Au Nigeria, l’insécurité menace la tenue de l’élection présidentielle du 25 février
L’élection présidentielle prévue fin février au Nigeria pourrait être annulée ou reportée si le niveau actuel d’insécurité persiste dans le pays, a prévenu lundi 9 janvier la commission électorale (Inec). Les Nigérians doivent désigner le 25 février le successeur du président Muhammadu Buhari, ancien général qui ne se représente pas après deux mandats qui n’ont pas permis de juguler les graves problèmes sécuritaires qui minent le pays (violente insurrection djihadiste dans le nord-est, tensions séparatistes au sud, criminalité en hausse dans le nord-ouest et le centre). « Si on ne parvient pas à surveiller et faire baisser l’insécurité, cela pourrait déboucher sur l’annulation et/ou le report des élections dans assez de circonscriptions pour empêcher la proclamation des résultats », a déclaré Abdullahi Abdu Zuru, l’un des responsables de l’Inec, lors d’une rencontre à Abuja. Ce scénario pourrait alors « provoquer une crise constitutionnelle », d’où la nécessité de l’éviter à tout prix, a-t-il estimé. Le Monde avec AFP
Législatives au Bénin: la société civile rend son bilan, la Céna travaille aux résultats
Les Béninois attendent les résultats des élections législatives qui se sont tenues dimanche pour élire les 109 députés de la future Assemblée nationale. Sept partis étaient en lice. La Cena n’a pas encore annoncé de résultats ni de taux de participation. Les organisations de la société civile (OSC) ont déployé 714 observateurs sur le terrain dimanche. Elles ont rendu hier leurs observations. Parmi les recommandations des organisations de la société civile, celle de contribuer à une meilleure participation des électeurs aux différents scrutins. Dimanche, leurs observateurs notaient une faible affluence le matin, puis une amélioration l’après-midi. La plateforme électorale des OSC donne une estimation chiffrée de la participation à près de 45%, basée sur ses observations dans les 675 postes de vote dont les informations lui sont parvenues. Les organisations insistent toutefois : ce chiffre ne peut en aucun cas être considéré comme officiel puisque seule la Céna et la Ccour constitutionnelle en ont les prérogatives. Autre recommandation formulée, qui concerne les partis politiques : être mieux représentés dans les centres de vote, envoyer plus de délégués, pour que chaque parti en lice puisse surveiller les opérations. Enfin, les organisations de la société civile demandent à toutes les parties prenantes de maintenir un climat apaisé pendant la période post-électorale et à la Céna de proclamer les résultats provisoires dans des délais raisonnables. RFI
RDC: la Banque mondiale débloque 250 millions de dollars en appui du programme de DDR
La Banque mondiale annonce le lancement d’un nouveau programme en appui au dispositif de DDR (Désarmement, démobilisation et réintégration) en RD Congo. Chiffré à 250 millions de dollars, le nouveau financement veut se démarquer des projets précédents. Il s’appuie sur de nouvelles orientations stratégiques initiées par le gouvernement. Il vise plus de 3 millions de personnes résidant au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri. La subvention sera mise en œuvre au niveau provincial. Selon la Banque mondiale, son montage se base sur les leçons tirées des engagements antérieurs. Ce financement interviendra dans un créneau souvent négligé dans bien des programmes de DDR. Il concerne des activités liées à la stabilisation et la réintégration communautaire ainsi qu’à la décentralisation de la gouvernance. RFI
Questionnement sur la mission de la force de l’EAC en RDC
La force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) a commencé à s’installer, depuis le 6 janvier, dans la base militaire de Rumangabo. Mais le retrait du M23 ne serait pas effectif dans deux localités. Ce retrait annoncé du M23 n’a pas convaincu les membres de la société civile. Jean-Claude Bambanze, président de la société civile du territoire de Rutshuru affirme que les rebelles n’ont nullement la volonté de quitter les zones sous leur contrôle. ‘’Même à Rumangabo où ils (les rebelles du M23) ont dit qu’ls se sont retirés c’est vraiment faux, ils ne se sont pas retirés, ils sont toujours à Katale, à Mushoro et un peu partout… ils sont partout dans toute la zone aux alentours de Rumangabo. » a-t-il dit. Jean-Claude Mbabanze dit ne pas comprendre l’attitude de la force régionale qui était censée avoir un mandat offensif en cas de non-respect du chronogramme fixé au mini-sommet de Luanda en novembre dernier. DW
Paul Kagame annonce que le Rwanda n’accueillera plus de réfugiés de RDC
Selon le président Paul Kagame, le Rwanda ne peut pas porter le « fardeau » des réfugiés venus de la République démocratique du Congo : « Il y a un type de réfugiés que, je pense, nous n’accepterons plus. Nous ne pouvons pas continuer d’accueillir des réfugiés, pour lesquels, plus tard, nous sommes tenus pour responsables d’une certaine manière, ou même insultés. » Le chef d’État affirme de nouveau contester les accusations de soutien du Rwanda au groupe armé du M23. Des accusations formulées par la RDC et plusieurs membres de la communauté internationale, dont le groupe d’experts de l’ONU dans un rapport publié en décembre dernier. … Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, le Rwanda accueillait fin novembre plus de 76 000 Congolais sur son territoire, pour certains depuis plus de vingt ans, et les médias locaux parlent de plus de 2 000 nouveaux arrivants ces deux derniers mois. RFI
Avant sa visite en RDC, le pape François formule ses voeux de paix pour l’Afrique
La rentrée diplomatique avait lieu ce lundi au Vatican avec le traditionnel discours de vœux du pape François pour 2023. Dans son discours-fleuve prononcé devant les ambassadeurs de 183 pays, le souverain pontife a repris l’une de ses expressions favorites, la « troisième guerre mondiale par morceaux », pour pointer la multiplication des crises sur la planète. Au-delà de l’Ukraine, c’est aussi vers le continent africain qu’il s’est tourné. Dans ces vœux, qu’a suivis notre correspondant à Rome Éric Sénanque, le souverain pontife a rappelé sa prochaine visite, à la fin du mois, à Kinshasa : un voyage qu’il décrit comme un « pèlerinage » « avec l’espérance que cesse la violence dans l’est du pays et que la voie du dialogue ainsi que la volonté de travailler pour la sécurité et le bien commun prévalent ». François a également évoqué le Soudan du Sud qui sera la deuxième étape de ce voyage, mais c’est aussi les autres situations de crise sur le continent qu’il a souhaité ne pas oublier : « Je suis également avec appréhension la situation en Afrique de l’Ouest, de plus en plus affligée par les violences du terrorisme. Je pense notamment aux drames que vivent les populations du Burkina Faso, du Mali et du Nigeria, et je souhaite que les processus de transition en cours au Soudan, au Mali, au Tchad, en Guinée et au Burkina Faso se déroulent dans le respect des aspirations légitimes des populations concernées. » RFI
Au Gabon, un nouveau gouvernement à huit mois de la présidentielle
Le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba a choisi, lundi 9 janvier, comme nouveau premier ministre un de ses fidèles, Alain-Claude Bilie-By-Nze, en remplacement de Rose Christiane Ossouka Raponda, nommée vice-présidente de la République. C’est un poids lourd de la politique gabonaise que M. Bongo s’est adjoint à huit mois de la présidentielle. Alain-Claude Bilie-By-Nze, 55 ans, qui a détenu plusieurs portefeuilles depuis 2006, était vice-premier ministre et ministre de l’énergie et des ressources hydrauliques du gouvernement sortant. Mme Ossouka Raponda, première femme cheffe d’un gouvernement gabonais, est nommée vice-présidente, un poste vacant depuis mai 2019, dont la fonction est d’« assister » le chef de l’Etat mais n’a aucun rôle d’intérim en cas de vacance du pouvoir. … Ali Bongo, 63 ans, est largement pressenti pour être le candidat en 2023 du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) dont il est le chef et qui l’appelle depuis un an à être à nouveau son « candidat naturel ». Pour l’heure, l’opposition est éclatée en une multitude de partis mais ses chefs de file, qu’ils se soient déjà déclarés candidats ou non, appellent à l’« union » pour « mettre fin à plus de cinquante-cinq ans de dynastie Bongo ». Le Monde avec AFP
Otage français au Mali : des juges d’instruction antiterroristes chargés des investigations
Les investigations sur l’enlèvement depuis le printemps 2021 du journaliste français Olivier Dubois par un groupe djihadiste au Mali ont été confiées à des juges d’instruction le 3 octobre, a fait savoir une source judiciaire, mardi 10 janvier. Le journaliste indépendant de 48 ans, qui vit et travaille au Mali depuis 2015, avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021. Il y expliquait avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance djihadiste au Sahel, liée à Al-Qaida. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) avait ouvert une enquête préliminaire pour « enlèvement en bande organisée », « en relation avec une entreprise terroriste ». Une information judiciaire a été ouverte le 3 octobre et confiée à des juges d’instruction du pôle antiterroriste du tribunal de Paris, toujours selon la source judiciaire. L’avocat de la famille d’Olivier Dubois, Me Laurent Bayon, s’est félicité « de l’ouverture de l’information judiciaire, qui permet d’accéder aux investigations conduites par le PNAT » lors de l’enquête préliminaire. Dans le dossier figure également la procédure de la justice malienne, a-t-il précisé. Le Monde avec AFP
En Casamance, la jeune génération tourne le dos au conflit
C’est dans cette atmosphère étrange que vivent aujourd’hui environ un million et demi de personnes en Casamance, petite bande de terre nichée entre la Gambie et la Guinée-Bissau. Malgré de nombreuses tentatives de négociations, le conflit est gelé. Et les interlocuteurs se sont multipliés. Après la mort de leur chef, Augustin Diamacoune Senghor, en 2007, le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance s’est divisé en plusieurs factions qui semblent plus intéressées par les trafics illégaux que par la cause indépendantiste. Pourtant, quand on parle aux gens, explique Sophie Sagna, responsable éditoriale de Kassoumay FM, une radio communautaire qui s’engage pour le dialogue avec les populations rurales, on a l’impression « que la guerre n’est plus un problème tangible, mais une dispute entre dirigeants qui doit cesser à jamais ». DW