Cinq personnes ont été tuées – trois civils et deux membres des forces de sécurité – dans l’attaque perpétrée mardi soir par un commando des islamistes radicaux shebab contre un hôtel du centre de Mogadiscio, a indiqué mercredi la police somalienne. L’attaque a débuté aux alentours de 19H00 (17H00 en Suisse): selon plusieurs témoins interrogés par l’AFP, les assaillants étaient vêtus d’uniformes de police, ce qui leur a permis d’approcher de l’hôtel sans éveiller les soupçons. Ils ont alors ouvert le feu et fait usage de grenades, déclenchant la riposte armée des forces de sécurité affectées aux barrages routiers menant à la présidence somalienne voisine. … Les «cinq» membres du commando shebab ont été tués, précise le communiqué. La police avait fait état d’un commando de quatre membres dans un premier temps. Contrairement à un mode opératoire éprouvé, les shebab n’ont pas fait usage d’un véhicule piégé pour débuter leur attaque et tenter ainsi d’ouvrir une brèche dans le mur d’enceinte du bâtiment visé, a relevé un responsable policier, Suleyman Adan. «Donc il semble que les assaillants aient changé de tactique. Il leur a été facile de se déguiser pour pénétrer dans une zone de premier plan» et très contrôlée, a-t-il estimé. AFP
Plusieurs milliers de personnes défilent mercredi 11 décembre à Alger, à l’appel des réseaux sociaux et à moins de 24 heures du scrutin, contre la tenue de la présidentielle en Algérie massivement rejetée, a constaté une journaliste de l’AFP. Les manifestants se sont rassemblés sur la place du 11-Décembre-1960, dans le quartier de Belouizdad (ex-Belcourt), en ce jour anniversaire du déclenchement des grandes manifestations de décembre 1960 contre le pouvoir colonial français, parties notamment de ce quartier d’Alger et qui s’étaient propagées durant une semaine à travers l’Algérie. Ils ont ensuite pris la direction de la Grande Poste, à 4 kilomètres de là, lieu traditionnel de rassemblement au cœur d’Alger du Hirak, le « mouvement » populaire de contestation du régime, né le 22 février. « Mackache l’vote » (« Pas de vote ») scandent notamment les manifestants, brandissant des cartons rouges en signe de refus de la tenue de la présidentielle. Celle-ci est prévue jeudi pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, contraint en avril à la démission par la contestation, après vingt ans de pouvoir. Le Monde avec AFP
« Pas de « nous » et « eux » » : en recevant son prix Nobel de la paix, mardi 10 décembre, le premier ministre Abiy Ahmed a lancé un plaidoyer pour l’union à l’heure où l’Ethiopie est déchirée par des violences ethniques et où ses efforts de réconciliation avec l’ex-frère ennemi érythréen piétinent. M. Abiy, 43 ans, s’est vu attribuer le Nobel pour la réconciliation qu’il a menée tambour battant avec l’Erythrée. Annoncé le 11 octobre, le prix récompense aussi ses tentatives de médiation dans une région tourmentée ainsi que ses réformes visant à démocratiser son pays, longtemps livré à l’autoritarisme. Mais près des progrès spectaculaires dans les mois ayant suivi son entrée en fonction, en avril 2018, le vent a tourné : sa politique d’ouverture a ouvert la voie à une flambée de violences intercommunautaires en Ethiopie, tandis que le processus de paix avec l’Erythrée semble à l’arrêt. Le Monde avec AFP
Quand Farhia a accouché, ses chevilles étaient enchaînées au lit. Elle n’était ni chez elle ni dans un hôpital, mais en prison. Trop faible, elle a perdu connaissance. Les pleurs de son enfant l’ont réveillée. « C’est un miracle qu’il ait survécu », confie-t-elle dans le centre où elle a trouvé refuge à Djidjiga, capitale de l’Etat régional Somali, dans l’est de l’Ethiopie. Ouvert fin 2018 par l’ONG locale Himilo, ce centre accueille, avec des moyens très limités, une trentaine d’hommes, de femmes et d’enfants, qui sont souvent d’anciens prisonniers de la tristement célèbre prison centrale de Djidjiga, plus connue sous le nom de « Jail Ogaden ». Dans un rapport glaçant de juillet 2018, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé les horreurs perpétrées par les gardes de la prison, qui a fermé deux mois et demi plus tard. Les détenus étaient brutalisés, car accusés d’être des sympathisants du Front national de libération de l’Ogaden (ONLF), un groupe armé contre lequel les autorités menaient une véritable chasse aux sorcières. Le Monde
Le Burkina Faso commémore ce mercredi 11 décembre le 59e anniversaire de son accession à l’indépendance. L’occasion pour le président Roch Marc Christian Kaboré de s’adresser à la nation. Un message dominé par la question sécuritaire et l’unité de la nation. Face aux attaques, Roch Marc Christian Kaboré appelle ses compatriotes à ne rien céder aux groupes armés terroristes. « Devant la recrudescence des attaques des groupes terroristes, j’invite les communautés burkinabè à ne rien céder aux forces du mal qui font tout pour détruire notre nation. Au regard de l’importance des défis à relever au niveau sécuritaire, je renouvèle mon appel à une trêve sociale. » Selon le président burkinabè, le pays doit faire face à deux défis majeurs dans sa quête vers un État nation. « C’est de restaurer l’autorité de l’état central garant de l’unité et de l’indivisibilité de la nation. Le second, celui de bannir à jamais la stigmatisation de l’autre. Nous devons combattre avec la dernière énergie toute forme de replis identitaire et de discrimination fondée sur le genre, l’ethnie, la religion ou la région. » RFI
Les propos du représentant français de la force onusienne, qui avait souhaité la bienvenue aux délégations « venues du Mali et de l’étranger » lors du congrès du MNLA, à la fin de novembre, ont suscité la colère de Bamako. Sommé de quitter le territoire sous 24 heures, le chef de la Mission des nations unies à Kidal devait regagner la France dans la nuit. La sanction de Bamako est tombée ce mardi, dix jours après la déclaration de Christophe Sivillon, le chef du bureau de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) à Kidal. Le ministre malien des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé, a annoncé au cours d’une conférence de presse que le diplomate français était désormais persona non grata. « Il dispose de 24 heures pour quitter le territoire de la République du Mali », a-t-il précisé. En souhaitant la bienvenue à Kidal aux délégations « venues du Mali et de l’étranger », lors du congrès du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le 30 novembre, Christophe Sivillon a suscité une levée de boucliers dans le pays. Jeune Afrique
Les États-Unis font don au Niger de 21 millions de dollars d’aide militaire américaine à destination du Niger, selon une source diplomatique américaine à l’AFP. Washington veut ainsi aider à renforcer la force anti-jihadiste G5 Sahel. L’aide militaire américaine est déjà en train d’arriver au Niger depuis une semaine. Treize blindés de type Mamba, 86 systèmes radio et 4 containers ont été remis au ministère nigérien de l’Armée. 47 autres véhicules tactiques blindés doivent encore être acheminés, ainsi que des pièces de recharge et des équipements de protection individuels. Des équipements destinés aux militaires nigériens engagés dans les opérations anti-jihadistes au sein de la force G5 Sahel réunissant le Niger mais aussi le Tchad, le Mali, le Burkina Faso et la Mauritanie. En février, les États-Unis vont aussi fournir un avion de transport Hercule C 130 après avoir formé pilotes, équipages et mécaniciens. Ce type d’aide n’est pas une première, loin de là. En 2015, deux avions de surveillance et un bâtiment de communication militaire ont été offerts au Niger. RFI
Des hommes armés ont attaqué mardi une position de l’armée nigérienne dans la zone d’Inates (ouest), près de la frontière du Mali, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire. « C’est une position de notre armée dans la zone d’Inates qui a été attaquée. Les assaillants venus par dizaines, et par petits groupes à motos, ont attaqué le camp qu’ils ont encerclé aux environs de 19H25 locales (18H25 GMT) », a expliqué cette source à l’AFP. Elle n’a pas pu fournir de bilan dans l’immédiat. « L’attaque a été repoussée et la situation est actuellement sous contrôle. Des renforts ont été envoyés sur place », a-t-elle cependant assuré. Le 1er juillet 2019, 18 soldats nigériens ont été tués et 4 portés disparus lors de l’attaque de ce même poste militaire avancé d’Inates, revendiquée par le groupe Etat islamique. Auparavant, c’est dans cette même zone d’Inates que 18 combattants de l’organisation Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) avaient été tués lors d’une opération conjointe des forces armées nigériennes, françaises et américaines menée du 8 au 18 juin. AFP
La région de l’Extrême-nord du Cameroun est confrontée depuis plusieurs mois à un « regain d’attaques » de jihadistes nigérians de Boko Haram qui y ont tué 275 personnes, des civils pour la plupart, depuis le début de l’année, a rapporté mercredi Amnesty International. « Au moins 275 personnes ont été tuées, d’autres mutilées ou enlevées depuis le début de l’année avec le regain d’attaques de Boko Haram dans l’Extrême-Nord du Cameroun », écrit l’organisation de défense des droits de l’homme dans un communiqué. Sur ces 275 homicides, 225 sont contre des civils, précise l’ONG. Celle-ci affirme avoir mené une enquête de terrain dans la région camerounaise, cible depuis cinq ans d’assauts de Boko Haram, documentant « des crimes de droit international et une série d’abus des droits humains commis » par les jihadistes nigérians. Amnesty International rend notamment compte « des pillages et incendies de maisons et de centres de santé », de même qu’elle révèle « l’homicide d’un non-voyant » et le cas de « trois femmes amputées d’une oreille ». AFP
Cette courte vidéo, datée du 8 décembre, a été publiée lundi soir en ligne par l’agence de propagande du groupe jihadiste Amaq. Sur cette vidéo, trois hommes se tiennent genoux au milieu d’une savane. Ils sont habillés en civil et se présentent comme des membres des forces de l’ordre nigérianes. Un de ces otages indique son rang de sergent de police. Quelques instants après, ils sont abattus par des individus cagoulés en tenue de camouflage. Un membre de ce groupe s’adresse à la caméra en haoussa, la langue majoritaire dans le nord du Nigeria. Ce ravisseur confirme que l’ISWAP, la branche ouest-africaine de l’organisation État islamique poursuit sa stratégie de ciblage en priorité des forces de sécurité. … Selon une source proche de l’armée nigériane, l’ISWAP – replié désormais sur le Lac Tchad – déploie des équipes pour mener des enlèvements en vue d’obtenir des rançons. Toujours selon cette source, L’ISWAP s’appuie notamment sur des cellules rôdant autour des axes routiers reliant Maiduguru à Monguno et à Damataru. RFI
Neuf marins philippins d’un cargo norvégien enlevés par des pirates présumés près du port de Cotonou, au Bénin, ont été libérés après trente-cinq jours de captivité, ont annoncé les autorités norvégiennes, mardi 10 décembre. La direction norvégienne des affaires maritimes a indiqué dans un communiqué avoir été informée que « les neuf membres d’équipage qui avaient été kidnappés sur le MV Bonita ont été relâchés et sont indemnes ». Chargé de gypse, le Bonita avait été attaqué le 2 novembre alors qu’il était à l’ancrage à environ 9 milles de la rade du port de Cotonou. Huit membres de l’équipage et le commandant du navire avaient été enlevés dans ce que les autorités portuaires avaient qualifié d’« acte de piraterie ». Dans un communiqué distinct, l’armateur norvégien du navire, la compagnie Ugland, a confirmé, photo à l’appui, que les neuf marins avaient été libérés vendredi et avaient rejoint leurs familles aux Philippines. « Inutile de dire que la captivité a été une expérience très difficile pour eux », a indiqué l’armateur. Ugland n’a pas précisé les circonstances de la libération de ses employés. Le Monde avec AFP
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé ce mardi 10 décembre que son pays était prêt à envoyer des troupes en Libye. Ankara pourrait ainsi renforcer son appui militaire au Gouvernement libyen d’union nationale de Fayez el-Sarraj, en se prévalant d’un récent accord signé récemment entre les deux parties. C’est la deuxième fois en deux jours que Recep Tayyip Erdogan évoque cette hypothèse qui semble, par conséquent, de plus en plus probable. Le président turc s’est dit prêt à envoyer des personnels militaires en Libye, si cette dernière « formule une telle demande ». Par Libye, il faut entendre le Gouvernement d’union nationale de Fayez el-Sarraj, le seul que la Turquie reconnaisse et soutienne face à son rival de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar. Pour justifier sa proposition, Recep Tayyip Erdogan fait valoir un accord « de coopération militaire et sécuritaire » signé fin novembre lors d’une visite à Istanbul de Fayez al-Sarraj. RFI
Cinq membres de la rébellion ougandaise des ADF sont visés par des sanctions américaines, dont le leader du mouvement, Musa Baluku. Les États-Unis ont annoncé le 10 décembre de nouvelles sanctions contre 18 individus accusés de violations des droits de l’homme, au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo (RDC). Washington a notamment décidé de cibler des membres des Forces démocratiques alliées (ADF). Cette rébellion ougandaise, qui opère dans l’est de la RDC depuis plus de vingt ans, est responsable de nombreux massacres ces derniers mois dans la région de Béni. Au total, cinq membres des ADF sont visés par ces sanctions, dont le leader du mouvement, Musa Baluku. Ce dernier a pris le commandant du groupe rebelle il y a quatre ans, après l’arrestation du leader précédent. Il est accusé d’avoir opéré une radicalisation du mouvement et un rapprochement avec le groupe État islamique. Dans son communiqué, Washington accuse les ADF de commettre de graves violations des droits de l’homme, dont l’enlèvement et l’utilisation d’enfants soldats. RFI
C’était un besoin, une démangeaison. Comme « une envie d’éternuer ou de se ronger les ongles », compare Joana Choumali. Vécue comme une « thérapie » d’abord personnelle, « Ça va aller », sa série de photographies brodées captant les semaines après l’attentat de Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, a remporté le prestigieux prix international Pictet, le 13 novembre à Londres, sur le thème de « l’espoir ». « Un choc, mais positif cette fois », commente-t-elle. Le 13 mars 2016, la photographe, alors en résidence d’artiste au Maroc, a vécu le tragique événement comme un déchirement. « J’étais blessée dans ma chair, j’avais le cœur meurtri, c’était comme si on avait claqué la porte, quelque chose de très violent mais impalpable. » Ce jour-là, sur une plage bondée de la ville balnéaire située à une trentaine de kilomètres d’Abidjan, un commando de djihadistes ouvre le feu et tue 19 personnes, des Ivoiriens comme des étrangers. C’est le seul attentat du genre à ce jour dans le pays. Le Monde
En septembre 2018, le président Akufo Addo déclare 2019 comme étant « l’année du retour », « The Year of Return » au Ghana. La campagne célèbre les 400 ans du départ des premiers esclaves d’Afrique vers Jamestown, dans l’État américain de Virginie. Entre 1525 et 1866, 12,5 millions d’Africains victimes de la traite transatlantique ont été expédiés vers le Nouveau Monde. Près de 11 millions survécurent au voyage, et débarquèrent dans les Amériques et aux Caraïbes. « L’année du retour » avait donc pour objectif d’encourager les Africains et les Afro-Américains à venir au Ghana, à la recherche de leurs racines, en s’appuyant sur le soutien de personnalités, à l’instar d’Idris Elba et de Naomi Campbell. Une initiative déjà expérimentée par le passé dans le pays, notamment par le premier président du pays Kwame Nkrumah. Le Point