L’arrestation de 22 employés éthiopiens des Nations unies marque une nouvelle étape dans le bras de fer qui oppose le gouvernement d’Addis-Abeba à la communauté internationale. Mardi 9 novembre, l’ONU a appris qu’une vingtaine de ses employés locaux ainsi que leurs familles étaient détenus dans différents commissariats de la capitale éthiopienne. Ce coup de filet inédit intervient alors que d’intenses efforts diplomatiques ont lieu à Addis-Abeba pour tenter d’arracher un cessez-le-feu et mettre un terme à la guerre qui oppose le gouvernement du premier ministre, Abiy Ahmed, aux rebelles des Forces de défense tigréennes (TDF) depuis un an. L’institution new-yorkaise n’a reçu aucune explication de l’Ethiopie à propos de ces arrestations. « Nous travaillons bien entendu activement avec le gouvernement éthiopien pour obtenir leur libération immédiate », a expliqué Stéphane Dujarric, le porte-parole de l’ONU à New York. Hier, 16 employés étaient toujours détenus dans la soirée tandis que six autres ont été libérés. Ces membres de différentes agences onusiennes ont été interpellés à Addis-Abeba, lundi et mardi, révèle une source humanitaire. D’après le porte-parole gouvernemental éthiopien, Legesse Tulu, ils ont été appréhendés par la police « à cause de leurs méfaits et de leur participation à des actes de terreur ». Mais l’agence Associated Press révèle que ces travailleurs onusiens seraient, en réalité, tous d’origine tigréenne et auraient fait l’objet de profilage ethnique, ce dont se défend la police éthiopienne. Le Monde
Des combattants tigréens ont violé, battu et volé plusieurs femmes en août dans la région de l’Amhara, touchée ces derniers mois par la guerre opposant rebelles et forces gouvernementales dans le nord de l’Ethiopie, selon une enquête d’Amnesty International publiée mercredi.L’ONG a recueilli les témoignages de 16 femmes qui disent avoir été victimes d’exactions de la part de combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) à leur passage dans la localité amhara de Nifas Mewcha, entre le 12 et le 21 août. Elles les ont identifiés comme des combattants tigréens en raison de leur accent et des insultes ethniques qu’ils proféraient, certains affirmant également être membres du TPLF. Quatorze de ces 16 femmes ont dit avoir été victimes de viols collectifs. Amnesty a aussi interrogé le directeur de l’hôpital de Nifas Mewcha et des responsables locaux et régionaux ayant connaissance de ces faits. Les autorités de la région d’Amhara affirment que 71 femmes ont été violées durant cette période. Le ministère éthiopien de la Justice fait lui état de 73 cas. Les « actes ignobles » recensés par l’ONG « constituent des crimes de guerre et potentiellement des crimes contre l’humanité », a jugé la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard. Le TPLF n’était pas joignable mardi pour un commentaire. Le conflit qui ravage depuis un an le nord de l’Éthiopie est jalonné de récits d’exactions visant les civils de la part de combattants des deux camps. Belga
Un tribunal soudanais a ordonné, mardi 9 novembre, le rétablissement immédiat d’Internet dans le pays. Le réseau a été coupé au Soudan depuis le coup d’État du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre, a indiqué un avocat, mais Internet demeurait inaccessible à la mi-journée. Au lendemain de son coup de force, le général Burhane avait accusé les médias en ligne de promouvoir la « sédition ». Il avait ensuite promis un retour « progressif » d’Internet. « Le tribunal de district de Khartoum a ordonné le retour immédiat des services Internet », a déclaré à l’AFP Abdel Azim Hassan, membre d’un groupe d’avocats qui a porté l’affaire devant la justice avec la Société soudanaise de protection des consommateurs. Le Soudan est quasiment coupé du monde depuis le 25 octobre, lorsque le général Burhane a dissous toutes les institutions, décrété l’État d’urgence, arrêtant la plupart des dirigeants civils du pays. Depuis, l’accès à Internet est demeuré largement bloqué et les communications téléphoniques ont également subi des interruptions, notamment lors de manifestations monstres le 30 octobre dénonçant le coup d’État. L’opposition avait toutefois su contourner ces blocages en appelant à la « désobéissance civile » par SMS ou encore via des tracts. La communauté internationale, qui a quasi unanimement condamné le putsch, a exhorté le nouveau pouvoir militaire au rétablissement des télécommunications. France24 avec AFP
Lundi 8 novembre, les autorités maliennes ont officialisé auprès de la Cedeao leur volonté de reporter les élections prévues le 27 février 2022. Désormais, Bamako va devoir faire avec les sanctions de l’organisation et le mécontentement d’une partie de la classe politique. La ligne rouge avait été clairement tracée par la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), mais les autorités maliennes ont fini par la franchir. C’est à l’occasion du sommet extraordinaire des chefs d’État de l’organisation, le 7 novembre, que la junte dirigée par Assimi Goïta a annoncé officiellement ce que chacun savait déjà : son souhait de repousser les élections présidentielle et législatives prévues le 27 février 2022. Soit poursuivre la transition entamée à la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta au-delà de dix-huit mois. Si Bamako s’est justifié en invoquant la situation sécuritaire, le président nigérien, Mohamed Bazoum, et son homologue sénégalais, Macky Sall, ont déclaré que le seul but de la junte était de « gagner du temps ». Lors de sa dernière visite à Bamako en octobre, le médiateur de la Cedeao au Mali et ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, avait exhorté les autorités à rendre public un chronogramme clair d’ici à la fin du mois. En vain. … Les partis politiques maliens, qui réclament depuis plusieurs mois déjà la tenue rapide de l’élection présidentielle, ont très vite dénoncé ce passage en force. « Nous sommes contre le report des scrutins. La lettre envoyée par les autorités maliennes à la Cedeao n’est pas issue d’une concertation nationale », lance, amer, Housseini Amion Guindo, le leader de la Convergence pour le développement du Mali (Codem). Jeune Afrique
La détention d’Issa Kaou N’Djim a été suspendue mardi 9 novembre. Il a retrouvé la liberté, mais a été révoqué de son poste de vice-président du CNT. La libération d’Issa Kaou N’Djim était très attendue depuis plus d’une semaine et la demande officielle du CNT. C’est finalement ce mardi 9 novembre que son avocat, maître Kassou Ntapo, a été convoqué au tribunal : « Kaou N’Djim a été ‘extrait’ et vers 17 heures, le tribunal a ordonné la suspension de sa détention et levé le mandat de dépôt qui avait été délivré par le procureur. Donc il a été libéré en conséquence en début de soirée… » Dans la foulée de cette libération, le procureur Idrissa Touré a rappelé sur les antennes de la télévision nationale qu’elle était provisoire. Jugé pour trouble à l’ordre public, Issa Kaou N’Djim attend, en effet, la décision de la justice. Et c’est en milieu de soirée qu’il a donc appris qu’il n’était plus vice-président du CNT, révoqué donc, par le président de la transition Assimi Goïta. Maître Kassoum Tapo estime que la présomption d’innocence n’est pas respectée… RFI
Régulièrement confronté à des groupes terroristes affiliés au groupe État islamique (EI) et à Al-Qaïda visant civils et militaires depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une recrudescence d’attaques jihadistes ces derniers mois. Une situation insoutenable pour l’opposition burkinabè qui a exigé, mardi 9 novembre, des « mesures urgentes » face à la « dégradation de la situation sécuritaire », menaçant de descendre dans la rue pour réclamer la « démission immédiate du chef de l’État ». « L’opposition politique voudrait solennellement, face à la dégradation continue de la situation sécuritaire, alimentaire et économique dans notre pays, exiger la prise de mesures urgentes, adéquates et vérifiables », a déclaré son chef de file, Eddie Komboïgo, lors d’une conférence de presse. « Si dans un délai d’un mois, rien de sérieux et de concret n’est entrepris pour maîtriser la situation sécuritaire, l’opposition politique (…) appellera à des manifestations fortes pour exiger purement et simplement la démission du chef de l’État et de son gouvernement », a ajouté Eddie Komboïgo, président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ex-parti au pouvoir, tout en réaffirmant son esprit républicain dans ses démarches et approches. France24 avec AFP
Le dernier sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sur les crises guinéenne et malienne, qui s’est tenu le week-end dernier à Accra, a nommé un envoyé spécial de la Commission en Guinée. Mohamed Ibn Chambas, diplomate ghanéen, doit être l’interface entre l’organisation sous-régionale et la Guinée, sanctionnée par la Cédéao pour cause de prise du pouvoir par la force. Mais à Conakry, les autorités guinéennes estiment qu’il n’y a pas de crise interne et que le processus de transition est sur de bons rails. C’est pourquoi le colonel Mamadi Doumbouya, l’homme fort de Conakry, a écrit au chef de l’État ghanéen, président en exercice de la Cédéao. RFI
Arrêté à Lomé depuis une semaine, l’opposant Jean-Paul Oumolou est toujours en garde à vue. Jusque-là, aucune charge n’est retenue contre lui. Les partis politiques de l’opposition et la diaspora réclament sa libération. Depuis une semaine, Jean-Paul Oumolou est détenu dans les locaux du service central de recherches et d’investigations criminelles à la gendarmerie nationale. Selon Me Claude Amégan, son avocat, il a fait l’objet de plusieurs séances d’interrogatoires entre vendredi et dimanche mais pour le moment, aucune charge ne lui est signifiée. Il devrait être présenté au procureur incessamment a conclu l’avocat. Jean- Paul Oumolou, ancien leader étudiant de l’université de Lomé a connu la prison sous Eyadéma Gnassingbé avant d’aller s’installer en Suisse. Nommé ambassadeur après la présidentielle de février 2020, au nom du gouvernement en exil de Gabriel Agbéyomé Kodjo auprès de l’organisation des Nations unies à Genève, Jean-Paul Oumolou est très connu pour ses vidéos dénonçant le pouvoir de Lomé. RFI
Plus de trois mois après le coup de force du président tunisien, Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs, l’initiative “Citoyens contre le coup d’État” tente d’organiser sa riposte politique. Un groupe de personnalités publiques opposées à ce qu’elles désignent comme un coup d’État du président Kaïs Saïed a tenu, ce lundi 8 novembre, une conférence de presse dans la rue, après avoir été empêché de pénétrer dans une salle de conférences de Tunis, rapporte le site d’information Business News. Chef de file de cette initiative politique, Jaouhar Ben M’Barek a annoncé sur son compte Facebook que le propriétaire de la salle s’était vu interdire par la police d’en ouvrir les portes. De son côté, le président tunisien, Kaïs Saïed, qui recevait le même jour Najla Bouden – la très discrète chef du gouvernement – et son ministre de l’Intérieur, a affirmé ne pas être à l’origine de cette interdiction, relate la radio privée Mosaïque FM. Saïed, qui détient pratiquement les pleins pouvoirs depuis le 25 juillet dernier, récuse les accusations de coup d’État, en assurant que les chapitres de la Constitution relatifs aux droits et libertés restent en vigueur. Dès lors, “qui a interdit la conférence des citoyens contre le coup d’État ?” se demande Mosaïque FM. Courrier International
Un Tunisien est décédé après avoir inhalé des gaz lacrymogènes tirés par la police pour disperser une manifestation contre la réouverture d’une décharge dans le centre-est du pays, a-t-on appris mardi 9 novembre de source hospitalière et auprès de sa famille. L’homme, âgé de 35 ans, est décédé dans la nuit de lundi à mardi à Aguereb, une ville de la région de Sfax qui connaît ces dernières semaines des mouvements de protestations. À l’origine de ce mécontentement croissant : un problème de déchets envahissant les rues et les trottoirs depuis plus de 40 jours et menaçant la santé des habitants. … Le ministère de l’Intérieur a démenti que l’homme ait été blessé par des tirs de lacrymogène, affirmant qu’il avait été hospitalisé pour un problème de santé sans rapport avec les incidents. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des habitants fuyant des tirs de lacrymogène devant l’hôpital d’Aguereb alors que des proches d’Abderrazek Lacheheb manifestent leur colère, après sa mort. Au lendemain de cet incident, le puissant syndicat tunisien l’UGTT a appelé à une grève générale dans les secteurs public et privé en Tunisie. France24 avec AFP
Le Maroc est déterminé à « tourner définitivement la page » du conflit au Sahara occidental mais sans renoncer à ses « droits légitimes » sur ce territoire disputé avec les indépendantistes sahraouis soutenus par l’Algérie, a affirmé, mardi 9 novembre, son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. « Le Maroc demeure engagé de manière constructive à trouver une solution à ce conflit régional artificiel, issu de l’opposition d’un État voisin (l’Algérie) à ses droits légitimes à l’achèvement de son intégrité territoriale », a-t-il déclaré devant les sénateurs à Rabat. Mais « le Maroc ne négocie pas la ‘marocanité’ du Sahara [occidental] ni ses droits », a-t-il insisté, en pleine crise diplomatique avec le voisin algérien sur la question de l’ex-colonie espagnole. Le Sahara occidental est considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif. Rabat, qui contrôle près de 80 % du territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Les indépendantistes du Front Polisario, eux, continuent à réclamer un référendum d’autodétermination. Dans un discours samedi, le roi Mohammed VI a plaidé en faveur d' »un règlement pacifique » du conflit et réaffirmé « l’attachement du Maroc au processus politique conduit par l’ONU ». France24 avec AFP
Les militaires congolais ont repris des positions à Tchunza et Rinyoni, dans le territoire de Rutshuru, après en avoir été délogés dimanche 7 novembre à la suite d’une attaque. Les FARDC accusent les combattants du M23, une rébellion officiellement défaite en 2013 d’être à l’origine de l’attaque. Selon l’armée congolaise, ces hommes armés ont été repoussés et sont retournés sur le territoire rwandais d’où ils seraient venus. Les autorités rwandaises nient leur implication dans cet incident et nie toute présence des éléments M23 sur son territoire. A ce stade, plusieurs questions demeurent sans réponses sur les capacités réelles de ces combattants. Certains experts de la région n’excluent pas que l’attaque ait été menée à partir du sol congolais où ce mouvement dispose encore de quelques dizaines de combattants. « A moins qu’ils aient un nouveau soutien régional fort, leur influence est très réduite dans la zone où ils ont opéré », souligne Pierre Boisselet du Baromètre sécuritaire du Kivu. RFI
Les missions diplomatiques occidentales en République démocratique du Congo ont dénoncé mercredi l’interdiction par les autorités congolaises de deux chansons qui interpellent le président Félix Tshisekedi et la classe dirigeante congolaise. Dans une campagne en ligne vraisemblablement coordonnée, les ambassades ont rejeté en lingala et en français ce qui, à leurs yeux, représente une tentative d’étouffer la liberté d’expression dans le pays. « Censurer et entraver la liberté d’expression et la création artistique », a tweeté la délégation de l’Union européenne à Kinshasa. Le tweet a été repris par d’autres missions diplomatiques, notamment celles de la Suède, de l’Allemagne, de la France et de la République tchèque. A l’origine, la décision de la Commission congolaise de censure d’interdire la diffusion sur tout le territoire de la RDCD des chansons « Nini tosali te (Que n’avons-nous pas fait, en lingala) » du groupe musical MPR et « Lettre à Ya Tshitshi » du chanteur Bob Elvis. VOA
Il s’appelle Overstone Kondowe et il a prêté serment comme député au Parlement du Malawi début novembre. La particularité de ce membre du Parti du Congrès, au pouvoir ? Il est atteint d’albinisme, dans un pays où les albinos sont victimes de persécutions, voire de crimes rituels. C’est le portail en ligne Face2face Africa qui raconte l’histoire de ce député qui est en train de faire bouger les lignes dans son pays. Ancien président de l’Association des personnes atteintes d’Albinisme du Malawi et jusqu’à présent conseiller du président sur les questions de handicap, Overstone Kondowe a remporté une élection législative partielle en octobre dans le centre du Malawi, détaille le média panafricain basé à New York. L’albinisme est une maladie génétique qui empêche les cellules de la peau de produire de la mélanine, ce qui entraîne une pigmentation anormale de la peau, des yeux et des cheveux. Les personnes atteintes de cette maladie ont également des problèmes de vision et risquent de développer un cancer de la peau. Courrier International
La pire sécheresse depuis 40 ans et la hausse des prix des denrées alimentaires ont entraîné une insécurité alimentaire aiguë dans les provinces de Cunene, Huila et Namibe, dans le sud-ouest de l’Angola. Des millions de personnes « ne connaissent pas le goût du sel et de l’huile » et « survivent de fruits sauvages », a averti le 8 novembre un prêtre catholique. « La pauvreté est évidente dans les communes de Lupiri, Longa et Baixo Longa, dans la municipalité de Cuito Cuanavale, et les populations locales ont recours aux fruits sauvages comme source de subsistance », indique le père Adriano Canjamba, cité par le Catholic Broadcaster of Angola. « Ici la pauvreté est factuelle, on voit parfois dans les médias que le pays est solidaire, la vie se déroule dans les communes, bref, toute la littérature qu’on peut trouver, mais je dis que ce n’est que de la rhétorique, sinon de la démagogie », a précisé le prêtre. Dans ces endroits « il y a même des gens qui ne connaissent pas le goût du sel, sans parler de l’huile, donc la seule ressource dont ils disposent est la terre”, a également fait savoir le curé de Cuito Cuanavale. VOA