Au Mali, la junte au pouvoir suspend les activités des partis politiques
La junte au pouvoir au Mali a opéré un nouveau tour de vis autoritaire en annonçant, mercredi 10 avril, la suspension « jusqu’à nouvel ordre » des activités des partis et des associations à caractère politique…L’opposition est réduite à l’impuissance depuis août 2020 par les mesures coercitives, les mises en cause judiciaires, les dissolutions d’organisation et la pression du discours dominant sur la nécessité de faire corps autour de la junte dans un pays confronté depuis 2012 au djihadisme et à une crise multidimensionnelle. Plusieurs partis et organisations de la société civile se sont cependant émus dans une déclaration commune le 31 mars du « vide juridique et institutionnel » laissé selon eux par le non-respect de l’échéance du 26 mars, ont réclamé des militaires une « concertation rapide et inclusive » pour la tenue de la présidentielle « dans les meilleurs délais » et se sont réservé la possibilité de « toutes les voies légales et légitimes » pour le retour des civils. Le Monde avec AFP
Sénégal: le nouveau gouvernement met l’accent sur l’assainissement des finances publiques
En conseil des ministres, mercredi 10 avril, le président Bassirou Diomaye Faye a demandé à son Premier ministre Ousmane Sonko d’auditer le fonctionnement des ministères et de faire la situation générale des finances publiques. Des premières mesures annoncées saluées par les organisations de la société civile qui suivent les questions de bonne gouvernance. La réduction du train de vie de l’État du Sénégal est demandée depuis longtemps par la société civile. Cela se fera d’abord par un audit des ressources humaines et budgétaires dans les différents ministères…Pour réduire la dépense, le programme du Pastef prévoit aussi la suppression de certaines institutions, comme le Conseil économique et social, et le Haut Conseil des collectivités territoriales. RFI
Éthiopie : un opposant oromo récemment libéré tué par balles
Un influent opposant éthiopien, Bate Urgessa, a été retrouvé mort mercredi matin, tué par balle, quelques heures après avoir été arrêté par des forces gouvernementales dans le centre de l’Éthiopie, a annoncé son parti, le Front de libération oromo (OLF). Bate Urgessa, 41 ans, avait été libéré sous caution il y a un mois à peine, après 15 jours de détention consécutive à son arrestation à Addis Abeba en compagnie d’un journaliste français, Antoine Galindo [Les deux hommes étaient accusés de « conspirer » avec des groupes armés pour « créer le chaos » en Ethiopie]…La Commission éthiopienne des droits humains (EHRC) « réclame une enquête rapide, impartiale et exhaustive » sur la mort de M. Bate, « afin que les responsables rendent des comptes », a réagi sur X Daniel Bekele, chef de cette institution publique mais statutairement indépendante…M. Bate avait connu les geôles éthiopiennes à plusieurs reprises, que ce soit sous l’ancien gouvernement de la coalition EPRDF (1991-2018) ou sous celui de l’actuel Premier ministre Abiy Ahmed qui lui a succédé. En 2022, il avait été remis en liberté pour raisons de santé après un an de détention. AFP
Libération de six opposants togolais incarcérés à Lomé
Six opposants togolais incarcérés à Lomé depuis vendredi dernier pour « troubles à l’ordre public » ont été remis en liberté mardi soir, ont indiqué mercredi leurs proches à l’AFP. Neuf membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK, regroupement de partis d’opposition et de la société civile) avaient été arrêtés alors qu’ils « sensibilisaient les gens dans le marché d’Akodessêwa sur l’illégalité de la révision constitutionnelle », selon la DMK. Ce projet de nouvelle Constitution, qui ferait passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, agite le pays depuis son adoption par les députés fin mars, l’opposition y voyant un moyen pour le président Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir. Trois des personnes incarcérées avaient déjà été relâchées…L’opposition et des groupes de la société civile ont appelé à trois journées de manifestations, jeudi, vendredi et samedi, pour protester contre ce qu’ils qualifient de « coup d’Etat institutionnel », mais ces manifestations ont été interdites par le gouvernement. AFP
Journalistes pris pour cibles, médias détruits : Le Soudan sombre dans l’information muselée
[VIDEO] Alors que les affrontements meurtriers entre les Forces armées soudanaises et les Forces paramilitaires de soutien rapide se prolongent, l’industrie de l’information au Soudan subit un coup dévastateur, les installations médiatiques sont détruites et de nombreux journalistes ont perdu la vie. VOA
Al Hilal : les champions soudanais jouent « pour détourner les gens de la guerre »
Près d’un an après le début de la guerre civile au Soudan, le club de football le plus titré du pays, Al Hilal, affirme qu’il continue à jouer pour offrir « une distraction » aux gens restés au Soudan…Le championnat national a été interrompu mais les champions soudanais ont trouvé le moyen de poursuivre leur activité sur le terrain en concluant un accord avec la Fédération tanzanienne de football (FTF) pour jouer dans l’élite du pays à partir du mois d’août… »La majorité des supporters de football au Soudan n’ont parfois rien, même en temps normal. Ce qu’ils ont, ce sont les victoires d’Al Hilal, qui les rendent heureux avec leurs familles. « C’est une responsabilité morale. Il ne s’agit pas de jouer pour gagner des points ou des coupes. Non, nous jouons pour nos supporters afin de garder leur moral », [a déclaré le Dr Hassan Ali, secrétaire général d’Al Hilal]…Un club presque centenaire, habitué de la Ligue africaine des champions, a fait des demandes auprès de plusieurs autres fédérations à travers le continent et a reçu des réponses positives de l’Ouganda et de la Libye avant de conclure un accord avec la Tanzanie. BBC
Est de la RDC: deux leaders des ADF tués dans une opération ougando-congolaise
En République démocratique du Congo, les armées congolaises et ougandaises poursuivent leurs opérations conjointes contre le groupe armé terroriste ADF Nalu, auteur de plusieurs attaques meurtrières dans le territoire de Beni et d’Irumu ces derniers jours. Les responsables de deux armées ont annoncé avoir récemment tué deux membres du mouvement considérés comme des leaders, surnommés le docteur « Musa », le 8 avril, et le commandant « Bagdad », au début du mois…Les responsables de l’opération conjointe lient en tout cas ces deux hommes à deux combattants qui eux sont effectivement clairement identifiés comme faisant partie des ADF. Musa Baluku, considéré comme le numéro un du mouvement islamiste en RDC, et Lumisa Mohammed, commandant d’une soixantaine d’années. Tous les deux sont sous sanctions des États-Unis depuis 2019. RFI
RDC : paralysie des institutions, le Président Tshisekedi interpellé
Le président du groupe parlementaire « Ensemble et alliés », Christian Mwando a affirmé, mercredi 10 avril, tenir le Président Tshisekedi responsable du retard dans la mise en place des institutions politiques du pays. Il l’a dit ce mercredi dans une interview accordée à Radio Okapi. Cet élu du territoire de Moba (Tanganyika) attribue ce blocage à « une guerre de positionnement au sein de l’Union sacrée de la nation », plateforme politique, soutenant les actions du chef de l’Etat. Selon lui, l’Union sacrée de la nation n’arrive pas à se mettre d’accord sur la personne qui devra occuper le perchoir de la chambre basse du Parlement. Signalons que toutes les institutions de la République, à l’exception du président de la République, sont devenues obsolètes et exigent la mise en place de nouveaux animateurs. Le Gouvernement démissionnaire continue à assurer la gestion des affaires courantes et la nouvelle Première ministre, en consultation pour la formation de son gouvernement, attend l’installation du bureau définitif de l’Assemblée nationale pour l’investiture prochaine de son équipe une fois formée. Pendant ce temps, une partie de juges de la Cour constitutionnelle sont déjà hors mandat et devraient être remplacés. Le nouveau Sénat n’a pas encore été élu, tout comme les gouverneurs de province. Radio Okapi
L’Ukraine ouvre une ambassade en Côte d’Ivoire
L’Ukraine inaugure six ambassades cette semaine sur le continent africain. Après le Rwanda et la RDC, le vice-ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine arrive à Abidjan ce jeudi matin pour y ouvrir une représentation diplomatique à Cocody…Pour l’Ukraine, cette ambassade représente un pas de plus, pour entretenir de bonnes relations avec la Côte d’Ivoire. En octobre 2022, Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, était à Abidjan, pour selon ses mots, voir comment « les deux pays peuvent travailler ensemble sur les questions commerciales et sécuritaires »…Kiev veut par ailleurs partager son expérience en « matière de lutte contre la cybercriminalité et la désinformation » avait insisté le chef de la diplomatie ukrainienne…L’inauguration de cette représentation diplomatique à Abidjan répond aussi au principe de « réciprocité », commente un responsable ukrainien : « La Côte d’Ivoire nous soutient au niveau international : elle vote à l’ONU en notre faveur » relève cette source. Ouvrir une ambassade est aussi une manière pour l’Ukraine « de marquer sa présence en Afrique de l’ouest, où la diplomatie de la Russie est déjà bien active », note un autre diplomate. RFI
Somalie : 50 membres d’Al-Shabab tués dans une frappe aérienne
Les autorités somaliennes ont annoncé l’élimination de 50 combattants d’Al Shebab lors d’une frappe aérienne dans l’État de Galmudug, situé dans la partie centrale de la Somalie. Selon l’agence de presse nationale somalienne, cette opération a notamment neutralisé leur commandant Ahmed Jiis, accusé de planifier des actes terroristes contre les Somaliens. L’opération s’est déroulée dans la région de Baraagta Gurguurte, proche du district de Harardhere, au sein du gouvernorat de Mudug. Depuis le début des années 2000, le gouvernement somalien, en alliance avec des tribus locales et des alliés internationaux, principalement les États-Unis, combat le groupe Al-Shabab. Sahel Intelligence
Aux Comores, 38 détenus s’évadent d’une prison surpeuplée et mal gardée
Selon les autorités pénitentiaires des Comores, 38 prisonniers se sont échappés, jeudi 11 avril, d’une prison surpeuplée et mal gardée de la capitale, Moroni…Les prisonniers se sont évadés en profitant de « la négligence des agents de sécurité » pour « sortir par la porte principale », a déclaré à l’AFP le procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid. Personne n’a été blessé lors de cet incident, a-t-il ajouté…Les évasions de prison sont fréquentes dans cet archipel de quelque 870 000 habitants, situé au nord du canal du Mozambique et au nord-est de Madagascar. La prison de Moroni accueillait plus de 200 détenus pour une capacité de 90 places, selon Soilihi Ali Saïd. L’établissement a été critiqué par le passé pour ses mauvaises conditions de détention. Le Monde avec AFP
En Afrique subsaharienne, l’exode des soignants
En Afrique subsaharienne, le départ des soignants, notamment des infirmiers, est un phénomène connu. Vers le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, pour les anglophones (Nigérians, Ghanéens, Zimbabwéens notamment) ; vers la France et le Canada, pour les francophones (Sénégalais, Béninois entre autres). Et ce, alors que car le taux de soignants par habitant est déjà très faible en Afrique. La situation n’est certes pas uniforme (largement meilleure en Afrique australe, moins bonne en Afrique centrale) mais très éloignée des ratios, par exemple, européens…L’OMS, dirigée par l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est alarmée de cette situation en établissant une liste rouge de 55 pays, principalement africains, en situation de déficit critique. Elle alerte, sans grand succès, les pays riches sur l’impact de leurs recrutements dans les régions listées, et promet d’aider ces derniers à améliorer leur système de santé. Un défi face au manque de moyens. Le Monde