Reddition de membres de Boko Haram au Cameroun et au Niger
Soixante-neuf personnes, des membres du groupe djihadiste Boko Haram et leurs familles, se sont rendues depuis le début de juillet à la Force multinationale mixte (FMM) au Cameroun et au Niger, a annoncé, mardi 9 juillet, cette force composée de plusieurs armées africaines. Il s’agit de « quatorze hommes, vingt-trois femmes et trente-deux enfants », a détaillé le lieutenant-colonel Abubakar Abdullahi, porte-parole de l’information militaire de la FMM, joint par téléphone. « Les épouses sont considérées comme des terroristes puisqu’elles sont utilisées pour des attaques-suicides », a-t-il souligné…Cinquante-six autres personnes – treize hommes membres de Boko Haram, accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants – se sont rendues à la suite d’une « opération maritime des forces camerounaises et nigérianes », le 6 juillet, dans l’extrême-nord du Cameroun, selon la même source. Le même jour, « douze membres appartenant à des familles de terroristes – cinq femmes et sept enfants – ont été secourus », pouvait-on lire dans le communiqué. Ces soixante-neuf personnes « seront remises à leur pays pour un programme de déradicalisation », a fait savoir le lieutenant-colonel Abdullahi. Elles arrivaient de campements de Boko Haram situés au sud du lac Tchad, sur le territoire camerounais. Le Monde avec AFP
Liberté provisoire pour le patron d’un journal nigérien
La justice nigérienne a accordé la liberté provisoire au directeur du quotidien « L’Enquêteur », Idrissa Soumana Maiga, emprisonné depuis fin avril pour « atteinte à la défense nationale ». M. Maiga « a été libéré mardi après-midi, il est chez lui et se repose », a affirmé Harouna Mamoudou, un rédacteur du journal. Il a précisé que M. Maiga a bénéficié « d’une libération provisoire », après « deux mois et deux semaines de détention ». Idrissa Soumana Maiga avait été interpellé par la police le 25 avril et placé sous mandat de dépôt quatre jours plus tard à la prison de Niamey par un juge d’instruction pour « atteinte à la défense nationale », avait déclaré son avocat Kafougou Ousmane Ben. Selon Me Ousmane Ben, l’inculpation de son client était liée à un article paru le 25 avril dans L’Enquêteur sous le titre: « Installation présumée d’équipements d’écoute par des agents russes sur les bâtiments officiels ». « Qui cherche-t-on précisément à surveiller et pourquoi? », écrivait notamment le quotidien. Le Niger a perdu deux places en un an dans un classement de la liberté de la presse dans le monde établi par Reporters sans frontières (RSF), passant de 59ème en 2022 à 61e en 2023. Mi-juin, une loi de 2019 réprimant la diffusion numérique de « données de nature à troubler l’ordre public » a été durcie avec de possibles peines de prison pour les contrevenants. AFP
Cameroun : l’Assemblée prolonge le mandat des députés jusqu’en 2026
Le président camerounais Paul Biya a obtenu mardi l’approbation des législateurs pour repousser les élections législatives et locales jusqu’en 2026, une décision que les partis d’opposition craignent, car cela va compliquer leur capacité à contester l’élection présidentielle de l’année prochaine. Les législateurs du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) de M. Biya, majoritaires à l’Assemblée nationale, ont voté en faveur du projet de loi prolongeant leur mandat d’un an, jusqu’en mars 2026. Ainsi, les élections législatives et municipales, se dérouleront après le scrutin présidentiel de 2025. Ce report a été justifié par la nécessité « d’alléger le calendrier électoral », selon François Wakata Bolvine, ministre délégué à la présidence , le pays ayant initialement prévu quatre scrutins pour l’année prochaine, y compris celui des conseils régionaux. A 91 ans, M. Biya est l’un des présidents africains les plus anciens. Succédant à Ahmadou Ahidjo en 1982, il a remporté une série d’élections, dont la dernière en 2018, marquée par des allégations de fraude de la part de ses opposants. Le code électoral stipule qu’un candidat à la présidence doit être désigné par un parti politique représenté à l’Assemblée nationale, au Sénat, au Conseil régional ou municipal, ou obtenir la recommandation d’au moins 300 personnalités. Maurice Kamto, principal challenger de Biya en 2018, n’a pas de telles représentations, son parti ayant boycotté les dernières élections municipales et législatives faute de réformes électorales. Africanews avec AP
Au Gabon, la présence militaire française se réoriente vers la formation
Les armées françaises et gabonaises ont inauguré, mardi 9 juillet, une école d’administration militaire dans la base française de Libreville, capitale du Gabon, symbole d’un « nouveau partenariat » du pays avec la France axé sur la formation, dans un contexte de réduction de la présence française en Afrique. « Ce transfert est une volonté partagée de nos deux présidents, qui ont décidé (…) de faire de ce camp général de Gaulle un pôle de formation mixte » a déclaré le général Régis Colcombet, directeur de la coopération de sécurité et de défense du ministère des affaires étrangères français, lors de la cérémonie d’inauguration de l’Ecole d’administration des forces de défense de Libreville. Le camp de Gaulle est l’une des dernières bases militaires françaises en Afrique et abrite de manière permanente quelque 350 soldats, composant le pôle des éléments français du Gabon. Ce nombre devrait être réduit à 200 en 2025, essentiellement consacrés à la formation des forces de défenses gabonaises, mais aussi d’autres pays africains, et à l’administration d’un état-major. Le site abritera également une Académie de protection de l’environnement et des ressources naturelles, destinée à former des cadres notamment à la lutte contre le braconnage ou le combat dans la jungle. Le Monde avec AFP
Migrants : le Rwanda dit que l’accord abandonné par le Royaume-Uni ne prévoit pas de remboursement
Le Rwanda a prévenu, mardi 9 juillet, que l’accord controversé sur les migrants conclu avec le Royaume-Uni, mais abandonné par le nouveau gouvernement britannique, ne prévoyait pas la restitution des fonds déjà versés par Londres. « L’accord que nous avons signé ne stipulait pas que nous devrions rendre l’argent », a expliqué le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais Alain Mukuralinda, à la télévision d’Etat. Samedi, deux jours après l’écrasante victoire de son parti aux législatives, le nouveau premier ministre britannique, Keir Starmer, a annoncé l’abandon du plan visant à expulser vers le pays d’Afrique de l’Est des demandeurs d’asile et migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. Le dirigeant travailliste a affirmé que le projet, élaboré par le précédent gouvernement conservateur, était « mort et enterré ». Or Londres a déjà versé 240 millions de livres sterling (280 millions d’euros) à Kigali dans le cadre de ce plan depuis que l’ex-premier ministre Boris Johnson l’a annoncé en avril 2022. La Cour suprême du Royaume-Uni avait statué en novembre 2023 que ce projet de loi, visé par une série de contestations devant la justice, était illégal au regard du droit international. Mais en avril, le Parlement britannique l’a approuvé après une interminable bataille entre la chambre haute, réticente face à ce texte controversé, et la chambre basse. Le Monde avec AFP
Migrants: «Dans le Sahara, la violence des bandes criminelles s’ajoute au travail forcé ou à l’exploitation sexuelle»
Les migrants sont deux fois plus nombreux à mourir dans le Sahara que dans la mer Méditerranée, selon des experts du Haut-commissariat aux réfugiés et de l’Organisation internationale pour les migrations, qui ont recueilli, ces trois dernières années, les témoignages de quelque 30 000 survivants de cette traversée du Sahara. Vincent Cochetel est l’envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée occidentale et centrale. En ligne de Genève, il décrit le calvaire que vivent les migrants, hommes et femmes, sur ces routes de la mort. RFI : D’après les témoignages que vous avez recueillis auprès des migrants, ce qu’ils craignent le plus, ce sont les violences physiques. Quel type de violence ? Vincent Cochetel : Des violences par des bandes criminelles qui essaient de dépouiller les migrants et les réfugiés de toute leur possession pendant ces voyages périlleux. Ça s’ajoute en plus à des contraintes de type travail forcé pour certains, exploitation sexuelle pour les femmes. Donc, c’est ce type de violence physique auquel on se réfère…RFI : Et est-ce que les migrants qui traversent le Sahara sont de plus en plus nombreux chaque année depuis 2020 ? Cochetel : Oui, cette année, on voit une augmentation avec ce changement de législation au Niger, on voit beaucoup plus de mouvements vers le Niger. Mais effectivement, les crises, tant dans le Sahel, au Mali, au Burkina Faso, qu’au Soudan, sont vraiment des méga crises qui affectent des millions de personnes. Tous ne vont pas vers l’Afrique du Nord. On voit aussi des gens aller vers le golfe de Guinée. Mais il est certain que l’espace saharien restera un espace de passage pour les réfugiés et les migrants en quête de vie meilleure ou de sécurité. RFI
Le militant Kemi Seba déchu de la nationalité française
Stellio Gilles Robert Capo Chichi – son vrai nom -, 42 ans, « est déclaré avoir perdu la nationalité française », indique le décret, daté du 8 juillet 2024. Le militant panafricaniste est ainsi déchu de la nationalité française. En mars dernier, la préfecture du département de l’Essonne avait tenté d’interdire une conférence de ce militant, alors déjà visé par une procédure de déchéance de nationalité, décision suspendue par le tribunal administratif. Dans la foulée, Kemi Seba avait publié en ligne une vidéo où il brûlait un document qu’il désignait comme étant son passeport français, rappelle le journal L’Essor de la gendarmerie. L’ancien leader de la Tribu Ka, groupuscule qui revendiquait son antisémitisme et prônait la séparation entre Noirs et Blancs avant d’être dissout par le gouvernement français en 2006, a été condamné plusieurs fois en France pour incitation à la haine raciale. Il est aujourd’hui à la tête du groupe Urgences panafricanistes et dispose d’une certaine aura sur les réseaux sociaux. Ces dernières années, Kemi Seba a organisé ou participé à plusieurs manifestations hostiles au franc CFA en Afrique, où il a été régulièrement interpellé, expulsé ou refoulé, notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée. En France, il a été accusé l’an dernier par le député Renaissance Thomas Gassilloud, alors président de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, d’être un « relais de la propagande russe » et de servir « une puissance étrangère qui alimente le sentiment antifrançais ». TV5Monde avec AFP
A Montréal, 34 pays francophones condamnent l’agression de la RDC par le Rwanda
A la 49ème session de l’Assemblée parlementaire francophone (APF), trente-quatre pays participants ont signé, mardi 9 juillet à Montréal au Canada, une résolution condamnant l’agression de la RDC par le Rwanda. Les participants ont aussi condamné, dans la même résolution, les morts et les violences de tout genre perpétrées par la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda. D’après le président de l’Assemblée nationale congolaise, Vital Kamerhe, il s’agit d’une victoire de la diplomatie parlementaire car la RDC a réussi à mettre en avant, son agression par le Rwanda. Du haut de cette tribune, il a souligné qu’en RDC, les Tutsis Congolais n’ont jamais été stigmatisés car, ils se retrouvent au Parlement, dans le Gouvernement, au sein de l’armée et de la police ainsi que dans toutes les sphères de gestion quotidienne du Pays. Cette guerre imposée par le Rwanda à la RDC n’étant pas une fatalité, Vital Kamerhe a donné la proposition de la République démocratique du Congo pour y mettre fin : « La solution la plus simple, c’est le retrait des troupes rwandaises et ougandaises du sol congolais afin de laisser la voix à une perspective de résolution pacifique de ce conflit. Car, il est temps pour l’Afrique de se lever et de marcher dans la paix vers son développement ». Radio Okapi
Insécurité dans l’Est de la RDC : Les rebelles du M23 ont-ils changé de stratégie ?
La situation dans l’Est de la RDC semble calme ces derniers jours, du fait d’une trêve humanitaire obtenue par les Etats-Unies, auprès des de l’armée Congolaise et du M23, après plusieurs journées d’affrontements dans le territoire de Rutshuru dans le Nord Kivu. Les affrontements se sont soldés par le basculement de trois villes de cette province de l’Est du pays, suscitant de l’inquiétude jusqu’au sommet de l’Etat….Ces dernières semaines, les affrontements sont particulièrement violents, bien que les assauts ne soient plus (pour le moment) dirigés contre Goma. Même si certains observateurs relativisent l’enjeu de ces captures de nouveaux territoires, sur la véritable influence que ces derniers représentent sur le terrain, et qui témoigneraient d’un accroissement de la puissance de feu du mouvement rebelle. Ce qu’il faut néanmoins noter, c’est que le M23 a modifié son itinéraire, abandonnant ses zones privilégiées qui se recentraient plus sur la ville de Goma et ses environs. En clair, le groupe qui a établi ses bases dans les collines du Rutshuru au Nord-est de Goma et qui tentait régulièrement des prises de cette ville, en passant par la zone montagneuse plus au nord, éprouve visiblement des difficultés à progresser. Ces derniers mois, le groupe n’avait plus réussi à traverser les collines pour aller couper l’axe qui relie Sake, la plus grande ville à l’ouest de Goma, au chef-lieu de la région, comme il a eu à le faire par la passé. Le M23 a donc redirigé ses armes vers le nord, traversant symboliquement la ligne qui sépare « le petit nord » du « grand nord », et est aussi allé ratisser plus à l’ouest, s’emparant de Masisi, plus à l’ouest de Sake ou le groupe avait ses habitudes. Ce qui s’est traduit par la prise de Kanyabayonga et Kirumba, dans le nord de Goma, et Masisi dans l’ouest du chef-lieu de la région. BBC