La montée récente des coups d’État en Afrique reflète une diminution de la volonté régionale et internationale à appliquer les normes anti-coup. Pour inverser cette tendance, il faudra promouvoir la démocratie et systématiquement imposer de vrais coûts aux putschistes. … Les 82 coups d’État que l’Afrique a connus entre 1960 et 2000 ont été dévastateurs pour le continent – contribuant à l’instabilité, à la corruption, aux violations des droits humains, à l’impunité et à la pauvreté qui ont caractérisé de nombreux pays africains durant cette période. Les coups d’État, en outre, sont contagieux. Un coup d’État réussi augmente considérablement la probabilité de coups d’État ultérieurs, dans ce pays comme dans ses voisins. La récente vague de coups d’État en Afrique est donc une mauvaise nouvelle. Au cours des deux dernières années, des coups d’État ont eu lieu au Mali (deux fois), au Tchad, en Guinée, au Soudan, en Tunisie et, sans doute, en Algérie et au Burundi, alors que la plupart de ces pays étaient en pleine transition démocratique. Ce type de coup d’État peut être attribué aux coups d’État perpétrés en Égypte et au Zimbabwe quelques années auparavant. Cela signifie que près de 20 % des pays africains ont été frappés par des coups d’État depuis 2013. Le continent risque donc de retourner à la mauvaise époque de la mauvaise gouvernance militaire – une période dont on se souvient souvent pour ses « décennies perdues ». Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Les dirigeants ouest-africains réunis à Accra ont décidé, dimanche 9 janvier, de fermer les frontières avec le Mali et de mettre le pays sous embargo, sanctionnant lourdement l’intention de la junte de prendre le pays « en otage » en se maintenant au pouvoir sans élection pendant des années. Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), siégeant à huis clos dans la capitale ghanéenne, ont réagi vigoureusement au projet de la junte, arrivée au pouvoir en août 2020, de continuer à diriger le pays jusqu’à cinq années supplémentaires, et au manquement de la part des colonels à l’engagement d’organiser, le 27 février, l’élection présidentielle et les législatives qui auraient ramené des civils à la tête du pays. … Ces sanctions prennent effet immédiatement, ont-ils précisé. Elles ne seront levées progressivement que lorsque les autorités maliennes présenteront un calendrier « acceptable » et que des progrès satisfaisants seront observés dans sa mise en œuvre. … « La contre-proposition malienne est une transition de quatre ans. C’est de la rigolade ! », a réagi un haut responsable ghanéen ayant requis l’anonymat, dont le pays assure actuellement la présidence de la Cédéao. Pour l’organisation dont la crédibilité est en jeu, il s’agit de défendre ses principes fondamentaux de gouvernance, de stopper la contagion du fait accompli et de contenir l’instabilité régionale. Le Monde avec AFP
Au Tchad, un grand meeting du parti Les Transformateurs a eu lieu ce samedi 8 janvier au grand stade Idriss Mahamat Ouya de Ndjamena, rempli à craquer par les militants favorables à un dialogue national sincère pour qu’à la fin de la transition, le pouvoir au Tchad revienne aux civils. Dès les premières heures de la matinée, les militants des Transformateurs ont commencé à remplir le stade arrivant, qui à pied, qui à moto. D’autres ont cotisé pour se faire transporter. Vers midi, les cinq tribunes du stade étaient presque pleines. Le droit de manifester et la tenue du meeting au stade Idriss Mahamat Ouya ont été obtenus grâce à l’obstination des organisateurs. À 15h, alors que les animateurs ont commencé à chauffer la foule, les tribunes débordaient déjà et la pelouse du stade était progressivement envahie. Un peu avant 16h, le leader des Transformateurs, Succès Masra, fait son entrée au stade: « Plus rien ne peut se faire sans nous. Je leur demande d’écouter la voix du peuple ! » … Après le stade, les Transformateurs annoncent un prochain meeting à la place de la Nation le 29 janvier prochain, pour continuer à mettre la pression sur les institutions de la Transition. Ils veulent plus de garanties notamment pour que tous les membres de la Transition s’engagent à ne pas être candidats aux prochaines élections. Le chef de la junte militaire au Tchad a fixé vendredi au 15 février le début du « dialogue national inclusif » censé réconcilier les Tchadiens et conduire à des élections présidentielle et législatives. RFI
Les manifestations ont repris de plus belle, dimanche 9 janvier, une semaine après le départ du chef du gouvernement. L’ONU appelle à des pourparlers entre les civils et les militaires, qui exercent désormais la totalité du pouvoir. Une semaine après que le Premier ministre Abdallah Hamdock a présenté sa démission, des milliers de manifestants se sont de nouveau rassemblés, dimanche 9 janvier, dans la capitale soudanaise pour protester contre le coup d’État du 25 octobre dernier. D’autres sont sortis dans les rues d’Omdourman et de Bahri, des banlieues respectivement situées au nord-ouest et au nord de Khartoum, ainsi qu’à Wad Madani, au sud. … Samedi, l’émissaire de l’ONU au Soudan, Volker Perthes, a annoncé qu’il allait organiser des pourparlers avec « tous les acteurs clés civils et militaires » pour tenter de résoudre la crise. « Il est temps de mettre fin à la violence et d’entrer dans un processus constructif », a-t-il indiqué à propos de ces discussions, qui doivent être officiellement lancées ce lundi. Les Forces de la liberté et du changement (FLC), fer de lance de la révolte qui a entraîné l’éviction de Béchir en 2019, ont indiqué n’avoir reçu « aucun détail » de la part de l’ONU sur ces pourparlers. L’Association des professionnels soudanais, qui a également joué un rôle déterminant il y a deux ans, a pour sa part déclaré qu’elle les « rejetait complètement », affirmant que le seul moyen de résoudre la crise était « le renversement complet du conseil militaire putschiste ». Jeune Afrique avec AFP
Selon les groupes d’aide, le nombre de personnes qui souffriront de la faim cette année au Sud-Soudan sera plus élevé que jamais. Cela est dû aux pires inondations depuis 60 ans, ainsi qu’au conflit et à la lenteur de la mise en œuvre de l’accord de paix qui a privé une grande partie du pays de services de base. « L’année 2021 a été la pire année depuis l’indépendance de ce pays et 2022 sera pire. L’insécurité alimentaire atteint des niveaux horribles », selon Matthew Hollingworth, représentant du Programme alimentaire mondial au Soudan du Sud. Bien que le dernier rapport sur la sécurité alimentaire établi par les groupes d’aide et le gouvernement n’ait pas encore été publié, plusieurs responsables de l’aide connaissant bien la situation disent que les données préliminaires montrent que près de 8,5 millions de personnes – sur les 12 millions que compte le pays – seront confrontées à une faim sévère, soit une augmentation de 8 % par rapport à l’année dernière. Ces responsables se sont exprimés sous couvert d’anonymat car ils n’étaient pas autorisés à parler aux médias. Les responsables de l’aide humanitaire affirment que le comté de Fangak, le plus touché, est aujourd’hui aussi mal en point que le comté de Pibor l’était à la même époque l’année dernière, lorsque les experts en sécurité alimentaire ont déclaré que quelque 30 000 résidents de Pibor risquaient de connaître la famine. VOA
Les organisations humanitaires suspendent leurs activités dans le nord-ouest du Tigré après une attaque de drone meurtrière contre un camp de déplacés de cette région du nord de l’Éthiopie, en guerre contre l’armée éthiopienne. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), L’attaque aérienne sur le camp de déplacés de Dedebit, dans le nord-ouest du Tigré, aurait fait « des dizaines de victimes civiles, dont des décès ». Les rebelles tigréens font état de 56 morts et accusent le gouvernement éthiopien d’avoir mené cette attaque. Il est difficile de vérifier ces affirmations, tant l’accès au Tigré est restreint. Cette frappe a été menée au moment-même où le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed disait vouloir favoriser la « réconciliation nationale » en annonçant la libération d’opposants et de hauts responsables du Front de libération du peuple du Tigré. RFI
Les dirigeants de la Somalie ont annoncé dimanche 9 janvier avoir conclu un accord pour achever les élections parlementaires d’ici au 25 février, après des retards répétés dans le processus qui ont menacé la stabilité de ce pays troublé. « L’élection en cours de la Chambre du peuple [chambre basse] sera achevée entre le 15 janvier et le 25 février 2022 », indique un communiqué du gouvernement. L’accord a été conclu à l’issue de plusieurs jours de discussions organisées par le premier ministre Mohamed Hussein Roble avec les chefs des différents Etats somaliens afin de sortir de la crise politique que traverse ce pays de la Corne de l’Afrique depuis près d’un an. Les tensions sont récurrentes entre M. Roble et le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, plus connu sous le surnom de Farmajo, notamment en ce qui concerne l’organisation des élections. L’escalade récente entre les deux hommes a suscité la crainte que leur conflit ne dégénère en violences généralisées. En décembre, Farmajo a suspendu le premier ministre qu’il avait lui-même nommé en septembre 2020. Celui-ci a aussitôt accusé le président de « tentative de coup d’Etat » et défié son autorité, tandis que l’opposition appelait Farmajo à démissionner. Le Monde avec AFP
« C’est horrible et tragique ». Tels sont les mots utlisés par Sadiya Umar Farouq, ministre nigérian des Affaires humanitaires, pour qualifier les multiples attaques armées menées cette semaine dans le nord-ouest du Nigeria. « Plus de 200 personnes ont été enterrées (…) à cause de l’invasion de bandits », a-t-il précisé dans un communiqué publié samedi 8 janvier au soir. « Nous sommes également inquiets pour les personnes déplacées qui fuient par centaines leurs communautés », a ajouté le responsable gouvernemental dimanche. « Plus de 10 000 victimes se sont également retrouvées sans abri après que leurs maisons aient été rasées par les bandits alors que des dizaines (d’autres personnes) sont toujours portées disparues ». Samedi, quatre habitants ont déclaré à l’AFP qu’au moins 140 personnes ont été tuées par des hommes armés, désignés localement sous le terme de « bandits ». « Nous avons enterré au total 143 personnes tuées par les bandits dans ces attaques », a déclaré l’un de ces habitants, Balarabe Alhaji, chef d’un des villages touchés par ces attaques dans l’État de Zamfara. Ces quatre habitants ont déclaré avoir assisté aux funérailles des victimes dans leurs villages respectifs. Des centaines d’hommes armés arrivés à moto ont lancé des attaques dans dix villages des districts d’Anka et de Bukkuyum de mercredi à jeudi, tirant sur les habitants, pillant et incendiant des maisons, ont indiqué ces habitants. France24 avec AFP
Les actes de piraterie et de brigandage ont reculé de manière « notable » dans le monde en 2021, alors que leur nombre était stable depuis 2016, révèle vendredi dans son bilan annuel le pôle d’expertise français dédié à la sûreté maritime MICA Center. Au total, 317 actes ont été dénombrés en 2021, contre 375 l’année précédente, soit une baisse « notable » de 15%, selon le Maritime Information Cooperation & Awareness Center, situé à Brest. Cette diminution est particulièrement marquée dans le golfe de Guinée où 52 événements ont été relevés en 2021, contre 115 en 2020, note le centre. « Cette baisse drastique est analysée comme le résultat d’une prise de conscience des acteurs internationaux et régionaux, qui conduisent désormais ensemble des actions concrètes contre l’insécurité maritime dans la zone et se dotent d’un cadre juridique adapté », avance-t-il. AFP
Vitrine et, souvent, porte d’entrée du pays, Abidjan fourmille de grands projets. On pense bien sûr au quatrième pont et au métro, mais la lagune et le port font aussi l’objet de toutes les attentions, tandis qu’un nouveau quartier des finances est sur les rails. La Côte d’Ivoire tout entière est toujours en chantier, et la capitale économique, Abidjan, porte d’entrée et vitrine du pays, bénéficie de gros projets de développement. Le gouvernement du Premier ministre Patrick Achi a validé le nouveau programme national de développement (PND) pour la période 2021-2025. Ce plan ambitieux prévoit des investissements de plus de 59 000 milliards de F CFA (90 milliards d’euros), en priorité dans les infrastructures modernes qui amorceront le changement structurel du pays. Ce plan reprend les différents projets qui n’avaient pas été réalisés lors des deux précédents quinquennats. L’achèvement du PND favorisera une reprise forte de la croissance à 8 % pour la période 2021-2025. À Abidjan, le cœur névralgique de l’économie nationale connaît d’importantes transformations. Plusieurs projets d’envergure sont en cours de réalisation pour doter la ville d’infrastructures modernes. Jeune Afrique