Au moins trente personnes ont été tuées et de nombreuses femmes et enfants ont été enlevés par des djihadistes sur une route près d’un village proche de la capitale de l’Etat du Borno, Maiduguri, au Nigeria, zone où sévit le groupe de l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap). Dimanche soir 9 février, les insurgés ont attaqué des dizaines de véhicules au niveau du village d’Auno, à 25 kilomètres de Maiduguri, alors qu’ils étaient bloqués pour la nuit par le couvre-feu imposé par l’armée nigériane. Les insurgés « ont tué pas moins de trente civils, pour la plupart des personnes qui étaient sur la route [entre Maiduguri et Damaturu] et ont brûlé dix-huit véhicules », selon un communiqué du gouvernement local, précisant que « plusieurs femmes et enfants ont également été enlevés ». Au lendemain de l’attaque, des dizaines de camions, bus et voitures incendiés s’alignaient le long de la route, a constaté un journaliste de l’AFP. Un membre des milices qui combat les djihadistes aux côtés de l’armée a dénombré une trentaine de camions brûlés. « Beaucoup de chauffeurs de camion et leur assistant sont morts, brûlés vifs dans leur sommeil », a rapporté à l’AFP Babakura Kolo. Le Monde avec AFP
Deux policiers ont été tués et un autre blessé le lundi, lors d’une attaque contre un poste de police dans la région de Tillabéri, dans l’ouest nigérien. L’assaut a été mené par des hommes armés venus sur une dizaine de motos. Un autre bilan de l’attaque dans les régions de Diffa (sud-est) et Tillabéri (ouest), entre jeudi et vendredi, faisait état d’au moins treize personnes tuées et plusieurs blessés. Ces attaques sont attribuées au groupe Etat islamique. Le nombre de victime des attaques terroristes dans les régions du Sahel est beaucoup plus supérieur aux chiffres avancés par les officiels. Sahel Intelligence
Dans un entretien exclusif accordé à France 24 et RFI ce lundi 10 février 2020, le chef de l’État malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), confirme pour la première fois l’ouverture d’un dialogue avec les chefs jihadistes Iyad Ag-Ghaly et Amadou Koufa, afin de tenter de venir à bout du terrorisme. « Parler avec les djihadistes et lutter contre le terrorisme n’est pas antinomique. J’ai le devoir et la mission aujourd’hui de créer tous les espaces possibles et de tout faire pour que, par un biais ou un autre, on puisse parvenir à quelque apaisement possible », affirme-t-il. « Il est temps que certaines voies soient explorées ». S’il assure que cette tentative de discussion est nécessaire, IBK ne se dit toutefois « pas naïf » quant aux intentions de ces interlocuteurs. « Nous ne sommes pas des grands candides, mais nous ne sommes pas des gens obtus non plus », explique-t-il. Le président malien confirme par ailleurs que l’armée malienne est « en mouvement » vers la ville de Kidal, au nord, qui échappe à son contrôle depuis 2014, affirmant qu’elle « devrait y être en principe ce vendredi ». France24
Tout d’abord, les premiers mots de Cyril Ramaphosa à la tribune : « Nous allons concentrer notre travail sur la résolution des conflits ». Le président sud-africain annonce deux sommets au mois de mai à Pretoria. Le premier sur la sécurité, le second sur la zone de libre-échange continentale. Autre temps fort, la colère de Moussa Faki Mahamat, le président de la commission, sur l’absence de solidarité des pays africains envers les États menacés d’effondrement sous les coups des jihadistes. « C’est déconcertant », a-t-il lancé aux chefs d’État présents devant lui. Troisième moment important : Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, déclare à Addis Abeba son soutien à l’initiative africaine sur la Libye. L’idée d’organiser un grand forum de réconciliation fait son chemin. En revanche, les questions de droits de l’homme et de démocratie ont été à peine évoquées, pour ne pas dire passées sous le tapis. La question du troisième ou du quatrième mandat est pourtant au cœur de plusieurs élections présidentielles en 2020. RFI
Un attentat kamikaze a ciblé, dimanche 9 février, un poste avancé de l’armée algérienne dans la zone frontalière avec le Mali, près de la région de Timiaouine, à l’extrême sud du pays. Selon l’armée, « un détachement de l’Armée nationale populaire a été la cible, ce jour 9 février 2020 à 10 h 50, dans la zone frontalière de Timiaouine, à Bordj Badji Mokhtar, en 6e région Militaire, d’un kamikaze à bord d’un véhicule tout-terrain piégé ». « Aussitôt identifié, le militaire chargé du contrôle de l’accès est parvenu à mettre en échec la tentative d’entrée en force du véhicule suspect. Cependant, le kamikaze a fait exploser son véhicule, causant le décès du militaire en faction. » … Si aucune revendication n’a été rendue publique jusqu’à maintenant, tous les regards se portent sur le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) de Iyad Ag Ghali, proche d’Al-Qaïda. « Cet attentat prouve que les groupes armés terroristes restent bien implantés dans le Nord-Mali, particulièrement dans l’Adrar des Ifoghas (massif montagneux) », détaille un expert. Il rappelle que « le GSIM a mené plusieurs attaques similaires au Mali et au Niger ». Le Point
Saïd Bouteflika, frère et ex-puissant conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, et deux anciens patrons du renseignement en Algérie ont vu lundi leurs peines de quinze ans de prison confirmées en appel. Le réquisitoire du procureur donnait le ton à ce qu’allait être le verdict. Le tribunal militaire de Blida, à 50 km au sud d’Alger, a condamné dans la soirée du lundi 10 janvier, Saïd Bouteflika, le frère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, et deux anciens chefs du renseignement algériens, à quinze ans de prison pour complot contre l’armée et l’État. Jugée dans le cadre de la même affaire, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs, a écopé d’une peine de trois ans dont neuf mois avec sursis, contre 15 ans en première instance. Elle a quitté dans la soirée la prison où elle a était incarcérée depuis le mois de mai 2019. Jeune Afrique
Au lendemain des élections législatives et municipales, de dimanche, dont on attend les résultats, le président camerounais Paul Biya, a adressé hier soir son traditionnel message à la jeunesse, en prélude à la fête de la Jeunesse, célébrée chaque 11 février. Il a mis l’accent sur sa volonté d’accélérer le processus de décentralisation, et lancé un appel aux jeunes des régions anglophones à déposer les armes. Paul Biya s’est d’abord félicité d’avoir promulgué récemment deux textes de loi importants sur le chemin de la décentralisation : l’un sur le bilinguisme, l’autre qui prévoit plus d’autonomie pour les collectivités territoriales, notamment celles des deux régions anglophones. « Il s’agit en réalité d’une véritable révolution pacifique qui répond aux aspirations de nos concitoyens à une meilleure participation à la gestion des affaires locales. À quoi s’ajoutent les dispositions d’un statut spécial pour les régions du nord-ouest et du sud-ouest, qui tient compte de leurs particularités sociales et culturelles. » RFI
Trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende et des confiscations : la justice française a aggravé lundi 10 février en appel la condamnation du vice-président de Guinée équatoriale Teodoro Nguema Obiang Mangue, jugé coupable de s’être frauduleusement bâti un patrimoine considérable en France. La cour d’appel de Paris est allée au-delà de la condamnation prononcée en première instance. Le 27 octobre 2017, à l’issue du premier procès dit des « biens mal acquis » devant la justice française, le tribunal correctionnel avait prononcé la même peine d’emprisonnement mais avait assorti l’amende de 30 millions d’euros de sursis. Les sommes blanchies en France sont estimées à 150 millions d’euros. Les magistrats ont confirmé la confiscation de l’ensemble des biens saisis, dont celle d’un somptueux hôtel particulier avenue Foch à Paris qui reste toutefois suspendue à une décision de la Cour internationale de justice (CIJ). Jeune Afrique avec AFP
L’arrivée massive des milliers des déplacés fuyant des massacres fait courir à Beni-ville (est de la République démocratique du Congo) « un double danger » d’infiltration par des membres du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF) et de propagation d’Ebola, s’est inquiété mardi son maire. Depuis samedi, 80% des habitants de la cité voisine de Mangina et ses environs ont déferlé vers le sud à Beni, redoutant l’imminence de nouveaux massacres, à cause de la présence des membres du groupe ADF dans cette zone, selon le maire de Beni, Jean Edmond Bwanakawa Nyonyi. Cité d’environ 70.000 habitants, Mangina est située à 30 km au nord de la ville de Beni dans la province troublée du Nord-Kivu. « Cette situation nous préoccupe parce qu’elle présente un double danger : de nouvelles contaminations au virus Ebola et des infiltrations de la ville par l’ennemi », a déclaré à l’AFP M. Bwanakawa Nyonyi. « Les ennemis qui font fuir les populations à Mangina et les autres coins peuvent en profiter pour infiltrer Beni et y commettre des massacres », a-t-il expliqué, ajoutant que « la ville de Beni est très encerclée par des ADF ». AFP
Dans une déclaration sur son compte Twitter, la présidence nigériane demande un report du lancement de l’eco, future monnaie unique d’Afrique de l’Ouest, et qui vise à remplacer entre autres le franc CFA. Pour Abuja, les critères de convergence établis dans la feuille de route des pays membres de la Cedeao, et nécessaires à la mise en place de l’eco, ne sont pas encore remplis. Nouvelle étape dans la guerre de tranchées amorcée il y a plusieurs semaines quant à l’adoption d’une future monnaie unique par les États d’Afrique de l’Ouest. Après une première réaction, mi-janvier, des ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMAO), qui ont dénoncé la décision « unilatérale » de renommer le CFA en « eco », le Nigeria réitère. « La position du Nigeria sur l’eco est que les critères de convergence (entre États) n’ont pas été atteints par la majorité des pays » devant adopter cette monnaie commune, a indiqué la présidence nigériane sur son compte Twitter dans l’après-midi du lundi 10 février. Et d’ajouter : « Il doit par conséquent y avoir un report du lancement de la monnaie unique ». Jeune Afrique avec AFP
Des centaines de milliers d’habitants se trouvent en situation d’insécurité alimentaire à cause de la sécheresse qui touche cette zone depuis plusieurs mois. C’est ce qu’indique un bulletin publié lundi 10 février par la FAO et le ministère de l’Agriculture. Le rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prévoit 730 000 personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère dans la Grande Île d’ici mars. Deux régions sont particulièrement touchées : l’Androy et l’Anosy parce qu’elles subissent la sécheresse depuis plusieurs mois. « Les dernières pluies remontent à septembre. Nous avons cultivé un peu mais maintenant tout est sec », indique Jeannot, un habitant de Tsihombe, l’une des grandes villes du sud du pays. « C’est comme ça dans tout le district. Les gens vivent avec les réserves qu’ils ont faites mais c’est sûr que d’ici peu, beaucoup de gens vont partir. Qu’allons nous manger s’il n’y a pas de culture ? Nous savons déjà qu’il y aura le Kere », poursuit-il. Le Kere, la famine, touche tous les ans le Grand Sud. « Les perspectives de récoltes restent critiques pour les prochains mois », précise d’ailleurs le bulletin de la FAO. RFI
« Je tiens à dire clairement que le gouvernement a pris la ferme décision de libérer M. Mandela sans condition ». A la surprise générale, le 2 février 1990, Frederik Willem de Klerk, alors président d’Afrique du Sud, annonce la libération prochaine du dirigeant nationaliste noir, Nelson Mandela, condamné en 1964 à la réclusion à perpétuité. De Klerk annonce également la légalisation du Congrès national africain (ANC) interdit depuis trente ans. Des annonces qui, si elles ont choqué et mis en colère une partie du pays, ont en revanche réjoui de nombreux Sud-Africains. Pallo Jordan faisait partie à l’époque de la centaine de combattants de l’ANC exilés au Zimbabwe. Il raconte comment il a pu entendre la joie qui a saisi ses compatriotes de retour chez eux après le discours de De Klerk. « A Johannesburg, des amis ont accroché le téléphone à la fenêtre, en me disant d’écouter les gens dans la rue. Il y avait des cris de joie et des acclamations. Nous savions donc que l’accueil des gens à l’intérieur du pays serait tout à fait exceptionnel ». DW