Soudan: fortes explosions à Khartoum au 26e jour de la guerre
Des habitants d’El-Obeid, à 350 km à l’ouest de la capitale, ont également fait état de combats et d’explosions dans leur ville. De fortes explosions secouent mercredi matin Khartoum, au 26e jour de la guerre pour le pouvoir au Soudan entre militaires et paramilitaires, sans qu’aucun couloir humanitaire n’ait jusqu’ici été approuvé par les négociateurs des deux camps. « Nous avons été réveillés par des explosions et des tirs d’artillerie lourde », rapporte à l’AFP un habitant d’Omdourman, une ville de la banlieue de Khartoum. Dans la nuit, d’autres témoins dans différents quartiers de Khartoum ont fait état de deux énormes explosions entendues dans l’ensemble de la capitale, qui compte cinq millions d’habitants. VOA
La guerre au Soudan n’est pas la guerre du peuple soudanais
Au Soudan, des hauts-gradés luttent pour le pouvoir. Mais ce n’est pas le conflit des hommes et femmes qui y vivent, affirment deux écrivains en exil. Née en 1979 à Khartoum de parents originaires de l’actuel Soudan du Sud, Stella Gaitano est une voix qui compte : les conséquences de la guerre et de l’exil constituent le thème central de ses écrits depuis 20 ans. « Devoir fuir est vraiment une expérience très, très dure. Tu sais que pour sauver ta vie, il faut t’en aller et te rendre dans un endroit où tu seras en sécurité. Le problème, c’est que tes ennuis ne sont pas terminés juste parce que tu fuis : pour vivre, il te faut plus, il te faut ensuite de l’eau, de la nourriture et des médicaments ». … Abdelaziz Baraka Sakin partage lui sa vie entre l’Autriche et la France. Il a fui le Soudan en 2012 déjà, quand la dictature d’Omar el-Béchir a interdit ses livres. Ces derniers, très appréciés des Soudanais, ont pourtant continué à circuler dans la clandestinité. Ils ont pour thème la guerre civile, le génocide au Darfour ou encore la dictature militaire. Son avis sur le conflit qui se joue actuellement est clair : « Ce n’est pas notre guerre, ce n’est pas la guerre du peuple soudanais, ce n’est pas pour le bien du peuple soudanais. Non ! c’est juste une lutte entre des généraux soudanais, pour la richesse et le pouvoir. » DW
Soudan : 700 000 déplacés internes, la tribu Beja veut des armes
Pendant que les combats font rage à Khartoum, des centaines de personnes ont manifestés en faveur de l’armée, à Port-Soudan, jusqu’à présent épargnée par le conflit. L’ONU a annoncé que près de 700 000 personnes avaient été déplacées par la guerre depuis le 15 avril dernier. Des centaines de membres de la tribu Beja ont manifestés en réclamant des armes pour combattre aux côtés de l’armée d’Abdel Fattah Al-Burhane, dans la ville de Port-Soudan, jusqu’à présent épargnée par le conflit, pendant que les combats continuent de faire rage à Khartoum. Mardi, l’ONU a annoncé que près de 700 000 personnes avaient été déplacées par la guerre qui oppose l’armée soudanaise et les forces paramilitaires de soutien rapide depuis le 15 avril dernier. AfricaNews/AFP
Violences au Niger : plus de 13.000 femmes et enfants ont fui des « exactions » depuis début mai
Plus de 13.000 femmes et enfants ont fui des îles du fleuve Niger, après des « exactions » d’hommes armés dans ces territoires de la région de Tillabéri (ouest), où des rixes entre communautés ont fait plusieurs morts, a affirmé mardi la radio publique nigérienne Voix du Sahel. « A Ayorou, c’est la désolation […] Plus de 13.000 femmes et enfants en provenance de 46 îles (du fleuve Niger) ont fui les exactions des bandits armés » pour se réfugier dans cette ville située à 200 km de Niamey, selon la radio. Les communes de Dessa et Kandadji, où se trouve le chantier du premier barrage hydroélectrique du pays, « font face depuis quelques jours à des exactions » commises par des « bandits armés » (expression utilisée au Niger pour désigner des présumés jihadistes), a ajouté la radio. … Selon des sources locales, de « violents affrontements » avaient opposé fin avril et début mai des sédentaires djerma et des éleveurs nomades peuls dans des villages et hameaux riverains du fleuve Niger, faisant « plusieurs tués, des blessés » et « de nombreux déplacés » vers Ayorou. RTBF
RDC : 40 morts dans l’attaque d’un village près de Kinshasa
Au moins une quarantaine de personnes ont trouvé la mort dans le conflit qui oppose les communautés Mbole et Lengola dans la commune urbano-rurale de Lubunga à Kisangani (Tshopo), en République Démocratique du Congo (RDC). Plusieurs autres personnes sont portées disparues depuis le 6 avril dernier, date de la résurgence des hostilités. Plusieurs personnes ont trouvé refuge au bureau communal de Kisangani. Accompagnée d’acteurs humanitaires, Bernadette Furaha, ministre provinciale de la santé et affaires humanitaires, est allée à leur rencontre dimanche dernier. Un bilan faisait état de neuf morts dont deux enfants, cinq blessés graves et des dégâts matériels lors de l’attaque qui a visé le village de Yosso. Plusieurs maisons ont également été incendiées. Sahel-Intelligence
Nord-Kivu : plus de 670 victimes de violences sexuelles prises en charge, en 2 semaines (MSF)
Médecins sans frontières (MSF) a affirmé, mardi 9 mai, prendre en charge plus de 670 victimes de violences sexuelles dans des sites des déplacés au Nord-Kivu, en deux semaines. Selon cette organisation internationale, ces victimes sont recensées dans les sites des déplacés de Bulengo, Lushagala, Kanyaruchinya, Eloime, Munigi et Rusayo, tous autour de Goma. MSF parle des chiffres choquants qui témoignent de l’extrême vulnérabilité et des risques de violences auxquels sont exposées ces personnes déplacées. « Près de 60% des victimes ont été agressées moins de 72 heures avant de se présenter à MSF, illustrant l’urgence de la situation », dit MSF dans un communiqué de presse parvenu le même mardi à Radio Okapi. Le site de Rusayo, le plus peuplés de tous les sites des déplacés, situé à l’ouest de Goma, a enregistré à lui seul, 360 victimes des violences sexuelles sur les 674 prises en charge par MSF. La quasi-totalité des victimes sont des femmes et la majorité d’entre elles ont déclaré avoir été agressées lors de leurs déplacements, à la recherche de bois de chauffage et de nourriture. Radio Okapi
Centrafrique: nouveaux combats entre une milice d’autodéfense et les rebelles de l’UPC dans le sud-est
Dans le sud-est de la Centrafrique, de nouveaux combats opposent depuis dimanche un groupe d’autodéfense de la communauté Zandé aux rebelles de l’UPC, autour de la ville de Mboki, à 1 200 km de Bangui, que contrôle ce groupe. Les combattants du groupe Azande ani kpi Gbe se sont installés dans la zone de Mboki la semaine dernière, après avoir traversé la province du Haut-Mbomou à la poursuite des éléments de l’UPC (Unité pour la paix en Centrafrique) qu’ils avaient chassés de Bambouti fin avril. Au cours de leurs assauts, les miliciens du groupe, dont le nom veut dire en français « beaucoup de Zandés sont morts », ont aussi ouvert le feu lundi sur une patrouille de la Minusca, blessant grièvement un soldat marocain. Les casques bleus ont répliqué et sécurisent Mboki, craignant des exactions contre des membres de la communauté musulmane, que les miliciens assimilent à l’UPC. Pas de bilan fiable disponible, mais il y a eu des morts des deux côtés. RFI
Tunisie : enquête sur la fusillade meurtrière à Djerba pendant un pèlerinage juif
Au lendemain de la fusillade ayant fait quatre morts à Djerba, l’enquête tentait mercredi d’en établir les circonstances précises. Un dispositif de sécurité a été déployé dans le périmètre de la synagogue de la Ghriba, fermant toutes les routes y donnant accès. Attentat « terroriste » ou acte isolé ? Les autorités tunisiennes enquêtent, mercredi 10 mai, pour élucider les circonstances de l’attaque menée par un gendarme ayant tué deux de ses collègues et deux fidèles devant une synagogue sur l’île de Djerba, pendant le pèlerinage juif annuel, avant d’être abattu. La synagogue de la Ghriba, la plus ancienne d’Afrique, avait déjà été visée en 2002 par un attentat-suicide au camion piégé qui avait fait 21 morts. France24
France : Wagner sur la liste terroriste de l’UE
Une résolution demandant d’inscrire le groupe paramilitaire russe Wagner, accusé d’exactions en Ukraine et en Afrique, sur la liste de l’Union européenne (UE) des organisations terroristes, a été adoptée mardi à l’unanimité par l’Assemblée nationale française. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué l’initiative, estimant que « c’est ce que le monde entier doit adopter ». « Toute manifestation du terrorisme doit être éliminée et tout terroriste doit être condamné », a-t-il déclaré. En plus de ses activités en Ukraine et en Syrie, le groupe Wagner s’est installé sur demande de certains gouvernements africains au Mali, en Centrafrique ainsi que dans le sud de l’Algérie. Le Parlement lituanien avait adopté en mars dernier une résolution qualifiant Wagner d’organisation terroriste. Sahel-Intelligence
Affaire Sonko: l’opposition sénégalaise appelle à la mobilisation
La coalition d’opposition sénégalaise Yewwi Askan Wi a appelé mardi à la mobilisation contre la menace d’inéligibilité pesant pour la présidentielle de 2024 sur un de ses leaders, Ousmane Sonko, à la suite de sa condamnation. La peine de six mois de prison avec sursis prononcée lundi en appel pour diffamation et injures contre le ministre du Tourisme pourrait entraîner la radiation des listes électorales d’un candidat sérieux à la présidence, que son discours contre les élites rend populaire parmi les jeunes. Son élimination, sujet politique dominant depuis qu’il fait l’objet de procédures judiciaires – manipulées, selon lui –, modifierait considérablement la compétition. Elle fait aussi craindre des violences de la part de ses partisans. … La nouvelle de la condamnation de M. Sonko a causé des troubles sporadiques lundi à Dakar et en province. Cependant, les appels à manifester de l’opposition ont eu un écho limité ces derniers mois. VOA
Meurtre d’un journaliste à Bamenda: un mouvement séparatiste reconnaît une «erreur»
Les Forces de défense de l’Ambazonie parlent d’un « événement malheureux » et exprime ses regrets, déclarant que le journaliste Anye Ndé Nsoh, tué dimanche 7 mai dans la capitale régionale du Nord-Ouest anglophone, au Cameroun, n’était pas la cible visée initialement par l’opération. Anye Ndé Nsoh aurait été victime d’une « erreur sur la personne » visée : c’est ce que déclare dans une vidéo Capo Daniel, leader en exil des Forces de défense de l’Ambazonie, un des mouvements séparatistes des régions anglophones du Cameroun. Capo Daniel affirme que c’est une unité des Forces de défense ambazoniennes qui a mené l’opération dimanche 7 mai au soir dans le centre de Bamenda. L’objectif était de s’en prendre à un commandant militaire habitué du bar à l’extérieur duquel le journaliste a été tué. Le leader séparatiste exprime ses regrets, sa compassion à l’égard des proches et assure que son mouvement s’est engagé à considérer les journalistes comme devant être protégés. RFI
Un préfet kidnappé a été retrouvé mort dans une forêt au Burkina Faso
Un préfet enlevé par des hommes armés a été retrouvé mort lundi dans une forêt de l’ouest du Burkina Faso en proie à la violence jihadiste, a-t-on appris mercredi de sources sécuritaires et locales. Dans un communiqué, le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, a annoncé « le décès le 8 mai de monsieur Kaboré Amadou », préfet et « président de la délégation spéciale de Tchériba », dans la région de la Boucle du Mouhon (ouest). Les circonstances de la mort de M. Kaboré, dont l’inhumation est prévue mercredi à Tanghin-Dassouri (centre), n’ont pas été précisées dans ce communiqué. Mais, selon des sources locales, le préfet avait pris lundi soir la route de Dédougou, capitale régionale où il avait assisté à une réunion, pour rejoindre Tchériba, dont il faisait office de maire. VOA
Sahara occidental: cinquante ans après, quelles perspectives pour le Front Polisario?
Créé le 10 mai 1973, le Front populaire pour la libération de Sakia el-Hamra et du Rio de Oro – devenu une année plus tard le Front Polisario –, avait pour but de libérer ce territoire de 266 000 km2 de l’emprise espagnole. Le Sahara occidental s’appelait alors « Sahara espagnol » et était réclamé, à l’époque, à la fois par le Maroc et par la Mauritanie. Le Front Polisario était, dans un premier temps, financé et armé par la Libye de Kadhafi, qui souhaitait être le soutien des mouvements de libération en Afrique. Le rôle a plus tard été repris par l’Algérie qui, à l’époque, confisquait les armes venant de Libye pour le compte du Polisario, ne voulant pas fâcher l’Espagne d’un côté et le Maroc de l’autre. … Lors de son 16e congrès en janvier dernier au camp de Dakhla, l’un des combattants du Polisario a déclaré au journal Le Monde que « l’inaction de la communauté internationale nous condamne à une mort lente. Nous préférons, a-t-il dit, mourir avec dignité ». Un refus net du statu quo qui prédomine dans ce conflit post-colonial, le plus vieux sur le continent africain. RFI