Guerre au Soudan : la famine menace plusieurs zones au sud de Khartoum
La famine menace plusieurs zones au sud de Khartoum, la capitale soudanaise, a averti mardi 10 juin le Programme alimentaire mondial (PAM), appelant à une réponse internationale immédiate. Le PAM a constaté des niveaux « sévères » de faim à Djebel Aulia, une ville située à environ 40 km au sud de Khartoum, explique Laurent Bukera, directeur de l’organisation au Soudan. « Les besoins sont immenses », souligne-t-il après son retour de l’Etat de Khartoum, où le PAM a ouvert une nouvelle antenne à Omdourman, ville jumelle de la capitale, sur le rivage opposé du Nil…Laurent Bukera a mis en garde qu’avec le retour des déplacés dans des zones fortement endommagées comme Khartoum, la pression sur les ressources – qui sont déjà sursollicitées – va s’intensifier…La famine a été déclarée dans cinq zones à travers le Soudan, comprenant trois camps de déplacés près d’El-Fasher (sud-ouest). Faute de données fiables, l’ONU n’a pas été en mesure de déclarer officiellement la famine à El-Fasher, dernière capitale régionale du Darfour à ne pas être tombée aux mains des FSR, ce qui ne veut pas dire que les gens n’y meurent pas déjà de malnutrition. A travers le pays, près de 25 millions de personnes souffrent d’une insécurité alimentaire grave. Le Monde avec AFP
Tout ce qu’il faut savoir sur l’un des groupes djihadistes les plus meurtriers d’Afrique
Le Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) est devenu en quelques années l’un des groupes djihadistes les plus meurtriers d’Afrique. Formé au Mali, le JNIM opère désormais dans le Sahel, une vaste région désertique qui englobe dix pays de la côte ouest de l’Afrique, vers l’est du continent. Le groupe serait responsable de plus de la moitié des violences politiques qui ont eu lieu dans le Sahel central entre mars 2017 et septembre 2023. En 2024, environ 19 % de toutes les attaques terroristes dans le monde et plus de la moitié de tous les décès liés au terrorisme dans le monde se sont produits au Sahel, selon l’indice mondial du terrorisme 2025 (GTI), publié par l’Institut pour l’Economie et la Paix…Le JNIM est né en 2017 de la fusion de quatre groupes islamistes opérant en Afrique du Nord et au Sahel : Ansar Dine, Katibat Macina, al-Mourabitoun et la branche saharienne d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)…Le groupe déclare que son objectif est de remplacer les autorités de l’État par une interprétation conservatrice de la loi islamique et de la gouvernance. Il a également demandé le retrait des troupes étrangères au Mali…Le Burkina Faso est devenu l’épicentre des activités du groupe, principalement dans les régions frontalières du nord et de l’est…Les rapports indiquent que les décès au Sahel ont été multipliés par trois par rapport aux niveaux observés en 2020, lorsque le premier coup d’État militaire dans la région a eu lieu au Mali. Selon les analystes, la mauvaise gouvernance des juntes militaires au Burkina Faso, au Mali et au Niger a permis aux groupes militants, comme le JNIM, de prospérer. BBC
RDC : À Lubumbashi, les policiers auteurs de diverses exactions mis en garde
Le nouveau commissaire provincial de la police nationale au Haut-Katanga, Blaise Kilimba Limba, a lancé, mardi 10 juin, une mise en garde contre les policiers auteurs de diverses exactions contre la population de cette province. Lors de la causerie morale hebdomadaire avec ses troupes, cet officier a souligné que certains hommes en uniforme ont été identifiés comme auteurs de crimes commis dans le Haut-Katanga. « Nous avons identifié les types de crimes et de menaces qui pèsent sur la province du Haut-Katanga. Grâce aux témoignages de la population, à l’opinion publique et aux autorités politico-administratives de la province, nous avons appris que, parfois, ces actes sont perpétrés par des hommes en uniforme », a déclaré Blaise Kilimba Limba. Au cours de cette activité, il a présenté deux militaires et un policier accusés d’extorsion d’une somme d’argent et d’un téléphone. Par ailleurs, il a invité les officiers et agents de police à faire preuve de professionnalisme dans l’exercice de leurs fonctions. En outre, le commissaire divisionnaire Blaise Mbula Kilimba Limba a mis en garde les policiers qui se rendent coupables d’actes de tracasserie, d’extorsion et d’indiscipline dans le Haut-Katanga. Radio Okapi
RDC : Le nouveau commandant des FARDC en Ituri en tournée pour évaluer la situation sécuritaire
Le nouveau commandant du secteur opérationnel des FARDC en Ituri, le général Bruno Mandevu, mène depuis plus d’une semaine une évaluation approfondie de la situation sécuritaire dans la province. Il se trouve actuellement dans le territoire de Mahagi, où il échange avec les différentes couches de la population afin de mieux comprendre leurs préoccupations. Selon les structures locales, le général Mandevu doit faire de la neutralisation des groupes armés une priorité absolue…Les habitants plaident pour une traque efficace des groupes armés actifs dans la province, dont CODECO, Zaïre et la milice CRP de Thomas Lubanga. Selon le porte-parole de l’armée, les FARDC vont poursuivre ces groupes armés jusque dans leurs derniers retranchements.
Le général Bruno Mandevu prévoit de poursuivre sa tournée dans d’autres zones de l’Ituri, afin d’obtenir une vision complète de la situation sécuritaire. Radio Okapi
Cameroun: le retour au pays de l’opposant Maurice Kamto fait réagir la classe politique
Au Cameroun, l’opposant Maurice Kamto a fait un retour mouvementé par la ville portuaire de Douala après une tournée politique en Europe. Ce retour fait toujours autant réagir dans le pays…Sur le réseau social X, le président Paul Biya a remis au goût du jour une publication qu’il avait déjà faite en 2020 sous forme interrogative : « Est-il nécessaire de rappeler qu’en démocratie l’accès aux responsabilités publiques est assuré par les urnes et non par la rue, les médias ou les réseaux sociaux ? », a-t-il notamment retweeté dans un timing qui semble coller aux péripéties liées au retour de l’opposant Maurice Kamto au Cameroun. La référence à la rue n’étant pas sans rappeler la forte mobilisation des militants du MRC au siège de leur parti dimanche dernier au cours d’une manifestation improvisée que les autorités avaient jugé illégale. En plus de ce tweet de son président national, le RDPC s’est lui aussi fendu mardi soir d’un communiqué signé de son secrétaire général, Jean Nkuete…Dans le reste de la classe politique, notamment de l’opposition, les événements de Douala sont condamnés de manière quasi unanime. Dans l’autre sens, quelques-uns des candidats déclarés à l’élection présidentielle ont dénoncé dans les mêmes termes ce qui est qualifié « d’atteinte grave à la liberté d’aller et de venir » en référence au double blocus de 48 heures en sa résidence et au siège du MRC dont Maurice Kamto et son parti ont été victimes à Douala. RFI
Tchad: Olivier Monodji reste en détention préventive malgré un allègement des charges
Au Tchad, on en sait davantage sur le sort d’Olivier Monodji, le directeur de publication de l’hebdomadaire le Pays, également l’un des correspondants de RFI. Le juge d’instruction, qui enquête sur l’affaire depuis deux mois, requalifie les faits en « entretien avec les agents d’une puissance étrangère ». Il renvoie notre confrère devant la chambre correctionnelle et le maintient en détention. L’accusation de « complot » est écartée…[L]e procureur général avait décidé de poursuivre Olivier Monodji notamment pour « attentat et complot contre l’État », des crimes passibles de 20 à 30 ans de prison. Le juge d’instruction a décidé de disqualifier ces charges avant de l’envoyer devant le tribunal correctionnel et de simple police pour répondre des faits « d’entretien avec les agents d’une puissance étrangère et des intelligences de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique du Tchad ou ses intérêts économiques ». Ce délit est punissable d’une peine d’emprisonnement de un à cinq ans, explique Me Alain Ndilyam. Problème, selon cet avocat, le juge d’instruction ne précise pas dans son ordonnance de quelle puissance étrangère il s’agit ni l’identité de ces agents ainsi que la preuve de leur qualité d’agent d’une puissance étrangère. La seule preuve matérielle avancée, insiste l’avocat, est un publireportage toujours en ligne et pour lequel la Hama, l’organe de régulation des médias au Tchad, n’a rien eu à redire à l’époque et qu’il a qualifié de « propagande », ce qui devrait ramener l’affaire à un simple délit de presse, dit-il. « Nous faisons diligence pour que le tribunal statue rapidement sur ce cas », regrette Me Ndilyam. En attendant, le juge d’instruction a décidé de maintenir en détention préventive Olivier Monodji ainsi que ses collègues poursuivis dans la même affaire. RFI
Tchad: Youssouf Boy, l’ancien bras droit de Mahamat Idriss Déby, transféré à la prison de Klessoum
Détenu depuis quatre mois dans les locaux de la Direction générale des renseignements généraux, Youssouf Boy, l’ancien directeur de cabinet du président tchadien condamné le mois dernier à cinq ans de prison pour corruption passive, a été transféré à la maison d’arrêt de Klessoum pour purger sa peine, jeudi 5 juin. Pendant ce temps-là, son accusateur, Adoum Hachim, a lui été remis en liberté pour « raisons de santé ». Près d’un mois après sa condamnation à cinq ans de prison pour corruption passive, Youssouf Boy, l’ancien tout-puissant directeur de cabinet du président tchadien Mahamat Idriss Déby, a été transféré à la maison d’arrêt de Klessoum, à Ndjamena. Depuis son arrestation au mois de février dernier, l’ex-bras-droit du président tchadien était enfermé dans les locaux de la Direction générale des renseignements généraux, dans le centre de la capitale, où il a été jugé et condamné de la même façon que de nombreuses autres personnalités de haut rang tombées en disgrâce depuis l’époque de Déby père, selon une source judiciaire. Transféré à la prison de Klessoum jeudi 5 juin, celui-ci y purge sa peine dans l’aile réservée aux VIP, un secteur où « les cellules sont très grandes, climatisées, dotées de plusieurs commodités et où, pour des raisons de sécurité, il n’y a pas de contact avec le commun des détenus », détaille la même source. RFI
Bénin: la rupture se profile entre l’UP-R de Patrice Talon et le PRD de Adrien Houngbédji
Au Bénin, l’idylle entre l’Union progressiste, soutien de Patrice Talon et le Parti du renouveau démocratique du vétéran Adrien Houngbédji, qui a donné naissance à l’UP-R en 2022, semble déjà sur le point de s’achever. Le secrétaire général adjoint du PRD confesse que leurs militants ne se sentent plus à l’aise dans cette fusion. Problème : le ministère de l’Intérieur considère que « fusion » signifie « dissolution » et que le PRD et ses attributs n’existent plus. S’il y a une rupture officielle, le parti ne devra plus les utiliser. Et cela n’est pas du tout du goût de son président fondateur Me Adrien Houngbédji et de ses lieutenants. Au Bénin, même si la question du divorce n’est pas encore tranchée, le Parti du renouveau démocratique l’a clairement posée par la voix de son secrétaire général adjoint. Pour lui, les deux partis se sont mis ensemble sur une base donnée « mais ça n’a pas fonctionné »…Récemment, Adrien Houngbédji a publiquement critiqué le code électoral et demandé, comme l’opposition, le retour des exilés politiques. « Les meilleures lois sont celles qui sont consensuelles », conseille le vétéran. Il y a aussi une envie de mettre fin à la collaboration et de récupérer son PRD. Une lettre du ministère de l’Intérieur rappelait à un responsable du parti que le PRD avait cessé d’exister à la date de sa fusion. Ce dernier avait utilisé le nom et les attributs de la formation. « C’est contraire à la réalité au regard des textes et des faits », a rétorqué Adrien Houngbédji. Pour le porte-parole du gouvernement, « les textes internes des partis ne sont pas au-dessus des lois de la République ». Le parti allié n’a pas réagi officiellement. » RFI
Mort d’un jeune Kényan en détention: l’autopsie contredit la version de la police
Albert Ojwang avait été arrêté samedi 7 juin après une plainte du numéro 2 de la police. Il est décédé la nuit suivante pendant sa détention. L’autopsie réalisée ce mardi 10 juin pointe vers une agression. Dans la version des événements avancée par la police, Albert Ojwang se serait cogné la tête contre le mur. Il aurait été retrouvé inconscient dans sa cellule lors d’une inspection. Il aurait ensuite été emmené à l’hôpital et déclaré mort à son arrivée. Mais cette version n’est pas cohérente avec les résultats de l’autopsie réalisée ce mardi 10 juin : les blessures constatées sur Albert Ojwang ont été infligées « par une force externe », indique notamment l’un des médecins qui l’a pratiquée. « La cause du décès est très claire : il y a un traumatisme crânien et une compression du cou. Nous avons aussi noté des blessures réparties sur tout le corps, ce qui laisse penser à une agression. Ce sont des blessures infligées par une force externe, a rapporté devant la presse, Bernard Midia, un des cinq médecins pathologistes ayant mené l’examen médical. Si la tête avait été cognée contre le mur, il y aurait des signes distincts, comme une hémorragie frontale. Mais les saignements que nous avons notés sur le cuir chevelu étaient plus étendus, sur le visage ainsi que sur les côtés et l’arrière de la tête. Quand on compile ça avec le reste des blessures sur l’ensemble du corps, il y a peu de chances que ce soit des blessures auto-infligées. » Selon le médecin, l’autopsie a également relevé des signes de lutte. RFI
Maroc: multiplication des cyberattaques contre les institutions du pays
Le Maroc pourrait avoir subi une troisième cyberattaque d’ampleur depuis le mois d’avril 2025. Un groupe se faisant appeler « Jabaroot DZ » et affirmant agir pour défendre les intérêts de l’Algérie, annonce avoir attaqué les serveurs du ministère de la Justice marocain. On ne compte plus le nombre d’institutions marocaines ciblées par des cyberattaques ces derniers mois. Après avoir visé, les 8 et 12 avril 2025, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le ministère de l’Emploi et de l’Agriculture, le groupe de hackers se faisant appeler « Jabaroot DZ » a diffusé les données personnelles de près de deux millions de salariés. L’Agence nationale de la conservation foncière a été à son tour victime d’une attaque le 2 juin. Des milliers de documents relatant des transactions immobilières et foncières avaient été rendus publics. La dernière attaque, en date du lundi 8 juin, pourrait être plus grave encore : l’infrastructure numérique du ministère de la Justice aurait été infectée et victime d’une fuite de données. Les hackers de « Jabaroot DZ » affirment avoir accédé à des informations sensibles concernant près de 5 000 juges et 35 000 fonctionnaires. Les hackers ont appuyé leur annonce sur leur chaîne Telegram par des captures d’écran censées annoncer de futures publications de données personnelles, comme les fiches de salaire des juges. RFI
Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa lance un « dialogue national » pour lutter contre le chômage, la criminalité et les inégalités
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a lancé, mardi 10 juin, un « dialogue national » mené par des citoyens, qui s’attaquera à partir d’août aux problèmes qui minent son pays, du chômage à la criminalité. Il a ainsi répondu aux appels de plus en plus nombreux en faveur d’un processus inclusif pour s’attaquer à ces défis, trois décennies après la fin de l’apartheid en 1994…Malgré les progrès accomplis depuis la fin du règne de la minorité blanche, ce pays de 63 millions d’habitants est confronté à des « défis persistants » en matière de pauvreté, de chômage et d’inégalités, a-t-il déclaré…Le dialogue national débutera à la mi-août par une convention réunissant des délégués de tous les secteurs, y compris le gouvernement, les partis politiques, les entreprises et les syndicats. Au cours des mois suivants, les citoyens de tout le pays seront encouragés à exprimer leurs préoccupations et faire leurs propositions, qui seront présentées lors d’une deuxième convention l’an prochain. Le président a inclus dans le processus une trentaine de personnalités sud-africaines, notamment des juges, des chefs religieux et des chefs d’entreprise, des scientifiques et des stars, comme l’acteur John Kani et le capitaine de l’équipe nationale de rugby double championne du monde, Siya Kolisi. Le Monde avec AFP
Emanuel Macron : La France aux côtés des pays africains pour une économie bleue durable
Lors de l’ouverture du panel « L’Afrique pour l’Océan » à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3), lundi 9 juin à Nice, le président français Emmanuel Macron a réaffirmé l’engagement de la France à soutenir les pays africains dans le développement d’une économie bleue durable et la protection des écosystèmes marins. Saluant le rôle du Maroc, co-organisateur de l’événement, Macron a insisté sur la nécessité d’agir collectivement face aux menaces qui pèsent sur l’océan : pollution plastique, surpêche, réchauffement des eaux, érosion des côtes. « L’océan est une histoire partagée », a déclaré le président français, rappelant que 70 % des populations africaines vivent dans des pays côtiers. Il a mis en avant des initiatives exemplaires menées sur le continent : la surveillance satellitaire des pêches aux Seychelles, l’interdiction des sacs plastiques en Côte d’Ivoire, ou encore la stratégie bleue du Gabon. Il a aussi salué les efforts du Sénégal, de la Mauritanie, du Mozambique et de Madagascar en faveur d’une pêche durable. La France s’engage à accompagner ces efforts, notamment à travers la formation, la fourniture d’équipements et la coopération maritime. Macron a souligné que l’Agence française de développement (AFD) a déjà financé pour plus d’un milliard d’euros de projets liés à l’océan en Afrique au cours des quatre dernières années. Le président a également défendu une gouvernance régionale renforcée, respectueuse des souverainetés africaines, afin de garantir une exploitation durable des ressources marines. Sahel Intelligence