La Tunisie a beau avoir installé des hôpitaux de campagne et embauché du personnel soignant, elle a de plus en plus de mal à prendre en charge les malades du Covid-19 et à trouver l’oxygène nécessaire pour les cas les plus graves. Bien que réticent à imposer de nouvelles restrictions en pleine crise sociale, le gouvernement a décidé, vendredi 7 mai, d’imposer un nouveau confinement d’une semaine – du 9 au 16 mai –, avertissant que le système de santé « menace de s’écrouler ». « La situation est très grave », indique à l’AFP Amen-Allah Messadi, membre du comité scientifique pour la lutte contre le Covid-19 et chef du service de réanimation de l’hôpital de Ben Arous, en périphérie de Tunis : « Le nombre de patients dans les hôpitaux a presque doublé en seulement un mois. » Résultat : les besoins en oxygène ont dépassé les capacités de production de la Tunisie, qui a dû se tourner vers l’Europe puis, récemment, vers l’Algérie. « La consommation a été multipliée par quatre ou six », selon le docteur Messadi. Les deux producteurs d’oxygène installés en Tunisie – Air Liquide et Linde Gas – produisent environ 100 000 litres par jour, mais les hôpitaux et cliniques ont actuellement besoin de 170 000 litres. Trouver les 70 000 litres manquants représente un défi quotidien. Le Monde avec AFP
La police tchadienne a dispersé samedi 8 mai à coups de gaz lacrymogène quelques manifestations sporadiques de dizaines de personnes à l’appel de l’opposition et de la société civile à N’Djamena contre la junte qui a pris le pouvoir après la mort du président Idriss Déby Itno, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Les autorités militaires ont interdit vendredi les rassemblements prévus par Wakit Tama, une coalition de partis d’opposition et de représentants de la société civile, qui avait appelé à manifester contre le Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par le fils d’Idriss Déby, Mahamat Idriss Déby, qui concentre presque tous les pouvoirs. Dans le 6e arrondissement de N’Djamena, dans le sud de la capitale, la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une tentative de rassemblement sur la place First Africa, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les forces de l’ordre sont massivement déployées dans les rues de la capitale. Un petit groupe de manifestants a brûlé des drapeaux français, dans le 5e arrondissement, dans le nord de la capitale. La France est accusée par une partie de l’opposition de soutenir le nouveau pouvoir depuis que le président, Emmanuel Macron, est venu à N’Djamena rencontrer les nouvelles autorités à l’occasion des funérailles du maréchal Déby, seul chef d’Etat occidental à avoir fait le déplacement. « Oui à un pouvoir civil », ont écrit sur une pancarte des manifestants. Le Monde avec AFP
Au Tchad, la journée a été calme, ce dimanche 9 mai, après les violences qui ont marqué les rassemblements organisés, samedi, à Ndjamena et dans tout le pays, par la coalition citoyenne Wakit Tama. L’Union africaine se penche, à partir de ce lundi, sur la question d’éventuelles sanctions contre le régime tchadien. Réunion décisive sur le Tchad ce lundi matin au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba. Le Conseil paix et sécurité qui n’était pas parvenu à s’accorder sur une ligne de conduite (sanctions ou pas) fin mai après le décès d’Idriss Déby Itno et la prise du pouvoir par le Comité militaire de transition, doit se pencher ce matin sur le rapport de mission, mission qu’il avait envoyée dans ce pays en vue de recueillir les éléments qui devaient le guider dans ce choix. RFI
« Tout est fini, le territoire national est sécurisé » a affirmé, dimanche 8 mai, le chef d’état-major de l’armée tchadienne, annonçant la fin de l’opération contre les rebelles dans le nord du pays. Plusieurs centaines de véhicules et blindés de l’armée tchadienne ont regagné dimanche la capitale tchadienne, accueillis par la foule. … Cette déclaration annonce la fin de combats qui ont débuté le 11 avril, jour de l’élection présidentielle au cours de laquelle Idriss Déby Itno avait été réélu pour la sixième fois consécutive. C’est lors de combats entre l’armée et le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) que le maréchal Déby, monté au front, a été tué. L’armée tchadienne a exposé devant la presse 156 prisonniers rebelles, assis dans la poussière dans une base militaire de N’Djamena ainsi que de nombreux véhicules saisis. France24 avec AFP et Reuters
Toute manifestation en Algérie sera désormais interdite si elle ne bénéficie pas d’une autorisation préalable, qui sera délivrée à la condition que les organisateurs communiquent leur identité ainsi que les horaires de début et de fin du rassemblement, a annoncé le gouvernement dimanche 9 juin. « Les organisateurs des marches sont tenus à la déclaration, auprès des services compétents, des noms des organisateurs de la marche, des heures de début et de fin, de l’itinéraire et des slogans », a souligné le ministère dans un communiqué diffusé par l’agence officielle APS. Le non-respect de ces procédures « dénue la marche de tout caractère légal » et « implique un traitement en conséquence », est-il ajouté. Ces restrictions, conformes à la nouvelle Constitution adoptée par référendum en novembre avec seulement 25 % de participation, semblent viser les manifestations organisées chaque vendredi depuis février dans le prolongement du mouvement du « Hirak » né en 2019 contre l’élite au pouvoir, qui a abouti à la mise à l’écart du président Abdelaziz Bouteflika. Cette contestation se veut précisément sans leader identifié, contrairement aux nouvelles exigences sur l’organisation des manifestations. Frnace24 avec AFP et Reuters
« Deux véhicules se sont présentés, un dans lequel il y avait des policiers en civil pour m’embarquer et un autre avec des policières pour embarquer mon épouse », raconte le militant, figure reconnue du mouvement syndical depuis trente ans. Accusés, aux côtés de douze autres personnes (dont un manifestant décédé depuis plusieurs mois), « d’attroupement non armé et trouble à l’ordre public », Kaddour Chouicha et Jamila Loukil venaient de sortir du palais de justice d’Oran après le renvoi au 2 juin de leur procès en appel. S’ils ont été libérés dans la soirée, leur domicile a été perquisitionné par la police et des effets personnels, dont des ordinateurs et des disques durs, ont été saisis. Depuis le retour des manifestations antirégime du Hirak, le 22 février, les forces de sécurité d’Oran sont sur le qui-vive. Dans la deuxième ville algérienne, la répression a atteint son paroxysme, vendredi 23 avril, lors de la 114e manifestation hebdomadaire. Le Monde
Le parlement du Soudan du Sud a été dissous samedi soir par le président Salva Kiir, ouvrant la voie à l’installation d’un nouveau parlement, plus large, dont la composition avait été négociée dans l’accord de paix de 2018, qui a mis fin à cinq années d’une sanglante guerre civile. Le décret lu samedi soir à la télévision d’État annonçant la dissolution des deux chambres, l’Assemblée législative nationale de transition et le Conseil des États, ne fixe toutefois pas de date pour l’entrée en fonction des nouvelles assemblées. Cette « reconstitution » du parlement était prévue dans l’accord de paix revitalisé signé en septembre 2018 par les ennemis jurés Salva Kiir et Riek Machar, qui a mis fin officiellement à une guerre civile ayant fait plus de 380.000 morts et 4 millions de déplacés. Elle était attendue en février 2020, en même temps que la formation du gouvernement d’union nationale, mais n’avait jusqu’à présent pas eu lieu, malgré les demandes répétées de l’opposition. AFP
UA : l’ex-président ghanéen John Mahama nommé Haut représentant de l’Union africaine pour la Somalie
L’ancien président du Ghana entre 2012 et 2017, John Mahama, est nommé au poste de Haut représentant de L’Union africaine (UA) pour la Somalie. Cette nomination est prise depuis la crise politique interne après l’annonce le 12 avril de la prolongation pour deux ans du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo. « En tant que Haut Représentant pour le volet politique de la Somalie, le président Mahama travaillera avec les parties somaliennes pour parvenir à un compromis mutuellement acceptable vers une résolution globale pour la tenue d’élections dans les plus brefs délais », affirme un communiqué de l’UA. « Cela doit ouvrir la voie à un gouvernement démocratiquement élu doté de la légitimité et du mandat nécessaires pour résoudre les problèmes politiques et constitutionnels en suspens qui constituent une menace pour la stabilité du pays et de la région », ajoute-t-il. Sahel Intelligence
Àl’heure où l’Europe s’est dite « prête à discuter » d’une levée des brevets sur les vaccins anti-Covid envisagée par Washington, sujet qui s’invitera au sommet des 27 à Porto vendredi, que peut espérer le continent africain, dont les pays dépendent majoritairement du mécanisme de solidarité Covax ? Et ce, dans un contexte où l’écart entre le nombre de vaccins administrés dans les pays riches et dans les pays pauvres se creuse, au grand regret du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Si nous ne levons pas aujourd’hui les droits sur les brevets, alors dans quelle autre circonstance le ferons-nous ? », avertissait-il. Le Point
Des hommes armés, des centaines, selon des sources locales, ont pris d’assaut certains quartiers de la ville de Tin-Akoff dans la nuit du samedi à dimanche. Au moins trois hommes ont été assassinés. Des habitations ont été incendiées et du bétail emporté, selon plusieurs témoins joints sur place. Deux habitants étaient toujours portés disparus dimanche après le passage de ces hommes armés. Avant de quitter le village, les assaillants auraient donné un ultimatum aux populations. « Les terroristes ont promis de lancer un assaut sur le village si toutefois ils venaient trouver un habitant sur place », selon une source sécuritaire. Les populations en détresse, celles des quartiers de Adjora et Manzourou visés par l’attaque ont commencé à fuir. Ils se sont rendus vers le détachement militaire de la localité pour se protéger, confie des sources sécuritaires. Les habitants de Markoye, la localité voisine, ont enregistré également des arrivées de population venant de Tin-Akoff. RFI
Deux civils sont décédés samedi, dans le nord du Mali, au passage de leur véhicule sur un engin explosif, et quinze autres ont été blessés. La veille, c’est trois soldats maliens avaient trouvé la mort dans des circonstances similaires dans le centre du pays. Les incidents meurtriers de ce type sont récurrents au Mali en proie à une insurrection jihadiste. Le camion qui a explosé samedi transportait des travailleurs algériens et nigériens. Il se dirigeaient vers un site d’orpaillage, lorsqu’il a heurté un engin explosif, à quelques dizaines kilomètres de Tessalit, dans le nord du Mali, selon le porte-parole de la mission de l’ONU dans le pays. L’incident meurtrier a d’ailleurs eu lieu a proximité d’une base de l’ONU. Trois casques bleus tchadiens sont allés porter secours aux victimes. La veille, c’est trois soldats de l’armée malienne qui avaient été tués, là encore suite à l’explosion d’une mine au passage de leur convoi près d’Hombori, cette fois dans le centre du pays. RFI
En Afrique de l’Ouest, les pays du golfe de Guinée redoutent une contagion jihadiste. La présence de cellules terroristes au sud du Burkina Faso inquiète les États frontaliers : Bénin, Côte d’Ivoire, Togo et Ghana. Dans ce contexte, le Ghana, pays anglophone entouré de voisins francophones, approfondit sa coopération militaire avec Paris. Une quarantaine de soldats issus des unités d’élite du pays viennent de suivre une formation au combat urbain, dispensée par les Éléments français stationnés au Sénégal (EFS). RFI
C’est ce qui ressort du rapport d’audit du fichier électoral, dont les conclusions ont été rendues cette semaine. Cet audit est l’une des étapes préalables à l’organisation des futurs scrutins, notamment les élections locales prévues avant fin janvier 2022. Mais pour l’opposition, le fichier actuel ne reflète pas la démographie du pays. Paradoxe : ce sont pourtant les jeunes qui se sont massivement mobilisés lors des manifestations de mars dernier. 53,8% des 18-25 ans inscrits, soit 46,2% qui ne le sont pas. Le taux est particulièrement bas pour les nouveaux majeurs, de 18 à 20 ans : au niveau national, 9,3% seulement peuvent exercer leur droit de vote. Un constat « alarmant » pour Thierno Souleymane Diop Niang, du think tank Legs Africa, et organisateur d’une rencontre nationale de la jeunesse le mois dernier. RFI
Cette semaine, les membres du Parlement, sous le contrôle du parti au pouvoir, la Zanu-PF, ont fait passer un amendement de la Constitution qui permettra au chef de l’État de contrôler un peu plus l’appareil judiciaire. Avec une majorité au Parlement, les députés du parti au pouvoir n’ont eu aucun mal à faire passer cet amendement de la Constitution. Celui-ci va permettre au chef de l’État, Emmerson Mnangagwa, arrivé au pouvoir en 2017 après la destitution de l’ancien président Robert Mugabe, de nommer seul les principaux magistrats du pays sans aucune consultation : Cour constitutionnelle, Cour suprême, hautes courts. Une main mise sur l’appareil judiciaire déjà en place sous l’ancien président mais qui avait été modifiée en 2013 sous la pression de l’opposition. Pour Musa Kika, de l’organisation zimbabwéenne des droits de l’homme, cet amendement constitue un véritable recul démocratique. RFI
Plusieurs défis attendent le général de Brigade Mputela Nkolito Bertin, nommé samedi 8 mai à la tête du secteur opérationnel Sokola 1 des FARDC dans la région de Beni, Butembo et Lubero. Il s’agit notamment d’évaluer les troupes déployées dans la région et de renforcer la confiance entre les FARDC et la population locale. Après sa prise de fonction, le premier défi qui attend le général de brigade Mputela Nkolito Bertin sera d’évaluer les troupes FARDC déployées à Beni- Butembo et Lubero, connaitre leurs effectifs et leur capacité opérationnelle sur terrain. Selon des sources militaires, le nouveau commandant du secteur opérationnel Sokola 1 Grand Nord devra ensuite mettre en place de nouvelles stratégies pour sécuriser la population et empêcher la poursuite des tueries des civils par les ADF. Actuellement, plusieurs villages et localités du secteur de Rwenzori et du groupement de Banande-Kainama sont vidés de leurs habitants du fait de la multiplication d’attaques des ADF. Radio Okapi
La présence en Ituri et au Nord-Kivu d’officiers congolais recherchés par la justice militaire pour des crimes graves mais jamais traduits en justice, empoisonne les relations entre l’ONU et l’armée congolaise, empêchant un plein soutien aux opérations. Et ce alors que la population les accuse de ne pas faire assez pour mettre un terme aux massacres. Enquête. RFI
En Ouganda, la dernière élection présidentielle a été marquée par des violences contre les opposants. Au moins, 54 personnes auraient trouvé la mort en novembre 2020, après une énième arrestation de l’opposant Bobi Wine. Des opposants seraient soumis à la torture. Yoweri Museveni, 76 ans, dirige le pays depuis 35 ans. DW
Jamais ils n’auraient cru voir ça de leur vie. Ce mardi 4 mai, les cris de joie sont à la hauteur de l’événement. « Aujourd’hui et pour quelques heures, le lycée moderne d’Abobo est le cœur du monde ! », lance Mariam Dao Gabala devant une foule d’élèves surexcités. La présidente du comité de normalisation de la Fédération ivoirienne de football (FIF) est accompagnée de sommités mondiales du ballon rond, Gianni Infantino et Patrice Motsepe, respectivement patron de la Fédération internationale (FIFA) et de la Confédération africaine de football (CAF), mais aussi de la star Didier Drogba. Tous sont venus présenter le tournoi panafricain interscolaire qui débute ce mois-ci dans plusieurs pays du continent. Une cérémonie encore impensable il y a peu pour cette commune populaire du nord d’Abidjan plus habituée aux superlatifs négatifs ! C’est la plus densément peuplée (environ 1,5 million d’habitants), mais aussi la plus pauvre et la plus dangereuse de la capitale économique ivoirienne. Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, qui a opposé le camp de l’actuel président, Alassane Ouattara, à celui de son prédécesseur, Laurent Gbagbo, les autorités, mais aussi les artistes, les entrepreneurs et le monde associatif s’échinent à dédiaboliser une zone qui a payé un lourd tribut au conflit. Le Monde