Guinée : 3 célèbres activistes libérés, 7 morts dans une manifestation
Foniké Mangué et Ibrahima Diallo sont détenus depuis juillet 2022, et Mamadou Billo Bah depuis janvier 2023. Il n’était pas possible dans l’immédiat de savoir les raisons avancées par la justice pour leur libération. Les trois détenus sont sortis de prison le jour où un collectif dont est membre le FNDC – lequel a été dissous par la junte – a organisé des manifestations à Conakry et en province pour exiger leur libération et celle d’autres détenus, entre autres revendications. Selon un bilan des Forces vives de Guinée (opposition), sept personnes ont été tuées et 32 blessées par balles dans la capitale au cours de cette manifestation. Les autorités guinéennes, jointes mercredi soir par l’AFP pour confirmer ou infirmer ce bilan, sont restées injoignables. … Celles-ci exigent aussi l’ouverture d’un dialogue en vue d’un retour rapide des civils à la tête du pays, ainsi que la levée de l’interdiction de toute manifestation instaurée par la junte en 2022. … Les trois détenus avaient refusé lundi d’être libérés en échange de leur engagement de renoncer à militer, selon le collectif d’avocats qui les défend. Et ce alors que des leaders religieux s’emploient depuis des semaines à renouer les fils du dialogue entre la junte et l’opposition. AfricaNews avec AFP
Une militarisation qui passe mal au Tchad
La nomination de ces deux hauts gradés survient trois semaines après l’implication des militaires dans le recensement des agents de l’Etat. Un mélange entre armée et vie civile qui fait redouter le renforcement d’une tendance déjà visible depuis plusieurs années : la militarisation de l’administration publique. Le général Ramadan Erdoubou et le colonel Mahamadou Adam sont désormais respectivement le directeur général titulaire et son adjoint à la tête de la Société nationale d’électricité SNE. Cette double nomination récente est perçue par de nombreux Tchadiens comme la militarisation de trop dans l’administration publique. La place de l’armée n’est pas à la tête des institutions civiles qui sont censées être gérées par des techniciens et des administrateurs formés. C’est en tout cas l’avis d’Enock Mberbé, militant des droits humains. « En période de transition, les autorités doivent simplement, pour la refondation, nommer des administrateurs sortis de l’École nationale d’administration ENA à la tête des institutions. La place de l’armée n’est pas à la tête d’une institution civile. La Société nationale d’électricité n’a pas besoin de la présence d’un militaire pour contrôler la structure et également ce qui ne marche pas. Il y a des techniciens, mais nommer un militaire qui n’a pas connaissance de la notion d’électricité, ça va poser problème » précise-t-il. DW
Tchad: nouvelle flambée de violences entre éleveurs et agriculteurs dans le sud du pays
Dans le sud du Tchad, près de la frontière centrafricaine, la mort dans des circonstances encore non-éclaircies, le 5 mai 2023, d’un important éleveur du canton de Goré, a débouché sur une spirale de violences ayant fait jusqu’ici une trentaine de décès et des dizaines de blessés, selon l’administration et des témoins. Au Tchad, nouvelle flambée de violences entre des éleveurs et des agriculteurs, dans la province du Logone Oriental, dans le sud du pays. Tout est parti, cette fois, de l’assassinat le 5 mai 2023, dans des circonstances non encore éclaircies, d’un important éleveur du canton de Goré, à une trentaine de kilomètres de la frontière avec la Centrafrique. Depuis, les éleveurs se sont lancés dans des opérations de vengeance qui se sont étendues à une bonne partie de cette région, faisant jusqu’ici une trentaine de morts et des dizaines de blessés, selon l’administration et des témoins. RFI
Au Burkina Faso, le massacre de Karma met Ibrahim Traoré sous pression
Depuis le massacre d’au moins 136 personnes dans un village près de Ouahigouya, le 20 avril, la tension est montée d’un cran. Les autorités de transition, à la peine sur le plan sécuritaire, tentent de répondre aux critiques. C’était sa deuxième interview télévisée depuis son arrivée au pouvoir, début octobre 2022. Le 6 mai, le capitaine Ibrahim Traoré était l’invité de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) et de la chaîne privée Canal 3. Beaucoup y ont vu un exercice contraint imposé au jeune président de transition pour répondre à l’émoi national provoqué par le massacre de Karma, deux semaines plus tôt. Le 20 avril, au moins 136 civils, selon bilan fourni par le gouvernement, ont été massacrés dans ce village situé à une vingtaine de kilomètres de la ville de Ouahigouya, dans le nord-ouest du pays. L’un des pires massacres de civils jamais enregistrés depuis le début de l’insurrection jihadiste dans le pays, en 2015, dans lequel la responsabilité de l’armée est directement pointée par des rescapés et parents des victimes, ainsi que par des organisations de défense des droits humains tels Amnesty International ou Human Rights Watch (HRW). Jeune Afrique
Le Premier ministre burkinabè au Venezuela pour une «visite de travail et d’amitié»
Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela est arrivé mardi à Caracas pour une « visite de travail et d’amitié ». Il y restera jusqu’au 14 mai. Selon la primature burkinabè, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela est venu parler collaboration économique notamment dans les secteurs agricole, minier ou pétrolier. À son arrivée à Caracas, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela a été accueilli par le ministre vénézuélien des Affaires étrangères et son vice-ministre pour l’Afrique. Selon la primature, il doit rencontrer plusieurs membres du gouvernement, mais n’aura pas d’audience avec le président Nicolas Maduro. RFI
Mali: l’Autorité indépendante de gestion des élections rassure sur la tenue du référendum en juin
« En termes d’organisation, nous sommes prêts » : le président de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige), Me Moustapha Cissé, se voulait catégorique et rassurant lors de son point presse. Il y a deux mois, Bamako avait justifié le report du scrutin référendaire par, notamment, la nécessité d’installer l’Aige, fraîchement créée, dans tout le pays. Son président assure aujourd’hui que l’installation de démembrements de l’Aige dans les régions, cercles et communes du Mali est avancée à « un taux de 90% », selon des propos rapportés par le journal d’État l’Essor. … Les nombreux partis maliens d’opposition rassemblés au sein de la coordination « Appel du 20 février » continuent de juger ce référendum illégitime et illégal. Ils estiment notamment que des autorités non élues, issues de coups d’État militaires, n’ont pas le droit de faire adopter une nouvelle Constitution. Cette coordination opposée aux autorités de transition a annoncé une prochaine action devant la justice pour empêcher la tenue du referendum constitutionnel. RFI
Au Mali, deux Russes tués dans l’explosion accidentelle d’une grenade
Deux Russes, très probablement membres de la société militaire privée Wagner, dont les mercenaires sont présents au Mali depuis fin 2021, ont été tués le 9 mai par l’explosion accidentelle d’une grenade dans un bar de Ségou, dans le centre du pays. « Il y a eu un accident au bar Tam-Tam de Ségou. Un instructeur russe a mal manipulé une grenade et il y a eu explosion. Deux Russes ont été tués. Il y a eu aussi un civil mort », a raconté un responsable de la police municipale. Une information confirmée par un élu local qui a indiqué que deux soldats maliens étaient également décédés dans cet accident. « Des militaires sont venus dans le bar. Ils ont commandé à boire de l’alcool. Ils en avaient aussi dans la poche. Nous avons entendu du bruit vers les militaires maliens et russes. Il y a eu au moins trois morts, dont deux Russes. Un civil aussi est mort », a raconté un témoin. Jeune Afrique
Afrique du Sud: la fille de Jacob Zuma identifiée comme un rouage de la propagande russe
Les 237 000 abonnés Twitter de Duduzile Zuma ont-ils été les destinataires d’une propagande visant à soutenir l’invasion russe de l’Ukraine ? Oui, selon le Centre pour la résilience de l’information (CIR). C’est le résultat d’une étude à paraître du Centre pour la résilience de l’information et dont l’agence Bloomberg a eu accès. Ce centre indépendant, basé à Londres, est spécialisé dans la désinformation et l’étude des réseaux sociaux. Selon son étude, les tweets de Duduzile Zuma soutenant la Russie et le président Vladimir Poutine ont été le point de départ d’une large propagation en ligne. « Elle a été l’un des moteurs et le point de départ d’une campagne de tweets qui ont été recopiés dans l’espace informationnel sud-africain », selon Nina Jankowicz, vice-présidente du CIR. Ces dernières 24 heures, Duduzile Zuma a posté six tweets pour soutenir la Russie et présenter Vladimir Poutine comme le sauveur des Africains. L’utilisation de certains hashtags, comme « I Stand With Russia » (« Je soutiens la Russie ») et leur multiplication en copier-coller sur les réseaux sociaux, font dire au CIR que c’est une stratégie malveillante et coordonnée. RFI
L’Afrique du Sud a accueilli secrètement un avion russe, attisant les tensions avec l’Occident
“Avec un sens du timing impeccable, écrit non sans ironie le Daily Maverick, l’Afrique du Sud a autorisé un avion-cargo russe, sanctionné par les États-Unis pour avoir transporté des armes russes, à atterrir sur sa base aérienne de Waterkloof, alors même que les envoyés spéciaux du président Ramaphosa se préparaient à se rendre à Washington pour appeler les États-Unis à ne pas dégrader les relations commerciales avec leur pays.” Le journal de Johannesburg Business Day a révélé, le 4 mai, la visite “furtive” de cet appareil, qui remonte au 24 avril. Une information d’autant plus gênante, souligne le Daily Maverick, qu’elle a été publiée alors que le conseiller à la sécurité nationale du président sud-africain, Sydney Mufamadi, rencontrait de hauts responsables à Washington. Courrier international
Au Cameroun, un journaliste tué par des séparatistes anglophones
Un journaliste a été tué, dimanche, par des rebelles séparatistes armés, selon un préfet, dans l’ouest du Cameroun, où un sanglant conflit oppose l’armée à des indépendantistes de la minorité anglophone, un de leurs chefs affirmant, mardi 9 mai, qu’ils se sont trompés de cible. A Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest, « un groupe de terroristes armés (…) ont lâchement et froidement assassiné » Anye Nde Nsoh, correspondant notamment de l’hebdomadaire The Advocate Newspaper, a indiqué dans un communiqué daté de lundi Simon Emile Mooh, préfet du département de la Mezam. Les autorités camerounaises désignent par le terme « terroristes » dans cette région les groupes armés séparatistes anglophones. « Il a été fusillé dans un bar. On ne sait pas s’il était délibérément visé ou alors s’il est une victime collatérale », a déclaré à l’AFP Tarhyang Enowbikah Tabe, le directeur de The Advocate Newspaper. Mardi, Capo Daniel, un leader connu des « Ambazoniens » – du nom « Ambazonie » que les séparatistes donnent à la région dont ils réclament l’indépendance –, a reconnu dans une vidéo sur sa page Facebook que M. Nde Nsoh, âgé de 26 ans, a bien été tué par « des forces ambazoniennes », mais assure que ses assassins se sont trompés de cible. « La cible était un officier commandant » de l’armée « qui fréquentait ce bar », mais il y a eu « une erreur sur son identité », proclame Capo Daniel. Le Monde avec AFP
La force de l’EAC toujours sous le feu des critiques en RDC
Mardi (09.05), le président Félix Tshisekedi a dénoncé ce qu’il appelle une « cohabitation » entre certains membres de la force régionale et des rebelles du M23. Des déclarations qui ne risquent pas de détendre l’atmosphère. « Nous avons remarqué une cohabitation entre le contingent de l’Afrique de l’Est et les rebelles » : ce sont les propos du chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi. Des propos tenus lors d’une visite au Botswana. Depuis son déploiement, qui a commencé à la fin de l’année dernière, cette force mise en place par la Communauté d’Afrique de l’Est, ne cesse d’être la cible de critiques. Il lui est reproché notamment son inaction contre les rebelles. Autre illustration des tensions avec les autorités congolaises : la démission du général kényan Jeff Nyagah, commandant de la force qui a été remplacé dans la foulée. Pour Dany Ayida, le représentant résident du National Democratic Institute en RDC, on assiste à une crise de confiance. DW
Élections en Mauritanie: comment des candidats de moins de 35 ans veulent mieux représenter les jeunes
En Mauritanie, la campagne pour les élections législatives, régionales et municipales du 13 mai se clôture ce 11 mai. Cette année, nouveauté, parmi les scrutins : tous les partis doivent présenter une liste nationale jeune, avec des candidats âgés de moins de 35 ans et un bulletin de vote leur sera consacré le jour J. L’occasion pour ces derniers de mieux représenter les jeunes à l’assemblée nationale. RFI
Les Mauritaniens aux urnes samedi, un scrutin test à un an de l’élection présidentielle
Les Mauritaniens se rendent aux urnes samedi 13 mai pour des élections législatives et locales qui constituent un test pour le président Mohamed Ould Ghazouani à un an de la présidentielle. Vingt-cinq formations se disputent le vote de quelque 1,8 million d’électeurs dans ce premier scrutin depuis que M. Ghazouani a pris en 2019 la tête de ce vaste pays aride d’Afrique de l’Ouest reconnu comme l’un des rares pôles de stabilité au Sahel, région troublée par les attaques djihadistes. Les Mauritaniens doivent élire 176 députés, 15 conseils régionaux et 238 conseils municipaux. Un second tour est prévu le 27 mai pour la moitié des 176 sièges de l’Assemblée. Les résultats officiels des élections pourraient être communiqués dans les 48 heures suivant le scrutin. Le parti de la majorité présidentielle, El Insaf, part largement favori puisqu’il est le seul à présenter des candidats dans toutes les circonscriptions, notamment en zone rurale. « El Insaf va sécuriser une majorité dans toutes les élections et le président Ghazouani va renforcer ses chances d’être réélu en 2024 », estime Adam Hilelly, analyste au sein de 14 North Strategies, entreprise américaine de conseil spécialisée sur l’Afrique. Le Monde avec AFP
Azizou Chehou, l’homme qui sauve la vie de migrants naufragés dans le Sahara
Une carrière de trente ans dans l’éducation, une petite maison familiale dans un quartier périphérique de la ville nigérienne d’Agadez, une Toyota Corolla poussiéreuse qu’il traîne depuis onze ans… La vie d’Azizou Chehou n’a, à première vue, rien d’extraordinaire. Pourtant, l’homme de 56 ans qui vient en aide aux naufragés du désert sauve, chaque année, presque autant de vie qu’un médecin. Semaine après semaine, ils sont des centaines à errer ainsi dans les sables, refoulés par les autorités algériennes de l’autre côté de la frontière avec le Niger. Des hommes originaires d’Afrique de l’Ouest, jetés des bennes des camions où ils ont été entassés, qui n’ont d’autre choix que de marcher jusqu’au village d’Assamaka, traversant quinze kilomètres de désert. C’est ce tronçon que sillonnent les tricycles de l’association Alarme Phone Sahara (APS) d’Azizou Chehou. Le Monde
Des survivants de l’attaque contre une synagogue à Djerba sous le choc : « Ça aurait pu être un carnage »
Dans le dédale de rues de la Hara Kbira, le quartier juif de Djerba, une petite lumière fend l’obscurité. Elle émane d’un restaurant de grillades où des noctambules affamés ressassent l’attaque perpétrée, mardi 9 mai, contre la synagogue de la Ghriba. Cinq personnes sont mortes. « Vraiment, ça aurait pu être un carnage si les forces de sécurité n’avaient pas été là. On l’a échappé belle, estime Isaac, un fidèle venu de Paris, présent au moment des faits. A quelques secondes près, on était au cœur de la fusillade. Heureusement j’ai fait demi-tour car je ne trouvais pas ma femme. » L’homme se considère comme un miraculé. L’île de Djerba, surnommée « la Douce », s’est réveillée mercredi matin dans la terreur en apprenant que quatre personnes avaient été tuées en plein pèlerinage de la Ghriba, le grand rendez-vous annuel du judaïsme tunisien. Au cours de la journée, le bilan s’est alourdi avec une cinquième victime, un membre des forces de l’ordre qui a succombé à ses blessures. Les deux pèlerins tués ont pu être identifiés : il s’agit de deux cousins, Benjamin Haddad, un Français de 42 ans, gérant d’une boulangerie casher à Marseille, et Aviel Haddad, citoyen tuniso-israélien résidant de l’île tunisienne. L’assaillant a, lui, été abattu. Le Monde