Les jihadistes ont encore frappé dans le nord de la région de Tillabéri non loin de la frontière avec le Mali, le samedi 9 mai 2020. Vingt jeunes civils ont été tués dans trois villages de l’Anzourou. La plupart des personnes tuées sont des jeunes civils de trois villages de l’Anzourou, non loin de la frontière malienne. Dans l’après-midi de samedi, en plein ramadan, à l’heure où les jeuneurs sont à bout de force, des terroristes armés et à moto ont fait irruption dans chacun des villages de Gadabo, Zibane-Zeno et Zibane-Tegui et ont abattu leurs victimes vraisemblablement ciblées. L’attaque de ces trois villages intervient 24 heures seulement après la prorogation de l’état d’urgence de la zone de Tillabéri. Avant de disparaître dans la nature, les assaillants ont pillé des commerces, selon une source proche du gouverneur de Tillabéri qui a visité le village endeuillé. RFI
Trois soldats tchadiens de la mission des Nations unies au Mali ont été tués, dimanche, quand leur véhicule a sauté sur une mine, a annoncé l’ONU. Quatre autres soldats sont grièvement blessés. La mission des Nations Unies au Mali (Minusma) a annoncé, dimanche 10 mai, la mort de trois casques bleus tchadiens dans l’explosion d’une mine, dans le nord du pays ouest-africain. Deux véhicules du contingent tchadien de l’ONU au cours d’une patrouille de routine ont sauté sur les mines, à Aguelok, ville du nord du Mali. Dans un communiqué, la Minusma précise que quatre autres casques bleus ont été grièvement blessés. « Nous devrons faire tous les efforts possibles pour identifier et arrêter les responsables de ces attaques terroristes, afin de les traduire en justice », a déclaré le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, « s’inclinant devant les dépouilles des courageux casques bleus morts pour la paix au Mali ». La Minusma compte environ 13 000 soldats au Mali. France24 avec AFP
Un procès anticorruption sans précédent s’ouvre ce lundi 11 mai en République démocratique du Congo (RDC), avec sur le banc des accusés le principal allié du chef de l’Etat Félix Tshisekedi, son directeur de cabinet Vital Kamerhe, au cœur des jeux de pouvoir depuis près de vingt ans. En détention préventive à Kinshasa depuis le 8 avril, M. Kamerhe, 61 ans, est poursuivi avec deux autres personnes pour le détournement présumé de plus de 50 millions de dollars (quelque 46 millions d’euros). « Jamais dans l’histoire politique congolaise de ces deux dernières décennies, un acteur aussi important de la scène politique ne s’est retrouvé derrière les barreaux », résument les experts du Groupe d’études sur le Congo (GEC) de l’université de New York. Les poursuites contre Vital Kamerhe entrent dans le cadre d’une vaste enquête anticorruption supposée marquer le « renouveau » de la justice congolaise dans la lutte contre la corruption et l’impunité des élites depuis l’indépendance le 30 juin 1960. Le Monde avec AFP
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est alarmé, vendredi, de l’escalade des violences en Ituri (nord-est de la RD Congo). L’institution onusienne estime que 200 000 ont dû s’exiler depuis le mois de mars. Plus de 200 000 personnes ont dû fuir l’Ituri, s’alarme vendredi 8 mai le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). La région du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) connaît une flambée de violences depuis 2017. « Le HCR reste alarmé par l’actuelle flambée d’attaques violentes contre les populations locales dans la province d’Ituri, en RDC, où plus de 200 000 personnes ont été forcées de fuir leur maison ces deux derniers mois », a déclaré Charlie Yaxley, porte-parole de l’agence, lors d’une conférence virtuelle. « Le HCR appelle toutes les parties prenantes du conflit à respecter les vies civiles et le travail humanitaire. Cinq millions de personnes ont été déracinées en RDC, dont 1,2 million dans la province d’Ituri. » France24 avec AFP
L’armée congolaise a annoncé dimanche avoir récupéré un des derniers bastions d’un groupe armé et tué 23 de ses membres en Ituri dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Des affrontements ont opposé les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les miliciens du groupe armé Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) dans le territoire de Djugu dans la province de l’Ituri, selon l’armée. A l’issue de ces combats, l’armée a neutralisé au total 23 miliciens du groupe Codeco et récupéré un bastion de ce groupe armé à Bese. Sahel Intelligence
Ce maire RDPC (parti au pouvoir) a été tué dimanche 10 mai près de Buéa. Les autorités ont indiqué que l’attaque qui a coûté la vie à cet élu a été perpétré par un groupe de combattants séparatistes ambazoniens. Selon le préfet de la Manyu, le maire Prisley Ojong, 35 ans,« a été lâchement abattu par des hommes armés dimanche autour de 10 heures ». Il se rendait à ce qu’il croyait être un rendez-vous très important, à la rencontre d’un groupe de séparatistes qui lui ont passé un appel, annonçant leur intention de déposer les armes. Le maire n’a pas vu le piège et s’est empressé de se rendre à son rendez-vous, accompagné de deux militaires et de son chauffeur. C’était une embuscade : sur le chemin, sa voiture a subit des tirs, dont l’une des balles lui a été fatale. Les autres occupants du véhicule s’en sont sortis avec des blessures. RFI
Une centaine de missiles se sont abattus sur Tripoli ce week-end, tuant quatre civils et endommageant gravement l’aéroport. L’attaque a été lancée par l’auto-proclamée Armée nationale arabe libyenne (ANL) de Khalifa Haftar qui tente de s’emparer de la ville depuis le 4 avril 2019. Du haut de leur balcon, les Tripolitains ont pu voir tout le week-end un panache de fumée s’élever au-dessus de la capitale libyenne. Les forces de Khalifa Haftar ont lancé une centaine de missiles dans les quartiers très résidentiels d’Abou Salim et Ben Gachir au sud de Tripoli. Quatre civils, dont une fillette de 5 ans, ont été tués. Samedi et dimanche, l’aéroport de Mitiga, au nord-ouest, a également été durement frappé. RFI
Au Malawi, le scrutin de l’année dernière avait été annulé par la justice en raison de fraudes. La présidentielle doit de nouveau avoir lieu le 2 juillet 2020. Au Malawi, la justice a confirmé la tenu d’un nouveau scrutin présidentiel le 2 juillet prochain. La Cour suprême a débouté le 8 mai le président sortant élu en 2014, Peter Mutharika, qui contestait l’annulation des élections de mai 2019. Selon les juges, les fraudes caractérisées lors de ce premier scrutin ne permettent pas de valider les résultats. Ce scrutin avait été surnommé dans le pays « élection Tipp-Ex » suite à l’utilisation de ce correcteur blanc pour changer certains résultats. La Cour suprême a également confirmé que le président devait être élu à la majorité absolue, et non relative. RFI
L’Éthiopie admet avoir abattu un avion kényan transportant de l’aide humanitaire dans le sud-ouest de la Somalie. Le crash s’est déroulé en début de semaine dernière et les six passagers, kényans et somaliens, sont décédés. Les autorités éthiopiennes parlent d’une erreur dans un communiqué adressé à l’Union africaine. Il s’agissait d’un avion privé de la compagnie African Express Airways. À bord, se trouvait du matériel humanitaire et médical pour aider la Somalie dans sa lutte contre le coronavirus. Le crash a eu lieu lundi dernier, alors que l’avion devait se poser non loin du camp militaire de Bardale, dans le sud-ouest du pays. Les autorités kényanes et somaliennes enquêtaient depuis sur ce drame jugé suspect qui ravivait les tensions entre les deux voisins. RFI
La loi sur la cybercriminalité adoptée au Niger l’an dernier est pour le pouvoir « un instrument de répression des voix dissidentes », estime Amnesty International dans un communiqué vendredi, dénonçant les arrestations d’une dizaine de personnes entre mars et avril. Employée au tribunal de Niamey, Amina Maiga a été arrêtée le 29 avril puis condamnée le 7 mai à trois mois de prison avec sursis pour trouble à l’ordre public, « à la suite de l’interception d’une conversation privée sur WhatsApp où elle critiquait la gestion de la pandémie de Covid-19 par le gouvernement », explique l’organisation internationale de défense des droits de l’homme. AFP
Le nombre de cas de contaminations officiellement déclarés a passé les 2.000, s’établissant à 2.009 pour 11 décès, selon un nouveau bilan communiqué vendredi. L’augmentation rapide des chiffres suscite l’inquiétude dans un pays pauvre d’environ 12 millions d’habitants durement éprouvé par Ebola entre fin 2013 et 2016. Human Rights Watch a accusé les forces de sécurité d’avoir poursuivi les actes de harcèlement et d’intimidation et les arrestations arbitraires de membres de l’opposition après l’apparition du Covid-19 en mars. Disant s’être entretenue avec une trentaine d’interlocuteurs, elle a exprimé dans un communiqué publié le 29 avril l’inquiétude que « le gouvernement instrumentalise la crise (sanitaire) comme excuse pour réprimer la dissidence et bafouer les droits humains ». Cette période a vu les autorités maintenir des législatives et un référendum constitutionnel controversés qui ont été émaillés de violences le 22 mars. AFP
Le parti de l’ancien président du Faso,Blaise Compaoré a choisi son candidat pour les prochaines présidentielles au Burkina Faso. Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le parti de Blaise Compaoré vient de choisir son candidat pour la présidentielle du 22 novembre 2020. Eddie Komboigo actuel président du parti a été désigné parmi trois candidats à l’issue des primaires tenues dimanche à Ouagadougou. Eddie komboigo a été élu à l’issue d’un vote avec 133 voix favorables contre 21 pour son challenger Yahaya Zoungrana qui est membre du parlement. Selon le correspondant de la BBC, le collège des électeurs a écarté la candidature de Mahamadi Kouanda le troisième candidat pour dossier incomplet. BBC
La mission d’observation électorale de la Communauté des États de l’Afrique orientale (EAC), attendue en début de semaine, ne sera sans doute pas là pour la triple élection prévue dans neuf jours, du moins si l’on en croit une lettre du gouvernement burundais au secrétariat général de cette organisation. Gitega avait dans un premier temps donné son accord pour le déploiement d’une mission d’observation électorale de la Communauté des États de l’Afrique orientale. Est-ce un changement de ton ? Son ministre chargé des relations avec cette organisation régionale vient d’annoncer à son secrétaire général, dans une lettre du 8 mai, que toute équipe d’observateurs en provenance de l’étranger doit obligatoirement être confinée durant 14 jours, conformément à la stratégie nationale de lutte contre la pandémie du Covid-19. RFI
Le constat du Cadre d’expression des malades au Burundi est clair : les mesures barrières comme la distanciation sociale, le port du masque ou le lavage régulier des mains ne peuvent pas être appliqués durant la campagne électorale. Sylvain Habanabakize est chargé du plaidoyer et porte-parole du Cemabu et il fait un constat pessimiste de la situation. « Nous avons des inquiétudes car les gens sont obligés de se rassembler. Nous avons constaté que les militants des partis politiques ne peuvent pas se laver les mains avec de l’eau et du savon et ne respectent pas les mesures de distanciation sociale ». Le porte-parole du Cemabu « lance un appel à ces militants d’être garants de leur santé et aux candidats d’aider leurs militants à acheter des masques pour éviter la propagation du coronavirus ». DW
Fermeture des frontières, couvre-feu, état d’urgence et même confinement… Pour contrer la pandémie de Covid-19 et éviter à tout prix l’engorgement des établissements de santé, les pays africains ont multiplié les mesures. Le gouvernement éthiopien, qui a décrété l’état d’urgence depuis le 8 avril dernier, a lui fait aussi le pari de la prévention. Pour l’aider dans sa tâche, il peut compter sur un soutien de taille : une armée de près de 40 000 agents de santé communautaires, dont une majorité de femmes, prêtes à sillonner le pays. Leur mission : s’assurer que les informations relatives au coronavirus sont bien connues de tous, même dans les villages les plus reculés. Le Point
Face au coronavirus, l’Afrique mobilise des fonds et du matériel pour organiser sa lutte à l’image de ses partenaires eux aussi confrontés à la maladie. Lorsque la maladie à coronavirus Covid-19 se déclenche en Chine et gagne rapidement l’Europe, l’Amérique puis l’Afrique, face à la gravité de la situation, les gouvernements du continent se rendent très rapidement compte que la lutte contre cette pandémie risque d’être différente des autres. Si dans le cadre de la riposte contre la maladie à virus Ebola l’aide des pays développés a constitué l’essentiel de la cagnotte engagée dans la lutte en Afrique, le coronavirus a bouleversé ce schéma. Les pays développés, occupés à compter leurs morts, à équiper leurs hôpitaux et à tester leurs malades, ne pouvaient donc pas de sitôt se détacher de leurs priorités pour penser à l’Afrique. BBC
Jusqu’à 190 000 personnes pourraient mourir du Covid-19 en Afrique si la maladie n’est pas contrôlée
De 83 000 à 190 000 personnes en Afrique pourraient mourir du Covid-19 et de 29 à 44 millions pourraient être infectées au cours de la première année de la pandémie si les mesures de confinement échouent, selon une nouvelle étude du Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique. … Les nouvelles estimations sont basées sur la modification du risque de transmission et de la gravité des maladies par des variables spécifiques à chaque pays afin de tenir compte de la nature unique de la région. Le modèle prévoit un taux de transmission plus lent, un âge plus bas des personnes atteintes de maladies graves et des taux de mortalité plus faibles que ceux observés dans les pays les plus touchés du reste du monde. Cette recherche, qui s’appuie sur des modèles de prédiction, porte sur 47 pays de la région africaine de l’OMS, dont la population totale est d’un milliard d’habitants. ONU Info
Les gouvernements du monde entier sont confrontés au défi majeur de mettre en œuvre des stratégies de sortie de la crise sanitaire. En Afrique, la Commission économique pour l’Afrique basée à Addis-Abeba y a réfléchi ces derniers jours avec un débat autour d’experts et un rapport intitulé « Covid-19. Stratégies de déconfinement pour l’Afrique », publié ce dimanche 10 mai. Et disons-le tout de go même si l’Afrique résiste aux prédictions alarmistes de contamination, plusieurs facteurs affecteront sans aucun doute la stratégie de sortie de chaque pays. Il faut souligner qu’afin de limiter la propagation du virus, au moins 42 pays africains ont mis en place des fermetures partielles ou complètes. Mais quelles sont les marges de manœuvre du continent alors que la dynamique des contaminations demeure à la hausse ? On voit bien que le continent africain doit trouver un équilibre fragile entre protéger des vies tout en atténuant les effets économiques et continuer à éradiquer la propagation du virus. Le Point