Revue de presse du 10 février 2023

Les autorités du Ghana disent avoir déjoué un projet d’attentat à la bombe
Le gouvernement du Ghana craint qu’une escalade des violences ne profite aux groupes jihadistes présents au Burkina Faso voisin. Des « criminels » ont tenté de faire sauter un pont dans une région du nord du Ghana en proie à de fortes tensions communautaires, a affirmé le gouvernement qui craint qu’une escalade des violences ne profite aux groupes jihadistes présents au Burkina Faso voisin. Plus de dix personnes sont mortes ces cinq derniers jours dans la région de Bawku, proche de la frontière, où des violences éclatent souvent entre les ethnies Kusasi et Mamprusi, selon les autorités locales. Le ministre ghanéen de la Défense, Dominic Nitiwul, a déclaré mercredi au Parlement que des éléments criminels avaient tenté de faire sauter un pont lundi avec des engins explosifs improvisés (IED) dans cette région. L’utilisation d’IED au Ghana est une première, et interroge car elle demande un certain degré de « professionnalisme ». VOA

Trouver de quoi manger, un défi pour les habitants de Goma
A l’est de la RDC, avec l’occupation de plusieurs localités environnantes par les rebelles du M23, la vie est de plus en plus difficile pour les habitants de Goma. Viviane Bisafi est vendeuse de farine de maïs au marché Alanine de Goma. Aujourd’hui, elle est restée chez elle comme les deux jours précédents car sa marchandise qui venait de Rutshuru et Masisi n’arrive plus. La pénurie alimentaire qui s’installe peu à peu dans la ville est sa plus grande crainte. « L’avancée du M23 vers la ville de Goma nous fait peur car nous dépendons de la route Sake et la route Rutshuru pour nous ravitailler. La famine risque d’être grande dans la ville de Goma car il n’y a plus de marchandises. » Même si certains habitants ont le courage de se rendre à Rutshuru pour trouver quelques kilogrammes de maïs et ne pas mourir de faim, ces allers-retours ne suffisent pas pour nourrir tout le monde. DW

Nord-Kivu : situation relativement calme sur les lignes des fronts ce vendredi
Une accalmie relative s’observe ce vendredi 10 février dans la région de Mubambiro, Sake, Kingi, au sud du territoire de Masisi et à l’ouest de Goma (Nord-Kivu). Sur l’axe Sake-Mubambiro, dans le groupement Kamuronza, la situation est redevenue calme après la panique observée jeudi 9 février. Les activités socio-économiques et le trafic se déroulent normalement ce vendredi. Certaines familles qui avaient fui les combats entre les Forces armées de la RDC(FARDC) et le M23 à une dizaine de kilomètres de Saké, ont commencé à retourner chez eux, progressivement, informent des sources locales. Cependant, indique la société civile, la situation reste incertaine, toute l’attention des habitants est focalisée vers la ligne de front à environ 15 km de Saké. Les FARDC conservent encore leurs positions à Kingi, à 15 kilomètres environ de la cité de Saké tandis que le M23 se trouve vers Kirolirwe et dans le parc des Virunga, d’où il a tenté de déborder jeudi pour prendre Saké, sans y parvenir. Les rebelles du M23 soutenus par l’armée Rwandaise seraient en train de recevoir des renforts en provenance de Nyiragongo en passant par le Parc des Virunga pour attaquer à Karenga une entité située entre le parc et le groupement Kamuronza, renseignent d’autres sources. Radio Okapi

Au Soudan, Lavrov défend les opérations de Wagner en Afrique
En visite au Soudan, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a défendu jeudi les opérations du groupe paramilitaire Wagner en Afrique, « déployé à la demande des gouvernements » et « contribuant à normaliser la situation dans la région » face à la menace « terroriste ». Le groupe privé russe est « déployé sur la demande directe des gouvernements », a déclaré M. Lavrov, citant notamment la « Centrafrique », pays considéré comme le laboratoire de Wagner sur le continent africain, avant qu’il ne s’intéresse à d’autres pays, comme le Mali et le Burkina Faso. Ce groupe paramilitaire fondé en 2014, aux agissements décriés et considéré par les Etats-Unis comme une organisation terroriste internationale, s’est imposé comme un acteur majeur du conflit en Ukraine. Ses mercenaires ont également été aperçus en Syrie et en Libye. Les Etats-Unis qui essayent depuis plusieurs années de contrecarrer l’influence russe en Afrique accusent le groupe Wagner de « commettre des violations des droits humains et d’extorquer les ressources naturelles en Afrique ». En 2020, Washington a imposé des sanctions à M-Invest, société russe accusée de servir de « couverture » pour les activités des mercenaires de la société Wagner au Soudan. VOA

Cédéao et UA : le Burkina Faso, le Mali et la Guinée souhaitent la levée de leur suspension
Le Burkina, le Mali et la Guinée, trois pays suspendus de la Cédéao et de l’Union africaine après des prises de pouvoir successives par des militaires en 2020, 2021 et 2022, ont souhaité jeudi la levée de leur suspension de ces organisations. Le Burkina Faso, le Mali et la Guinée, trois pays dirigés par des militaires issus de coups d’État, ont souhaité jeudi 9 février la levée de leur suspension de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union Africaine (UA). Ces trois pays « ont convenu de mutualiser leurs efforts et d’entreprendre des initiatives communes pour la levée des mesures de suspension et autres restrictions » prises par la Cédéao et l’UA, indique une déclaration commune rédigée à l’issue d’une rencontre de leurs ministres des Affaires étrangères à Ouagadougou. Ils avaient été suspendus de ces deux organisations après les prises de pouvoir successives par des militaires en 2020, 2021 et 2022. Le Mali et la Guinée avaient en outre été soumis à d’autres sanctions, en partie levées depuis. … La rencontre de Ouagadougou est intervenue deux jours après la visite mardi au Mali du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a promis son aide « à la région sahélo-saharienne et même aux pays riverains du Golfe de Guinée ». France24

Dans le nord du Nigeria, la colère face aux pénuries éclipse les élections
Le jour se lève à peine sur le Nigeria, mais les nerfs sont déjà à vif devant la First Bank à Kano (nord), où une foule de clients agglutinés jouent des coudes pour retirer le maximum autorisé en ces jours de chaos monétaire: 10.000 naira, soit environ 20 dollars, par personne. Les agences bancaires de la ville ont été assiégées dès l’aube par des foules avides de cash, de plus en plus rare depuis que les autorités ont annoncé le remplacement des billets de banque par une nouvelle génération de coupures. Dans le grand carrefour commercial du nord nigérian, des centaines de voitures, motos et taxis assiègent également depuis le début de la matinée les stations essence dans l’espoir de déjouer une autre pénurie: celle du carburant. A deux semaines de la présidentielle du 25 février, qui doit donner un successeur au président Muhammadu Buhari et s’annonce serrée, les pénuries plombent la plus grande économie d’Afrique, aiguisent la colère populaire et éclipsent la campagne. La frustration de la rue a provoqué des heurts la semaine dernière lorsque M. Buhari s’est rendu à Kano, pourtant l’un de ses bastions, et l’une des clés du scrutin. AfricaNews

L’Algérie « est entrée dans une phase dictatoriale »
Mouloud Boumghar est professeur de droit public à l’université de Picardie-Jules-Verne. Il a notamment travaillé sur la construction de la notion d’ennemi dans le droit pénal algérien et ses effets sur la restriction des libertés. Il estime que le régime se durcit car sa base sociale a fondu. Le pouvoir algérien est en pleine escalade sécuritaire. Comment le caractériser aujourd’hui ? C’est un régime qui est nettement plus autoritaire qu’avant. Il était autoritaire, mais avec des marges de manœuvre pour les libertés. Aujourd’hui, nous sommes entrés dans une phase dictatoriale pour plusieurs raisons : la remise en cause du pluralisme, l’instrumentalisation politique de l’accusation de terrorisme, définie très largement, et un contexte politique marqué par une militarisation et un chauvinisme conservateur assumés. D’abord, le pluralisme, qui était formel mais qui avait une sorte d’ancrage [dans la vie politique], est à peine toléré. Il y a une remise en cause progressive de ce pluralisme par des procédures de dissolution qui ont été engagées contre plusieurs partis politiques et associations. On voit aussi une pression très forte s’exercer sur les médias indépendants. Pour le régime, ces médias libres doivent se soumettre ou disparaître. C’est le premier élément. Le deuxième marqueur de ce changement de la nature du régime est la révision de la législation sur le terrorisme. Cette révision « enrichit » un arsenal législatif répressif déjà largement utilisé dans un contexte de répression constante, avec plusieurs centaines de détenus d’opinion et un nombre important de poursuites pénales et autres interdictions de sortie du territoire dont le motif réel est purement politique. Le Monde

Libye: un premier pas franchi sur la question des mercenaires et des combattants étrangers
Après deux jours de réunion au Caire, le comité militaire libyen s’est mis d’accord, mercredi 8 février, sur un mécanisme d’échange d’informations et de coordination au sujet des mercenaires et des combattants étrangers présents sur le sol libyen. C’est la première fois que ce comité militaire, composé de cinq hauts-gradés des différents camps opposés en Libye, se réunit sous l’égide du Sénégalais Abdoulaye Bathily, nommé émissaire des Nations unies dans le pays l’été dernier. Des représentants du Niger, du Tchad et du Soudan ont été associés à la réunion et ont exprimé leur volonté de collaborer à ces efforts. Au Caire, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a salué une « étape importante vers l’instauration d’une paix durable en Libye ». Aucun calendrier précis de retrait de mercenaires et des forces étrangères n’a cependant été annoncé, mais seulement un modeste mécanisme de coordination entre les Libyens et certains pays voisins. RFI

Togo : colère sur les irrégularités dans la gestion du fonds Covid-19
D’importantes irrégularités dans la gestion du fonds destiné à combattre l’épidémie de coronavirus au Togo et ses conséquences économiques ont été épinglées dans un rapport de la Cour des comptes qui provoque l’indignation dans le pays ouest-africain. Publié fin janvier, le document de 86 pages fait la une des journaux cette semaine et est largement discuté sur les réseaux sociaux, plusieurs personnalités de l’opposition appelant le président à agir. Le Fonds de riposte et de solidarité Covid-19 (FRSC) avait été créé par le gouvernement au lendemain de la découverte du premier cas de coronavirus en mars 2020. Il avait notamment reçu le soutien technique et financier de partenaires internationaux, comme l’Union Européenne, le FMI ou encore la Banque mondiale. Sur 108 milliards de FCFA (165 millions d’euros) dépensés en 2020, affirme le rapport, « certains paiements (…) ont porté sur des dépenses non prioritaires ou n’ayant pas de liens directs avec la mise en œuvre des mesures de riposte contre la Covid 19 ». AfricaNews/AFP

Centrafrique: grève des personnels hospitaliers pour interpeller le gouvernement
En Centrafrique, les services de soin dans les hôpitaux publics sont perturbés par un mouvement de grève qui a débuté mercredi 8 février. Les personnels y réclament entre autres l’amélioration de leurs conditions de travail. Le ministère de la Santé tente en retour d’apaiser les tensions. En Centrafrique, le personnel des hôpitaux publics est en grève depuis le 8 février 2023. Il revendique entre autres l’amélioration des conditions de travail et le paiement des primes Covid-19. Ce mouvement paralyse les services et plusieurs malades n’ont pas pu bénéficier de soins médicaux malgré le service minimum. En parcourant les grandes formations sanitaires de la capitale, la grève lancée par le personnel de santé est observée par les médecins. RFI

Crise de l’électricité: le président sud-africain déclare l’état de catastrophe
Depuis des mois, 60 millions de Sud-Africains sont obligés de cuisiner, laver leur linge et recharger leur téléphone à certaines heures de la journée seulement. Le pays manque d’électricité et la rationne en imposant des coupures programmées. Ces délestages ont duré jusqu’à près de 12 heures certains jours, la pénurie s’étant aggravée depuis l’année dernière. « Nous déclarons l’état de catastrophe nationale pour répondre à la crise de l’électricité et son impact », a déclaré M. Ramaphosa, 70 ans, depuis l’Hôtel de Ville du Cap (sud) où il a tenu dans la soirée son discours annuel sur l’état de la Nation, retransmis en direct à la télévision. « A circonstances extraordinaires, mesures extraordinaires », a-t-il poursuivi, reconnaissant que « la crise a progressivement évolué pour venir toucher toutes les couches de la société ». L’état de catastrophe permet principalement de débloquer des fonds exceptionnels. L’ANC avait affirmé la semaine dernière avoir donné « des consignes claires » et sommé le gouvernement d’adopter cette disposition. AfricaNews/AFP

L’histoire du Codex Sinaiticus, la plus ancienne copie complète de la Bible trouvée en Égypte
Vers 1859, le théologien allemand Konstantin von Tischendorf (1815-1874) est tombé sur plusieurs centaines de folios, qui constituent la majorité du Codex Sinaiticus, dans le monastère de Sainte Catherine au pied du mont Sinaï en Égypte, qui est le plus ancien manuscrit complet de la Bible. Le monastère lui-même possède la plus grande bibliothèque de manuscrits en dehors du Vatican, quelque 33 000 manuscrits et une collection d’icônes sans précédent. Le monastère est un site du patrimoine mondial et a été considéré comme le vaisseau qui a gardé les trésors spirituels en toute sécurité à travers les siècles turbulents. Aux yeux de beaucoup de gens, le plus grand trésor est le Codex Sinaiticus, qui a été écrit sous le règne de l’empereur Constantin, le premier empereur chrétien. On pense que le manuscrit est resté conservé malgré toutes ces années, grâce à l’air du désert, idéal pour le conserver, et parce que personne ne s’est approché du monastère chrétien. BBC