Revue de Presse du 10 juin 2022

Nigeria : 32 personnes tuées par des hommes armés dans le nord-ouest
Au moins trente deux personnes ont été tuées par des hommes armés qui ont détruit des dizaines de maisons au cours de plusieurs attaques menées dimanche dans l’Etat de Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria, avaient annoncé jeudi les autorités locales. Dimanche, « des bandits ont attaqué les villages de Dogon Noma, Ungwan Sarki et Ungwan Maikori dans la zone du gouvernement local de Kajuru », a déclaré le commissaire à la sécurité de l’Etat, Samuel Aruwan, dans un communiqué. Les assaillants « ont pris d’assaut la zone en arrivant en grand nombre sur des motos et ont rasé plusieurs maisons, alors qu’ils attaquaient et tuaient des habitants », a-t-il indiqué. « Les bandits ont attaqué les deux premières localités et tué 31 citoyens. Ils se sont ensuite dirigés vers Ungwan Maikori, où ils ont tué une personne et incendié des maisons », a précisé M. Aruwan. Les forces de sécurité ont dépêché un hélicoptère qui a pourchassé les « bandits » avant l’arrivée des troupes au sol, a-t-il ajouté. Sahel-Intelligence

Mali: Violents combats pour le contrôle de Ménaka
Des dizaines de milliers de personnes fuient les affrontements à Ménaka. Le groupe djihadiste EIGS cherche à contrôler cette région du nord-est du Mali. La situation humanitaire à Ménaka reste alarmante, selon de nouveaux témoignages provenant de cette région située dans le nord-est du Mali. Des centaines de civils auraient été tués et des milliers d’autres déplacés ces derniers mois en lien avec des combats contre le groupe djihadiste « Etat islamique dans le Grand Sahara » (EIGS). Dans ces affrontements, les Forces armées maliennes (FAMa) ont rejoint des groupes armés majoritairement touaregs et signataires de l’Accord de paix d’Alger. Fin mai déjà, lors d’une visite, le chef de la mission de l’Onu au Mali, El Ghassim Wane, jugeait la situation à Ménaka « extrêmement dramatique ». Un constat que confirme Ibrahima Garigo. Le directeur de la Radio rurale de Ménaka, une station partenaire de la Deutsche Welle, se préoccupe notamment du sort des personnes déplacées. Lisez ou écoutez son témoignage ci-dessous. DW

Au centre du Mali, une ville sous blocus jihadiste
La ville de Boni dans le centre du Mali est sous blocus de jihadistes depuis fin mai et le trafic sur un axe routier majeur de la région est largement interrompu, disent l’ONU et plusieurs sources locales. « Depuis le 25 mai 2022, des groupes armés extrémistes empêchent la circulation des personnes et des biens dans cette zone, notamment sur la route nationale » (RN16), ainsi que le travail dans les champs, indique un communiqué de la mission de l’ONU au Mali. La Minusma dit sa vive préoccupation devant les effets de ce qu’elle appelle un « siège », comme les difficultés d’approvisionnement en vivres et le départ des agents de santé et des villageois. Boni, chef-lieu de commune de quelques 29.000 habitants selon un recensement de 2009, est posée aux abords de la RN16 qui relie Mopti (centre) à Gao (nord). Habituellement des dizaines de bus, camions et autres véhicules empruntent quotidiennement cette route stratégique pour la région, largement rurale et prise depuis 2015 dans un tourbillon de violences. La RN16 est l’une des routes les plus dangereuses du Mali. VOA/AFP

Centrafrique: une nouvelle coalition se mobilise contre un troisième mandat du président
Une nouvelle coalition de la société civile voit le jour en Centrafrique : le Groupe d’action des organisations de la société civile pour la défense de la constitution du 30 mars 2016, ou G-16. Elle compte mobiliser contre le projet de réforme constitutionnelle des partisans du président Faustin-Archange Touadera qui permettrait à celui-ci de briguer un troisième mandat. Asphyxie budgétaire, cherté de la vie, résurgence des groupes armés : pour le G-16, le gouvernement devrait avoir d’autres priorités qu’une réforme jugée « crisogène ». « Ce sont des priorités auxquelles le gouvernement doit s’attaquer plutôt que de s’attaquer à la question de la modification de la constitution, que in fine ne changera rien au quotidien auquel fait face la population », explique son porte-parole, le journaliste Ben Wilson Ngassan. Le G-16 reconnait la légitimité du président Faustin-Archange Touadera. C’est pour cela qu’il lui demande de ne pas se lancer dans le projet du troisième mandat : « Cette réforme est une inspiration malencontreuse de certains proches du pouvoir, je crois, qui ont certaines choses à se reprocher, qui veulent pousser le chef de l’État à la faute. Nous appelons à ce que le chef de l’État fasse preuve de sagesse, qu’il ne cède pas aux chantages de ces aventuriers politiques qui l’entourent. » RFI

Une plainte collective pour tortures déposée contre le Maroc à l’ONU
Le 4 décembre 2010, Hassan Dah, un militant sahraoui des droits humains, sirote un café au Las Dunas d’El-Ayoun, la grande ville du Sahara occidental annexé par le Maroc en 1975, quand une dizaine d’hommes encagoulés font irruption dans l’établissement et l’embarquent. Dans la voiture qui l’emmène vers la préfecture de police, yeux bandés et menotté, il est violemment battu avec un objet contendant, jusqu’à en perdre connaissance. Il est ensuite torturé pendant quatre jours au siège de la gendarmerie où il a été transféré. Puis dans un avion militaire qui l’emmène à Rabat, la capitale marocaine. Et, enfin, dans l’enceinte de la prison de Salé. Les gendarmes le brûlent avec des cigarettes, le suspendent par les genoux et les poignets dans la position dite « du poulet rôti », lui introduisent un torchon inhibé d’urine et de matière fécale dans la bouche des heures durant, lui plongent la tête dans un baril d’eau sale. Le Monde

Des gendarmes burkinabè tués dans une attaque de jihadistes présumés
Au moins dix gendarmes burkinabè ont été tués jeudi soir dans une attaque menée par des jihadistes présumés contre un poste de gendarmerie dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière nigérienne, ont indiqué vendredi des sources sécuritaires. « Hier (jeudi) soir, un poste avancé du détachement de gendarmerie de Seytenga, dans la province du Séno, a été la cible d’une attaque menée par des terroristes », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire, sous couvert d’anonymat. Selon cet officier, « le bilan provisoire de cette violente attaque fait état malheureusement d’une dizaine de gendarmes tombés (tués), quatre blessés et d’importants dégâts matériels ». « Une contre offensive a été aussitôt lancée, permettant de mettre en déroute les assaillants », a indiqué une autre source sécuritaire, confirmant l’attaque. « Les forces de défense et de sécurité (FDS) poursuivent une opération de ratissage de la zone », a souligné cette source, précisant que « plusieurs éléments manquaient toujours à l’appel », vendredi matin. VOA/AFP

Burkina Faso: la mine Riverstone Karma dans le Nord visée par une attaque
Au Burkina Faso, la mine industrielle Riverstone Karma, située à Namissiguima, dans la région du Nord, a été visée par une attaque jeudi 9 juin au petit matin. Des hommes armés ont lancé un assaut contre la mine aux environs de 4h30 locales. Selon des sources sécuritaires, deux personnes, dont un civil et un soldat, ont été tués durant l’attaque, ainsi que plusieurs personnes blessées et des véhicules incendiés. Tout le personnel de la mine a été évacué. Les assaillants, selon une source au sein de la mine, ont pu franchir toutes les barrières, malgré l’important dispositif de sécurité et le camp de base des employés a été visé par les tirs. « Une intervention aérienne des forces défense et sécurité a permis de détruire un véhicule à bord duquel dix terroristes tentaient de fuir », fait savoir une source sécuritaire. Plusieurs terroristes sur moto ont été également neutralisés, ajoute la même source. … Face à la situation, les opérateurs miniers sont inquiets et interpellent le gouvernement de transition sur la sécurisation des sites d’exploitation minière. RFI

Attaque de l’église nigériane: le gouvernement soupçonne les jihadistes
Le gouvernement nigérian a indiqué jeudi soupçonner le groupe jihadiste affilié à l’Etat islamique Iswap d’être derrière l’attaque menée dimanche contre une église dans le sud-ouest du Nigeria qui a fait 40 morts dont des enfants. Cette attaque s’est produite pendant l’office du matin à l’église catholique St Francis dans la ville d’Owo, située à plus de 1.000 kilomètres des régions où sévissent habituellement les jihadistes d’Iswap et de Boko Haram au Nigeria. « Nous avons pu localiser les auteurs de cette tragique et odieuse attaque », a déclaré à la presse le ministre de l’Intérieur nigérian, Rauf Aregbesola. « Selon les informations dont nous disposons, cela pourrait être Iswap. Les animaux d’Iswap, en soif d’attention et de reconnaissance, sont soupçonnés d’avoir lancé cette attaque », a-t-il ajouté, sans donner davantage de détails. VOA/AFP

Tchad: après les affrontements de Kouri Bougoudi, Mahamat Idriss Deby annonce des mesures
Au Tchad, le président du Conseil militaire de transition s’est exprimé jeudi soir sur les affrontements qui ont causé la mort d’une centaine de personnes dans la nuit du 23 au 24 mai sur le site aurifère de Kouri Bougoudi, dans l’extrême nord du pays à la frontière libyenne. Dans un entretien diffusé sur les chaînes publiques, Mahamat Idriss Deby a déclaré que « ce qui s’est passé est à Kouri Bougoudi est plus grave qu’un « simple conflit intercommunautaire » avant d’ajouter que l’Etat Tchadien prendra ses responsabilités. Cette prise de parole était attendue car le président s’était rendu à Kouri Bougoudi il y a une semaine. Mahamat Idriss Deby décrit la gravité de ce qui s’est passé dans cette zone de montagnes en plein Sahara. RFI

Somalie : investiture du nouveau président
Cérémonie d’investiture sous haute sécurité à Mogadiscio pour le nouveau président Hassan Sheikh Mohamed. L’événement s’est déroulé en présence de plusieurs chefs d’état de la région. Et pour l’occasion, Hassan Sheikh Mohamed a tenu un discours rassembleur. « Les pays d’Afrique de l’Est sont confrontés à des défis en matière de sécurité, de la part des groupes terroristes d’Al Shabaab et de Daesh. Il est donc nécessaire que nous travaillions ensemble, étroitement, pour repousser ces ennemis et sauver nos populations », a déclaré le nouveau dirigeant. Les relations entre la Somalie et certains de ses voisins n’ont pas toujours été simples, notamment avec le Kenya. Et une nouvelle relation est à construire avec le président éthiopien Abiy Ahmed, proche de l’ancien président Farmajo. Leur présence à cette cérémonie était donc symboliquement importante. « Je demande une nouvelle fois au peuple somalien de soutenir le président et le nouveau gouvernement et de leur donner une chance de servir la nation. Vive la Somalie! », a déclaré Mohamed Abdullahi Mohamed, l’ancien président somalien. AfricaNews

Tunisie: «Même sous Ben ali, on n’avait pas connu une telle mainmise»
[Audio] Depuis le 25 juillet dernier, le président tunisien Kaïs Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs. Or, depuis cette date, celui-ci a encore renforcé son emprise sur le pays, avec notamment la dissolution du Parlement au mois de mars, la nomination d’une Commission électorale à sa botte, ou encore tout récemment avec la révocation d’une soixantaine de juges accusés de corruption. Cette dernière décision provoque par ailleurs cette semaine une grande grève des magistrats. La Tunisie est-elle en train de glisser lentement mais sûrement vers une nouvelle dictature ? Éléments de réponse avec Vincent Geisser, chargé de recherche à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (Iremam). RFI

RDC : l’ONG « Impunity Watch » appelle au vote d’une loi protégeant les témoins des crimes graves
L’organisation de défense des droits humains « Impunity Watch » a appelé, mercredi 8 juin, le Parlement congolais à adopter une loi sur la protection des victimes et témoins des crimes des masses. Son chargé des programmes, Gentil Kasongo, a lancé cet appel à Kinshasa lors de la publication du rapport de recherche sur la participation des victimes et survivants des crimes graves aux processus informels de justice transitionnelle. Le professeur Philippe Tunamsifu, de la faculté des droits à l’Université libre des pays des Grands lacs (ULPGL)/Goma, indique que les populations à la base expriment le besoin urgent de se réconcilier, en commençant par des mécanismes locaux : « La population victime estime qu’il y a urgence à commencer à parler. On ne saura pas construire le pays, lorsqu’il y a des crimes qui ont été commis et qui restent impunis. La finalité d’avoir présenté cette recherche au niveau de Kinshasa, c’est pour sensibiliser le gouvernement d’appuyer les efforts des Barza intercommunautaire ». Radio Okapi

Le Mozambique fait son entrée au Conseil de sécurité de l’Onu
L’Assemblée générale des Nations Unies a élu jeudi l’Equateur, le Japon, Malte, le Mozambique et la Suisse au Conseil de sécurité de l’Onu pour un mandat de deux ans à compter du 1er janvier 2023. L’Assemblée générale des Nations Unies a élu jeudi l’Equateur, le Japon, Malte, le Mozambique et la Suisse au Conseil de sécurité de l’Onu pour un mandat de deux ans à compter du 1er janvier 2023. L’Equateur a obtenu 190 voix, le Japon 184, Malte 185, le Mozambique 192 et la Suisse 187. Ils remplaceront l’Inde, l’Irlande, le Kenya, le Mexique et la Norvège. Le Conseil de sécurité de l’Onu compte cinq membres permanents disposant d’un droit de veto – Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Russie – et dix membres élus par l’Assemblée générale pour un mandat de deux ans. Ces derniers doivent recueillir plus des deux tiers des voix. VOA/AFP