Le chef de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a appelé vendredi 8 juillet à Ouagadougou, au côté de l’ex-président Blaise Compaoré, à « la cohésion sociale au regard de la situation difficile » que traverse son pays en proie à la violence jihadiste. Le lieutenant-colonel Damiba, qui a pris le pouvoir par un coup d’État le 24 janvier, avait lancé un appel à rencontrer des anciens présidents burkinabè, à laquelle seuls deux d’entre eux ont participé, dont Blaise Compaoré, rentré jeudi dans son pays après 8 ans d’exil pour l’occasion. … « Ce n’est pas le rôle de Damiba, qui a fait un coup d’État, de réconcilier les gens. Ce n’est pas une réconciliation, c’est une mascarade », a affirmé à l’AFP, Boukari Conombo, président du Brassard noir, un mouvement de la société civile, également présent devant le domicile de Kaboré. Car au sein de certaines organisations de la société civile et d’avocats, la présence de Blaise Compaoré sur le sol burkinabè avait également du mal à passer. Prosper Farama, membre du collectif des avocats de Thomas Sankara, a estimé que « les putschistes, parce que c’est comme ça qu’il faut les appeler, pseudo réconciliateurs, tentent d’assassiner tout simplement l’état de droit, la démocratie au Burkina. Il n’y a pas une autre lecture à faire ». Le Front patriotique, qui regroupe une vingtaine d’organisations et de partis politiques, a rappelé qu’un « mandat d’arrêt international a été lancé contre » Blaise Compaoré, « qui n’a jamais daigné se présenter devant la justice » et qui « devrait être immédiatement arrêté et conduit » en prison. France24 avec AFP
Le président du Rwanda Paul Kagame, au pouvoir depuis 22 ans, a ouvert la porte à une candidature lors de la prochaine élection présidentielle de 2024, dans une interview à la chaîne France 24 diffusée vendredi. « J’envisage de me présenter pour 20 ans de plus, je n’ai aucun problème avec cela », a déclaré Paul Kagame, interrogé sur son éventuelle candidature en 2024. « Les élections sont l’occasion pour les gens de choisir », a-t-il ajouté. Homme fort du pays depuis le génocide de 1994, président depuis 2000, Paul Kagame a fait modifier la Constitution en 2015, ce qui lui permet théoriquement de rester au pouvoir jusqu’en 2034. Belga
Selemani Masiya résidait dans la ville de Nampula, province mozambicaine du même nom. Il a été assassiné ce jeudi (07.07) à l’intérieur de son appartement situé à quelques mètres d’une caserne militaire. C’est vers 11 heures que son fils de 15 ans, qui rentrait de l’école, a trouvé le corps de son père étendu sur le sol, avec des signes d’extrême violence sur la tête et une blessure au cou. Selon nos sources, Selemani Masiya, qui était autrefois un grand joueur de football, était réfugié depuis plus de dix ans au Mozambique, après avoir fui le Rwanda pour l’Afrique du Sud en profitant d’un match de football. Au Mozambique, il avait obtenu le statut de réfugié et jouait au football dans des équipes locales de la ville de Nampula. Ces dernières années, il vivait du soutien de ses compatriotes et n’exerçait pas une activité lucrative. Il se faisait cependant remarquer pour ses critiques à l’encontre des actuels dirigeants de Kigali. DW
L’ancien président angolais est décédé ce vendredi à Barcelone. Retour sur un règne sans partage. … Sur la DW, l’activiste Pedrowski Teca dénonce une démocratie de façade sous le règne de Jose Eduardo dos Santos : « C’est la pensée unique qui règne en Angola. Il existe une dictature dans le pays, déguisée en démocratie. Pour réussir dans la vie académique et professionnelle, il faut appartenir au parti au pouvoir. » En matière de politique économique, José Eduardo dos Santos tient également les rênes. Officiellement, il s’éloigne du marxisme dès les années 90 et introduit l’économie de marché. L’Angola devient ainsi la troisième puissance économique et le deuxième producteur de pétrole d’Afrique. Le pays attire des investisseurs. La Chine est le partenaire préféré du président. Des milliards de crédits affluent de Pékin pour d’importants projets d’infrastructure. Pourtant, de nombreux bénéfices issus du pétrole vont directement dans la poche de José Eduardo dos Santos et dans celle de ses bienfaiteurs. Le gouvernement est régulièrement accusé de détourner des fonds. Parmi les plus grands scandales, la disparition d’environ 32 milliards de dollars des caisses de la compagnie pétrolière nationale Sonangol. Le président réfute ces critiques en 2013 dans un message à la nation. La corruption est d’autant plus problématique que plus de la moitié des Angolais vivent sous le seuil de pauvreté. 87% des citadins vivent dans des bidonvilles et environ un tiers de la population dépend de l’aide alimentaire étrangère. DW
Des témoignages et des images authentifiées par « Le Monde » permettent de retracer les événements qui ont conduit, vendredi 24 juin, à la mort de dizaines de migrants à la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Melilla. Aux pieds des forces de l’ordre marocaines, ils sont des dizaines de migrants, pour la plupart inertes. En haillons, certains sont blessés, les mains attachées dans le dos. Ces images ont été tournées vendredi 24 juin à Beni Ensar, à la frontière entre le Maroc et Melilla, l’une des deux enclaves espagnoles, et donc européennes, sur le continent africain. Environ deux heures plus tôt, plusieurs centaines de migrants ont tenté de forcer le poste-frontière. Au moins 23 migrants ont trouvé la mort « dans des bousculades et en chutant de la clôture de fer », selon les autorités marocaines, tandis que des migrants et des ONG mettent en cause la répression violente des forces de l’ordre. Que montrent les images prises ce jour-là ? Les vidéos amateur, authentifiées et géolocalisées par Le Monde, ainsi que des témoignages permettent de reconstituer les événements qui ont mené à ce drame et d’en pointer les zones d’ombre. Le Monde
Les élections législatives et locales organisées dimanche 10 juillet au Congo-Brazzaville n’ont guère mobilisé les électeurs, appelés au boycott par certains opposants et convaincus que le parti au pouvoir conservera sa mainmise sur les deux chambres du Parlement, ont constaté des journalistes de l’AFP. … Face au PCT, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads, première formation d’opposition) alignait 45 candidats aux législatives, contre 32 pour l’Union des démocrates humanistes (UDH-Yuki), du défunt opposant Guy-Brice Parfait Kolélas. La Fédération et le Collectif de l’opposition congolaise, dirigés respectivement par Clément Miérassa et l’ancien ministre des finances Mathias Dzon, avaient choisi de boycotter le vote. « Toutes ces élections sont organisées dans l’irrespect total de la loi. Nous voulons plutôt un dialogue inclusif pour débattre de vrais problèmes du Congo et de la libération des opposants politiques », déclarait récemment à l’AFP M. Miérassa. Le Monde avec AFP
Bola Tinubu, candidat du parti au pouvoir, le All Progressives Congress (APC) a révélé le nom de son colistier dans la course à la magistrature suprême : il s’agit du sénateur Kashim Shettima. Un choix à la fois logique et osé : logique parce que M. Shettima, 55 ans, est originaire de l’État de Borno, ce qui équilibre le duo en termes d’âge et de représentativité géographique. Osé, parce qu’ils sont tous les deux musulmans : Bola Tinubu rompt ainsi avec une pratique de longue date selon laquelle les candidats à la présidence choisissent des colistiers de religion différente dans le but de favoriser l’unité nationale. Son concurrent, l’ancien vice-président Atiku Abubakar, candidat du People’s Democratic Party (PDP, opposition) n’a lui, pas dérogé à la norme : musulman originaire de l’Adamawa (nord), il a choisi un gouverneur chrétien et sudiste, Ifeanyi Arthur Okowa, chef de l’exécutif de l’État du Delta, en guise de colistier. Depuis la fin du régime militaire en 1999, le Nigeria suit une règle non écrite selon laquelle le pouvoir est partagé entre le nord, majoritairement musulman, et le sud, principalement chrétien. L’insécurité croissante sera un enjeu électoral majeur, notamment celle provoquée par l’insurrection islamiste qui dure depuis dix ans, les attaques et les enlèvements contre rançon perpétrés par des bandes armées, principalement dans le nord-ouest. Jeune Afrique
Sept enfants sont décédés et deux autres grièvement blessés dans la nuit du 9 au 10 juillet dans la région des savanes, à la frontière du Bénin et du Burkina Faso, pas loin du parc de Pendjari et de la réserve de Pama. Dans cette région, des groupes armés attaquent régulièrement, côté burkinabè et béninois, et ces dernières semaines, côté togolais, il y a eu des attaques armées. Ces enfants ont-ils été victimes d’un acte terroriste ou d’une bavure ? Pour le moment, on ne sait vraiment pas ce qui s’est passé. RFI
Les soldats ivoiriens ont été arrêtés, ce dimanche 10 juillet 2022, en début d’après-midi, à l’aéroport de Bamako. Depuis, les messages alarmistes et même complotistes circulent sur les réseaux sociaux, les présentant comme des mercenaires lourdement armés venus déstabiliser le pays. Ces soldats appartiennent en réalité à l’armée régulière ivoirienne, ils devaient sécuriser, selon l’armée ivoirienne, des sites de la Minusma, la Mission des Nations unies. … Selon l’armée ivoirienne, ce sont pourtant des problèmes administratifs qui sont invoqués par les autorités maliennes. « D’abord, ils ont dit que l’avion n’était pas sur la liste des appareils autorisés à atterrir. Ce problème a été vite levé, poursuit cette source, mais maintenant ils disent que nos soldats n’avaient pas de lettre de mission conforme. » Sollicités par RFI, ni l’armée malienne ni le ministère malien de la Défense n’ont souhaité répondre. Les 49 soldats ivoiriens ont passé la nuit en détention. Le problème n’est toujours pas réglé. RFI
L’expert indépendant de l’ONU sur les droits de l’homme en Centrafrique s’inquiète d’un rebond des violations des droits humains dans le pays depuis le début de l’année. Le juriste togolais Yao Abgetse vient de livrer un point sur la situation au Conseil des droits de l’homme des Nations unies. La moitié des violations recensées sont le fait des forces de sécurité, des agents étatiques et de leurs alliés, notamment russes ; l’autre moitié est du fait des groupes armés, qui depuis quelques mois se montrent plus actifs. Autre inquiétude : la brouille avec les partenaires financiers pourrait amener à une dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire, alors que 63% de la population a déjà besoin d’aide humanitaire ou de protection. RFI
Deux fusillades dans des bars, où les assaillants semblent avoir tiré au hasard sur la clientèle, ont fait 19 morts dans la nuit de samedi 9 au dimanche 10 juillet, selon un décompte de la police. À Soweto, près de Johannesburg, 15 jeunes gens, dont deux femmes, ont été tués lorsque des assaillants ont ouvert le feu sur la foule « qui s’amusait », tandis qu’à Pietermaritzburg (Est, région zouloue), quatre personnes attablées ont été tuées par deux hommes qui ont ouvert le feu indistinctement. Le mode opératoire similaire intrigue les enquêteurs, même si les fusillades sont fréquentes en Afrique du Sud, l’un des pays les plus violents au monde, nourries par la violence des gangs et l’alcool. « Nous ne pouvons permettre que de violents criminels nous terrorisent de la sorte », a affirmé le président Cyril Ramaphosa dans un communiqué. Ces morts violentes sont « inacceptables et inquiétantes », a-t-il ajouté en présentant ses condoléances aux familles. À Soweto, le plus grand township historique de Johannesburg, au sud-ouest de la capitale économique sud-africaine, la police a été appelée dans la nuit, vers 00 h 30. « Quand nous sommes arrivés sur place, douze personnes étaient mortes, portant des blessures par balles », a précisé à l’AFP Mme Nonhlanhla Kubheka, responsable locale de la police. France24 avec AFP
Un tribunal sud-africain a condamné, samedi, trois individus appartenant à un gang criminel dénommé « Boco Haram » à une peine combinée de 384 ans d’emprisonnement. Le gang qui terrorisait les habitants de la ville de Polokwane (260 km de Pretoria), a été reconnu coupable de crimes perpétrés entre septembre et octobre 2017 dans les communes de Seshego et Westenburg, a indiqué la Haute Cour de la province du Limpopo (nord-est). Elle a ajouté que les accusations comprenaient le meurtre, la tentative de meurtre, la possession d’armes à feu et de munitions sans permis et l’effraction avec l’intention de voler. D’autres chefs d’accusation concernent le vol, le vol qualifié et les dommages malveillants à la propriété privée, a précisé la même source, notant que le trio a également été condamné pour avoir enfreint les lois sur l’immigration en pénétrant illégalement en Afrique du Sud. … Mercredi dernier, le Réseau des villes sud-africaines (SACN) a mis en garde que les villes du pays connaissent une recrudescence de la criminalité en raison de la détérioration de la situation socio-économique et l’augmentation des inégalités et de l’insécurité alimentaire. … Avec près de 11.000 femmes violées et 6.083 personnes assassinées, dont 898 femmes et 306 enfants, le pays semble être en guerre contre lui-même. AFRIMAG
En annonçant, le 16 juin et de manière unilatérale, une série de nominations au sein d’un parti qu’il dit pourtant vouloir transmettre, John Fru Ndi a fait du Fru Ndi. Ravi sans doute de prendre tout le monde de court. En retour, Jean-Michel Nintcheu a fait du Nintcheu, critiquant publiquement la décision du chairman et réunissant autour de lui, dès le 23 juin, une trentaine des membres les plus emblématiques du Social Democratic Front (SDF) pour contester formellement ces choix qui minent son influence au sein du parti. C’est dans la capitale, Yaoundé, que nous avons rencontré le truculent député de Douala, en marge de la session parlementaire qui s’est achevée le 6 juillet. À Jeune Afrique, il dit sa conviction que son éternel rival, Joshua Osih, est derrière les déboires des cadres qui lui sont proches, même s’il réfute l’idée d’une bataille de leadership. Il plaide aussi pour un engagement politique plus radical face au régime de Paul Biya. Jeune Afrique
Une dizaine de villages s’oppose au projet Camvert, qui entend raser 60.000 ha de forêt pour la culture et la transformation du palmier à huile dans cette région du sud camerounais. Malgré les actions menées par les organisations de protection de l’environnement depuis près de deux ans, date de début de défrichage, la menace plane sur la forêt de Campo. DW
La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance bat campagne pour que les législatives du 31 juillet se déroulent dans un climat appaisé. Comme elle l’avait fait, lors des élections locales en janvier dernier, la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance a lancé une vaste campagne de sensibilisation pour des élections apaisées dans l’ensemble de la région. L’activité reçoit le soutien de la fondation allemande Konrad Adenauer. Pour Ndèye Marie Diédhiou, présidente du conseil d’harmonisation de l’ONG, le but de l’opération est d’amener tous les acteurs politiques et particulièrement les différents candidats de la région à être des ambassadeurs de paix. DW
L’outil, moins invasif que le test sanguin, permet d’atteindre les milieux homosexuels, transgenres, les prostitués, isolés par la stigmatisation. … Des malades qui s’ignorent. En Afrique, un tiers des personnes infectées par le VIH ne connaissent pas leur statut sérologique. Il s’agit le plus souvent d’individus vulnérables et victimes de discrimination pour leur identité sexuelle ou leurs pratiques, qui demeurent ainsi dans le déni des risques auxquels ils sont exposés : bisexuels et homosexuels, femmes et hommes prostitués, usagers de drogues injectables. C’est pour atteindre ces publics échappant aux campagnes classiques organisées par les ministères de la santé africains que l’ONG Solthis a imaginé le programme d’autodépistage Atlas pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, avec le soutien financier de l’organisation Unitaid et de l’Agence française de développement (AFD). Le projet, lancé en 2018 en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal et qui vient de s’achever le 30 juin, a consisté en la distribution de 400 000 autotests oraux par le biais de pairs éducateurs. Le Monde