Soudan: les affrontements se déplacent dans les États du Kordofan
Ces derniers jours, les combats les plus féroces ont eu lieu au Kordofan du Sud où les Forces de soutien rapide combattent côte à côte avec le mouvement populaire pour la libération du Soudan, faction Abdelaziz el-Helou (MPLS-N). Suite à ses frappes aériennes, l’armée a réussi à prendre le contrôle de Dibebad et Hamadi. Le but est de desserrer l’étau sur Dalanj et Kadougli assiégées par les FSR. L’armée a également pris le contrôle de Kauda, ce qui menace directement le quartier général d’el-Helou à Um Dehilib. Selon un communiqué de l’armée, sa position à Babanusah est maintenue après une forte attaque des FSR. L’aviation de l’armée est intervenue à plusieurs reprises visant les convois de renfort des FSR afin de limiter leur action sur le terrain. Leurs dépôts d’armes et de munitions ont aussi été visés. Lundi, la ville d’el-Obeid au Kordofan du Nord a subi pour la seconde fois consécutive des frappes de drones des FSR. Cinq civils ont trouvé la mort sur le marché de la ville lors de ces attaques. D’autres villes comme El-Rahad et Dabanga ont aussi été touchées. Depuis leur position au sud et au nord de cet État, les FSR harcèlent plusieurs villes à l’artillerie lourde. Dans l’État du Kordofan de l’Ouest, limitrophe du Soudan du Sud, et riche en produits pétroliers, des combats violents ont eu lieu et surtout dans les deux villes de Khouy et de En Nahud. RFI
ONU : le Tchad menacé par le conflit au Soudan, l’Afrique centrale en crise
La situation humanitaire au Soudan prend une ampleur considérable avec des cas de famine signalés dans au moins cinq régions du pays. Près deux tiers de la population a besoin d’une aide d’urgence selon le dernier bilan des Nations Unies, des chiffres qui poussent de nombreux Soudanais à fuir vers le Tchad voisin. Le Tchad tente de fournir une aide humanitaire d’urgence supplémentaire et des programmes de stabilisation pour répondre aux besoins des différentes localités. Le représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique centrale a également déclaré au Conseil de sécurité des Nations Unies que la crise diplomatique et sécuritaire entre la RDC et la République du Rwanda pourrait déboucher sur une crise régionale. « La crise diplomatique et sécuritaire entre la RDC et la République du Rwanda constitue une menace sécuritaire majeure pour la région et peut déboucher sur une crise régionale. Mais en plus de la crise sécuritaire, l’Afrique centrale est également confrontée à une crise humanitaire complexe, qui continue de s’aggraver, avec quelque 13 millions de personnes qui ont été déplacées de force, l’Afrique centrale est l’une des régions du monde les plus touchées par les crises humanitaires », a ajouté Gilberto da Piedade Veríssimo, président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Africanews
Après le départ de Wagner du Mali, la Russie veut renforcer ses liens militaires avec l’Afrique
Un groupe paramilitaire russe en cache-t-il un autre ? Malgré le départ annoncé des forces de Wagner du Mali, la Russie entend bien continuer de s’impliquer en Afrique, notamment sur le plan militaire. Lors de son briefing du 8 juin, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré que « la présence russe en Afrique ne cessait d’augmenter » et que Moscou avait « l’intention de renforcer [sa] coopération tous azimuts avec les pays africains ». Si Wagner a assuré quitter le pays après avoir rempli sa mission en luttant « aux côtés du peuple malien contre le terrorisme », les contingents du groupe seront réintégrés au sein de l’Africa Corps, d’après les informations de plusieurs sources diplomatiques et sécuritaires communiquées à l’AFP. Cette organisation se trouve davantage sous le contrôle du ministère de la Défense russe. Le porte-parole du gouvernement n’a pas commenté le départ de Wagner mais a assuré que la coopération avec les partenaires africains comprendrait toujours « des domaines sensibles liés à la défense et la sécurité […] même si l’accent est placé sur les investissements » et le volet économique. Si la branche militaire de Wagner semble s’étioler au profit des activités d’Africa Corps, la branche informationnelle continue, elle, à prospérer. Comme l’explique Jeune Afrique, les campagnes de désinformation ciblant les Africains francophones se multiplient. Jeune Afrique avec AFP
Mali: onze civils, dont des élus et chefs de village, enlevés par le Jnim à Diafarabé
Les jihadistes du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) sont plus que jamais décidés à imposer leurs lois aux habitants de Diafarabé et dans les environs de cette localité du centre du Mali. Pour ce groupe armé affilié à al-Qaïda, qui ne veut se soumettre est un adversaire déclaré. Au moins onze civils qualifiés de « récalcitrants » par le Jnim ont déjà été enlevés. Parmi eux, des chefs de villages et les élus. Ils seraient toujours détenus non loin de Diafarabé. Un nouveau groupe de civils aurait été enlevé dans la nuit de lundi à mardi. Des pourparlers seraient en cours pour obtenir leur libération. Les jihadistes exigent notamment le départ d’une localité de ces civils. L’objectif est de mieux contrôler des communes locales autour desquelles un blocus a été décrété. Une forte tension règne sur place depuis deux semaines. La Fédération internationale pour les droits de l’homme (FIDH) et Amnesty International dénoncent l’exécution extrajudiciaire d’une vingtaine de civils le mois dernier dans la localité de Diafarabé. Selon ces deux organisations de défense des droits de l’homme, les responsables de ces exécutions sont l’armée malienne accompagnée de chasseurs traditionnels communément appelés dozo. L’état-major des armées n’a pas encore réagi. RFI
Mali: le ministre des Affaires étrangères évoque une phase d’apaisement avec la Cédéao
« Nous entrons dans une phase d’apaisement et de réalisme avec la Cédéao » a déclaré samedi 7 juin 2025 d’Abdoulaye Diop. Le ministre malien des Affaires étrangères s’est longuement exprimé sur le plateau de nos confrères togolais de New World TV. Abdoulaye Diop rappelle qu’un retour au sein de l’institution ouest-africaine était inenvisageable : « Il est clair que les discussions en cours ne visent nullement un retour quelconque. Ce qui est envisagé maintenant, c’est un dialogue d’entité à entité. D’une part, la Cédéao qui regroupe douze États membres et l’AES qui regroupe trois États membres ». Il appelle à trouver un accord rapidement notamment sur les conditions commerciales et la libre circulation des personnes : « Il faut regarder les modalités pratiques de ce retrait, comment cela va se traduire concernant la libre-circulation des personnes, le siège des organes, les différents mécanismes à mettre en place pour que ceci puisse se faire de façon organisée et que l’on n’ait pas un désengagement en désordre. Aujourd’hui, beaucoup de pays veulent entretenir une relation de coopération, une relation constructives avec nos pays pour arriver à trouver un accord qui préserve cet espace commercial que nous avons bâti depuis l’indépendance. » RFI
Burkina Faso: Abdul Aziz Congo, le frère du roi des Mossis libéré après un mois d’incarcération
Soulagement après plus d’un mois d’attente pour la famille d’Abdul Aziz Congo, le frère du roi des Mossis a recouvré la liberté. Cela faisait 37 jours que le jeune parent de l’une des plus hautes autorités coutumières au Burkina Faso avait été arrêté sans mobile apparent. Si les témoins que nous avons joints restent très discrets sur la raison de son arrestation, tous affirment que le frère du Mogho Naaba est en forme après un mois et sept jours d’incarcération dans un lieu tenu secret. Libéré dans la nuit de jeudi à vendredi, Abdul Aziz Congo a pu rejoindre à son domicile épouse et enfants avant de subir des examens dans un centre médical de Ouagadougou. Pas de violence, pour autant de la part de ses geôliers, assure l’une de nos sources qui s’abstient de dire pour quel motif ce cadet du roi Mossi a été séquestré sans raison apparente, ce qui est devenue monnaie courante au Burkina Faso. Mercredi 30 avril, Abdul Aziz Congo a été enlevé à Ouagadougou par des hommes se présentant comme étant des forces de sécurité. Certains spéculent sur un différend entre la junte militaire en place et le roi des Mossis, différend qui serait à l’origine de cette arrestation. Le Mogho Naaba ayant décliné une requête de la junte lui demandant de jouer les médiateurs au sein d’une armée en mal de cohésion. L’arrestation du frère du Mogho Naaba aurait été un moyen de faire pression sur le palais Mossi. Nul ne peut dire à cette heure si cela a eu l’effet escompté. RFI
Médias en RDC: l’interdiction de couvrir les activités de Kabila et de son parti convertie en «recommandation»
En République démocratique du Congo (RDC), le régulateur des médias met fin à l’embargo contre l’ancien président Joseph Kabila et sa formation, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) avait interdit la semaine précédente aux médias de couvrir les activités de l’ancien président Joseph Kabila, qui séjourne à Goma, ville dans l’est de la RDC sous contrôle des rebelles M23. Le PPRD et ses lieutenants étaient également visés. Mais la plénière du CSAC a levé la mesure le 9 juin 2025 et l’a convertie en simple « recommandation ». Le CSAC avait annoncé son intention d’interdire aux médias de diffuser ou relayer toute communication du PPRD, le parti de Joseph Kabila, de ses membres ou de l’ancien président lui-même. Cette mesure avait été prise pour 90 jours et concernait tous les médias publics ou privés, les plateformes numériques ou les réseaux sociaux, sous peine de sanctions. RFI
Togo: 56 personnes arrêtées lors des mobilisations du 5 et 6 juin ont été remises en liberté
Au Togo, 56 personnes ont été remises en liberté, selon un communiqué du procureur de la République lu à la télévision d’État. Elles avaient été arrêtées lors des mobilisations contre le pouvoir, organisées à Lomé les 5 et 6 juin 2025, jour d’anniversaire du président du Conseil, Faure Gnassingbé. D’autres personnes sont encore en garde à vue, et doivent être présentées devant le procureur ce 10 juin. Au Togo, une vingtaine de personnes seraient encore en garde à vue, selon un des quatre avocats mobilisés pour leur défense. Leur détention a été prolongée pour les besoins de l’enquête, annonçait lundi soir le procureur de la République togolaise dans un communiqué lu à la télévision d’État. Ils ont été arrêtés pendant les rassemblements qui ont débuté jeudi soir, dans quelques quartiers de Lomé. Le lendemain, vendredi, un important dispositif de sécurité était déployé, et les manifestants dispersés à coups de gaz lacrymogène. Plusieurs journalistes, dont une de TV5 Monde, ont été brièvement interpellés et contraints d’effacer les images qu’ils avaient tournées. [Ces mobilisations] ont été organisées pour dénoncer la réforme constitutionnelle, la hausse du prix de l’électricité, mais aussi des arrestations ciblées, comme celle du rappeur Aamron, connu pour ses critiques du pouvoir sur les réseaux sociaux. Il a été enlevé par des gendarmes le 26 mai alors qu’il se trouvait chez lui. RFI
Biodiversité, érosion, pêche… Les enjeux de la préservation des océans en Afrique
Du lundi 9 au vendredi 13 juin, une soixantaine de chefs d’Etat se réunissent à Nice, dans le sud-est de la France, pour la 3e Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC), qui vise à enrayer la dégradation de cet écosystème géant indispensable à la vie sur Terre. A cette occasion, nous vous proposons de (re)lire une sélection d’articles du Monde Afrique publiés ces dernières années et consacrés à la préservation des océans et aux menaces qui pèsent sur le littoral du continent africain. Nous les avons classés en trois thématiques : d’abord la biodiversité, avec les tentatives de sauvegarde d’espèces emblématiques telles que les tortues marines, les coraux ou les manchots ; ensuite la montée des eaux et l’érosion, qui malmènent les côtes africaines, notamment dans le golfe de Guinée ; et enfin les activités économiques, de la pêche à la récolte du sable en passant par la « fast fashion », qui affectent non seulement les écosystèmes mais aussi les populations humaines riveraines. Le Monde