Les négociateurs de 196 pays sont réunis jusqu’au 20 mai dans la capitale ivoirienne pour la COP 15. Cette conférence onusienne consacrée à la désertification doit fixer des objectifs ambitieux en matière de lutte contre la dégradation des terres, un fléau qui touche en premier lieu le continent africain. Elle est moins connue que ses grandes sœurs dédiées au climat et à la biodiversité, mais elle n’en est pas moins déterminante à l’heure où l’ONU estime que 40 % des terres sont dégradées dans le monde. La 15e Conférence des parties (COP) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), se tient à Abidjan, en Côte d’Ivoire, jusqu’au 20 mai. C’est la première fois qu’un pays africain accueille cette conférence, un symbole fort pour le continent, en première ligne face à ce désastre écologique. Interrogé par RFI, le ministre ivoirien de l’Environnement, Jean-Luc Assi, rappelle que “319 millions d’hectares en Afrique sont menacés de désertification”. Loin de se résumer à l’avancée du désert, la désertification est un processus complexe lié au réchauffement climatique et aux activités humaines. “C’est un phénomène difficile à mesurer de façon précise et dans lequel intervient les variations climatiques et les causes anthropiques liées à l’usage des sols, principalement l’agriculture et l’élevage”, détaille Agnès Bégué, chercheuse au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). France24 avec AFP
Un total record de 39 candidatures a été enregistré pour l’élection présidentielle prévue dimanche en Somalie, a annoncé mardi le comité parlementaire en charge d’organiser ce scrutin maintes fois reporté et attendu depuis plus d’un an. Le nouveau chef de l’Etat sera désigné par les députés et sénateurs, réunis à l’aéroport de la capitale Mogadiscio, lieu le plus sécurisé de ce pays de la Corne de l’Afrique qui fait face depuis 15 ans à une insurrection des islamistes radicaux shebab. Le président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, est candidat à sa réélection, ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a réussi à réaliser. Deux d’entre eux, Hassan Cheikh Mohamoud (2012-2017) et Sharif Cheikh Ahmed (2009-2012), se présentent face à lui, ainsi que son ancien Premier ministre Hassan Ali Khaire (mars 2017-juin 2020). Parmi les autres candidats figurent le président de la région du Puntland, Saïd Abdullahi Dani, et une femme, l’ancienne ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre (novembre 2012-janvier 2014) Fawzia Yusuf Adan. AFP
Le Maroc accueille mercredi une réunion de la Coalition anti-Etat islamique afin de « coordonner et poursuivre l’engagement international » contre la menace croissante de l’organisation jihadiste en Afrique et sa résurgence au Moyen-Orient. L’assemblée ministérielle de la Coalition contre Daech (acronyme arabe de l’Etat islamique) mobilise plusieurs dizaines de chefs de la diplomatie et délégués dans un palace de la palmeraie de Marrakech, protégé par un important dispositif de sécurité. Initialement co-hôte de la réunion avec son homologue marocain Nasser Bourita, le secrétaire d’Etat Antony Blinken, testé positif au Covid-19, a été remplacé par la numéro 3 de la diplomatie américaine Victoria Nuland. « Lors de cette réunion, les ministres de la Coalition passeront en revue les actions entreprises en termes d’efforts de stabilisation dans les zones précédemment impactées par Daech, dans le domaine de la communication stratégique contre la propagande de radicalisation de ce groupe terroriste et de ses affiliés, et la lutte contre les combattants terroristes étrangers », a indiqué la diplomatie marocaine. AFP
Escroqueries en ligne, paiement par mobile, menaces d’attaques d’ampleur: l’Afrique subsaharienne est souvent présentée comme particulièrement vulnérable face à la cybercriminalité, mais les acteurs du secteur cherchent à apporter une réponse spécifique. « Il faut élever la question de la cybersécurité au rang des obligations régaliennes de l’Etat », prône le docteur tchadien en économie Succès Masra, à l’occasion de la deuxième édition du Cyber Africa Forum qui s’est tenu en début de semaine à Abidjan, mettant en garde contre la « guerre digitale de demain. Si on fait cela, il y aura des obligations de résultat. La conscience sur la question n’est pas encore totalement au rendez-vous, il faut accélérer », ajoute-t-il, appelant les acteurs africains à « s’approprier les compétences ». Avec 500 millions d’internautes, selon un rapport d’Interpol, l’Afrique compte plus de personnes connectées que d’autres régions comme l’Amérique du Sud ou le Moyen-Orient. Pourtant, moins de 40% de la population est aujourd’hui connectée sur le continent ce qui laisse un immense potentiel de croissance pour l’économie numérique… et les cybermenaces. AFP
L’information émane de Franck Kié, Commissaire général de Cyber Africa forum,qui a eu lieu du 9 au 10 mai 2022 à Abidjan. « La cybercriminalité sur l’économie ivoirienne est évaluée à près 10 millions d’euros avec 4 000 à 5 000 plaintes traitées par la plateforme pour l’année écoulée (2021) », a indiqué Franck Kié, en marge d’une conférence de presse. Il ajoute que la Côte d’Ivoire enregistre « un taux de résolution d’environ 50%, l’un des plus gros importants au monde ». Néanmoins, tous les cybercrimes qui se passent dans le pays ne sont pas répertoriés car plusieurs entreprises et particuliers rechignent à déclarer des crimes. Selon lui, les secteurs les plus touchés sont financier, institutionnel à l’échelle de l’Afrique et le e-commerce, où s’opèrent toutes les transactions avec les flux financiers. AFRIMAG
Au Mali, l’économiste Etienne Fakaba Sissoko entendra ce mercredi le délibéré de son procès pour des « propos tendant à la stigmatisation ou à la discrimination religieuse ». … Mais son avocat estime que ce sont avant tout ses prises de position médiatiques sur les conséquences néfastes pour le Mali des sanctions économiques de la Cédéao qui lui ont valu ces poursuites qualifiées de « politiques ». Pourtant, maître Ibrahim Marouf Sako veut croire dans l’indépendance de la justice de son pays et du jugement qui doit être rendu ce mercredi. « Il y a encore au Mali des magistrats courageux. On ne peut pas totalement désespérer de la justice. Je reste confiant mais sans illusion. La réalité que nous vivons aujourd’hui dans ce pays oblige à cela. Il y a une imbrication nette entre la justice et la politique, il y a une instrumentalisation de la justice, il y a une chasse aux sorcières qui est lancée contre certains citoyens engagés. Il y en a qui ont quitté le pays, d’autres sont en prison, d’autres sont poursuivis. […] C’est sur la base de motifs fallacieux qu’il a est resté en prison pendant plus de trois mois. Il paie la facture de son engagement. Il dérange et pour cela, on a voulu le faire taire, on l’a mis au cachot. Nous espérons de la justice une décision juste : la relaxe. Qu’il soit reconnu non coupable. » RFI
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a effectué une visite de deux jours en Algérie, un allié clé de Moscou et un exportateur gazier de plus en plus sollicité par une Europe cherchant à réduire sa dépendance au gaz russe. Arrivé à Alger lundi 9 mai, Sergueï Lavrov s’est s’entretenu ce mardi avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, avant d’être reçu par le président Abdelmadjid Tebboune. Cette visite, la première de Sergueï Lavrov en Algérie depuis janvier 2019, coïncide avec le 60e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre la Russie et l’Algérie. Lundi 4 avril, Ramtane Lamamra était à Moscou avec une délégation de ministres des Affaires étrangères de la Jordanie, du Soudan, de l’Irak et de l’Égypte, ainsi qu’avec le secrétaire général de la Ligue arabe, dans le cadre d’une tentative de médiation entre la Russie et l’Ukraine. Ils ont été reçus par Sergueï Lavrov et par le chef du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev. … L’Algérie, exportateur de gaz de premier plan, fournit environ 11 % du gaz consommé en Europe, contre 47 % pour la Russie. Plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance des livraisons russes depuis l’invasion de l’Ukraine se sont tournés vers l’Algérie, pays allié de Moscou, mais qui ne dispose que d’une capacité très limitée pour augmenter ses exportations. En plus d’être des alliés politiques depuis la guerre d’indépendance, Alger et Moscou entretiennent une solide coopération dans les domaines militaire et du renseignement. Jeune Afrique
Un ancien modérateur de contenus pour Facebook au Kenya a porté plainte, mardi 10 mai, contre Meta, la maison mère du réseau social, qu’il accuse d’exploitation. La plainte décrit des conditions de travail « indignes », des méthodes d’embauche trompeuses, des rémunérations irrégulières et insuffisantes, le manque de soutien psychologique, la pression du rendement et des atteintes à la vie privée et à la dignité, en violation de la Constitution kényane. Elle a été déposée par Daniel Motaung, un Sud-Africain qui a travaillé pour Sama, un sous-traitant de Meta chargé de la modération des contenus sur Facebook pour des pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe – une activité essentielle pour retirer de la plateforme les contenus problématiques (violence, harcèlement, désinformation…). « La première vidéo que j’ai vue, c’était une décapitation en direct », a raconté M. Motaung, mardi, lors d’une conférence de presse organisée par le Real Facebook Oversight Board, une association anti-Facebook. « Imaginez ce que ça peut faire à une personne normale si ensuite vous regardez d’autres vidéos, images et contenus similaires tous les jours », a continué le jeune homme, qui dit souffrir d’un syndrome post-traumatique. Le Monde avec AFP
Le président sénégalais, Macky Sall, a lancé, mardi 10 mai à Dakar, un programme d’allocations financières pour plus de 500 000 ménages démunis, afin de les aider à faire face aux effets de la guerre en Ukraine et de l’épidémie de Covid-19. Depuis le début de la guerre en Ukraine, fin février, les cours du pétrole se sont envolés sur les marchés mondiaux, alimentant une forte hausse des prix des carburants et des produits alimentaires dans de très nombreux pays, dont le Sénégal. « Pour apporter des solutions à la conjoncture défavorable, j’ai décidé du soutien à la résilience de 542 956 ménages pour recevoir de la part de l’Etat un cash transfert financier exceptionnel d’un montant de 43,4 milliards de francs CFA [66 millions d’euros] », a déclaré Macky Sall lors d’une cérémonie au Grand Théâtre de Dakar. « L’objectif visé est de donner 80 000 francs CFA [121 euros] par ménage et d’améliorer leur niveau de consommation et l’éducation de leurs enfants », a ajouté le président, qui a qualifié l’opération de « mesure d’urgence exceptionnelle ». L’Etat va utiliser des paiements mobiles pour le transfert de fonds aux ménages pauvres, ont précisé les autorités. Les fonds servant à financer cette opération sont issus d’un projet de la Banque mondiale, avec d’autres bailleurs de fonds dont l’Allemagne et le Royaume-uni, a indiqué le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, Nathan Belete. Le Monde avec AFP
Quasiment pas une goutte de pluie depuis dix-huit mois. A Hargududo, village de la région Somali en Ethiopie, les habitants montrent à l’AFP les cadavres desséchés de chèvres, vaches ou ânes, éparpillés non loin des modestes huttes aux toits de chaume. En ce mois d’avril, théoriquement l’un des plus arrosés de l’année, l’air est brûlant et sec et la terre poussiéreuse et stérile. Une grande partie des bêtes des quelque 200 familles semi-nomades du village ont péri : « Ceux qui avaient disons 300 chèvres avant la sécheresse n’en ont plus que 50 à 60. Chez certains (…), aucune n’a survécu », explique l’un des villageois, Hussein Habil, 52 ans. Depuis fin 2020, ici, comme dans d’autres régions du sud du pays, en Somalie ou au Kenya voisins, il n’a pratiquement pas plu. En Ethiopie, cette catastrophe humanitaire s’ajoute à celle engendrée dans le nord par le conflit dans la région du Tigré. Le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) estime qu’en Ethiopie, entre 5,5 et 6,5 millions de personnes (soit entre 5 et 6 % de la population) sont en grave insécurité alimentaire en raison de la sécheresse. Le Monde avec AFP