’être engagés « dans une vaste pratique de corruption et de pots-de-vin pour obtenir des contrats gouvernementaux » en Afrique du Sud et d’avoir « volé des centaines de millions de dollars à travers des stratagèmes illicites avec le gouvernement » de Pretoria, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué. La famille Gupta, qui était encore jusqu’à récemment à la tête d’un puissant empire industriel et médiatique en Afrique du Sud, a « usé » de son « influence sur d’importants partis et hommes politiques pour se remplir les poches de biens mal acquis », a déclaré la sous-secrétaire au Trésor chargé des sanctions, Sigal Mandelker. Le Monde

A Genève, les pays du G5 Sahel s’engagent à protéger les civils et à réduire la violence intercommunautaire
Ministres et représentants du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad ont réaffirmé mercredi l’engagement de leurs gouvernements à protéger les civils, dans un contexte de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Réunis à Genève en marge d’une session du Comité exécutif de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les Etats membres du G5 Sahel se sont également engagés à réduire la violence intercommunautaire, à faciliter l’accès à l’asile et à protéger les civils contre les retours forcés. « J’encourage les gouvernements du Sahel à coordonner la mise en œuvre des conclusions et des recommandations de Bamako », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, à l’ouverture de l’évènement. « Le HCR sera toujours à vos côtés ». Soulignant l’importance d’une approche régionale coordonnée afin de répondre aux défis humanitaires, de développement et de sécurité au Sahel, Filippo Grandi a exhorté les gouvernements « à préparer des engagements communs, qu’ils pourront renouveler lors du le premier Forum mondial pour les réfugiés ». ONU

Déplacement forcé de populations au Burkina
Des individus armés ont donné un ultimatum qui a expiré jeudi, aux populations de Tongomael (nord-Burkina) pour qu’elles quittent leur localité. L’injonction a été donnée lors d’une irruption mardi d’hommes armés dans cette localité. Un témoin a indiqué qu’ils ont regroupé les populations, prêché, avant de les sommer de quitter Tongomael sous 72 heures. Tongomael, une commune située à une vingtaine de kilomètre de Djibo dans le nord du pays s’est vidée de ses habitants après l’ultimatum des assaillants. BBC

Mali : Minusma et Barkhane en difficulté, spectre des Russes en vue
La mort de plusieurs dizaines de soldats abattus le 1er octobre par des groupes terroristes au cours d’une attaque de deux garnisons proches de la frontière du Burkina Faso ne finit pas de faire des vagues au Mali. D’abord au plus haut sommet de l’État. … Les troupes étrangères sont aussi régulièrement conspuées depuis quelques mois. Le 10 octobre, un millier de manifestants marchent dans Sévaré, dans la région centre où se déroulent les combats. Ils se sont rassemblés à l’appel de plusieurs associations de la société civile qui réclament le départ de la mission de maintien de la paix des Nations unies, la Minusma, et du dispositif militaire français Barkhane qui, selon des participants, n’arrivent pas à faire face aux terroristes. En revanche, ils souhaitent la venue de la Russie au Mali, susceptible pour eux d’être plus efficace pour résoudre la crise. … Pour les Maliens, la « méthode russe », qui ne s’embarrasse pas trop des droits de l’homme, serait à même de venir à bout des groupes islamistes, comme en Syrie où les bombardiers russes ne font pas de distinction entre les civils et les islamistes. Le Point

Une femme présidente de la Cour Suprême au Soudan
Une première au Soudan! Une femme a été choisie par le gouvernement de Abdalla Hamdok comme présidente de la Cour Suprême. Neemat Abdullah, devient ainsi la première femme à diriger la haute institution judiciaire d’un pays qui se relève progressivement après plus de trente ans de pouvoir de Omar El Béchir. Cette dernière nomination est considérée comme un pas important dans la lutte pour l’égalité des sexes. Déjà dans l’exécutif , pour la première fois également c’est une femme qui est en charge de la diplomatie. Asma Abdallah est ministre des affaires étrangères. Trois autres femmes sont aussi dans la nouvelle équipe gouvernementale. BBC

Nord-Kivu : Le village Kitobo déserté après affrontements entre les Maï-Maï APCLS et NDC/Renove
La population du village de Kitobo, secteur de Osso Banyungu dans le territoire de Masisi a fui ses habitations le mardi 8 octobre 19 à la suite des affrontements qui ont opposé dans la matinée le combattant du NDC-Rénové et ceux de l’APCLS de janvier Kalahiri. Les tirs ont commencé vers 3h00 du matin, le mardi, lorsque les APCLS ont attaqué une position du NDC/Rénové, qui occupe ce village. Il s’en est suivi un échange intense des tirs qui a duré jusque tard dans l’après-midi, indique un représentant des déplacés à Nyabindo. Selon lui, « la population a pris fuite, prenant diverses directions, avant de trouver refuge dans des agglomérations voisines telles que Nyabiondo, Bukombo, Lwibo-centre et Kilambo. » … Jusqu’à ce jeudi 10 octobre, le NDC/Rénové occupe toujours ce village de Kitobo, et « la population n’a toujours pas regagné le village », précisent des sources locales. Radio Okapi

Dialogue et contre dialogue à Cotonou
Alors que depuis le 9 octobre dernier, 9 formations politiques choisies pour leur conformité avec la nouvelle charte des partis politiques, sont en conclave à Cotonou dans le cadre du dialogue politique promis depuis le 20 mai dernier par le chef de l’Etat béninois, Patrice Talon, il s’est ouvert parallèlement, le même jour, sous l’égide de l’ex-président, Nicéphore Soglo, « un contre-dialogue » réunissant les ténors de l’opposition regroupés au sein des Forces de la Résistance. Bien plus qu’un hasard de calendrier, la tenue concomitante des deux assises est un choix conscient de l’opposition politique béninoise, insidieusement exclue des pourparlers officiels, pour faire dans la provocation. Le Pays

En Algérie, le président de l’association RAJ, Abdelwahab Fersaoui, a été arrêté
Abdelwahab Fersaoui, président du Rassemblement action jeunesse (RAJ), une association agréée en 1993, très active dans le mouvement de contestation populaire en Algérie, a été arrêté jeudi 10 octobre par des policiers en civil à la fin d’un sit-in organisé en soutien aux détenus d’opinion organisé devant le tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger. L’arrestation de M. Fersaoui, qui dénonçait il y a encore quelques jours une « campagne de persécution ciblée » contre le RAJ, intervient moins d’une semaine après l’arrestation suivie d’un placement en détention de cinq militants de l’association. Le Monde

Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme : Objectif atteint
Fin de la conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, une réunion de deux jours avec 700 participants à Lyon. L’objectif a été quasiment atteint pour les promesses de dons. A Lyon en France, la 6e conférence de reconstitution du Fonds avait fixé à 14 milliards de dollars le montant à recueillir pour la période 2020-2022 pour pouvoir espérer éradiquer le sida, la tuberculose et le paludisme à l’horizon 2030. Pari tenu, puisque selon le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre ces maladies, le montant récolté finalement est de 14,02 milliards de dollars soit l’équivalent de 12,7 milliards d’euros. DW