Revue de Presse du 11 juin 2020

Nigeria : plus de 50 morts dans de nouvelles attaques de « bandits »
Une série d’attaques contre des villages du nord-ouest du Nigeria ont fait au moins 57 morts, mardi 9 juin. Quelque 150 hommes armés sur des motos ont tiré sur les habitants avant de piller les magasins et de voler le bétail dans une série d’attaques contre six villages isolés de l’État de Katsina. « Nous avons perdu au total 57 personnes dans six villages », a déclaré mercredi un responsable local parlant sous couvert d’anonymat par crainte de représailles. Dans le village le plus éprouvé, Kadisau, les « bandits », comme les nomment les habitants, ont tué 33 personnes, a dit l’un des villageois, Mohammed Salisu, qui affirme en avoir réchappé en abandonnant sa moto et en se cachant pendant les cinq heures de l’attaque et du pillage. « Ils ont pillé toutes les échoppes et emporté 200 têtes de bétail », a-t-il assuré, précisant avoir lui-même perdu sept vaches. France24 avec AFP

Côte d’Ivoire : une « dizaine » de soldats tués au cours d’une attaque djihadiste
C’est la première attaque djihadiste sur le sol ivoirien depuis l’attentat dans la cité balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam en 2016 qui avait fait dix-neuf morts. Selon plusieurs sources sécuritaires ivoiriennes et burkinabées, une « attaque djihadiste » contre une base des forces de sécurité ivoiriennes à Kafolo, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire, à la frontière avec le Burkina Faso, a fait une dizaine de morts parmi les militaires. « Il y a une dizaine de victimes », a affirmé une source ivoirienne. Une autre source ivoirienne a fait état de « douze morts dont onze militaires et un gendarme », ainsi que de « six blessés et deux disparus », alors qu’une autre source ivoirienne parle de « neuf morts ». Un assaillant a été tué, selon la première source. De son côté, une source burkinabée a évoqué « dix militaires et un gendarme tué, et deux autres portés disparus », ainsi qu’« un assaillant neutralisé ». Le Monde avec AFP

A quatre mois de l’élection présidentielle, la Côte d’Ivoire lance la révision de ses listes électorales
« Si tu as ton candidat, faut aller voter ! », lance Fatou Koné, une coiffeuse de 33 ans venue s’inscrire mercredi sur les listes électorales, au premier jour de l’opération nationale d’enrôlement des nouveaux électeurs en vue des scrutins présidentiel et législatif d’octobre en Côte d’Ivoire. Pour cette opération sensible dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui a connu des élections émaillées de tensions et de violences depuis 20 ans, 35.000 agents de recensement seront déployés pendant deux semaines sur plus de 10.800 centres, plus une centaine à l’étranger pour la diaspora, selon la Commission électorale indépendante (CEI). Si la CEI, qui organise l’ensemble des opérations électorales, ne se fixe pas d’objectif de recensement, elle estime que cinq millions d’Ivoiriens ne sont pas inscrits sur les listes, qui comptent actuellement 6,6 millions d’électeurs. AFP

Cinq miliciens centrafricains tués par l’armée qui repousse une attaque
Cinq assaillants ont été tués dans l’ouest de la Centrafrique par des militaires qui ont repoussé l’attaque d’une des milices qui se partagent une grande partie de ce pays ravagé depuis sept ans par la guerre civile, a assuré mercredi le gouvernement. Lundi soir, l’un des principaux mouvements armés rebelles, le groupe 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), a mené plusieurs attaques simultanées dans la région dont l’une a visé un camp militaire à Bouar, une ville située sur l’axe stratégique entre la capitale Bangui et le Cameroun, principale source d’approvisionnement de ce pays parmi les plus pauvres du monde. AFP

Sahel : face à la multiplication des attaques, le HCR fait son possible pour aider les civils
Les attaques perpétrées par des groupes armés et les opérations anti-insurrectionnelles qui en résultent ont poussé encore davantage de personnes à fuir leur foyer en quête de sécurité et mettent à rude épreuve les communautés d’accueil déjà confrontées à d’immenses difficultés dues à la présence de personnes déplacées, souvent des membres de leur famille victimes de violences antérieures. La toute dernière attaque, le 5 juin, au Mali, contre le village de Binedama, dans la région instable de Mopti au centre du pays, a causé la mort de 26 civils. Des groupes armés ont également ciblé une zone d’accueil de réfugiés à Intikane, dans l’ouest du Niger, et ont tué deux représentants de réfugiés et un dirigeant de la communauté locale le 31 mai dernier. Ces attaques ont poussé plus de 10.000 personnes à chercher refuge plus à l’intérieur des terres, près de Telemces, où le HCR et ses partenaires ont aidé à fournir rapidement quelque 1180 abris temporaires. Néanmoins, les conditions de vie y sont « déplorables » avec des préoccupations majeures en matière d’accès aux soins de santé et d’approvisionnement en eau. ONU Info

Soudan: dissolution des Forces de défenses populaires, milices supplétives de Béchir
Il s’agit d’une nouvelle étape dans l’épuration de l’appareil d’État. L’armée a officiellement dissout les Forces de défense populaires, l’une des milices d’obédience islamiste qui servaient de forces d’appoint à l’ancien régime d’Omar el-Béchir. Contrairement à l’information qui circulait à Khartoum selon laquelle elle serait absorbée dans l’armée régulière, son quartier général et son commandement ont été démantelés par l’état-major, selon un communiqué publié lundi 8 juin. Quatre mois après son coup d’État réussi en 1989, Omar El-Béchir avait voulu consolider militairement son pouvoir. C’est pourquoi il avait instruit son allié d’alors, le Front national islamique dirigé par Hassan al-Turabi, d’instituer une milice supplétive faite à sa main. Une milice qui ne répondrait qu’aux ordres du président et de son parti. RFI

L’Afrique et ses déplacés, tristes champions du monde des drames oubliés
Les tragédies mériteraient moins d’attention quand elles se déroulent en Afrique ? Difficile de conclure autrement l’analyse annuelle des crises les plus négligées de la planète, alors que pour la cinquième année consécutive, le continent arrive en tête de ce palmarès publié par le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). C’est même de pire en pire, puisque l’Afrique occupe neuf des dix premières places pour l’année 2019, contre sept en 2018 et six en 2017. … Pour la deuxième année consécutive, « le Cameroun arrive en tête de la liste des pays les plus négligés de la planète », rappelle le NRC, qui observe dans cet Etat « une exacerbation des attaques de Boko Haram dans le nord, un conflit violent dans l’ouest anglophone et une crise des réfugiés de Centrafrique ». S’ajoutent à ce tableau une résolution inefficace du conflit, le silence des médias et un manque d’aide financière. Le Monde

Burundi: réunion extraordinaire du conseil des ministres après le décès de Pierre Nkurunziza
Le Burundi tenait jeudi une réunion extraordinaire du conseil des ministres pour discuter de la marche à suivre après le décès soudain du président Pierre Nkurunziza, qui soulève des incertitudes dans ce pays à l’histoire troublée. M. Nkurunziza, au pouvoir depuis 15 ans, devait achever son mandat le 20 août et passer le témoin au général Évariste Ndayishimiye, son dauphin désigné par le parti au pouvoir CNDD-FDD et vainqueur proclamé de la présidentielle du 20 mai, en dépit des accusations de fraudes massives de son principal rival. Mais sa mort ouvre une période d’incertitude pour son pays, dont l’histoire est marquée par des crises politiques meurtrières et une longue guerre civile, et qui pourrait être soumis à des luttes d’influence déstabilisatrices. AFP

Après la mort de Pierre Nkurunziza, une période d’incertitudes s’ouvre pour le Burundi
Après le décès de Pierre Nkurunziza le 8 juin dans un hôpital du centre du pays, officiellement d’un « arrêt cardiaque », les Burundais sont sous le choc et ne cachent pas leur inquiétude. Le gouvernement n’a encore rien dit sur les obsèques de Pierre Nkurunziza. Et la Constitution du Burundi n’a pas prévu le cas particulier du décès d’un président sortant après l’élection de son successeur. Premier à tenter de s’engouffrer dans cette brèche, le Congrès national pour la liberté (CNL) d’Agathon Rwasa, l’adversaire malheureux du président élu, qui continue de dénoncer « un hold-up électoral ». Le principal parti burundais d’opposition souligne qu’il s’agit d’une « vacance de poste définitive ». Il appelle donc « au strict respect de la Constitution », à savoir un intérim assuré par le président de l’Assemblée nationale, Pascal Nyabenda, qui sera alors chargé d’une seule mission, selon le CNL : organiser « une nouvelle élection présidentielle dans un délai de un à trois mois ». RFI

Centrafrique: comment le chef janjawid Abu Kushayb a été arrêté à Birao
Transféré lundi 8 juin à la CPI, Ali Kushayb, recherché par la justice internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité depuis près de quinze ans, avait traversé la frontière soudanaise en début d’année pour venir dans le nord-est de la Centrafrique. Au même moment, de nouvelles alliances se nouaient au Soudan à la suite de la chute du président Omar el-Béchir. C’est à la suite d’un processus de plusieurs mois qu’il a finalement été officiellement arrêté. Selon plusieurs sources concordantes, Ali Kushayb a passé quelques temps dans la ville de Birao dans une famille de notables au début de l’année, avant de repartir dans la brousse. Mais des contacts avaient été pris et le message était passé. Le chef janjawid souhaitait se rendre à la justice internationale. RFI

Coronavirus en RDC: le docteur et Prix Nobel Denis Mukwege, en charge de la riposte, démissionne
Après deux mois de travail, Denis Mukwege pointe du doigt des faiblesses organisationnelles et de cohérence entre les différentes équipes responsables de la riposte à la pandémie dans le Sud-Kivu. Il évoque également des obstacles qui ne permettent pas à son équipe de mettre en oeuvre la stratégie qu’il avait proposée. Le docteur Denis Mukwege souligne notamment l’impossibilité de disposer au Sud-Kivu d’un dispositif permettant de confirmer rapidement le diagnostic du Covid-19. Il explique que le délai requis, de plus de deux semaines, pour recevoir les résultats des prélèvements envoyés à Kinshasa, a constitué un handicap majeur pour sa stratégie basée sur « tester, identifier, isoler et traiter ». … Trop tard, estime l’équipe du médecin. La stratégie du Prix Nobel de la paix, qui était préventive, n’est plus adaptée. Mukwege dit en effet constater l’afflux de malades affectés par le coronavirus dans les hôpitaux de Bukavu. RFI

La journaliste-blogueuse nigérienne Samira Sabou arrêtée
Samira Sabou, une influente journaliste-blogueuse nigérienne, a été arrêtée mercredi et accusée de diffamation dans ses publications sur l’affaire des surfacturations lors d’achats d’équipements militaires pour l’armée nigérienne, selon Amnesty International. Dans un communiqué, l’ONG Amnesty International note que « Samira Sabou, journaliste respectée, a fait son travail légitime d’information sur les allégations de surfacturation et de matériel non livré révélées par l’audit du ministère de la Défense ». Administratrice du site d’information mides-niger.com, Samira Sabou est présidente de l’Association des blogueurs pour une citoyenneté active (ABCA). BBC

En Egypte, les vedettes de TikTok dernière cible des autorités
En Egypte, des jeunes femmes possédant des milliers d’abonnés sur l’application en vogue TikTok sont devenues les dernières cibles des autorités qui accusent ces influenceuses de propager l’immoralité dans le pays. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah al-Sissi en 2014, des centaines de journalistes, militants politiques, avocats, intellectuels ont été arrêtés et des centaines de sites internet bloqués sous couvert de sécurité de l’Etat et de lutte contre le terrorisme. Le monde très populaire des influenceuses n’a fait l’objet d’une plus grande attention du pouvoir que très récemment dans ce pays musulman conservateur, où 40% de la population a accès à internet. AFP

Gabon : l’ancien Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet est décédé
Emmanuel Issoze Ngondet est décédé , dans la nuit du 10 au 11 juin, à 59 ans, des suites des complications d’une crise d’asthme. Ancien ministre, puis Premier ministre, il avait été un des piliers du pouvoir d’Ali Bongo Ondimba, avant d’être écarté du gouvernement, fin 2019. Admis dans une clinique de Libreville le 21 mai dernier pour des complications liées à une crise d’asthme, l’ancien Premier ministre est décédé dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 juin après avoir été placé en soins intensifs ces derniers jours. Selon l’un de ses proches, le député et ancien ministre Guy Maixent Mamiaka, le natif de Makokou avait pourtant été testé négatif au Covid-19. Jeune Afrique

Le Sénégal ferme ses eaux à des chalutiers étrangers
Ce refus va contribuer à assurer la subsistance des communautés côtières et donne une chance à l’océan de se régénérer selon des ONG. Surtout que la pêche fait vivre environ 500.000 Sénégalais selon les Nations-unies. Le Sénégal a décidé de refuser ses eaux à au moins 54 chalutiers étrangers, après une campagne conjointe des défenseurs de l’environnement et des pêcheurs locaux en lutte pour leur survie. Le secteur vital de la pêche sénégalaise, qu’il s’agisse des petits pêcheurs, très majoritaires, des plus gros professionnels ou des femmes transformatrices du poisson, fait cause commune avec les défenseurs de l’environnement. DW