« Dimanche, des attaques ont été perpétrées dans les villages situés dans la commune de Barga, province du Yatenga (nord). Le bilan provisoire fait état de 43 victimes (…) et 6 blessés », a déclaré lundi 9 mars, au lendemain, le ministre burkinabè de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou, dans un communiqué. Géographiquement, Dinguila Peul et Barga Peulhet Ramdola Peul sont dans le département de Bars, près de la frontière avec le Mali. C’est-à-dire dans des zones où des groupes djihadistes et des milices dites d’autodéfense s’en sont déjà pris à plusieurs reprises aux populations. Un deuil national de quarante-huit heures a été décrété. L’Agence France-Presse cite des sources locales qu’elle a contactées et qui confirment que ce sont bien des « villages où vivent majoritairement des Peuls ». « Ce sont des groupes d’autodéfense qui agissent en représailles aux attaques djihadistes », ont même précisé d’autres sources sur le terrain. « Les Forces de défense et de sécurité ont été immédiatement déployées sur les lieux pour sécuriser les villages attaqués », a détaillé le ministre de la Communication. Le Point
L’attaque d’une position de l’armée nigérienne à Chetima Wangou (Sud-Est, Niger, frontière avec le Nigeria) par des jihadistes de Boko Haram a fait 8 morts et 3 disparus, selon un bilan annoncé lundi soir par la radio publique nigérienne. Des sources locales avaient annoncé dimanche une « importante » attaque, avec des soldats blessés transférés à l’hôpital de Diffa mais sans pouvoir fournir de bilan. « Le 7 mars aux environs de 16h25, le poste militaire de reconnaissance de Chétima Wangou dans la région de Diffa a été attaqué par des éléments de Boko Haram à bord d’une vingtaine de véhicules lourdement armés. Le bilan provisoire est le suivant: côté amis: huit morts, huit blessés, trois portés disparus. Côté ennemi: la quasi-totalité des assaillants a été neutralisée », a dit un communiqué lu à la radio. « En plus des pertes occasionnées par la riposte des éléments attaqués, la Force d’intervention rapide ayant engagé poursuite a, après trois accrochages successifs, récupéré un véhicule et détruit un autre. Les autres véhicules (des assaillants) ayant réussi à traverser la frontière (nigériane) ont été presque tous neutralisés par les frappes de l’aviation de la Force multinationale mixte (Niger, Nigeria, Tchad, Cameroun) ». AFP
Le Syndicat autonome des magistrats a appelé à une journée « Justice morte » au Niger, ce lundi 9 mars, pour protester contre l’immixtion du pouvoir exécutif dans les attributions du pouvoir judiciaire. Cette colère des magistrats nigériens fait suite au communiqué du gouvernement, diffusé fin février, après l’audit des dépenses militaires qui a révélé d’importants détournements. Le communiqué assure que seuls seront traduits en justice ceux qui ne rembourseraient pas ce qu’ils doivent. Cette position du gouvernement est inacceptable pour le Syndicat autonome des magistrats du Niger (Saman), soutenu aujourd’hui par plusieurs autres syndicats. Une véritable fronde judiciaire s’organise dans le pays. Les magistrats ont déjà rallié à leur cause l’Association des jeunes avocats, le Syndicat des agents de justice et le barreau du Niger. RFI
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance jihadiste dirigée par Iyad Ag Ghaly, se dit prêt à négocier avec Bamako, mais pose ses conditions : que la France et l’ONU retirent leurs forces du Mali. … Ce communiqué du groupe jihadiste fait suite à la récente décision du président malien Ibrahim Boubacar Keïta de rompre avec la ligne suivie jusqu’alors officiellement dans le conflit en cours depuis 2012 et de tenter de dialoguer avec certains jihadistes maliens. « J’ai le devoir et la mission de créer tous les espaces possibles et de tout faire pour que, par un biais ou un autre, nous parvenions à un apaisement. Il est temps que certaines voies soient explorées […]. Nous ne sommes pas des gens butés, bloqués ou obtus », avait notamment déclaré le président malien, le 10 février dernier. Jeune Afrique avec AFP
La campagne en vue des élections législatives du 29 mars a débuté dimanche (08.03). Certains candidats craignent de ne pas pouvoir battre campagne en raison de l’insécurité, tandisque d’autres vont braver cette peur. Les candidats aux élections législatives du 29 mars ont désormais près de trois semaines pour tenter de convaincre les électeurs. Ce sont au total 147 sièges de députés qui sont à pourvoir. 1.451 candidats sont en compétition sur plus de 550 listes. Pour Amadou Diepkilé, député sortant et candidat du parti Adema Pasj (Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice) dans la circonscription électorale de Bandiagara (centre du Mali), la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans la région de Mopti est préoccupante. « Il y a eu trop de déplacés. Dans les villages où il y avait 1000 habitants, aujourd’hui on ne trouve que 200 personnes sur place. Par ailleurs, dans certains villages, on ne trouve plus personne, tout le monde est parti », déplore-t-il. Amadou Diepkilé a donc décidé de ne pas aller battre campagne dans son fief électoral de Bandiagara. DW
Cette mission était censée aider à sortir de l’impasse dans laquelle se trouve le pays depuis la présidentielle de fin décembre. Le gouvernement sortant estime être le seul gouvernement légal. La mission de juristes ouest-africains devait aider à trouver une solution au bras de fer. Mais pour l’autre gouvernement, nommé par Umaro Sissoco Embalo, elle n’était « pas la bienvenue ». Changement de programme : les experts de la Cédéao n’ont finalement pas posé le pied à Bissau. L’organisation ouest-africaine avait annoncé leur arrivée dans une lettre adressée au « Premier ministre » Aristide Gomes. Mais ce dimanche, le gouvernement de Nuno Nabiam, Premier ministre nommé par Umaro Sissoco Embalo, a publié une « note de protestation » très claire : il dénonce « une ingérence », une « atteinte à la souveraineté » de la Guinée Bissau. Il affirme aussi qu’aucune délégation ne sera reçue « sans concertation préalable », et qu’il n’est pas question d’accepter la venue « de techniciens ivoiriens », la Côte d’ivoire ayant – selon lui – une « posture ambiguë » dans cette crise. En réponse, le représentant spécial de la Cédéao a donc annulé la mission d’experts, et précise qu’elle comprenait trois spécialistes du Bénin, du Mali, et du Burkina Faso. RFI
Alors que le président Alpha Condé avait assuré que les législatives se tiendront dans deux semaines, plusieurs experts électoraux estiment qu’il sera impossible de respecter ce délai. Selon le code électoral guinéen, le président Alpha Condé doit convoquer les électeurs soixante-dix (70) jours avant la date du scrutin, sur proposition de la commission électorale. Le président Condé aurait aussi dû prendre un décret pour annuler le double scrutin prévu le 1 mars. … Alors que le parti au pouvoir et les formations politiques engagées dans le processus électoral espèrent aller vite aux urnes pour éviter un vide juridique au pays – en cas de non organisation à date des législatives-, le Front national pour la défense de la Constitution, lui, appelle les Guinéens à de nouvelles journées de résistance à partir de ce mardi 10 mars 2020. Le FNDC exige aussi la libération de deux responsables de la contestation arrêtés vendredi (06.03) par des membres d’un service de sécurité. Ibrahima Diallo et Sékou Koundouno ont été inculpés d' »outrage à agent, violences et voie de fait, production, diffusion et mise à disposition d’autrui de données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine. » DW
La rencontre s’est faite en toute discrétion. Ce lundi 9 mars, le maréchal Khalifa Haftar s’est entretenu avec Emmanuel Macron. Au bout d’une heure de discussion avec le président français, l’homme fort de l’Est libyen « a assuré qu’il s’engageait à signer le document du cessez-le-feu, mais que cet engagement cesserait si les milices ne le respectent pas », a indiqué l’Élysée en faisant allusion aux groupes armés qui soutiennent le Gouvernement national d’union (GNA) au pouvoir à Tripoli. La discussion, qui n’avait pas été annoncée, a également porté sur le pétrole, affecté par le blocus portuaire, et l’implication de pays étrangers en Libye, selon l’Élysée. Cette visite à Paris de Khalifa Haftar fait suite à celle du 23 mai 2019. Emmanuel Macron avait alors déjà appelé à reprendre le processus politique pour sortir le pays du chaos dans un contexte où la France continue d’affirmer qu’elle n’est « pas pro-Haftar ou pro-Sarraj » alors qu’elle est soupçonnée de soutenir en coulisses l’homme fort de l’Est libyen, ce qu’elle dément. Le Point avec AFP
C’est un trajet que le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok emprunte quotidiennement ou presque. Celui qui le mène depuis son domicile jusqu’à ses bureaux situés dans le centre-ville, en passant par le pont du quartier de Kobar, dans le nord-est de la capitale. C’est alors qu’il s’engageait sur ce pont que le convoi a été visé. Très vite, le Premier ministre est évacué en lieu sûr. La déflagration n’a blessé qu’un policier. Dans les minutes qui ont suivi, des dizaines d’anonymes se sont retrouvés spontanément sur le lieu de l’attentat pour manifester leur soutien au Premier ministre, et dénoncer ceux qu’ils appellent « les ennemis de la Révolution ». « C’est vraiment une nouvelle choquante pour nous, les Soudanais, parce que c’est la première fois que cela arrive ici, et si Dieu veut nous traverserons cette épreuve ensemble, déclare l’un d’eux. C’est Hamdok, le Premier ministre et il le restera ! Il y aura encore plus de gens pour le soutenir ! » L’attentat n’a pas été revendiqué et l’identité de ses commanditaires fait l’objet de toutes les spéculations. Une enquête a été ouverte. RFI
Amnesty international a demandé lundi aux autorités camerounaises d’ouvrir une enquête sur la « disparition forcée » de 130 personnes dans le nord du Cameroun en 2014, au plus fort de la lutte contre le groupe jihadiste Boko Haram. Selon l’ONG, 130 hommes et garçons ont été « arrêtés dans leurs villages (du nord du Cameroun) il y a plus de cinq ans » et leurs proches sont sans nouvelles depuis, écrit l’ONG dans un communiqué. « Le 27 décembre 2014, les forces de sécurité camerounaises ont arrêté arbitrairement plus de 200 hommes et garçons à Magdémé et Doublé, deux villages de la région de l’Extrême-Nord, lors d’un raid violent », rappelle l’organisation. Pendant ce raid, « huit personnes ont été tuées, dont un mineur, et plus de 70 bâtiments réduits en cendres », souligne-t-elle, précisant que c’est après cet assaut que plus de 130 villageois ont disparu. AFP
La police du Malawi a annoncé lundi l’arrestation de deux figures de la contestation antigouvernementale, qui ont appelé à faire pression sur le chef de l’Etat pour qu’il promulgue la loi permettant la tenue d’un nouveau scrutin présidentiel en mai. La Cour constitutionnelle malawite, saisie par l’opposition, a annulé le mois dernier la réélection en mai 2019 du président Peter Mutharika en raison de fraudes « systématiques et graves ». Au pouvoir depuis 2014, M. Mutharika avait été déclaré vainqueur par la commission électorale avec 38,5% des suffrages, devançant de 159.000 voix à peine son principal adversaire Lazarus Chakwera. Une loi votée récemment par le Parlement a fixé le nouveau scrutin à « la troisième semaine de mai ». Elle impose également, conformément à l’arrêt de la Cour constitutionnelle, que le chef de l’Etat soit élu à la majorité absolue des suffrages, alors que la majorité relative suffisait lors des élections précédentes. Ce texte doit désormais être promulgué par le chef de l’Etat. AFP
L’émir de Kano, l’une des plus grandes figures du pouvoir traditionnel au Nigeria, très influent dans tout le nord musulman du pays, a été « détrôné » lundi par le gouverneur pour insubordination et manque de respect envers le pouvoir politique et religieux. « Le conseil exécutif de l’Etat de Kano (nord) a donné son accord à l’unanimité pour détrôner l’émir Muhammadu Sanusi II et le relever de ses fonctions », selon un communiqué signé du porte-parole du gouvernement de l’Etat, Alhaji Usman Alhaji. L’émir a été renvoyé pour avoir « manqué de respect aux institutions » et notamment avoir refusé de participer à des réunions avec le gouverneur Abdullahi Umar Ganduje sans donner « de justification légale », explique le communiqué. Muhammadu Sanusi II, 58 ans, est l’une des plus grandes figures traditionnelles au Nigeria, et particulièrement dans le Nord musulman, où il se partage le pouvoir traditionnel avec le sultan de Sokoto. AFP
À la famille qui avait évoqué la thèse de la mort par arrêt cardiaque, le président Félix Tshisekedi a indiqué que l’homme était mort à la suite d’une pendaison. Cette affirmation se baserait sur les premiers éléments d’une enquête diligentée par la justice. Ces deux versions contradictoires imposent une enquête indépendante selon Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO). « Et les autorités, et la justice, et le peuple congolais, on a tous besoin de savoir ce qui s’est passé. C’est en connaissant les vraies causes de sa mort qu’on saura s’il y a des gens qui voulaient sa disparition. Mais avec le rôle qu’il a joué dans la répression des manifestations pacifiques à Kinshasa et le rôle qu’il a joué dans l’Est du pays, nous estimons qu’il y a des gens qui avaient intérêt à ce qu’il disparaisse », dit l’activiste des droits de l’homme. La « Voix des Sans-Voix », autre organisation congolaise de droits de l’homme, regrette elle aussi la disparition du général Delphin Kahimbi. DW
Au Mozambique, un an après le cyclone Idai, la situation s’améliore sensiblement sur le terrain, mais la crainte des humanitaires reste grande. Au total, 2,5 millions de personnes ont toujours besoin d’assistance et, parmi elles, deux millions se trouvent en situation d’insécurité alimentaire, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). L’agence onusienne a récemment envoyé une mission au Mozambique. Son but est de faire un suivi et d’évaluer la situation, comme l’explique Déborah Nguyen, du bureau régional du Programme alimentaire mondial (PAM), actuellement à Beira, dans le centre du pays. « La ville est en train de se reconstruire progressivement, déclare-t-elle. La vie a repris son cours ici, mais sur la côte, les habitants et les commerces ont déserté la zone. Dans les quartiers les plus pauvres de la ville, les gens vivent toujours sous des bâches en plastique. Par contre, dans les zones rurales de la région autour de Beira, la reconstruction avance. Les agriculteurs qui ont reconstruit leur maison ont commencé à replanter. … » RFI
«Eh monsieur! Qu’est-ce que vous faites?! Rentrez!» Sur le perron du Centre de contrôle des maladies infectieuses (CCI) d’Owo, dans le sud-ouest du Nigeria, deux infirmières, les bras chargés de claquettes et de blouses médicales tout juste lavées, se pétrifient. À quelques mètres, un jeune homme, les yeux hagards, titubant, est sorti de sa tente d’isolement et vient d’enjamber le cordon délimitant le périmètre de sécurité. «Ne sortez pas, ne sortez pas!» crient-elles, impuissantes. «Je vais prier, lâche l’homme, plein de défiance, la Mecque est par là». Au milieu de squelettes de lits qui viennent d’être désinfectés à la chlorine, il se tourne face au soleil brûlant et croise ses mains sur sa panse en marmottant. Les deux femmes restent là. Immobiles. Inquiètes. Comme les 215 patients hospitalisés dans cette unité d’urgence plantée dans le parc du centre médical fédéral de la ville, il est atteint d’un virus mortel et contagieux: la fièvre hémorragique Lassa. Le Figaro
Ils auraient dû être quelque 1 800 décideurs, cadres dirigeants d’entreprises, investisseurs ou responsables politiques à converger lundi 9 et mardi 10 mars vers Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, pour l’Africa CEO Forum. Mais le « Davos africain », comme certains surnomment cette grand-messe des affaires, a été annulé in extremis par ses organisateurs, le groupe de presse Jeune Afrique. Motif : l’épidémie due au nouveau coronavirus Covid-19. Seule une poignée de cas sont pourtant recensés à l’échelle du continent. Le symbole est révélateur. Encore relativement épargnée en termes de contaminations, l’Afrique subit néanmoins les répercussions de l’épidémie. Au plan économique notamment. La chute de la demande en Chine, plus gros foyer épidémique mais également premier partenaire commercial du continent africain, devrait laisser des traces. « Le principal canal de transmission du virus à l’économie africaine sera la baisse des prix du pétrole qui va durement affecter les pays producteurs », résume John Ashbourne, économiste spécialiste de l’Afrique au sein du cabinet d’analyse londonien Capital Economics. Le Monde
Jusqu’à présent, de toutes les forêts tropicales, l’Amazonie était considérée comme le plus puissant puits de carbone. Mais les forêts africaines viennent de la détrôner : elles absorbent désormais une partie plus importante de l’augmentation des émissions mondiales de CO2. C’est ce que révèle une étude publiée dans la revue Nature, jeudi 5 mars, qui alerte sur l’affaiblissement de ces puits naturels, essentiels pour atténuer la hausse des concentrations de CO2 dans l’atmosphère. « Le pic de séquestration du carbone par les forêts tropicales a eu lieu dans les années 1990 et, depuis, leur capacité diminue », explique le docteur Wannes Hubau, chercheur au Musée royal de l’Afrique centrale (Bruxelles) et premier auteur de l’article. L’Amazonie, dont la capacité de séquestration a baissé d’un tiers en vingt ans, pourrait même rejeter davantage de CO2 qu’elle n’en absorbe d’ici à 2040. Ce déclin s’explique d’abord par la déforestation, mais la dynamique interne des écosystèmes forestiers sous l’effet du réchauffement entre aussi en jeu. Le Monde