Revue de presse du 11 juillet 2023

Traquer l’ingérence russe pour saper la démocratie en Afrique
[Infographie] Le recul de la démocratie en Afrique fait l’objet d’une grande attention ces dernières années. Le rôle joué par les acteurs autoritaires extérieurs dans cette détérioration est en revanche moins bien perçu. La Russie se distingue à cet égard. Saper la démocratie est, entre autres, un objectif stratégique de la politique africaine de la Russie depuis une vingtaine d’années. Les gouvernements autoritaires qui ne disposent pas d’un système de contrôle et d’équilibre au niveau national créent un environnement propice à l’influence de la Russie sur le continent. La normalisation de l’autoritarisme à l’étranger valide les pratiques de gouvernance non démocratiques de la Russie à l’intérieur du pays. … L’ampleur des efforts déployés par la Russie pour saper la démocratie en Afrique est remarquable, puisqu’elle a activement utilisé au moins l’un de ces outils dans 23 pays africains de part et d’autre du continent. Ces interventions ont pour effet de contrecarrer les aspirations des trois quarts des citoyens africains qui souhaitent voir la démocratie s’épanouir dans leur pays, affaiblissant ainsi les voix, la souveraineté et l’autodétermination des Africains. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

G5 Sahel : le président mauritanien plaide pour le retour du Mali dans l’alliance militaire
Le président mauritanien a plaidé lundi pour le retour du Mali dans l’organisation G5 Sahel, une alliance militaire régionale luttant contre les groupes jihadistes, que ce pays a quittée en mai 2022. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a regretté le « retrait » du Mali de l’organisation G5 Sahel et de sa force conjointe, qui « a subitement rompu la continuité géographique de notre espace et nous a privés de l’apport précieux d’un pays frère », dans un discours prononcé à Nouakchott pour l’ouverture des travaux de la 4e session de l’Assemblée générale de l’Alliance Sahel, une plateforme de 27 partenaires bilatéraux et bailleurs créée pour mobiliser l’aide internationale en vue du développement de la région. TV5Monde

Relaxé par la justice malienne, Ras Bath reste en prison
Youssouf Bathily, de son vrai nom, était poursuivi pour avoir déclaré que l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga avait été « assassiné » en détention. Relaxé pour l’un des chefs d’accusation qui le visent, il reste néanmoins derrière les barreaux. Journaliste et militant, il était poursuivi pour « simulation d’infraction » après s’est être exprimé sur la mort en détention de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. S’il a été relaxé pour ce chef d’accusation, ce mardi 11 juillet, il doit encore être jugé pour « atteinte au crédit de l’État » dans la même affaire. En détention préventive depuis le 13 mars, Ras Bath reste donc en prison. Jeune Afrique

L’armée soudanaise boycotte des pourparlers de paix en Éthiopie
Il n’y aura donc pas eu le début de dialogue qu’espérait l’Éthiopie. L’armée soudanaise a boycotté lundi 10 juillet à Addis Abeba des pourparlers de paix proposés par des pays d’Afrique de l’Est pour mettre fin à la guerre qui ravage depuis trois mois le Soudan, où les combats se poursuivent. Les affrontements entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo et les troupes régulières du général Abdel Fattah al-Burhane ont fait depuis le 15 avril près de 3 000 morts, un bilan très sous-estimé tant les corps qui jonchent les rues sont inaccessibles. La guerre a également fait trois millions de déplacés et de réfugiés et, alors qu’aucune initiative diplomatique n’a jusqu’ici accouché de plus que de quelques heures de trêve, le Soudan est désormais, selon l’ONU, « au bord d’une guerre civile totale potentiellement déstabilisatrice pour toute la région ». France24 avec AFP

Soudan: Human Rights Watch dénonce des «crimes de guerre» à Misterei au Darfour
Human Rights Watch a publié ce mardi 11 juillet un rapport sur les exactions qui ont été commises dans la ville de Misterei, située au Darfour occidental, près de la frontière tchadienne, le 28 mai dernier. HRW a recueilli les témoignages des rescapés qui ont fui à Adré au Tchad voisin. Leur témoignage corrobore des images satellites qui montrent l’étendue du désastre, où l’on voit nettement les centres-villes et les villages entièrement brûlés. « Les FSR et des tribus arabes [alliées aux Forces de soutien rapide, NDLR] ont exécuté sommairement au moins 28 personnes de l’ethnie Massalit, et tué et blessé des dizaines de civils le 28 mai dans l’État du Darfour-Ouest », rapporte l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch dans ce rapport d’enquête intitulé « Soudan : une ville du Darfour anéantie ». RFI

Le président iranien Ebrahim Raïssi poursuit en Afrique son offensive diplomatique
Ce voyage est la première visite d’un président iranien en Afrique depuis onze ans. Après le rapprochement avec l’Arabie saoudite et les autres pays arabes du golfe Persique, l’Iran cherche des alliés en Afrique face aux pressions des pays occidentaux. L’Iran veut développer ses relations économiques avec les pays africains, notamment dans le domaine énergétique. Téhéran cherche aussi des alliés dans d’autres continents. En juin, le président Raïssi s’est rendu au Venezuela, au Nicaragua et à Cuba pour renforcer les relations de l’Iran avec ces trois pays face aux États-Unis. … L’Iran a rejoint l’Organisation de coopération de Shanghai qui comprend la Chine, la Russie et l’Inde et le président iranien doit se rendre en Afrique du Sud fin août pour participer au sommet des pays membres du groupe Brics qui cherchent à mettre fin à la domination du dollar dans les relations économiques internationales. RFI

RDC : 31.000 cas de violences sexuelles depuis janvier
31.000 cas de violences basées sur le genre ont été enregistrés en RDC lors des trois premiers mois de 2023. Ce chiffre est probablement sous-évalué, compte tenu du faible signalement des violences sexuelles. Le responsable de l’Onu pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, précise également que si le rythme se poursuit, la barre des 125.000 cas pourrait être atteinte cette année. Noella Alifwa, qui est membre de la coordination de la clinique gynéco-obstétrique Karibuni wa mama de Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (Sofepadi), basée à Bunia, précise que les auteurs de ces crimes sont parfois des policiers ou des soldats, ceux-là même qui sont censés protéger la population. « Nous avons une clinique médicale où nous prenons en charge les victimes des violences sexuelles, témoigne-t-elle. Mensuellement, nous allons au-delà de 50 cas. On n’arrive pas à maîtriser la situation puisque ce sont des enfants, des femmes, des personnes âgées. Les autorités font ce qui est en leur pouvoir mais arriver à endiguer cela, c’est très difficile puisque parmi les auteurs, il y a la police, l’armée, qui se retrouvent parmi les auteurs de ces violences sexuelles contre les femmes, » déplore Noella Alifwa. DW

Afrique: Immigration clandestine – Sur les traces des 300 Sénégalais « portés disparus » en mer
L’affaire fait des vagues au Sénégal depuis quelques jours. Il s’agit de l’affaire de 300 sénégalais qui ont embarqué sur une pirogue de fortune à destination d’Europe. Mais qui visiblement auraient disparu en mer. Les informations de premières mains indiquent que la Marine espagnole, annonce avoir sauvé 80 hommes sur les 300 sénégalais annoncés portés disparus ce lundi. « Leur pirogue avaient quitté l’Ile de Kafountine au mois de juin 2023. Il reste 214 personnes à retrouver. », précise la source. Sur le site Bbc News Afrique, dans une dépêche postée ce lundi à 10heures 30mn, « La barque qui transportait environ 200 migrants a été repérée lundi au large des Canaries. Les sauveteurs maritimes espagnols ont passé des jours à rechercher le petit bateau sénégalais. » AllAfrica

En Ouganda, le projet de TotalEnergies est un « désastre » pour la population
Le mégaprojet pétrolier de TotalEnergies en Ouganda, qualifié de « désastre » pour la population, « a dévasté les moyens de subsistance de milliers de personnes » et « contribuera à la crise climatique mondiale », a déploré, lundi 10 juillet, Human Rights Watch (HRW) dans un rapport. L’ONG de défense des droits de l’Homme a exigé son arrêt. TotalEnergies avait annoncé, l’année dernière, un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise CNOOC, comprenant notamment la construction d’un oléoduc (EACOP) de 1 443 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne sur l’océan Indien. Le projet a toutefois rencontré l’opposition de militants et de groupes de défense de l’environnement qui estiment qu’il menace le fragile écosystème de la région et les populations qui y vivent. France24 avec AFP

Du Sénégal au Kenya, la Corée du Sud lance le mégaprojet de « ceinture du riz »
La crise alimentaire mondiale et l’inflation causées par la guerre en Ukraine et la hausse des cours des céréales et de l’énergie ont rendu d’une actualité pressante la recherche de l’autosuffisance alimentaire en Afrique. Dans ce contexte, plusieurs pays africains se sont tournés vers des États expérimentés dans le domaine de la production agricole, comme la Corée du Sud. Ce lundi 10 juillet, après plusieurs mois d’échanges et de visites de terrain, Séoul et huit pays africains ( le Sénégal, la Gambie, la Guinée, le Ghana, le Cameroun, l’Ouganda, le Kenya et la Guinée-Bissau) lancent l’initiative « Korean Rice Belt ». Ce projet, qui entre dans le cadre de l’aide publique au développement sud-coréenne, prévoit de se concentrer sur le riz, l’un des aliments de base en Afrique. La Corée du Sud a été en mesure de produire suffisamment de riz pour répondre à plus de 90 % de la demande locale, bien qu’elle dépende encore fortement de certaines autres importations alimentaires. Le but est de fournir des variétés de riz de qualité à haut rendement, des machines agricoles, et de partager le savoir-faire agricole. Objectif : aider à stimuler la production de riz et à réduire la dépendance aux importations alors que des inquiétudes persistent concernant la sécurité alimentaire sur le continent. Le Point

Les menaces de la Cédéao sont à prendre au sérieux
DW : Le président de la Commission de la Cédéao a été très clair : si le temps imparti pour les transitions n’est pas respecté, il y aura des sanctions majeures. A quoi peut-on s’attendre ? … Par le passé, il y a déjà eu des sanctions contre le Liberia ou la Sierra Leone à des moments où ça n’allait pas du tout. Le Nigeria pesait de tout son poids pour faire plier ces régimes à l’époque. Donc les régimes du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée doivent prendre toute la mesure des mutations en cours au sein de la Cédéao. Avec un président nigérian qui connaît bien la région, je pense qu’il faut prendre au mot ce qu’il dit, les menaces qu’il profère. DW