Le Soudan va remettre à la Cour pénale internationale (CPI) trois anciens dirigeants parmi lesquels l’autocrate déchu Omar el-Béchir, recherchés notamment pour « génocide » et crimes contre l’humanité lors du conflit au Darfour, a annoncé mercredi 11 août la ministre des Affaires étrangères. « Le Conseil des ministres a décidé de remettre les personnes recherchées à la Cour pénale internationale », a déclaré la ministre Mariam al-Mahdi, selon l’agence officielle Suna, lors d’une rencontre avec le nouveau procureur général du tribunal basé à La Haye, Karim Khan, en visite à Khartoum pour une semaine. Le conflit au Darfour, région de l’ouest du pays, a opposé à partir de 2003 le régime à majorité arabe de Omar el-Béchir et des rebelles issus de minorités ethniques s’estimant marginalisées. Il a fait environ 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, en majorité durant les premières années de violences, d’après les Nations unies. Omar el-Béchir a été renversé en avril 2019, après des mois d’un mouvement populaire inédit. En février 2020, le pouvoir de transition mis en place après sa chute avait pris l’engagement verbal de favoriser la comparution d’Omar el-Béchir devant la CPI, qui a émis il y a plus de dix ans des mandats d’arrêt contre lui et d’autres figures de l’ancien régime, pour « crimes contre l’humanité » et « génocide » au Darfour. France24 avec AFP
Un nouvel appel pressant des autorité éthiopiennes s à la mobilisation générale. Cette fois-ci, c’est le Premier ministre en personne qui exhorte ses compatriotes à rejoindre l’armée fédérale ou les forces régionales face à l’avancée des rebelles tigréens. Le cessez-le-feu humanitaire unilatéral annoncé fin juin par Addis-Abeba est définitivement enterré. Dans un communiqué publié ce mardi 10 août, Abiy Ahmed explique que « c’est le moment pour tous les Éthiopiens aptes et majeurs de montrer leur patriotisme ». Ce n’est pas le premier appel du genre. Cela fait plusieurs semaines que les autorités de l’État d’Amhara ont fait de même. La région est juste au sud du Tigré. Elle lui dispute plusieurs territoires, elle est donc en première ligne. Le 25 juillet, son président encourageait ses habitants à partir au front. Une « campagne de survie » pour l’Amhara, selon le dirigeant local. Quelques jours plus tôt, plusieurs provinces éthiopiennes avaient affirmé avoir envoyé des combattants au Nord face aux rebelles tigréens. Des « recrutements forcés » selon certains opposants, oromos notamment. L’armée fédérale, elle-même, a déjà organisé plusieurs campagnes de mobilisation. RFI
Les troupes éthiopiennes et érythréennes ont violé des centaines de femmes et filles dans la région en guerre du Tigré, imposant à certaines victimes esclavage sexuel et mutilations, selon un rapport d’Amnesty international publié mercredi 11 août. Ce rapport, établi à partir d’entretiens avec 63 victimes, documente des exactions pour lesquelles une enquête a été ouverte par les autorités éthiopiennes, avec à ce jour au moins trois soldats condamnés pour viols et 25 autres poursuivis pour « violences sexuelles et viols ». Certaines rescapées ont dit avoir été violées en réunion pendant qu’elles étaient retenues prisonnières pendant des semaines, d’autres ont été violées devant des membres de leur famille et certaines disent avoir eu des objets, comme des clous et du gravier, introduits dans leur vagin, « causant des blessures durables et peut-être irréversibles », selon Amnesty. « Il est clair que le viol et la violence sexuelle ont été utilisés comme une arme de guerre pour infliger des dommages physiques et psychologiques durables sur les femmes et les filles au Tigré. Des centaines d’entre elles ont été soumises à des traitements brutaux visant à les dégrader et les déshumaniser », selon la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard. « La gravité et l’ampleur des crimes sexuels commis sont particulièrement choquants, passibles de crimes de guerre et possiblement de crimes contre l’humanité », a-t-elle ajouté. France24 avec AFP
L’Algérie est en deuil. Au moins 65 personnes, parmi lesquelles 28 militaires, ont perdu la vie dans les incendies qui ravagent depuis lundi soir le nord de l’Algérie, notamment en Kabylie, selon un nouveau bilan fourni mercredi 11 août par la télévision nationale algérienne. « Le bilan des incendies de forêts est passé à 65 morts [28 militaires et 37 civils], pour la plupart dans la wilaya de Tizi Ouzou », a rapporté la télévision, ajoutant que 12 militaires étaient par ailleurs « hospitalisés dans un état critique ». Un deuil national de trois jours a été décrété. Ces incendies touchent plusieurs régions de Kabylie, notamment Tizi Ouzou. Des images impressionnantes, accompagnées d’appels à l’aide, circulent sur les réseaux sociaux, avec des troncs calcinés, du bétail agonisant, asphyxié, et des villages assiégés. Sur des images de l’AFP, on peut voir des habitants tentant désespérément d’étouffer un départ de feu à l’aide de modestes branches. Alors que l’Algérie fait face à une vague de chaleur extrême, des vents propagent les feux et compliquent la tâche des secouristes, selon Youcef Ould Mohamed, un responsable local des forêts cité par l’agence officielle APS. France24 avec AFP
La bouche couverte par son masque, une jeune femme arrive au centre de santé Philippe-Maguilen-Senghor du quartier Yoff, à Dakar. Mal de tête, perte de l’odorat, fatigue… Le 22 juillet, elle a fait un test PCR de dépistage du Covid-19 après avoir remarqué des symptômes suspects. Quinze jours plus tard, elle vient se plaindre de ne toujours pas avoir reçu le résultat. « Les laboratoires et les centres de santé sont débordés, le mieux est d’attendre et de vous isoler pour ne contaminer personne », lui répond Sophie Guèye, infirmière chargée des prélèvements nasaux. Les délais pour avoir les résultats des tests s’allongent depuis le début de la troisième vague au Sénégal. Entre juin et juillet, les cas ont été multipliés par neuf et le nombre de décès a augmenté de 68 % entre le 23 juillet et le 6 août, selon Alioune Badara Ly, directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire. L’inquiétude croît parmi les Sénégalais, qui veulent savoir au plus vite s’ils sont positifs ou pas. « La peur est aussi là car les gens savent que les hôpitaux commencent à être saturés », ajoute le docteur Abdou Karim Diop, médecin chef du district de Dakar-Ouest. … La réponse à cet engorgement pourrait être l’utilisation en masse de tests de diagnostic rapide (TDR). Une stratégie plus facile à mettre en œuvre depuis l’autorisation sur le marché, le 31 juillet, des kits produits par l’Institut Pasteur de Dakar et vendus à un prix accessible de 1 525 francs CFA (2,30 euros) au ministère de la santé. Le Monde
Le Maroc a mis en place son premier vaccinodrome intelligent dans la périphérie de Casablanca et compte développer ces centres de vaccination connectés à travers le pays pour juguler la pandémie, alors que les contaminations au Covid-19 sont en hausse depuis plusieurs jours. Ouvert la semaine dernière, ce vaccinodrome connecté permet de numériser le parcours d’un patient depuis l’enregistrement jusqu’à la vaccination, en passant par un dépistage du Covid, avec un QR code à scanner à chaque étape. Cela va permettre d' »accélérer la cadence de vaccination » avec la possibilité de vacciner jusqu’à 4000 personnes par jour, a indiqué à l’AFP un représentant du ministère de la Santé, Mohamed Benchekroun. Le déploiement d’autres centres connectés dans le royaume est « en cours de discussions », a précisé à l’AFP Amer Benouda, vice-président de la société Mediot qui a conçu le vaccinodrome. Alors que la campagne de vaccination nationale a été élargie samedi aux personnes de 20 ans ou plus, 15,3 millions ont déjà reçu la première dose du vaccin contre le Covid-19 et plus de 11 millions la deuxième dose dans ce pays du Maghreb de 36 millions d’habitants. AFP
Les peuples autochtones représentent environ 10% de la population du Congo-Brazzaville. Nombreux vivent encore au cœur des forêts, loin des systèmes d’information modernes. Le président du Réseau national des peuples autochtones du Congo (RENAPAC), Jean Nganga, a profité de la journée internationale des populations autochtones, célébrée le 9 août, pour appeler les autorités congolaises à associer les leaders pygmées dans la campagne de vaccination anti-covid. « Même ceux qui sont en ville n’y croient pas, combien de fois eux qui sont au village ! Nombreux n’ont jamais entendu parler de cette maladie », indique M. Nganga qui plaide pour que le RENAPAC soit associé dans la sensibilisation des autochtones. « Quand cela va échouer, on va accuser les autochtones, alors qu’on aurait dû travailler ensemble », tempête-t-il. Au village Peke, à 5 Km de Ouesso, dans le nord du Congo, une communauté des pygmées vit dans la confusion quant au coronavirus. Selon les témoignages des membres de cette communauté, nombreux ne maitrisent pas cette pandémie. La police les oblige à porter le masque, sans trop de pédagogie. Quelques-uns, plus instruits, comprennent. « Nous avons eu l’information de cette maladie par les policiers qui arrêtaient les gens. Mais il y a ceux qui ignorent que la maladie existe », témoigne Paul Assan, leader pygmée à Peke. VOA
Plus de 420 civils ont été tués dans l’ouest du Niger depuis le début de l’année lors d’attaques menées par des groupes jihadistes, qui ont également contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir, a affirmé mercredi Human rights watch (HRW). Du 23 juin au 4 juillet, des membres de l’ONG se sont rendus au Niger où ils ont rencontré des témoins d’exactions, des chefs traditionnels, des autorités locales, des membres d’organisations nigériennes des droits humains et des diplomates étrangers. « Des groupes islamistes armés semblent mener une guerre contre la population civile dans l’ouest du Niger. Ils ont tué, pillé et brûlé, semant dans leur sillage mort et destruction et brisant des vies », selon Corinne Dufka, directrice chargée du Sahel à HRW. Ces groupes ont également détruit des écoles et des églises et imposé des restrictions s’appuyant sur leur interprétation de l’islam, dénonce l’ONG. Neuf attaques documentées par HRW ont été menées entre janvier et juillet dans des villes, villages et hameaux des régions de Tillabéri et Tahoua. Belga
Trois jours de deuil national ont été décrétés en mémoire de la cinquantaine de personnes tuées dans des attaques terroristes, dans le nord du pays, dimanche dernier. Dans la capitale, la perception de l’insécurité n’est pas la même pour tous. Dans le nord meurtri, on presse les autorités d’agir vite pour protéger les populations. Dans la cour de la mairie de la commune 5 de Bamako, un large poteau métallique est surplombé d’un drapeau vert-jaune-rouge en berne. Debout devant l’édifice publique, Moussa Touré est conscient de la nécessité de rendre hommage aux victimes des massacres perpétrés dans le cercle d’Ansongo. Lui connait bien cette zone pour y avoir travailler quelques années, contrairement au reste des habitants de la ville. « Étant à Bamako ici, tu ne peux pas savoir ce qui se passe au Nord. Sincèrement, ça devient un mythe pour toi. Il y a des gens qui naissent et qui meurent à Bamako qui ne sont même pas arrivés à Ségou. Mais tant que tu n’es pas allé sur le terrain, tu ne peux rien savoir. Les gens se font tuer n’importe comment, et les assaillants rentrent au Niger comme ils veulent. Ils quittent le Niger, ils rentrent aussi au Mali comme ils veulent, donc là sincèrement ce n’est pas une surprise pour moi ce qui s’est passé. » RFI
Le Kenya à la rescousse de la RDC dans la lutte contre l’insécurité menée depuis quelques mois par le président Félix-Antoine Tshisekedi. Des éléments de l’armée kényane sont en effet signalés depuis lundi dans le Nord-Kivu. Ils font partie des unités d’intervention rapide de la FIB. Deux contingents sont arrivés lundi et mardi, un troisième est annoncé pour aujourd’hui, selon des sources à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Pour des raisons de stratégie, les effectifs ne sont pas révélés. On sait en revanche que ces militaires kényans sont acheminés dans la région de Beni où ils rejoignent les troupes tanzaniennes. On attend également dans les prochains jours les contingents sud-africains et népalais, les quatre devant constituer des unités d’intervention rapide pour mener des opérations contre les groupes locaux et étrangers à l’origine de l’insécurité dans cette zone. L’arrivée des troupes kényanes avait été annoncée en avril dernier par le président Tshisekedi, pour appuyer l’armée congolaise dans sa lutte contre le terrorisme et les conflits en RDC. Dans les rangs des FARDC, la contribution des troupes de la Monusco dans les combats est appréciée. Selon un officier congolais, elle a permis aux militaires d’avancer dans la traque contre les ADF. RFI
Le prix Nobel de la Paix Denis Mukwege, médecin dans l’est troublé de la République démocratique du Congo (RDC), s’est inquiété mercredi de la récente promotion par le président Félix Tshisekedi d’un ancien chef rebelle, appelant de nouveau au respect de l’État de droit. Tommy Tambwe, qui a appartenu au RCD-Goma et au M-23 notamment, ex-mouvements rebelles soutenus par le Rwanda dans l’est de RDC, a été nommé en fin de semaine dernière coordinateur du « programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation » (PDDRC-S). « Nous exprimons notre circonspection face » à cette nomination, écrit le Dr Mukwege dans un communiqué, déplorant que lors de précédentes opérations « sous-financées et bâclées » de désarmement de miliciens, des « criminels » aient été gratifiés au lieu d’être traduits en justice. « Cette situation favorise l’émergence d’un système légitimant la violence et la commission de crimes comme mode d’accès au pouvoir », estime-t-il, en appelant à « la mise à l’écart des institutions publiques des personnes responsables de violations des droits humains ». Interrogée par l’AFP sur la nomination de M. Tambwe, une source à la présidence a souligné que celui-ci ne figurait sur aucune « liste noire » de l’ONU ou d’un tribunal international et que son profil répondait aux critères nécessaires pour œuvrer au désarmement des milices qui sévissent dans l’est de la RDC. AFP
Le Gouvernement congolais annonce sa volonté de revisiter les contrats miniers liant la République démocratique du Congo (RDC) aux différents acteurs de ce secteur qui exploitent le sous-sol congolais. Cette révision se fera non par la force, mais avec le concours de toutes les parties concernées, a indiqué mardi 10 août à Kinshasa la ministre des Mines, Antoinette Nsamba. La révision des contrats miniers vise à permettre à tout le monde de gagner, « surtout à la RDC et à son peuple qui doivent bénéficier directement des recettes des ressources minières, a expliqué Antoinette Nsamba. Elle a fait cette annonce à la veille d’une tournée d’inspection qu’elle compte effectuer dans les différents sites miniers dans la partie Est du pays. Radio Okapi
Le conseil d’administration du FMI a approuvé la signature du programme avec la RDC. Ce programme de trois ans prévoit des réformes et des conditionnalités pour permettre le décaissement d’un milliard et demi de dollars. Il sied de noter déjà au mois de mai dernier L’équipe du FMI a trouvé un accord au niveau des services en vue d’un programme sur trois ans visant à aider le pays à soutenir la reprise après la pandémie, à préserver la stabilité macroéconomique et à relancer la dynamique des réformes pour stimuler une croissance durable et inclusive. Avant la conclusion ce 15 juillet 2021 le Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International (FMI) ,avait conditionné au gouvernement congolais, de satisfaire certains préalables .Entre autres préalables, le FMI exigeait que le Conseil d’Administration de la Banque Centrale soit renouvelé. Et dans la même logique, d’autres membres du Conseil d’Administration de la BCC devraient être nommés avant l’approbation du programme par le conseil du FMI. Tous ces préalables ont été satisfaits. Financial Afrik
Près de 400 milliards d’euros. C’est le montant de la dette publique extérieure des pays d’Afrique subsaharienne. Chine, Banque mondiale, Club de Paris, créanciers privés… Auprès de qui l’Afrique est-elle endettée ? La réponse, pays par pays, en infographies. Le débat sur le niveau d’endettement public des pays africains est récurent. Faut-il supprimer la dette ? Suspendre les remboursements ? Ou, au contraire, ces solutions ne risqueraient-elles pas d’être pire que le mal, en faisant fuir les investisseurs ? Dans cette controverse, qui a notamment donné lieu à une passe d’armes ente les ministres béninois et sénégalais des Finances, une question centrale reste souvent en suspens : qui détient la dette africaine ? Or, la réponse à cette question conditionne notamment la possibilité – ou non – de recourir aux « Debt Service Suspension Initiative » (DSSI), le mécanisme mis en place par le G20, destiné à geler temporairement les remboursements de la dette bilatérale. Jeune Afrique
Un Guinéen vient de déceder de la fièvre hémorragique causé par le virus de Marburg. C’est la première fois que ce virus, de la même famille qu’Ebola est découverte en Afrique de l’ouest. L’organistation mondiale de la Santé prévient de l’existence d’un risque élevé d’une épidémie de fièvre à virus de Marburg en Guinée, deux mois après la fin officielle d’une épidémie d’Ebola dans le pays. Mais qu’est que cette maladie et que faut-il en retenir? Les virus Marburg et Ebola sont des cousins, appartenant tous deux à la famille des filovirus. Bien qu’elles soient provoquées par deux virus différents, les deux maladies sont similaires sur bien des aspects. Elles sont toutes deux rares et ont la capacité de provoquer des flambées épidémiques potentiellement mortelles. Les deux fièvres hémoragiques sont transmis par contact direct avec des fluides corporels ou des animaux infectés. La structure des deux virus ainsi que leurs manifestations cliniques se ressemblent. Ils résident chez des hôtes animaux, peuvent entraîner un important saignement et une défaillance d’organe pouvant être fatale. La différence entre Ebola et Marburg se trouve au niveau de son génome et dans les petites variations génétiques observées entre les deux organismes. BBC