Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé mardi les nouveaux dirigeants intérimaires de la Libye à former rapidement un gouvernement inclusif et à procéder aux préparatifs nécessaires pour les élections présidentielle et parlementaires de décembre. La semaine dernière, les membres du Forum de dialogue politique libyen ont choisi un Premier ministre par intérim et le Président du nouveau conseil exécutif, chargé de conduire le pays aux élections, prévues pour le 24 décembre de cette année. … Les 15 membres du Conseil ont appelé toutes les parties à mettre en œuvre intégralement l’accord de cessez-le-feu d’octobre 2020, en demandant instamment aux États membres de l’ONU « de respecter et de soutenir la mise en œuvre intégrale de l’accord, notamment par le retrait sans plus tarder de toutes les forces étrangères et des mercenaires de Libye ». Le Conseil de sécurité a également demandé que tous les États membres respectent pleinement l’embargo sur les armes imposé par le Conseil, conformément aux résolutions pertinentes. ONU Info
L’agence éthiopienne des réfugiés justifie la fermeture des camps de réfugiés érythréens de Hitsats et Shimelba par les conditions qualifiées d’insalubres dans ces camps, alors que l’ONU, de nombreux témoignages et des enquêtes basées sur des photos satellites indiquent qu’ils ont été détruits pendant les combats et vidés de leurs habitants. En dépit des preuves visuelles et des témoignages des survivants, le gouvernement éthiopien continue de tout démentir en bloc : que les camps aient été attaqués, que des milliers de réfugiés qui y vivaient aient disparu et que des crimes de grande ampleur y aient été commis. … Les images satellites de Hitsats et Shimelba sont pourtant accablantes. Les installations de l’ONU, un hôpital, des écoles et des centaines d’habitations ont été incendiés. Une présence militaire est clairement repérable, selon l’enquête de l’organisme britannique DX Open Network publiée mardi. La veille, le Conseil norvégien pour les réfugiés s’insurgeait déjà contre les destructions de ses installations, telles que révélées par d’autres images. RFI
Le directeur de la Croix-Rouge éthiopienne a affirmé lors d’une conférence de presse en ligne depuis Addis-Abeba, mercredi 10 février, que 80 % de la région du Tigré, théâtre depuis le 4 novembre d’une opération militaire du gouvernement fédéral, est « inaccessible » à l’aide humanitaire. Selon Abera Tola, si l’accès ne s’améliore pas, les personnes victimes de la faim pourraient se compter « par dizaines de milliers » d’ici à deux mois. Des cas de famine ont déjà été rapportés, a-t-il assuré, et le nombre de victimes pourrait progresser très rapidement. Le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a annoncé fin novembre, lorsque l’armée fédérale a pris le contrôle de Mekele, la capitale régionale, la fin officielle de l’opération militaire lancée pour déloger les autorités dissidentes du Tigré. Mais les organisations humanitaires et des diplomates soulignent que l’insécurité dans la région entrave toujours grandement la réponse humanitaire. Le Monde avec AFP
Les 15 et 16 février prochain, les membres du G5 Sahel se retrouveront à N’Djamena pour faire le point sur la stratégie de lutte contre le terrorisme. Un an après le sommet de Pau, dans le sud-ouest de la France, la force Barkhane forte de 5.100 militaires, revendique des succès tactiques. Pourtant, sur le terrain, les groupes armés restent toujours très actifs. Les autorités françaises insistent désormais sur la nécessité de « renforcer la coordination » entre les pays du G5 Sahel et les pays riverains du Golfe de Guinée, pour enrayer l’extension de la menace terroriste. … Si les membres du G5 Sahel – la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad – attendent de la communauté internationale et la France en particulier davantage d’appui, Paris de son côté affirme que « le sommet de Pau a été celui du sursaut militaire. Celui de N’Djamena devrait être celui du « sursaut diplomatique, politique et du développement ». DW
Pour la première fois depuis sa nomination, le Premier ministre malien Moctar Ouane a rencontré mercredi 10 février la classe politique malienne pour évoquer le processus qui doit conduire aux élections inclusives et aux réformes institutionnelles. Après 4 heures de discussions, le sentiment général est que le Premier ministre malien veut désormais prendre lui-même les choses en main pour que la classe politique locale soit étroitement associée au processus d’organisation des futures élections et des réformes institutionnelles. Moctar Ouane est le premier à s’en féliciter. « Nous devons, ensemble, construire des compromis, des consensus très forts afin de permettre précisément que, dans un climat apaisé, la transition puisse réaliser toutes les réformes voulues. » Pour y parvenir, plusieurs leaders de partis politiques présents à la réunion ont demandé par exemple le respect de la durée de la transition, 18 mois, pas un plus. RFI
Le CSA, le Comité de suivi de l’accord d’Alger doit se réunir à Kidal ce jeudi 11 février. C’est la première fois, depuis 2015, date de la signature de ce texte qui a mis un terme à la guerre civile, que ce comité se retrouve dans cette ville du nord du Mali. Avec ce CSA, Bamako veut envoyer le signal d’une normalisation. Le statut de Kidal est un sujet sensible. Fief de l’ex-rébellion, certains estiment qu’aujourd’hui encore la ville est aux mains de la CMA, la Coalition des mouvements de l’Azawad, signataire de l’accord d’Alger. Cette réunion intervient quelques semaines après la visite d’une délégation ministérielle à Kidal. Et à Kidal on l’assure, tout est prêt pour le CSA. « Cette réunion, marque une grande avancée », s’enthousiasme un membre de la CMA. Pour lui, elle est entre autre l’occasion de clarifier la situation de la ville. RFI
Une lueur d’espoir, après des mois d’asphyxie. « On peut enfin souffler, la vie a repris à Djibo », murmure un habitant de la grande ville du nord du Burkina Faso, rencontré à la gare routière du quartier Larlé de Ouagadougou. … Il y a encore quelques mois, la ville était sous blocus. Des groupes armés contrôlaient les pièces d’identité et tuaient les notables. Désormais, « ils sont partis, il n’y a plus d’attaques, c’est redevenu calme », assure un pasteur qui guette l’arrivée du bus et rapporte avoir failli être lui-même tué par des « terroristes » en juin dernier. Que s’est-il passé à Djibo, « ville martyre » devenue le symbole du basculement du pays dans la spirale djihadiste ? « Accords », « négociations »… Depuis des mois, les rumeurs vont bon train. … L’option de la négociation avec les groupes terroristes pourrait faire débat lors du prochain sommet du G5 Sahel, qui doit se tenir à N’Djamena (Tchad) les 15 et 16 février et dont les préparatifs doivent être évoqués par le président français, Emmanuel Macron, lors d’une rencontre avec son homologue burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, en visite à Paris mercredi 10 février. Le Monde
Au Burkina Faso, un nombre record de plus de trois millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire cette année selon l’ONU. Depuis le début de 2019, les attaques terroristes ont poussé plus d’un million de personnes à trouver refuge hors de leur localité. Pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la détérioration de la situation dans une grande partie du pays, Ramesh Rajasingham, le Sous-secrétaire général aux affaires humanitaires (OCHA), est en visite au Burkina. Il faudrait mobiliser 607 millions de dollars pour maintenir et accroitre les interventions d’urgence. Après l’étape de Djibo dans le sahel, c’est à Kaya dans le centre nord que Ramesh Rajasingham constate de visu les réalités des déplacés internes sur le site 38 villas qui accueille près de 2000 personnes. DW
Àl’approche de la présidentielle du 11 avril prochain, l’atmosphère se tend au Bénin. Surtout depuis l’ouverture du dépôt des candidatures. Au dernier jour de cette étape majeure, l’un des vingt candidats, Ganiou Soglo, a été blessé par balles par des individus non identifiés. La police a ouvert une enquête, tandis que dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement, Alain Orounla, a « déploré et condamné l’atteinte portée à l’intégrité physique de notre compatriote Ganiou Soglo, agressé dans la nuit du vendredi 5 février ». De son côté, une autre candidate de l’opposition, Reckya Madougou, a déploré que « participer à une élection présidentielle aujourd’hui au Bénin relève du cauchemar ». Elle a dénoncé sur les réseaux sociaux de « honteuses manœuvres d’exclusion aux tentatives d’assassinat en passant par les menaces ». En tout cas, tout ceci n’est pas de nature à rassurer,alors que ce petit pays ouest-africain, longtemps vu comme un modèle de démocratie a connu des joutes électorales beaucoup plus ouvertes. C’est dans ce contexte qu’intervient la visite du représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas. Le Point
Quinze agents accusés de s’être déchaînés gratuitement sur une famille, sous prétexte de faire respecter le couvre-feu : l’affaire devait faire date au Kenya, rongé par les violences policières… jusqu’à ce que les poursuites soient soudainement abandonnées, à la surprise générale. Début février, les victimes pensaient assister à un moment historique. Voir autant de policiers devant un tribunal pour un usage excessif de la force, cela n’était encore jamais arrivé. Mais à l’audience, l’accusation a annoncé le classement de l’affaire, sans aucune explication. « Le procureur s’est juste présenté et a dit : “J’abandonne les poursuites.” », s’étonne Peter Kiama, directeur de l’ONG Independent Medico-Legal Unit, qui conseille les victimes : « Toute personne soucieuse de transparence a de quoi être choquée et grandement déçue par ce retournement de situation. » Selon plusieurs avocats et défenseurs des droits humains, le classement de cette affaire médiatique ramène le Kenya des années en arrière, lorsque l’Etat couvrait la police et que les procès embarrassants disparaissaient sans faire de vagues. Le Monde avec AFP
Plus de 1.500 migrants ont été interceptés en une semaine au large de la côte ouest de la Libye alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe par la mer, ont indiqué un responsable d’une ONG et un officier de la marine. « Les gardes-côtes libyens ont mené plusieurs opérations de sauvetage depuis une semaine jusqu’à (mercredi) et secouru environ 1.500 personnes », a déclaré à l’AFP Adel el-Idrissi, de l’ONG International Rescue Committee (IRC). … Les agences de l’ONU et les ONG dénoncent régulièrement le renvoi en Libye de migrants interceptés en mer étant donné la situation chaotique du pays. Elles déplorent également les conditions déplorables dans les centres de détention. Belga
La mobilisation grandit après les révélations de RFI sur l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, 117 ONG interpellent la justice militaire et l’exécutif congolais. Elles leur demandent à la fois de rouvrir le procès, de sécuriser le lieu de sépulture présumé de Fidèle Bazana et d’arrêter les généraux Numbi et Djadjidja cités dans l’enquête de RFI. Si ces organisations en appellent au président Tshisekedi, c’est qu’elles ne sont pas en confiance avec la justice militaire. Il y a eu deux procès dans cette affaire, tous deux très critiqués. RFI
João Lourenço s’emploie à transformer le pays dont il a repris la destinée en 2017. Mais la colère des Angolais monte contre les difficultés économiques et les violences policières. Tandis que l’opposition appelle à continuer de manifester, la presse angolaise plaide pour l’unité et le dialogue. “L’Angola est une et indivisible”, écrit ce mercredi 10 février le journal O País dans son éditorial. Il y a dix jours, le Jornal de Angola avait titré le sien de la même manière, au lendemain d’une manifestation séparatiste réprimée dans le sang, à Cafunfo (à 700 kilomètres à l’est de la capitale Luanda). Mais depuis, la tension n’est pas retombée dans le pays. Courrier international
Ilot de stabilité prisé dans une région troublée, Djibouti offre un point d’appui stratégique à la France qui compte bien y maintenir sa plus grande base militaire à l’étranger, à l’issue de la renégociation de ses accords de défense avec le petit Etat d’Afrique de l’Est. Le président Emmanuel Macron devrait recevoir vendredi à l’Elysée son homologue Ismaïl Omar Guelleh, après lui avoir rendu visite en mars 2019. En ce début février, l’activité des Forces françaises de Djibouti (FFDJ) bat son plein: stage d’aguerrissement désert pour des militaires français et djiboutiens, exercice de police du ciel pour deux Mirage de la base aérienne, entraînement des forces spéciales au posé d’assaut… Sur la base navale, on se prépare aussi à accueillir en mars le porte-avions Charles de Gaulle, le temps d’une halte logistique avant l’océan Indien. AFP
C’est une petite victoire pour Aminata Sogodogo. Sous le regard de sa fille, cette femme d’une cinquantaine d’années ferme enfin les yeux et esquisse un léger sourire. Atteinte de la lèpre depuis l’enfance, Mme Sogodogo a vu son corps se dégrader tout au long de sa vie : « Quand elle est arrivée ici, ses paupières étaient constamment ouvertes, elle ne pouvait plus marcher et ses doigts restaient pliés », se souvient Madeleine Ackah, la kinésithérapeute de l’unité médico-chirurgicale de Divo, dans le sud de la Côte d’Ivoire. Comme cette patiente, de nombreux malades de la lèpre sont dépistés trop tard et arrivent en très mauvaise santé dans les centres de prise en charge. « Les structures sanitaires et les zones de dépistage ne couvrent que 20 % du territoire », déplore Christian Johnson, conseiller médical au sein de la Fondation Raoul Follereau, qui finance l’unité de Divo avec la Fondation Anesvad. Le Monde
Chassés pour leurs cornes, très prisées en Asie, les rhinocéros sont une espèce menacée mondialement. Au cours de la dernière décennie, une série de mesures prise par les autorités kényanes est toutefois parvenue à contrer efficacement les braconniers. C’est une bonne nouvelle qui s’inscrit dans la continuité des dernières années au Kenya. Si 2013 a marqué la pire année pour les rhinocéros kényans, avec 59 tués pour leurs cornes, les activités de braconnage n’ont fait que diminuer depuis. Neuf ont été tués en 2017, quatre en 2018 puis zéro l’année dernière. Cette baisse ne doit rien au hasard. Pour protéger les plus de 1 000 rhinocéros présents sur son sol, le Kenya a mis en place des mesures strictes. En 2013, le pays a passé de nouvelles lois, renforcées en 2019, punissant les crimes de braconnages avec des amendes élevées et des peines de prison pouvant aller jusqu’à la perpétuité. RFI