Gabon : La junte emprunte une voie toute faite pour consolider son pouvoir
L’élection présidentielle au Gabon s’annonce comme un exercice hautement orchestré visant à conférer une certaine légitimité au régime militaire du général de brigade Brice Oligui Nguema, qui a pris le pouvoir par un coup d’État le 30 août 2023. Oligui a suivi une séquence d’actions soigneusement chorégraphiée pour se frayer un chemin sans encombre vers la présidence de ce pays riche en ressources de 2,5 millions d’habitants situé dans la région vitale du bassin du Congo. Il s’est notamment déclaré président de transition le 4 septembre 2023, a nommé des loyalistes aux deux tiers des postes du Sénat et de l’Assemblée nationale, a désigné les neuf membres de la Cour constitutionnelle et a organisé un dialogue national étroitement scénarisé à la mi-2024, auquel 200 partis politiques n’ont pas pu participer puisqu’ils en avait été bannis et dans lequel l’armée a joué un rôle de premier plan. Cette procédure a abouti à la réécriture de la constitution pour permettre aux militaires de briguer des fonctions politiques, supprimer le rôle du Premier ministre, porter les mandats présidentiels à sept ans, abolir le système électoral à deux tours (abaissant ainsi le seuil de soutien populaire nécessaire), transférer la responsabilité de la surveillance des élections, qui revenait auparavant à la commission électorale, au ministère de l’intérieur et d’adopter un code électoral plus strict qui place de nouvelles limites sur les candidats potentiels à la présidentielle. Chacun de ces changements consolide davantage l’autorité au sein de l’exécutif du Gabon, déjà très centralisé, tout en offrant à Oligui la possibilité d’étendre son emprise sur le pouvoir. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
RDC : Report des discussions directes entre Kinshasa et le M23 à Doha
Prévu ce mercredi 9 avril à Doha (Qatar), le début des discussions directes entre le Gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC/M23 a été reporté à une date ultérieure. Selon l’agence de presse anglaise Reuters, les deux camps évoquent des raisons organisationnelles. Cependant, d’autres sources confirment que les deux parties se trouvent bien à Doha. La délégation de l’AFC/M23, conduite par le coordonnateur adjoint Bertrand Bisimwa aurait posé plusieurs préalables qu’elle présente comme des mesures de confiance pour entamer des négociations directes avec le gouvernement. De son côté, le Gouvernement congolais exigerait un cessez-le-feu sans condition, notamment le retrait des rebelles des villes de Bukavu et Goma. Nos sources évoquent des positions transmises à la médiation qatarie, qui annonce des discussions difficiles, dont l’issue dépendra de la volonté de deux parties à trouver un terrain d’entente. Radio Okapi
RDC: la détention d’un ex-patron de la Commission électorale «inquiète» des organisations de défense des droits humains
En République démocratique du Congo (RDC), le sort de Daniel Ngoy Mulunda, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), réfugié en Zambie où il avait été livré en décembre dernier aux services de renseignement congolais, inquiète les organisations de défense des droits l’homme du pays. Ce prédicateur et opposant au régime en place est détenu par les services de renseignements sans accès à sa famille ni à ses avocats à Kinshasa. L’un des signataires d’un communiqué, Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), dénonce la persistance des violations des lois dans le pays par des détentions injustifiées. « Le pasteur Ngoy Mulunda habitait là, en Zambie, sous la protection du HCR [l’agence de l’ONU en charge des réfugiés, NDLR]. La Zambie n’a pas respecté les statuts du pasteur Ngoy Mulunda. Elle l’a livré et le HCR non plus n’est pas intervenu, alors que tous les deux ont l’obligation de pouvoir protéger le pasteur », dénonce-t-il au micro de notre correspondant, Pascal Mulegwa…L’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante avait été condamné en 2021 le tribunal de grande instance de Lubumbashi, à trois ans de prison ferme pour « incitation à la haine tribale, propagation de faux bruits et atteinte à la sûreté intérieure de l’État ». RFI
Soudan : au moins 15 civils tués dans un bombardement des paramilitaires sur un camp de déplacés au Darfour
Selon une source médicale, au moins 15 civils ont été tués, jeudi 10 avril 2025, dans un bombardement des paramilitaires sur un camp de déplacés au Darfour, dans l’ouest du Soudan. Les combats font rage à proximité de la ville d’El-Facher toujours aux mains de l’armée…Le camp d’Abou Chouk, l’un des trois grands camps de déplacés proches d’Al-Facher, « a été bombardé par les FSR avec des canons de 120 mm et 82 mm », qui ont atteint l’intérieur du camp et un marché, « faisant plus de 15 morts et 25 blessés », a déclaré dans un communiqué un groupe de bénévoles. Une source médicale a confirmé à l’AFP le bilan de 15 morts. Mercredi 9 avril, les FSR avaient bombardé El-Facher, faisant au moins 12 morts et 17 blessés parmi les civils, selon l’armée…Les combats à El-Facher se sont intensifiés ces derniers mois, alors que les FSR tentent de consolider leur emprise sur le Darfour. Dernière position importante de l’armée dans la région, El-Facher revêt désormais un enjeu stratégique : si les FSR s’en emparent, elles contrôleront l’ensemble du Darfour, ce qui les placera en position de force. Jusqu’à présent, les troupes du général Burhane et les milices alliées ont réussi à repousser les attaques de leurs rivaux sur El-Facher, mais les paramilitaires ont bombardé à plusieurs reprises les camps de déplacés. Abou Chouk, Zamzam et Al-Salam, les trois grands camps en périphérie d’El-Facher, sont en proie à la famine, un fléau qui devrait s’étendre à cinq autres zones du Darfour-Nord, y compris la capitale, selon une évaluation soutenue par l’ONU. L’ONU estime qu’environ deux millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire extrême au Soudan et que 320 000 sont frappées par la famine. TV5 Monde avec AFP
Soudan : les deux tiers des civils vivant en zone de guerre sont privés de soins, selon le CICR
Les deux tiers des Soudanais vivant dans les zones de guerre sont privés de soins médicaux en raison de la mise hors service de la majorité des établissements de santé, a averti, jeudi 10 avril, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « Nous estimons que 70 à 80 % des établissements de santé dans les zones touchées par le conflit ne sont plus opérationnels, privant ainsi deux civils sur trois d’accès aux soins », a déclaré le CIRC dans un rapport. Les établissements qui fonctionnent encore souffrent de pénuries sévères de médicaments, d’équipement et de personnel. En conséquence, « les mères accouchent sans assistance professionnelle, les enfants ne reçoivent pas les vaccins nécessaires et les personnes atteintes de maladies graves sont laissées sans traitement », ajoute le rapport…« Le système de santé soudanais, déjà fragile avant le début du conflit, est en train de s’effondrer et des vies sont en jeu », souligne le CICR. Les établissements de santé sont régulièrement victimes de « pillages » et d’« actes de vandalisme », tandis que le personnel médical et les patients subissent des « violences physiques ». Face à cette situation, les civils sont contraints de « parcourir de longues distances à la recherche de soins », ajoute le rapport. Le Monde avec AFP
Wagner au Mali : les populations du Nord et du Centre témoignent de leur peur au quotidien
En 2012, les jihadistes avaient imposé un régime d’oppression : femmes voilées de force, mains amputées en place publique, musique bannie… Pour survivre, les habitants avaient appris à se taire. Une décennie plus tard, ils doivent réapprendre. Ménaka, Léré, Sévaré, Gao… Depuis deux ans, la silhouette des mercenaires de Wagner est devenue familière dans plusieurs localités du centre et du nord du Mali. Officiellement, ils sont là pour « former les Forces armées maliennes » et soutenir la lutte contre les groupes jihadistes. Mais, sur le terrain, les récits des habitants esquissent une tout autre réalité : celle d’une cohabitation tendue, marquée par l’opacité, les abus et une peur omniprésente…« Avec les jihadistes, on avait peur des coups de fouet. Avec Wagner, on a même peur de respirer », tempête un habitant de Ménaka. Contrairement aux troupes françaises ou onusiennes, souvent critiquées pour leur inefficacité, mais engagées dans des actions sociales, Wagner n’a aucun ancrage local. Pas de patrouilles de proximité, aucune activité civile visible. « Ils ne cherchent ni à comprendre notre culture, ni à se faire accepter. Ils sont là pour semer la terreur, c’est tout », déplore un autre résident de Ménaka…Malgré ces tensions et les souffrances des populations, le discours officiel reste inchangé dans les hautes sphères de la capitale du Mali. La coopération avec la Russie est « stratégique » et « souveraine », continue-t-on d’assurer. Jeune Afrique
Tensions Mali-Algérie: la désinformation souffle sur les braises
Une semaine après la destruction d’un drone malien par l’armée algérienne à la frontière, la tension ne redescend pas entre Alger et Bamako. Les deux voisins ont respectivement rappelé leur ambassadeur et fermé leur espace aérien. Cette crise diplomatique sans précédent est alimentée par un flot de désinformation sur les réseaux sociaux. D’un côté comme de l’autre, des comptes influents soufflent sur les braises, en diffusant massivement de fausses rumeurs et images sorties de leur contexte. À cela s’ajoutent également les fausses rumeurs d’implications étrangères. La Libye, la Mauritanie, le Niger ou le Burkina Faso sont régulièrement cités par des comptes habitués à désinformer sur la situation régionale…À l’origine de ce flot d’infox, on retrouve un écosystème de comptes suivis par des centaines de milliers de personnes, principalement sur TikTok. Certains s’affichent directement face caméra, d’autres se contentent de diffuser des montages vidéo mensongers. Leur influence repose presque intégralement sur la diffusion de fausses informations, spécifiquement à propos de la situation sécuritaire au Sahel et au Sahara. La dégradation des relations entre Bamako et Alger s’accompagne d’une véritable bataille numérique entre les comptes pro-maliens et pro-algériens. Le sujet suscite de l’engagement et représente donc pour eux une occasion inestimable de faire des millions de vues facilement et rapidement. Les commentaires des utilisateurs montrent que cet opportunisme alimente les tensions et radicalise les militants de chaque camp. RFI
Niger: la population sous la pression des groupes armés dans le Tillabéry
Au Niger, l’inquiétude remonte à Makalondi, une localité du Tillabéry, dans le département de Torodi, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Niamey, près de la frontière avec le Burkina Faso. Depuis plusieurs semaines, les habitants de Makalondi alertent sur des pressions de groupes armés. Et dans la nuit du 6 au 7 avril, un quartier de la commune a été le théâtre d’une attaque qui n’a pas fait de victimes, mais des dégâts matériels. Des cendres, quelques foyers encore fumants sur les images partagées par les internautes : des images prises en début de semaine à Makalondi, à une centaine de km de Niamey, la capitale du Niger. Selon le bulletin des forces de défense et de sécurité diffusé à la télévision nationale, une vingtaine de boutiques ont été incendiées, lors d’une attaque menée par un groupe armé dans la nuit de dimanche 6 à lundi 7 avril. Elle a visé un quartier de la commune, et le commissariat spécial de police, sans faire de victime. Des dégâts sur les installations électriques ont provoqué une coupure de courant. De sources locales, des habitants ont fuisuite à cette attaque, en direction de Torodi, un peu plus au Nord, ou de Niamey, sans qu’il soit possible d’en connaitre le nombre. Ce n’est pas la première attaque du genre. Depuis quelques semaines, des personnes originaires de Makalondi partagent leurs craintes sur les réseaux sociaux, et en appellent au CNSP face à la pression d’hommes armés. Dans leur bulletin, les forces de défense et de sécurité affirment avoir renforcé leur présence dans la ville et appellent la population à vaquer à ses occupations. RFI
En Centrafrique, l’armée reconnait être à l’origine de violences contre des civils
Une vidéo en ligne qui montre une vingtaine d’hommes et de femmes, certaines tenant leurs bébés dans les bras, allongés sur le sol et sur le point de recevoir des coups de fouet donnés par des militaires de l’armée centrafricaine. Alors que ces images ont provoqué l’indignation, l’état-major des armées de Centrafrique a reconnu que des soldats des Forces armées centrafricaines (Faca) étaient responsables de ces violences commises contre des civils. Dans un communiqué publié le 10 avril, Zéphirin Mamadou, chef d’état-major des armées, a assuré que les faits en questions remontaient à « plus d’un an », alors que la vidéo circule largement sur les réseaux depuis début avril. Toujours d’après l’armée, les exactions auraient eu lieu « à plus de 200 kilomètres au nord de Bangui, sur des sites miniers exploités et abandonnés ». Jugé dangereux, leur accès « avait été interdit au public », précise le communiqué. C’est la raison pour laquelle l’armée a été appelée, à la demande des « autorités politiques et administratives », pour assurer « la protection de la population », notamment face au risque d’effondrement d’anciens puits de mine. Zéphirin Mamadou a aussi expliqué que les auteurs de ces violences auraient agi en rétorsion aux intrusions illégales de la population, qui pénètre sur les anciens champs miniers pour « se procurer du gravier ». D’après l’état-major, les militaires incriminés ont bien été traduits devant un « conseil de discipline », même si aucun détail n’a été donné sur d’éventuelles sanctions. Jeune Afrique avec AFP
Guinée: les scrutins de fin de transition ne seront pas organisés par la Commission électorale indépendante
En Guinée, c’est le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD) qui organisera les scrutins de fin de transition, et non une commission électorale nationale indépendante (CENI) comme depuis 2010. Plusieurs responsables de la transition avaient déjà évoqué cette option ces derniers mois, c’est désormais officiel. Le MATD organisera donc le référendum constitutionnel prévu le 21 septembre et les élections devant marquer la fin de la transition, annoncées pour fin 2025. Une décision contestée par plusieurs partis politiques, qui réclament le rétablissement de la CENI, jugée plus impartiale. L’annonce a été faite ce mercredi 9 avril en Guinée, lors d’une conférence de presse organisée par Djenabou Touré, la directrice nationale chargée des affaires politiques et de l’administration électorale au sein du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Elle a ajouté que les autorités mettront en place un « observatoire » au sein duquel des représentants des partis politiques et de la société civile pourront « contrôler » et « superviser » les actions du ministère. Selon Djenabou Touré, cette décision suit les recommandations du « dialogue politique inter-guinéen » mené en 2022, mais boycotté par les principales formations politiques du pays. Les autorités de transition n’ont jamais fait mystère de leur scepticisme vis-à-vis de la CENI. Plusieurs responsables ont déclaré ces derniers mois qu’elle était trop coûteuse et source de crises électorales. Des responsables de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et de l’UFR de Sidya Touré, deux des principales formations politiques du pays, estiment cette décision illégale et réclament le rétablissement de la CENI, jugée mieux placée pour organiser des élections libres et transparentes. Dansa Kourouma, le président du CNT, le Parlement de transition, a indiqué ce 10 avril que l’avant-projet de Constitution avait été adopté lors d’une session organisée à huis clos. Aucun journaliste n’a pu assister aux débats. Cet avant-projet de Constitution, dont le texte n’a pas été rendu public, se trouve désormais entre les mains du président de la transition, Mamadi Doumbouya. RFI
En Tanzanie, le chef de l’opposition, Tundu Lissu, inculpé pour trahison à six mois de la présidentielle
Tundu Lissu, le président du principal parti d’opposition tanzanien, a été inculpé pour trahison au lendemain de son arrestation, a fait savoir, jeudi 10 avril, l’un de ses avocats, alors que la répression politique s’accroît en Tanzanie à six mois de l’élection présidentielle. Opposant emblématique au parti au pouvoir, M. Lissu avait, selon son parti, Chadema, été « arrêté au côté d’autres membres » du mouvement, mercredi, et placé en détention par la police après un meeting dans la ville de Mbinga, dans la région de Ruvuma (Sud). Les forces de l’ordre avaient dispersé les personnes assistant au meeting à l’aide de gaz lacrymogène. « Lissu a été accusé de trahison sans possibilité de libération sous caution, et de publication de fausses informations », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Jebra Kambole, l’un de ses avocats, après son apparition au tribunal. L’accusation de trahison est passible de la peine de mort en Tanzanie et ne donne pas droit à une libération sous caution…Ce n’est pas la première fois que cet avocat de formation, parlementaire de 2010 à 2017 – il avait survécu cette année-là à une tentative d’assassinat –, est arrêté par les autorités tanzaniennes. Mais il n’a jamais fait face à des accusations aussi graves…La Tanzanie doit organiser des élections législatives et présidentielle en octobre. L’an dernier, des élections locales avaient été remportées à une majorité écrasante – près de 99 % des sièges – par le parti au pouvoir, Chama Cha Mapinduzi (CCM). Selon Chadema, le scrutin avait été truqué. Le Monde avec AFP
Plus de 100 corps de migrants repêchés en Mauritanie depuis janvier, selon le ministre des affaires étrangères du pays
« Plus de 100 corps » de migrants africains ont été repêchés depuis le début de l’année en Mauritanie, a affirmé, jeudi 10 avril, le ministre des affaires étrangères, en visite à Bamako. Une « tragédie humaine » causée, selon lui, par des « réseaux criminels » de l’immigration irrégulière. La Mauritanie, vaste pays désertique situé sur la côte atlantique ouest-africaine, a subi depuis ces dernières semaines un afflux de candidats à l’émigration vers l’Europe. Elle a récemment mené une campagne d’expulsions de ces migrants – notamment sénégalais, maliens, ivoiriens et guinéens –, suscitant de vives critiques dans la région et des tensions diplomatiques avec ses voisins. A la fin de mars, le Mali s’était indigné des violences subies par ses ressortissants et avait demandé la cessation immédiate de cette « violation flagrante des droits humains » à la suite de l’expulsion par Nouakchott de centaines de migrants maliens…Des associations de défense des migrants en Mauritanie, comme SOS Esclaves, ont dénoncé des arrestations de migrants « dans des conditions inhumaines ». Les autorités mauritaniennes parlent, de leur côté, d’opérations de « routine » qui visent les personnes en situation irrégulière, sans donner de chiffres quant à l’ampleur de ces refoulements. La Mauritanie sert de point de départ à de nombreux migrants venus de tout le continent pour tenter de rejoindre l’Europe en prenant la mer, en quête d’un avenir meilleur. Le Monde avec AFP