En l’espace d’une semaine, en février 2021, des militants de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO) ont envahi les bases militaires nigérianes des villes de Marte et de Dikwa, dans l’État de Borno. Plus de 20 soldats ont été tués dans ces attaques. Les militants ont probablement saisi au moins une demi-douzaine de véhicules et des centaines d’armes. Les incidents ont été importants mais non exceptionnels. La perte d’équipement appartenant aux contingents (EAC) est devenue une vulnérabilité critique pour les armées nationales et les opérations de paix en Afrique. Des groupes armés non étatiques ont régulièrement pris pour cible et se sont emparés des camps des forces de maintien de la paix et des forces armées nationales pour saisir du matériel létal et non létal. Ce matériel représente une source importante d’armement pour les groupes militants africains, alimentant ainsi l’instabilité sur le continent. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
C’était le 11 avril 2019, le président soudanais Omar el-Béchir était destitué par l’armée, après près de 30 ans au pouvoir. Le régime était alors confronté à la plus importante contestation de son histoire – 4 mois de manifestations quotidiennes contre la vie chère et contre le régime. Sous la pression de la rue, l’armée avait du lâcher l’homme fort du pays, l’arrêter et l’incarcérer dans la célèbre prison de Kober, à Khartoum. Trois ans après la chute du dictateur Omar el-Béchir, le Soudan est au bord de l’effondrement. Politiquement tout d’abord car le pays n’a toujours pas de gouvernement. Depuis leur coup d’État d’octobre dernier, les militaires ont chassé les civils et ils ont du mal a trouver de nouveaux partenaires avec qui former un nouveau gouvernement de transition, condition indispensable pour une reprise de l’aide internationale. Seuls quelques partis, notamment les islamistes, ont accepté de dialoguer avec le régime. « Mais la rue ne les acceptera pas », met en garde une analyste politique et les manifestations, ainsi que la répression risquent de s’intensifier. Depuis octobre dernier, plus de 90 manifestants ont été tués par les forces de sécurité. Des centaines ont été interpellés dont 25 leaders de l’opposition et de la société civile – toujours en prison. RFI
Moura, ce village du centre du pays a été la cible d’une opération antiterroriste entre le 23 et le 31 mars 2022. L’armée malienne affirme y avoir tué plus de 200 jihadistes. Des organisations de défense des droits humains évoquent un bilan largement supérieur et le massacre de civils et de jihadistes sans armes par les Fama et leurs supplétifs russes. Un tribunal militaire malien a annoncé l’ouverture d’une enquête. Les autorités refusent toujours que les Nations unies se rendent sur place. Samedi, c’est le ministre de la Réconciliation nationale, le colonel Ismaël Wagué, qui s’est rendu à Moura. « Cette visite du ministre, c’est juste de la propagande, commente un humanitaire malien, que le passage à Moura de la délégation gouvernementale met en colère. S’ils sont si sûrs d’eux, pourquoi refuser l’enquête de la Minusma ? » La Mission des Nations unies dans le pays souhaite en effet mener une enquête indépendante sur ces allégations. Mais cela fait à présent plus d’une semaine que les autorités lui refusent l’accès au village de Moura. RFI
La situation socio-politique et sécuritaire est de plus en plus tendue marquée par le poids des sanctions de la Cédéao, un rétrécissement de l’espace démocratique et des soupçons d’exactions récemment dans la localité de Moura dans le centre du Mali. Les autorités maliennes affirment y avoir « neutralisé » 203 djihadistes mais des témoignages font état de l’exécution de civils par l’armée malienne soutenue par des soldats étrangers qui, selon certains, seraient des mercenaires russes de Wagner. Christine Lambrecht a exigé une enquête « complète et transparente » sur ces faits. La question se pose notamment de savoir « si c’est ce régime que nous voulons soutenir », a déclaré la ministre après une rencontre avec des soldats allemands à Gao. Elle a aussi renouvelé ses doutes quant au maintien de l’engagement militaire allemand dans le pays. DW
L’ancien ministre nigérien de l’Intérieur (2010-2011), Ousmane Cissé, a été écroué vendredi pour son implication présumée dans deux tentatives de coup d’État dont celle de mars 2021. « Ousmane Cissé, l’ex-ministre de l’Intérieur a été placé sous mandat de dépôt à la prison de Birni N’Gaouré (sud du Niger) pour son implication dans deux tentatives de coup d’État déjouées en mars 2021 puis tout récemment en mars 2022 », a affirmé à l’AFP un officiel nigérien, sans plus de précisions. Une source pénitentiaire a confirmé à l’AFP que l’ex-ministre « a été incarcéré dans une prison à Birni N’Gaouré », à une centaine de kilomètres au sud de la capitale. Ousmane Cissé a été convoqué vendredi à la gendarmerie puis entendu plusieurs heures par un juge qui l’a placé sous mandat de dépôt, a expliqué l’officiel. On ignore les charges qui ont été retenues contre lui ou le rôle qu’il a pu jouer dans les deux putschs avortés. Le 31 mars 2021, le gouvernement nigérien avait annoncé l’arrestation de plusieurs personnes après une tentative de coup d’État, deux jours avant la prestation de serment de l’actuel président Mohamed Bazoum. AfricaNews avec AFP
Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, a mis en demeure les compagnies minières étrangères de construire sur place des usines de transformation de la bauxite pour un partage équitable des revenus. Le colonel Doumbouya a donné aux entreprises jusqu’à fin mai pour soumettre des propositions et un calendrier pour la construction de raffineries de bauxite, montre sur la page Facebook de la présidence la vidéo d’une rencontre qui a eu lieu vendredi 8 avril avec les représentants des compagnies. Le colonel Doumbouya, qui s’est depuis fait investir président, s’était employé à rassurer les opérateurs étrangers quand il avait pris le pouvoir par la force en septembre 2021. Il avait assuré que la Guinée tiendrait les engagements qu’elle avait pris. Mais en mars, il avait ordonné la cessation de toute activité sur le site de l’immense gisement de fer de Simandou pour réclamer que les intérêts nationaux soient préservés par ses exploitants étrangers, dont la SMB et Rio Tinto. Un accord-cadre de 15 milliards de dollars a depuis été signé fin mars entre l’Etat guinéen et les exploitants pour un codéveloppement du gisement. Le Monde avec AFP
Les violences dirigées contre les étrangers en Afrique du Sud par des groupes d’auto-défense sont du ressort de la stratégie que le régime d’apartheid utilisait contre les Noirs, a mis en garde lundi le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Des dizaines de manifestants ont exprimé ces derniers mois dans diverses villes d’Afrique du Sud leur ressentiment contre les immigrés illégaux venus des pays voisins. Des incidents violents éclatent fréquemment et la semaine dernière un jeune Zimbabwéen a été lynché et brûlé par une foule en colère dans le township de Diepsloot, dans le nord de Johannesburg. « Nous avons vu des personnes interpellées dans la rue par de simples citoyens et forcées à présenter des documents d’identité pour justifier leur statut », note le président Ramaphosa dans sa lettre d’information hebdomadaire. « C’est comme ça qu’opéraient les oppresseurs de l’apartheid », souligne-t-il. AFP
Les hommes armés ayant mené il y a deux semaines une attaque d’envergure contre un train au Nigeria, provoquant l’indignation dans le pays le plus peuplé d’Afrique, ont publié une nouvelle vidéo des otages. Au moins huit personnes ont été tuées et un nombre indéterminé de passagers ont été enlevés lors de cette attaque au cours de laquelle les assaillants ont déclenché des explosifs sur des rails pour arrêter un train reliant Abuja, la capitale, à Kaduna, une ville du nord-ouest. Dans la vidéo qui dure environ deux minutes, une vingtaine de personnes sont assises dans une région forestière. Un des otages semble être originaire d’Asie du Sud-Est et un autre semble être blanc. Derrière les captifs, des hommes lourdement armés se tiennent en ligne. « Nous sommes les passagers ayant quitté Abuja pour Kaduna le lundi 28 mars 2022. Nous avons été kidnappés en chemin », dit un homme dans la vidéo. « Il y a des femmes et des enfants, des personnes âgées avec des problèmes de santé », poursuit-il. AFP
Selon le M23, le fait de se retirer est une preuve qu’il n’a jamais eu l’intention de faire des conquêtes pour les administrer. Il n’était toutefois pas établi dimanche soir que le retrait de la dizaine de villages concernés était effectif. Les rebelles gardent encore le contrôle de leur dernier verrou, les très stratégiques collines de Tshanzu et Runyoni. Elles facilitent le contrôle des frontières avec le Rwanda et l’Ouganda, mais donnent aussi accès jusqu’au territoire de Masisi. Le mouvement rebelle a aussi exprimé « son intention de remettre au comité international de la Croix-Rouge les militaires capturés sur la ligne de front en vue d’une prise en charge appropriée ». Le M23 dit souhaiter « un règlement pacifique de la crise ». Dans son communiqué de dimanche, le mouvement rebelle qui a repris les actions militaires l’an dernier, explique ce repli pour permettre un dialogue « franc et fructueux » ouvert avec Kinshasa. Pour l’instant, Kinshasa priorise la solution militaire et ne communique pas du tout sur la situation de la ligne de front ou encore sur les échanges avec les rebelles. RFI
Le Front Polisario, mouvement indépendantiste du Sahara occidental, a déclaré dimanche qu’il rompait ses relations avec l’Espagne après le soutien de Madrid au Maroc sur l’épineux dossier de l’ancienne colonie espagnole. Les indépendantistes sahraouis du Front Polisario ont annoncé dimanche 10 avril « rompre » tout contact avec le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez après un revirement de Madrid en faveur de la position marocaine sur la question du Sahara occidental. « Le Front Polisario décide de rompre ses contacts avec le gouvernement espagnol actuel afin qu’il se dissocie de l’instrumentalisation de la question sahraouie dans le cadre du marchandage lamentable avec l’occupant (marocain, ndlr) », a écrit le Polisario dans un communiqué. Cette rupture persistera jusqu’à ce que le gouvernement espagnol « se conforme aux décisions de la légalité internationale, laquelle légalité internationale reconnaît au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination et au respect des frontières de son pays, internationalement reconnues ». France24 avec AFP
L’économiste égyptien Ayman Hadhoud, mis en détention selon sa famille début février, est mort, a annoncé dimanche son frère à l’AFP, le ministère de l’Intérieur démentant une « disparition forcée » et évoquant un internement suite à des violences. « On nous a appelés seulement hier pour nous dire ‘venez récupérer le corps à al-Abbassiya' », un hôpital psychiatrique du Caire, mais « selon le parquet, il est mort le 5 mars », a affirmé à l’AFP Omar Hadhoud, le frère de l’économiste décédé. M. Hadhoud était en charge des questions économiques au sein du parti libéral de la réforme et du développement de Mohamed el-Sadate, député et neveu du président assassiné Sadate qui a récemment négocié la libération de nombreux militants en Egypte. Selon Omar Hadhoud, « Ayman n’est plus rentré à la maison depuis le 5 février et le 8, un policier nous a dit d’aller le chercher dans un commissariat » du Caire. « Mais quand notre grand frère Adel y est allé, ils lui ont dit : + reviens dans deux ou trois jours, il va rester un peu avec nous + « , raconte-t-il, ajoutant qu' »après ils ont nié le retenir en détention ». Belga