Mali: le mouvement social lancé suite à l’incarcération d’un leader syndical s’amplifie
Au Mali, le mouvement social s’amplifie : la colère des syndicats ne faiblit pas depuis l’incarcération, le 5 juin, d’Hamadoun Bah, Secrétaire général du Syndicat des banques et assurances (Synabef) et numéro 2 de l’UNTM, première centrale syndicale du pays. Après trois journées de grève très suivies la semaine dernière, le Synabef a reconduit son mouvement, cette fois de façon illimitée, « jusqu’à la libération » d’Hamadoun Bah. Le journaliste malien Yeri Bocoum a par ailleurs été interpellé le 8 juin après avoir couvert une manifestation de l’opposition. … Dans les rangs des syndicats, on estime que les raisons de l’arrestation d’Hamadoun Bah sont à chercher ailleurs : dans ses activités militantes, d’abord, et dans des déclarations récentes sur la corruption de la justice malienne notamment. Les autorités de transition n’ont fait aucune déclaration depuis le début de cette affaire qui fait les gros titres de la presse nationale depuis cinq jours. Par ailleurs, un journaliste malien a été interpelé ce week-end après avoir couvert une manifestation de l’opposition. Yeri Bocoum est le promoteur de la Web TV YBC. D’après son entourage, il a été violemment embarqué par plusieurs hommes en civil samedi vers 13 h, devant son domicile et à bord de son propre véhicule. RFI
Guinée: les Guinéens en souffrance après le verrouillage des médias en mai
Voilà six mois que les médias guinéens subissent des restrictions de la part des autorités. Écrans noirs, ondes brouillées, les principales télés et radios du pays ont fini par ne plus pouvoir diffuser leurs programmes. Djoma, Espace et FIM ont ainsi été privés de leurs agréments et fréquences au mois de mai. À quoi ressemble désormais le quotidien des Guinéens et comment s’informent-ils ? RFI
Sadat, le « Wagner turc » dont l’ombre plane sur le Sahel
Des mercenaires syriens pro-Turcs au Niger ? L’information, pas encore confirmée par des documents probants, a commencé à filtrer début mai avec l’annonce par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH, établi à Londres) des premiers morts rapatriés au pays, victimes syriennes enrôlées sur le front du lointain Sahel au service des desseins géopolitiques d’Ankara. Depuis lors, l’OSDH, centre d’information lié à l’opposition syrienne, s’est régulièrement fait l’écho d’arrivées successives au Niger de « plus d’un millier » de ces combattants syriens sous la houlette de Sadat, une société privée de sécurité turque proche du président Recep Tayyip Erdogan. Si l’offensive turque en Afrique est une vieille histoire, où l’offre sécuritaire se mêle aux contrats économiques, à l’humanitaire et à la promotion d’un islam de l’école des Frères musulmans, une attention nouvelle semble se porter au Sahel à l’heure où le départ des Français et des Américains invite à rafler de nouveaux gains stratégiques. « Au Niger, les mercenaires syriens sont censés garder des mines, des installations pétrolières ou des bases militaires, souligne Rami Abdel-Rahman, le directeur de l’OSDH. Mais ils se retrouvent ensuite impliqués dans des combats contre les groupes djihadistes. Neuf de ces combattants syriens sont morts à ce jour. » Fait troublant, l’OSDH rapporte que ces miliciens se retrouvent à combattre aux côtés des « Russes » d’Africa Corps (ex-Wagner)… Le Monde
Soudan: des militants prodémocratie rapportent environ « 40 morts » dans des tirs d’artillerie près de Khartoum
Des militants prodémocratie au Soudan ont fait état vendredi d’environ 40 civils tués dans des « tirs d’artillerie » des paramilitaires sur des quartiers d’Omdourman, près de la capitale Khartoum, énième illustration de l’impact du conflit sur une population terrassée par une crise humanitaire. « Jusqu’à maintenant, le nombre de morts est estimé à 40 citoyens, et il y a plus de 50 blessés, certains grièvement », souligne dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux le comité, un de ces nombreux réseaux de militants organisant sur le terrain l’entraide entre habitants, et qui ont fleuri ces dernières années. … Mercredi, les paramilitaires des FSR ont aussi été accusés par des militants prodémocratie d’avoir mené une attaque sanglante contre un village du centre du Soudan. Une centaine de personnes parmi lesquelles au moins 35 enfants ont été tuées dans le village de Wad al-Noura, dans l’Etat d’al-Jazira. AFP
Le Sénégal, plateforme de transit du trafic international de cocaïne et nouveau pays consommateur
Les douaniers sénégalais ne chôment pas. Lundi 3 juin, ils ont intercepté sur la route entre Fatick et Kaolack, dans le centre du pays, une cargaison de 33 kg de cocaïne d’une valeur de 2,7 milliards de francs CFA (4,1 millions d’euros), dissimulée « dans des cachettes aménagées d’un véhicule de type Mercedes immatriculé à l’étranger », selon un communiqué des douanes. Deux jours plus tôt, une cargaison de 30 kg avait été saisie dans le village de Keur Ayip, près de la Gambie. Le chargement, d’une valeur de 2,4 milliards de francs CFA, était caché « dans les cavités des portières et de la malle arrière » d’un véhicule « en provenance d’un pays limitrophe du Sénégal », indiquent les douanes. Les saisies s’enchaînent, volumineuses. En avril, une tonne de cocaïne avait été interceptée dans la ville de Kidira, frontalière avec le Mali. Le même mois, 95 kg sur l’axe routier Tambacounda-Koumpentoum. Et trois tonnes sur un navire arraisonné au large du Sénégal fin décembre. « La récurrence de ces saisies démontre la volonté des criminels de faire du Sénégal une plateforme du crime organisé », a dénoncé le directeur général des douanes, Mbaye Ndiaye. Le Monde
L’éventuelle levée de l’immunité de Mohamed Bazoum reportée
Au Niger, le procès sur la demande de levée de l’immunité du président déchuMohamed Bazoum s’est ouvert ce vendredi (07.06.24) devant la cour d’Etat. A l’entame de l’audience, l’avocat de Mohamed Bazoum a posé une question préjudicielle sur les compétences de la cour pour juger l’affaire et le statut de Mohamed Bazoum qui jouit de certains privilèges. Après trois suspensions pour statuer sur les exceptions soulevées par l’avocat, maître Moussa Coulibaly, la cour a décidé de juger au fond la demande du ministère public. DW
Bénin et Niger soufflent le chaud et le froid sur le pétrole
Partie de la fermeture de la frontière entre les deux pays depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 au Niger, la crise entre le Bénin et le Niger franchit une nouvelle étape. Face au refus du Niger de rouvrir sa frontière, malgré la levée des sanctions de la Cédéao et alors que le Bénin l’a fait, les autorités béninoises avaient décidé, dans un premier temps, de bloquer l’embarquement du brut nigérien avant de l’autoriser de nouveau, après des négociations avec le partenaire chinois. … À la faveur d’un point de presse, le Procureur spécial a expliqué que les personnes incriminées se seraient frauduleusement introduites sur le site de la station terminale de Wapco Bénin à Sèmè-Kpodji. Mario Mètonou précise, sur la base des investigations menées sur place, que les cinq ressortissants nigériens se sont introduits sur le site sans décliner leur identité : « Au lieu d’emprunter l’entrée principale et de s’enregistrer à la guérite, ces personnes ont préféré utiliser une entrée dérobée située à l’arrière du site. Dans cette manœuvre, elles ont bénéficié de la complicité de l’administrateur général de Wapco Bénin qui a pourtant reçu, deux jours plus tôt, la lettre du Ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines à travers laquelle l’État béninois a exprimé de vives préoccupations sécuritaires. » DW
La double peine des survivantes de Boko Haram
Pour les rescapées de Boko Haram, la liberté a un goût amer. Après avoir été soumises pendant des années à quantité d’abus et d’agressions, celles qui sont parvenues à fuir l’organisation djihadiste endurent désormais la violence des autorités nigérianes. Enlevées dans l’enfance pour la plupart, ces femmes sont les grandes sacrifiées de la politique de pacification menée par l’Etat, souligne un rapport d’Amnesty International publié lundi 10 juin. Depuis 2021 et la mort du leader du mouvement Abubakar Shekau, les combattants de Boko Haram sont encouragés à déposer leurs armes en rejoignant deux centres de transit construits dans l’Etat du Borno, dans le nord-est du Nigeria. Pour les convaincre, les autorités leur promettent une amnistie, mais aussi de retrouver leurs « épouses ». Certaines avaient réussi à s’enfuir pour se réfugier dans le camp de déplacés de Bama où vivent 16 000 personnes qui ont fui les combats, selon l’Unicef. YA, une jeune femme mariée de force à deux reprises à des combattants de Boko Haram, raconte, comme d’autres, avoir été contrainte de rejoindre son « mari » dans le camp du Hajj. L’ONG révèle par ailleurs qu’une vingtaine d’unions forcées entre d’anciens guérilleros et des rescapées ont été scellées dans ces camps, avec le soutien du ministère des affaires féminines nigérian afin d’« apaiser les combattants de Boko Haram ». Le Monde
RDC: plus de 50 morts dans plusieurs attaques revendiquées par les ADF près de Mangina, au Nord-Kivu
Dans l’est de la République démocratique du Congo, au moins 60 personnes ont été tuées cette semaine dans plusieurs attaques près de l’agglomération de Mangina, dans le territoire de Beni au Nord-Kivu. Les attaques ont été menées et revendiquées par les Forces démocratiques alliées (ADF) affiliés au groupe État islamique. Ce bilan est le plus important depuis plusieurs mois dans la région en dépit des opérations « Shujaa » menées dans la région par l’armée congolaise appuyée par les troupes congolaises. RFI
Premier jour du procès la « tentative de coup d’Etat » en RDC
Le procès de la « tentative de coup d’Etat » que l’armée congolaise dit avoir déjouée le 19 mai s’est ouvert ce vendredi 7 juin devant un tribunal militaire de Kinshasa en République démocratique du Congo. Il a été suspendu en fin de journée et doit reprendre le 14 juin. Les faits concernés « sont passibles de la peine de mort », a déclaré au début de l’audience le président du tribunal militaire de Kinshasa-Gombe. Notre correspondant sur place, Jean-Noel Ba-Mweze, a assisté à cette première journée de procès. Il rappelle que, « il y a quelques temps, la peine de mort a été rétablie en République démocratique du Congo, dans le but de décourager les traîtres parmi les militaires ». Si les prévenus sont des civils, ils seraient « assimilés aux militaires » parce qu’ils sont accusés d’avoir utilisé des armes pendant la tentative de putsch. Ce vendredi, devant les juges ont été disposés une dizaine de fusils d’assaut et diverses autres pièces à conviction. « C’est la raison pour laquelle ils comparaissent devant le tribunal militaire de Kinshasa », explique Jean-Noel Ba-Mweze. DW
Ouganda : un défenseur de l’environnement retrouvé « mal en point » après 5 jours de disparition
Un défenseur de l’environnement militant contre un mégaprojet pétrolier de TotalEnergies en Ouganda, disparu depuis mardi, a été retrouvé « mal en point », a affirmé lundi à l’AFP son association, en affirmant qu’il a été arrêté et battu par des militaires. Dimanche soir, Stephen Kwikiriza « a été jeté le long d’une route à Kyenjojo », à environ 250 kilomètres à l’ouest de la capitale Kampala, a déclaré le directeur de l’Environmental Governance Institute (EIG), Samuel Okulony, dans un message à l’AFP. Selon les premiers éléments fournis par Stephen Kwikiriza, il a été « battu » par des militaires et « est manifestement mal en point », a-t-il détaillé, ajoutant que le militant est actuellement suivi à l’hôpital de Nsambya. AFP
L’un des frères Gupta, accusé de corruption en Afrique du Sud, maintenu en détention en Inde
« Anil Gupta et Ajay Gupta peuvent s’adresser à la Cour suprême, mais l’affaire est si grave qu’il leur sera difficile d’obtenir une libération sous caution », a déclaré dimanche à l’AFP l’avocat du gouvernement, Guru Prasad Raturi. Les trois frères Gupta, Atul, Ajay et Rajesh, nés enInde, ont bâti un empire tentaculaire en Afrique du Sud après s’y être installés en 1993, lorsque le pays s’était ouvert aux investissements étrangers avec la fin de l’apartheid. … Les frères Gupta, redoutable trio d’hommes d’affaires, sont accusés d’avoir pillé les caisses de l’État sud-africain, avec la complicité de Jacob Zuma, pendant ses neuf ans au pouvoir. Ils ont fui l’Afrique du Sud après la création, en 2018, d’une commission chargée d’enquêter sur la corruption d’État. Les deux jeunes frères, Atul et Rajesh, ont fui aux Émirats arabes unis. En 2023, un tribunal de Dubaï a refusé de les extrader vers Pretoria pour des raisons techniques. Un porte-parole du ministère sud-africain de la Justice, Chrispin Phiri, a déclaré dimanche à l’AFP qu’Ajay ne faisait pas l’objet d’une notice rouge d’Interpol contrairement à ses jeunes frères. RFI
En Ethiopie, l’aéroport d’Axoum rouvre après plus de trois ans de fermeture
L’aéroport éthiopien d’Axoum a rouvert pour les vols commerciaux, dimanche 9 juin, plus de trois ans et demi après sa fermeture pendant la guerre qui a fait rage au Tigré, a annoncé une télévision locale. Le conflit dans cette région du nord de l’Ethiopie, qui a opposé de novembre 2020 à novembre 2022 les forces progouvernementales et des rebelles tigréens, a été l’un des plus meurtriers au monde, avec environ 600 000 morts. L’aéroport d’Axoum, qui avait subi de « lourds dommages » dès le début de la guerre, va opérer à partir de dimanche des « vols réguliers après plus de six mois de travaux », selon Tigré TV, un média proche des anciens rebelles. Les premiers vols commerciaux à destination du Tigré avaient repris en janvier 2023 avec des dessertes de la compagnie Ethiopian Airlines entre la capitale, Addis-Abeba, et Makalé, la capitale régionale. Le Monde avec AFP
Le déploiement de policiers kényans en Haïti « probablement la semaine prochaine ou la suivante »
Le déploiement de policiers kényans dans le cadre d’une mission soutenue par les Nations unies (ONU) en Haïti, pays en proie à la violence des gangs, aura lieu « probablement la semaine prochaine ou la suivante », a assuré dimanche 9 juin le président kényan, William Ruto. Le Kenya, pays d’Afrique de l’Est, doit prendre la tête de cette mission, validée en octobre 2023 par le Conseil de sécurité de l’ONU, avec l’envoi de 1 000 policiers dans l’Etat des Caraïbes. D’autres pays doivent également contribuer à cette force (Bénin, Bahamas, Bangladesh, Barbade, Tchad…). « Probablement d’ici à la semaine prochaine ou la suivante, nous enverrons des policiers pour rétablir la paix » en Haïti, a déclaré le chef de l’Etat kényan lors d’un déplacement à Nakuru, dans le centre du pays. Lors de sa visite d’Etat aux Etats-Unis, M. Ruto avait affirmé à la BBC, le 25 mai, qu’il s’attendait à une arrivée des forces kényanes dans environ trois semaines. Le 31 mai, le président kényan s’était dit « confiant » quant au déploiement prochain de policiers. La mission, dans laquelle les Etats-Unis sont très impliqués sur le plan logistique – sans toutefois fournir d’hommes –, doit épauler la police haïtienne dans la lutte contre les gangs qui terrorisent la population. Le Monde avec AFP
Au Kenya, sous l’effet du réchauffement climatique, les chamelles remplacent les vaches
Trois années de sécheresse ont décimé les cheptels de bovins dans la région de Samburu. Les éleveurs investissent désormais dans les dromadaires, dont le lait, prisé, est de plus en plus consommé. Lkaraiko Lemalinga la regarde comme la poule aux œufs d’or. « Il m’a fallu trois jours pour réaliser la chance que j’ai eue », sourit ce berger de 47 ans, entouré de ses six enfants. La femelle dromadaire qu’il a reçue au mois de mars est certes encore trop jeune pour donner du lait, mais elle laisse déjà entrevoir un avenir paisible à sa famille. Le Monde