Revue de Presse du 10 juillet 2019

Au Nigeria, des violences éclatent entre manifestants chiites et forces de l’ordre
Une manifestation du Mouvement islamique du Nigeria a pris une tournure violente, mardi, aux abords de l’Assemblée nationale à Abuja, la capitale. Une séance plénière du Parlement a été suspendue dans la foulée. Nouvelle démonstration de violence au Nigeria. Des heurts ont éclaté, mardi 9 juillet, entre des partisans d’un leader chiite emprisonné et les forces de l’ordre aux abords de l’Assemblée nationale à Abuja, la capitale fédérale du pays, ont rapporté des témoins à l’AFP. Une manifestation du Mouvement islamique du Nigeria (IMN) a pris un tour violent lorsque des manifestants se sont emparés d’un fusil appartenant à l’un des policiers en position à l’entrée principale du bâtiment. France24

Soudan : le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme appelle au dialogue
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a appelé mardi au dialogue au Soudan entre les représentants du mouvement de contestation et le pouvoir de Khartoum. « Nous encourageons toutes les parties au Soudan à continuer de résoudre les problèmes en suspens par le dialogue », a déclaré Andrew Gilmour, Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme lors d’un débat au Conseil des droits de l’homme à Genève. Le HCDH a salué le fait que l’accord conclu la semaine dernière inclut l’engagement « d’une enquête indépendante sur les actes de violence perpétrés contre des manifestants pacifiques ». « Plus de détails sont apparus sur les victimes lors des manifestations de masse qui se sont déroulées dans les villes du Soudan le 30 juin 2019. Il est important que les enquêtes rendent justice à toutes les victimes de ces violences », a souligné M. Gilmour. ONU

Algérie : non, le pouvoir n’a pas renoncé
Le pouvoir algérien semble décidé à proroger le mandat du chef de l’État intérimaire, Abdelkader Bensalah, pour tenter de sauver son plan de sortie de crise. Le temps constitutionnel est consommé. Trois mois après, ce 9 juillet à minuit, le mandat du président par intérim Abdelkader Bensalah s’achève, selon la Constitution, sans que les autorités aient réussi à organiser une présidentielle pour combler le vide institutionnel après la démission de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril. Le Point

Les étudiants dans une nouvelle marche à Alger pour revendiquer le départ du reste des symboles du régime
Les étudiants ont réclamé une nouvelle fois, mardi lors d’une marche pacifique à Alger, le départ du reste des symboles du régime tout en réitérant la poursuite du Hirak. Moins nombreux à cette marche, les participants ont appelé au changement du régime politique, affirmant la poursuite de cette marche hebdomadaire en appui aux revendications « légitimes » du Hirak. S’ébranlant à partir la place des Martyrs, les étudiants ont parcouru les principales artères menant vers la place de la Grande Poste où nombre de citoyens les ont rejoint, en scandant des slogans habituels tels que « L’Algérie libre et indépendante », « Un Etat Novembriste » et « Nos revendications politiques identitaires tranchées par la Déclaration de Novembre ». APS

Libye : les missiles américains retrouvés chez Haftar avaient été vendus à la France
Le mois dernier, des armes ont été retrouvées et récupérées par les forces du gouvernement libyen, soutenues par les Nations unies, lors d’un raid dans un camp de rebelles du maréchal Haftar, situé à Gharyan, une ville au sud de Tripoli. Or, révèle le New York Times, parmi ces armes se trouvaient quatre missiles antichars Javelin, des armes américaines. La pièce coûte environ 170 000 dollars, soit quelque 151 000 euros, et est vendue d’ordinaire aux seuls alliés proches des États-Unis. Le Point

Cameroun: le gouvernement met en place des comités de vigilance pour lutter contre les séparatistes
Alors que le dialogue annoncé par le gouvernement camerounais pour résoudre la crise anglophone est au point mort, les autorités ont mis en place des comités de vigilance qui risquent de diviser davantage la population. Ces comités de vigilance ont été créés en 2012. Ils ont déjà été utilisées dans la lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Désormais, ils vont aussi servir dans la crise anglophone, car l’Etat a décidé d’associer les populations contre les attaques des sécessionnistes. « Contrairement à la menace de Boko Haram qui venait de l’extérieur, les séparatistes connaissent le terrain. Ils savent qui est qui. Ils se connaissent entre eux. Donc, il est plus facile pour eux de repérer les éléments civils qui tenteraient de s’adonner à de telles activités. Ils peuvent s’en prendre à ces civils. Ils peuvent s’en prendre à leurs familles. Donc, ce n’est pas du tout un service rendu aux populations civiles que de les associer à ce genre de réponse », redoute Joseph Léa Ngoula, analyste politique et sécuritaire. DW

Un officier superieur camerounais interdit de fouler le sol américain
Le département d’État vient d’interdire au colonel Jean Claude Ango Ango, inspecteur général de la gendarmerie nationale, de fouler le sol américain. L’administration Trump qui a pris la décision affirme que cet officier supérieur de la gendarmerie nationale camerounaise est impliqué dans d’importantes opérations de corruption et de violations des droits de l’homme. La sanction américaine qui s’etend également à son épouse est contenue dans une note adressée aux médias et datée du 8 juillet dernier. La famille du colonel Jean Claude Ango Ango, notamment son épouse Engono Akomo est également concernée par la sanction américaine. L’objectif de cette sanction semble être de servir d’avertissement aux autorités camerounaises accusées de restreindre les libertés publiques. L’armée est aussi régulièrement accusée par Washington et les ONG, d’exactions et d’atteintes graves aux droits de l’homme dans le cadre de la crise anglophone et de la lutte contre Boko Haram. Koaci

Le choléra fait 48 morts au Cameroun
L’épidémie de choléra a déjà fait au moins 48 morts dans le nord et l’extrême – nord du Cameroun. Les deux régions connaissent une montée du choléra depuis fin 2018. Le Ministère de la Santé Publique avait déclaré l’épidémie en juillet 2018. On dénombre 775 cas enregistrés depuis décembre dernier dans la région du nord. Selon les chiffres du ministère de la santé publique, environ 7% des personnes touchées sont décédées. L’extrême – nord présente également une situation épidémiologique alarmante. … Les autorités camerounaises ont entrepris une campagne de sensibilisation des populations à travers des messages audiovisuels diffusés sur les médias nationaux, mais aussi à travers l’affichage publique. BBC

L’Union européenne apporte une nouvelle aide au G5 sahel
L’Union européenne va octroyer une nouvelle aide de 138 millions d’euros à la force conjointe du G5 Sahel, a déclaré la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, et Vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini. «Je suis venue avec un message de solidarité et de soutien renouvelé de la part de l’UE au G5 Sahel, dans ce contexte de dégradation de la situation sécuritaire (…) Investir dans la sécurité, la stabilité et la prospérité du Sahel, c’est investir pour notre propre sécurité », a déclaré Federica Mogherini, à l’issue d’une séance de travail avec le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré et des délégations de l’UE et du G5 sahel. Selon Federica Mogherini, la rencontre de travail avec le président Kaboré a permis de passer en revue tous les secteurs de la coopération, de l’aide au développement, à la sécurité, et à la force conjointe du G5 Sahel. « L’Union européenne appuiera la Force conjointe, y compris sa composante police à hauteur de cent trente-huit millions (138 000 000) d’euros additionnels », a-t-elle déclaré. Koaci

Nouvelles sanctions de l’ONU contre des Maliens accusés de s’opposer à la paix
La liste des Maliens frappés par les sanctions de l’ONU s’allonge. Cinq nouvelles personnes accusées de s’opposer à la paix ont été identifiées et citées mardi 9 juillet par le Conseil de sécurité des Nations unies. Comme les trois premiers Maliens fichés en décembre dernier, ils sont interdits de voyage. Ahmed Ag Albachar est un homme incontournable dans la ville de Kidal toujours sous le véritable contrôle des ex-rebelles. L’ONU le décrit comme un homme d’affaires qui a droit de regard sur l’aide humanitaire destinée aux populations, mais aussi comme un influent membre de la CMA, l’ex-rébellion. Que lui reproche-t-on ? D’être, selon l’ONU, impliqué dans des attaques contre les Casques bleus, contre l’armée malienne et contre les forces du G5 Sahel. RFI

Mauritanie: Nouveau repentir d’un blogueur accusé de blasphème
Le blogueur mauritanien Mohamed Cheikh Ould Mkheïtir, maintenu en détention au-delà de sa peine après une condamnation pour un article jugé blasphématoire envers le prophète de l’islam, s’est une nouvelle fois repenti mardi, condition posée par des religieux pour sa libération, selon un responsable. M. Ould Mkheïtir, 36 ans, détenu depuis janvier 2014, a vu sa condamnation à mort pour apostasie ramenée en appel à deux ans de prison en novembre 2017, après avoir exprimé son repentir. Il aurait donc dû être remis en liberté, le pourvoi en cassation du parquet n’étant pas suspensif. Mais il a été placé depuis en détention administrative. VOA/AFP

Encore des morts en Ituri, la population craint des représailles
Le président congolais a promis de mettre fin aux violences lors de son passage dans cette région. Mais la population n’attend pas grand-chose et redoute des représailles, surtout dans les localités isolées. 16 personnes tuées, des blessés et des maisons incendiés : c’est le bilan macabre établi depuis le passage de Félix Tshisekedi, il y a environ une semaine en Ituri. Abbe Eric Abedilembe déplore la poursuite des violences en territoire de Djugu, après le passage du chef de l’Etat. « Il y a des poches de résistance qui demeurent. La situation sécuritaire est toujours précaire parce que les assassinats continuent. Il y a des gens qui ont quitté les villages. Il y a aussi des déplacés qui reviennent pour la récolte mais ils sont attaqués dans les champs et d’autres sont assassinés « , explique Eric Abedilembe. … La crainte de représailles fait en effet fuir des milliers de personnes. Le bureau de la Coordination des affaires humanitaires en RDC, OCHA, parle de 300.000 déplacés. Pour fournir une assistance immédiate à ces personnes, le Coordonnateur humanitaire dans le pays a décidé d’allouer 6,5 millions de dollars américains. DW

Crise politique au Bénin: l’Église poursuit sa médiation
Face à la crise post-électorale, l’Église catholique a proposé et entamé une médiation entre l’opposition et le pouvoir. Commencée depuis le 3 juin, elle se poursuit. Toute la journée de lundi, le clergé béninois a organisé une série de rencontres. L’Église a reçu lundi au siège de la conférence épiscopale à Cotonou, l’opposition, les républicains et le progressistes, les deux blocs proches du pouvoir et qui ont été les seuls autorisés à participer aux législatives, la société civile et une association d’anciennes personnalités politiques. Des entretiens menés séparément. Première à être reçue, la plateforme de l’opposition, composée d’une quinzaine de personnes dont Candide Azanai, Éric Houndété, Nourénou Atchade, les grandes voix de la résistance. L’opposition a fait son récit de la situation et insisté sur ses exigences, à savoir, la dissolution de Parlement et la reprise du vote. RFI

Zimbabwe: Un député inculpé pour avoir suggéré le renversement de Mnangagwa avant 2023
Un député du Mouvement pour un changement démocratique (MDC), principal parti de l’ opposition a été arrêté pour avoir affirmé que le chef de l’Etat Emmerson Mnangagwa serait renversé avant 2023. Le député Job Sikhala a été inculpé pour avoir tenté de renverser le gouvernement de façon inconstitutionnelle, selon son conseil. En cause, l’une de ses déclarations lors d’une réunion publique samedi. Le responsable du MDC aurait affirmé que son parti pourrait déloger le chef de l’Etat Emmerson Mnangagwa avant l’élection présidentielle de 2023. « Nous allons le (Emmerson Mnangagwa) renverser avant 2023, ce n’est pas une plaisanterie » » aurait il lancé. M. Sikhala, qui nie les faits a été arrêté et sera présenté à un juge mardi ou mercredi. Le parti au pouvoir de la Zanu-PF a dénoncé une « diatribe d’insurgé ». Koaci

Lagos, l’une des villes les plus dynamiques du monde, s’enfonce dans les eaux
Lagos, la ville « des lacs » d’Afrique de l’Ouest, est sous la menace constante de l’érosion côtière, aggravée par le besoin de toujours plus d’espace pour loger ses 20 millions d’habitants, et de sable pour construire ses centaines de milliers de bâtiments. Conséquence du réchauffement climatique, les eaux continuent leur irrémédiable ascension. L’Océan Atlantique avance sur les côtes de l’ouest du continent de 1 à 4 mètres par an, selon un rapport de la Banque Mondiale (BM, mars 2019), détruisant tout sur son passage. Avec un coût considérable pour l’économie des pays concernés, souligne la BM. Rien que pour la Côte d’Ivoire – l’un des seuls pays objet d’une étude détaillée à ce sujet dans la région -, la dégradation du littoral a coûté « près de 2 milliards de dollars en 2017, soit l’équivalent de 4,9% de son PIB ». A l’échelle du Nigeria, le géant économique de l’Afrique de l’Ouest, les pertes ne peuvent qu’être très supérieures. APF